Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles.

Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles.

Comme une autre

 

 

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Chapitre 1

J’y vais c’est décidé, non j’y vais pas, qu’est-ce que je viens faire ici, je faisais demi-tour continuant d’écouter mes pensés se battre. Zut! Aller j’y vais-je ne suis pas venue ici pour rien. Allez du cran Pat’ me dis-je finalement.

J’ai 17 ans et jusque là je n’avais jamais mis les pieds à une fête, on m’avait proposé de passé plusieurs fois mais j’avais un peu peur de me retrouver seule au milieu de tout ces gens. Je suis quelqu’un d’assez réservée et je n’ai pas vraiment d’amis. La musique s’entendait jusque dans la rue en face où je me tenais, les voitures arrivaient pleines de jeunes qui apportaient tous des boissons.

 

- Hé toi!

 

Je regardais autour de moi, espérant que je n’étais pas la cible de cette interlocution mais j’étais la seule ici. Un mec s’approchait de moi une bière à la main. J’essayais de prendre un air sûr de moi pour cacher ma peur et il me dit :

 

- Tu veux pas entrer ? Viens j’vais te présenter à quelques potes.

- Ouais ok, lui répondais-je.

 

Me voilà lancée, je m’avançais en supportant le poids du type sur mes épaules, « souri Pat’, c’est cool » me répétais-je, je souriais les dents serrés pendant que mon cerveau me disait de partir en courant. On passait la porte d’entrée qui était restée ouverte, un mélange de musique et de cris euphoriques surplombait les pièces. Des jeunes partout, assis aussi bien sur les fauteuils que sur le sol pendant que d’autres dansaient. J’observais silencieusement la scène qui s’offrait à moi, et mon regard se posa sur une fille assise dans sur un canapé, à sa gauche il y avait un garçon qui semblait s’être carrément endormi et à sa droite une fille était collée à elle. Bras dessus bras dessous elles se servaient encore un verre et chantonnait quelque chose que je ne pus comprendre.

Un homme me bouscula.

 

- Hey ! Lui criais-je.

 

Il venait de renverser son verre sur moi et il riait bêtement.

 

- Excuse le, c’est Joe, me dit celui qui m’accompagnait en essayant de me débarrasser.

 

Il ôta ma veste qui était tâchée et l’accrocha à ce qui devait être le porte manteau. Il y en avait partout, c’était plus qu’une pile de veste et je n’étais pas sûre de vouloir la laisser là. Joe s’en alla et nous allions dans la cuisine. C’était un peu plus calme et il me servi un verre.

 

- Je ne connais pas ton prénom, lui dis-je.

- Éric, dit-il, et toi ?

- Appelle moi Pat’

- C’est cool ! Ravi Pat’, et pourquoi tu attendais dehors toute seule ?

- J’attendais quelqu’un qui n’est finalement pas venu on dirait.

 

Je venais de lui mentir en pleine figure mais quelque part ce n’était pas un mensonge, j’attendais mon amie la confiance. Éric était un peu plus grand que moi, il avait les cheveux brun clair et des yeux bleus tout rond. Il me faisait sans cesse de larges sourire mais quand il me parlait je ne pouvais m’empêcher de détournais la tête car son haleine laissait très peu à désirer.

 

- Je t’ai jamais vu avant par ici, t’es nouvelle ? Me demanda-t-il.

- Oui je viens d’emménager avec mon père.

- Et … t’as quelqu’un ? Me demanda-t-il maladroitement

 

 

Tuuuuuuuut. Un coup de klaxon retentis et Éric sorti devant la maison, d’autres amis étaient arrivés avec de grands tonneaux de bière. Les trois garçons passèrent la porte dans un brouhaha insoutenable, tout le monde criai et lorsque mon valet revins à moi il me pris par le bras et me dit « allez viens! C’est l’heure ». Je le suivait dans le salon et sur la table il y avait une fille allongée un tuyau à la bouche. Les autres formèrent un cercle autour et hurlaient «  et Glou! Et Glou ! Et Glou ! ».

Mon visage se referma un peu sur lui-même puis je me laissais rigoler lorsque la jeune fille se leva et tomba droit dans un fauteuil. Éric se tourna vers moi pour me dire :

 

- A toi!

- Quoi ?! Non! Pas question!

- Les nouveaux passent les premiers c’est la tradition.

 

Je trouvais cela un peu stupide de finir dans cet état mais après tout c’était ma première fête et mon premier week-end ici. Je voulais m’intégrer et me faire des amis, je ne voulais pas qu’on me prenne pour une fille coincée comme celle que j’étais avant d’arriver ici alors je me laissais encouragée par cette bande de jeunes et je m’allongea à mon tours sur la table.

 

- T’es prête ? Me demanda Éric.

 

Je lui faisais un clin d’œil pour lui montrer que j’étais prête même si je ne l’étais pas vraiment. Il faut dire que je n’avais jamais beaucoup bu avant et j’appréhendais un peu.

 

- C’est parti Freddy ! Cria-t-il à son ami qui était debout sur une chaise.

 

L’alcool se glissais dans ma bouche et j’avalais aussi vite que je pouvais pendant qu’autour de moi on chantait toujours les mêmes paroles. Je portais mon regard sur les gens qui m’entouraient et je pus apercevoir cette fille. Elle me regardais avec une mine différente des autres comme si elle n’approuvait pas ce genre de choses. Chose que je n’aimait pas particulièrement non plus en temps normal. Plus je buvais et plus les gens criais, lorsque l’alcool ressortir à la place de rentrer je me releva signalant que j’en pouvais plus. Je me mis tant bien que mal sur mes jambes.

 

- C’est vraiment la première fois que tu fais ça ? Demanda Éric qui m’aidait à m’éloigner un peu.

- Oui, lui répondis-je.

 

Il continua ensuite à me parler mais je ne réussissais plus à saisir ses mots. Tout commençait à prendre une drôle d’allure et je sentis ma tête tourner, je sortais alors dehors pour prendre l’air mais là pas le temps de faire passer tout ce que je venais d’ingurgiter que mes jambes cédèrent sous mon poids et que je me réceptionnais sur les genoux. Mon estomac avait tout refoulé comme je l’avait crains. Je restais pliée sur le sol, ma jambe me faisait mal.

 

- Sa va ? Me demanda une voix que je n’avais jamais entendu.

 

Je ne pris même pas la peine de tourner la tête. Sa main me tapota le dos et m’aida à me relever. Lorsque je fus face à elle je l’a reconnu, c’était cette fille qui m’avait regardée.

 

- Mince ta jambe ! S’écria-t-elle.

- Quoi ?

 

Je baissais la tête pour regarder mais mes yeux n’étaient plus en place et je voyais juste les choses tourner.

 

- T’es complètement à l’ouest, me dis t-elle. Allez viens je vais essayer de te remettre en état.

 

Elle me soutenais et me ramena dans la maison. Le monde se bousculait toujours autour de cette table je les entendais crier et ceux qui y étaient passés avant moi venaient nous bousculer. Je ne tenais pas bien sur mes jambes et je crois que cette fille n’aurait pas pût faire un pas de plus si deux garçons n’étaient pas venus à notre aide.

 

- On vas où ?

- Emmenez la en haut, dans ma chambre.

- J’veux pas aller dans une chambre lâchez moi, criai-je.

- On va allez dans la salle de bain si c’est libre, dit la fille.

 

Je cessais de me débattre me rendant compte que j’avais peut-être exagéré. Lorsque les garçons ressortirent de la pièce je les vis recevoir un bisou sur la joue. Je me regardais dans la glace et ouvrais l’eau pour me rincer les mains.

 

- Attends je vais t’aider.

- C’est bon je veux pas t’embêter, rétorquais-je.

- Assieds-toi.

 

J’étais têtue mais l’intonation de sa voix me fit capituler et je m’assis sans râler plus. Ma jambe me faisait mal et comme je ne pouvais pas me baisser parce que ma tête me tapait je levais ma jambe à l’horizontale vers moi pour mieux voir. Là je faillis basculer dans la baignoire mais je me rattrapa et mon visage chauffa encore un peu plus, je devais être toute rouge.

 

- Comment tu t’es fait ça ? Ta vu ta jambe ?

- Qu’est-ce qu’elle a ?

- Ton pantalon est déchiré ta dû tomber sur une bouteille, t’es pleine de verre sa saigne. Faut aller à l’hôpital, il vont t’enlever ça.

- Pas d’hôpital, tourne toi s’il te plaît.

 

Elle se tourna vers la porte et moi vers la baignoire. J’essayais d’enlever mon pantalon et j’avais honte de voir que je n’en était pas capable. Je me cognais à un meuble et la jeune fille se retourna.

 

- Laisse moi faire.

 

Elle s’approcha de moi, déboutonna mon pantalon et je retirais la jambe qui me faisais mal. Elle se tourna pour attraper une pince à épilé et je la repoussa de mon bras pour enlever les plus gros morceaux.

 

- Arrête sa doit faire très mal!

- Sa me fait pas mal, dis-je pendant je j’enlevais le reste.

 

Elle attrapa l’anti-sceptique et du coton et désinfecta ma jambe en levant de temps en temps les yeux pour voir l’expression de mon visage. Quand elle eût fini elle m’avoua :

 

- C’est la première fois que je vois quelqu’un comme toi. T’as pas laissé paraître une seule larme, ni aucun son, d’habitude les mecs se plaignent comme des gosses et pour bien moins que sa.

- …

- T’es pas d’ici toi n’est-ce pas ?

- Non, je viens d’arriver.

- Tu viens d’où?

- Peu importe …

 

Je me dépêchais de me rhabiller et passa mon visage sous l’eau clair, les idées me revenaient un peu.

 

- Et toi ? Tu t’occupes toujours des autres ? T’es une sorte d’ange ?

- Non, c’est pas mon genre. Parfois je m’occupe de potes à mon frère pour éviter qu’ils finissent à l’hôpital.

- Ok.

 

On redescendais en bas avec tout le monde mais la plupart étaient allongés n’importe où sur n’importe quoi et dormaient profondément.

 

- Attends moi là je reviens. Je t’apporte quelque chose ?

- Ma veste si sa te dérange pas je dois appeler mon père.

- Ok.

 

Elle disparue et je m’enfonçais dans mon siège en fermant les yeux pour que le miroir en face de moi cesse de tourner.

 

- Allez ma belle viens avec nous.

- Je peux pas, répondais mon amie.

 

J’entendais discuter au loin et quelques instants après la discussion me parût plus animés.

- Fou le camps avec tes potes je te le redirais pas!

- Ok ok.

 

Je me levais, je ne savais pas encore ce que j’allais faire, je me voyais comme la sauveuse de la situation, comme si j’allais arriver devants eux en brandissant une épée. A la place de cela je marchais accrochée au mur en titubant. Et là : Bam!

 

- Hey Luce, ta nouvelle copine elle a pas l’air bien, dit l’un des garçons en rigolant.

- Cassez-vous!

 

Sur ces mots j’entendis les pas s’éloigner accompagnés de rires. Je fus relevée par Luce, à cet instant je supposai que c’était son prénom et j’appris par la suite que je ne me trompais pas.

On montait les escalier et elle m’allongea doucement sur son lit avant de revenir avec un grand verre d’eau.

 

- Tiens boit sa, t’aura moins mal au crâne demain.

 

Je m’exécutais sans crainte, aussi bizarre que sa puisse paraître je me sentais déjà à l’aise avec elle.

 

- Il faut que j’appelle mon père, il va s’inquiéter, dis-je difficilement.

- Donne moi ton portable je vais l’appeler. Comment tu t’appelles au fait ?

- Pat’

- Mon portable est dans ma veste.

 

Elle se leva et revint avec quatre veste, elle me dis que c’était celle qui restaient et je lui montrais la mienne, elle posait les autres dans le couloirs et fermait la porte derrière elle. Je l’autorisais à fouiller dans mes poches et elle saisi mon mobile.

 

- Bonsoir monsieur, je suis une nouvelle amie de Pat’ elle est passée à ma soirée et elle vient de s’endormir je voulais savoir si elle pouvais rester à la maison ce soir.

- […]

- Bien. Ne vous inquiétez pas.

 

Elle raccrochait et s’allongea sur le dos à côté de moi. Elle plaçait ses bras derrière sa tête et laissais échapper un soupir. La lumière était éteinte et mes yeux clos.

 

- C’est ton prénom Luce ?

- … Oui. Comment tu le connais ?

- C’est l’un des idiots de mec qui la dit.

- Tu ne t’ai pas fait mal en tombant ?

- Juste un peu froissé le bras, sa m’apprendra à vouloir jouer les héros, dis-je en explosant de rire.

 

Je pus l’entendre sourire et elle se leva pour se déshabiller. Quand elle eût fini elle s’approcha de moi de l’autre côté du lit et essaya de me mettre dans une tenue plus confortable. Comme je ne l’aidai pas elle fini par s’asseoir par dessus moi pour enlever mon pull, par réflexe je me débattais et elle s’excusa. J’enlevai mon pantalon et toucha le bandage que Luce m’avait fait.

 

- Bonne nuit, me dit-elle.

 

Je lui marmonnais quelque chose de similaire et fini par m’endormir.

 

 

 

 

 

 2

 

 

 

 

 

La nuit que je venais de passer m’avait remise sur pieds, son lit était très douillet et quand les rayons du soleil arrivèrent à me réveiller j’ouvris péniblement les yeux. La lumière les attaquaient comme si elle voulait les transpercer. Ma tête me cognais moins que ce à quoi je m’attendais. Je tâtonnais le lit de mon bras qui prenait le relais de ma vue et le draps replié m’indiquaient que Luce n’était plus à côté de moi.

 

- Je suis là, dit une voix.

 

Je me redressais en tirant la couverture avec moi, j’ouvrais les yeux et je devais faire une grimace si horrible que Luce explosa de rire. Elle était assise à la fenêtre et tenais une cigarette dans sa main gauche. Elle était de ma taille, ses cheveux brun dorés tombaient sur ses épaules avant qu’elle ne les attaches et ces yeux vert brillaient au soleil. Elle n’était pas encore habillée et je pus observer les courbes de son corps. Son t-shirt court me laissait voir une partie de ses abdos et ses longues jambes bronzés étaient croisées. Lorsque je me rendis compte que je la dévisageais je rougis doucement et m’excusa en prétextant que le soleil me faisait mal au yeux et qu’elle se tenait en plein soleil.

Je me rhabillais ensuite en faisant glisser mon pantalon sous la couverture du lit pour qu’elle ne voit pas mes jambes. Elle vint soudain vers moi et me demanda comment allait ma jambe ce matin.

 

- Et merde! M’exclamais-je en regardant le bandage. Qu’est-ce que j’ai foutu ?!

- Tu ne te souviens pas ? La table, l’alcool, la bouteille dehors.

- Ah… si je vois. Merci pour le bandage.

- Pas de quoi.

 

Je finissais de me rhabiller et récupérais mes affaires. La maison de Luce avait été dévastée. Plus rien n’était à sa place et dans chaque coin traînait des gobelets et des montagnes de détritus.

Elle proposa de me raccompagner jusqu’à chez moi et j’acceptais son offre avec plaisir. J’étais coiffée et en forme, j’espérais maintenant que mon père ne s’aperçoive de rien.

Luce pris la voiture de son frère, je lui donnais mon adresse car je n’aurai pas pus la guider jusqu’à chez moi.

Mon père était revenu vivre dans la maison de sa mère après le décès de ses parents, voilà comment j’avais atterris ici. On venaient parfois en famille pour rendre visite à mes grands-parents pendant les vacances mais beaucoup de choses ont changées et je ne me souviens plus de rien. Il faut dire que les seuls lieux que j’avais visités étaient le bord de mer et la rue où j’habitais que je parcourais avec un vélo rose bonbon.

 

- Merci.

- De rien.

- Je veux dire, pour hier, merci d’avoir fait attention à moi.

- Pas de soucis, dit-elle avec le sourire.

 

Elle avait mis des lunettes de soleil et ses cheveux attachés en couette me laissait découvrir sa nuque.

 

- Je peux passer te prendre cette après-midi si tu veux, je te ferais faire une petite visite.

- Ok, répondis-je.

 

Elle s’en allait et une drôle de joie s’installait en moi, je rentrait à la maison avec le sourire.

Mon père avait préparé le déjeuné et je criai à travers la maison que j’étais rentrée. J’allais vite dans ma chambre pour me regarder dans la glace et je descendis m’installer à table.

 

- On dirait que t’as passé une bonne soirée.

- Oui c’était bien j’ai fait la rencontre de plusieurs personne et Luce ma raccompagner.

- C’est cette fille qui m’a appelé hier ?

- Oui. Désolé.

 

Je rougissais un peu j’avais peur que mon père le prenne mal mais en fait il était content pour moi et ne me posa pas plus de question. Il était très cool c’est un homme très ouvert qui as beaucoup de cœur. Depuis la mort de ma mère il m’élevait et donnait tous son maximum pour que je soi bien.

 

- Luce viens me chercher plus tard, elle va me faire visiter le coin, sa te gène pas ?

- Non tu peux y aller, dit-il entre deux bouchée, je dois partir cette après-midi. Ben m’a appelé il aimerait que j’aille le voir, ils nous a invité à manger mais comme je me doutais que tu n’aimerai pas passer la soirée à nous écouter parler du temps de notre enfance je ne lui ai rien confirmé pour toi.

- A vrai dire je pensais rester tranquillement à la maison.

- D’accords, je te préviens quand je rentre alors. Amuse toi bien cette après midi.

 

Voilà la conversation type que nous avions régulièrement. Mon père me donnait un peu d’argent avant que je sorte de table, j’attrapais une pomme et me dirigeait vers la porte d’entrée car le klaxon de la voiture de Luce se faisait entendre.

 

- Au revoir P’pa !

 

La porte claqua sans que je ne puisse entendre ce qu’il répondais. Une nouvelle vie s’offrait à nous, une nouvelle chance de construire quelque chose et je commençais à aimer être venue ici. Dans sa voiture rouge, Luce venait de s’asseoir sur la portière et me souriait.

 

- En route pour la ballade ! Dit-elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 3

 

 

 

Nos cheveux s’envolaient au vent, la décapotable de Luce était très confortable et nous venions de parcourir la ville. Elle m’avait montré la rue marchande la plus fréquenté et les boutiques les plus importantes. A vrai dire je n’étais pas une fan de shopping et elle non plus vu les boutiques qu’elles m’avait fait voir, un commerce de piercing et bijoux en tout genre, une surface où même mineurs on nous vendait de l’alcool et pour finir un bar tabac où tout le monde semblait la connaître. Je lui avais ensuite demandé si elle pouvais m’amener à la mer car j’avais très envie de revoir l’endroit où ma mère m’amenait chaque été. Je n’avais pas osé y aller avec mon père car je savais que ça lui ferais de la peine. Elle se garait sur la promenade et nous marchions côte à côte jusqu’à la mer. C’était le milieu de l’après-midi et je m’étonnais de ne pas voir une foule de gosses courir par ici.

 

- Une glace ?

- Oui bien sûr.

 

Je m’avançais vers une marchande et attendais notre tour.

- Une glace vanille fraise et euh …

- Pareil pour moi, dit Luce avec un sourire.

 

Le serveuse portait une coiffe aux couleurs de la petite boutique, elle avait des cheveux blond bien tiré en chignon et nous servait avec un large sourire.

Luce me tenais par l’épaule en mangeant sa glace.

 

- T’as l’air d’être déjà venue ici, affirma-t-elle.

- Oui, je venais souvent lorsque j’étais encore petite. Sa fait bientôt 12 ans que j’ai plus remis les pieds ici.

- Ouaw sa fait une paire d’année sa!

 

On marchait sur le sable en dégustant notre glace, je m’éloignais du bras de Luce qui me tenais pour m’avancer seule sur la plage quelques instants.

 

- Tu peux me laisser seules quelques minutes ? Demandais-je.

- Quelque chose ne vas pas ?

- Non … non sa va. Je reviens.

 

Elle s’assit sur le sol et croisa ses bras par-dessus ses genoux. Je m’éloignais en fixant un point sur l’horizon en m’approchant de l’eau pour que les vagues caressent mes pieds qui étaient entrain de brûler par le sable chaud et je laissais échapper une larme. Elle était la seule à s’être échappée parmi toutes celle qui noyait mon cœur à cet instant. Je me voyais courir sur la plage lorsque j‘avais seulement 5 ans, je revoyais ma mère derrière son énorme appareil photo avec son beau sourire et ses cheveux bouclés qui étaient tenus par son chapeau préféré. Je regardais le bord de la mer et j’aperçus le rocher où ma mère m’asseyais pour que mes pieds pataugent, je décidais d’aller m’y asseoir. Je ne relevais pas mon pantalon, l’eau n’était pas très profonde. Je me tournais vers l’étendue d’eau et j’essayais de me rappeler son visage mais une autre larme s’échappa car je me rendais compte que je commençais à l’oublier.

 

- Pat’ !

 

Je me retournai en reconnaissant la voix de Luce. Elle s’approchait de moi et je décidais de descendre de mon perchoir pour la rejoindre.

 

- Excuse moi Luce.

- Je commençais à m’inquiéter, t’es sûre que sa va ?

- Ouais ouais hum, dis-je en me raclant la gorge. Sa fait un mal de chien.

- De quoi tu parles ?

- De ma jambe, je me rappelais pas que l’eau de mer brûlais autant les plaies.

 

Sans me poser plus de question Luce m’entraîna avec elle jusqu’aux douche publique. Elle releva mon pantalon jusqu’au genou ôta mon bandage et passa sa main sur les plaies pour me soulager.

 

- Merci, j’y aurais pas pensé, avouais-je.

- C’est pour sa que je suis là, ria-t-elle. Je ferais mieux de te ramener chez toi pour que tu te changes. Je te ferai un nouveau pansement.

 

Sur le chemin du retour j’apprenais que Luce avait toujours grandi ici et qu’elle vivait avec son frère car leurs parents travaillaient à l’étranger et voyageaient beaucoup. Je tenais la manche de mon pantalon pour pas que le tissu mouillé ne vienne se coller sur ma plaie cuisante. Une fois arrivées je lui fis visiter la maison avant qu’elle ne me réprimande pour que je lui montre la salle de bain afin de soigner ma blessure. Je lui sortis la pharmacie mais quand elle l’ouvrit elle me regarda et me montra qu’il n’y avait ni anti-sceptique, ni compresse.

 

- Je reviens.

 

Je me dépêchais d’aller chercher ce qu’il lui manquait et je revins les bras plein de bandages et d’autres trucs que je trouvais dans un coin de ma chambre. Elle me regarda un peu surprise et fronça les sourcils.

 

- Qu’est-ce qui a, il manque quelque chose ?

- Tout ces bandages sont usagé, ta rien de stérile là.

- Mais ils sont propres, je n’ai rien d’autres je suis désolée.

- Bon passe moi ton spray.

- Non laisse je vais le faire, c’est bon, tu peux allez te servir quelque chose à boire si tu veux, je te rejoins.

- Tu vas pas recommencer ! Enlève moi ce pantalon.

 

Je me contenta de le relever jusqu’au genou et je détournais le regard sur l’applique du plafond en espérant qu’elle finisse vite. Lorsqu’elle eût fini me lui montra ma chambre et l’accompagna dans la cuisine pour lui servir un verre. En vérité j’espérais que sa l’occuperais le tant que j’aille me changer. Quand j’eus fini je la vis observer des photos que mon père avait posé sur le buffet. Elle ne m’avait pas entendu descendre les escaliers et elle fut surprise lorsque je lui annonça que c’était ma mère.

 

- Était ?

- Oui, elle est morte quand j’avais 5 ans.

- Désolé, dit-elle.

 

Luce s’approchait pour me prendre dans ses bras mais je fis semblant de ne pas la voir et retourna au premier prétextant que j’avais oublié mon Mp3. Je m’en voulais d’avoir fait cela mais si je réagissais de cette manière c’était pour me protéger. Depuis la mort de ma mère je n’avais parlé à personne de cela et je ne laissais personne m’en parler ni me consoler. J’avais construit une barrière et je même si je souffrais par moment cela me semblait toujours moins douloureux que de devoir laisser ma peine s’échapper dans les bras de mes proches.

 

- Je suis prête ! Tu veux faire quoi maintenant ? Demandais-je.

- Il y a une fête foraine pas loin d’ici si sa te dit.

- Ouais, c’est parti ! Enfin … à moins que t’a autre chose à faire.

- Non, rien au programme, après tout c’est ça les vacances non ? Juste du plaisir et du bon temps.

- Ok. Alors c’est partis.

 

Nous filions à toute allure dans sa voiture et la nuit commençais à tomber laissant apparaître les lumières colorés des attractions.

 

- C’est le premier qu’on va faire ? Me dit-elle en me montrant un manège du doigts.

 

J’avalais péniblement ma salive et je cherchais une excuse pour ne pas y aller. Je n’étais pas une amatrice de sensations fortes. J’étais montée une fois sur une attraction et je me rappel juste d’en être ressortie malade, incapable de mettre un pied devant l’autre. Ce jour là j’avais bien cru que mon cœur allait explosé.

 

- Je pensais que … qu’on …

- Ne me dis pas que t’as peur ? Me nargua-t-elle.

- …

- Je te protégerai.

 

Luce me fis faire rapidement le tours de la place et me laissa le choix pour ma première attraction. Les enfants couraient partout et sa me donnait le tournis voilà où toute cette marmaille était passée. J’en regardais un courir et en le suivant du regard je le vis sauter dans une voiturette.

 

- Les auto box sa compte ? Demandais-je timidement.

- Non sa compte pas, t’as le choix entre ceux là, me dit-elle en pointant du doigt chacune des attractions qui figurait dans mes options.

- Alors le Moove Gadget, dis-je.

 

Elle m’attrapait par le bras et pris immédiatement les tickets. Je m’installais à côté d’elle et je récitais toutes les prières que je connaissais encore de l’époque de ma communion pour que je reste entière et que je ne vomisse pas en sortant. Je fermais les yeux et m’enfonçais dans mon siège. Je m’agrippais fort à la barrière qui se posait sur mes jambes lorsque je sentis sa main se poser sur la mienne.

 

- Ouvre les yeux c’est plus marrant.

- Je suis pas sûre que je vais trouver ça très marrant.

 

L’instant d’après je fus secouer dans tout les sens et je me mis à crier. Luce assise à côté de moi riait à en perdre haleine et je sais pas exactement si elle se moquait de moi où si elle criai pour que sa aille encore plus vite. Lorsque tout s’arrêta je serrai encore sa main très fort et elle me dit :

 

- Tu penses pouvoir descendre où je te laisse là pour faire un second tour ?

 

Je descendais en quatrième vitesse, Luce qui se tenait devant moi secoua sa main et je m’excusais de la lui avoir serrée si fort. Mon visage prenais de la couleur je devais être entrain de devenir toute rouge. Je la regardais partir vers un stade de tir et je la rejoignis. Elle me montra les talents qu’elle avait en ne laissant aucun ballon trois fois d’affilée. Cela lui avait donné droit de remporter une grande peluche.

 

- Tiens, me dit-elle en me la tendant.

- C’est pour moi ?

- Oui c’est pour te consoler de ta frayeur, me dit-elle avec le sourire.

- Merci, lui dis-je en dévoilant toutes mes dents.

 

Pendant que l’on marchais je lui proposais une grande barbe à papa qu’elle ne pus refuser et nous nous trouvions un banc pour la partager.

 

- Tu fais quoi ce soir? Me demanda-t-elle.

- Mon père n’est pas là ce soir je pense qu’il rentrera demain alors j’avais pensé regarder un film. Et toi ?

- Mon frère donne une fête comme tout les soirs …

- Sa te dis de venir à la maison ? La coupais-je

- Ouais bien sûr

- Ouais ?

 

Je venais de me rendre compte que je lui avait coupé la parole et je la regardais confuse.

 

- Quoi ? Y a un problème ?

- Non non aucun, lui répondis-je. Tu sais peut-être où je peux louer un film ?

- Louer ?

- …

- On passera chez moi j’ai plus de DVD qu’une vidéothèque avec ce que mon frère déniche.

- Ok.

 

Sur le chemin je partageais quelque uns de mes souvenirs avec elle et on rigolais toutes les deux à tu tête .

 

 

***

 

- C’est qui l’enfoiré qui a fait ça ! S’écria-t-elle.

 

On venait d’arriver chez Luce et la boîte au lettre était enfoncée par une voiture noire. Elle entrait dans la maison et questionna tout le monde puis partie en trombe dans la chambre de son frère. Elle me demanda d’attendre au pas de la porte. Son frère était avec quelques autres garçons et vu l’odeur qui s’en dégageait ils ne devaient pas fumer que des cigarettes. Après sa elle parti dans se chambre et revint avec un sac plein de DVD.

 

- Je suis prête on y va ?

- Luce, sa va ? Lui dis-je en l’attrapant par les épaules.

- Ouais c’est ok, me dit-elle en souriant.

 

Nous remontions dans la voiture quand une bande de garçons qui venaient rejoindre la fête nous sifflèrent.

 

- On peut monter avec vous les filles ? Demanda un des garçons qui s’invita à l’arrière de la voiture.

 

Luce lui jeta un regard noir et le garçon descendis aussi sec de la voiture.

 

- C’est bon j’ai compris tu veux rester seule avec ta copine c’est ça ? Criai t-il

 

Luce faisait chauffer les pneu de sa voiture et partie à toute allure. Elle était énervé de la remarque mais je ne lui posa aucune question. Arrivé à la maison elle était de nouveau très calme. Nous nous installions toute les deux sur le canapé, j’apportais des chips et une couverture pendant qu’elle choisissais un film. Luce avait choisi un film d’horreur et au fur et à mesure que le film avançait je me plongeai dans la couette dans un état à la limite de la paranoïa.

Quand le film fus fini Luce se levait pour s’en aller et je la rattrapais pour lui demander où elle allait. Il était déjà tard et je préférais qu’elle reste à la maison. Elle accepta dans la mesure où sa ne me gênait pas et nous allions nous coucher. Une chance que mon père ai changé ma chambre lors de notre arrivée sinon nous nous serions retrouvées à deux dans mon ancien lit une place. Nous discutions de tout et de rien lorsque le silence s’interposa entre nous quelques seconde.

 

- Merci pour la journée, lui dis-je finalement. Sa ma fait super plaisir, je crois que c’est la meilleure journée que j’ai passée depuis très longtemps.

- Moi aussi sa m’a fait plaisir.

 

Un nouveau silence puis :

 

- Pourquoi tu ne m’as pas posée la question ?

- Laquelle? demanda-t-elle étonnée.

- Je sais que t’as vu ma jambe, t’as du voir les cicatrices…

- Sa me regarde pas-tu sais, si tu veux m’en parler tu peux mais je ne vais pas te questionner, me répondis t-elle.

 

Les silences semblaient s’installer et durer de plus en plus longtemps.

 

- Je peux te poser une question ? Demandais-je délicatement

- Vas y.

- Pourquoi tu t’es énervée tout à l’heure ?

- Parce qu’à cause d’un con qui sais pas rouler je vais encore devoir réparer la boîte aux lettres…

- Non pas sa …

- Ah … je te dirais demain si tu veux, j’ai pas envie de gâcher la soirée.

- Dis moi, tu peux rien gâcher t’inquiète pas, la rassurais-je.

- Certains potes à mon frère essaient toujours de se venger parce que j’ai refuser de sortir avec eux.

- C’est tout ?

- … Je préfère …

 

Sans l’obliger à dire un mot de plus je me rapprocha d’elle collant mon dos à son ventre. J’attrapa son bras et le passa par dessus mon corps.

 

- Sa ne me gène pas, murmurais-je.

 

Elle resta ainsi le reste de la nuit sans bouger en offrant à mon cou de délicieuses chatouilles lorsqu’elle respirait. Le fait que Luce aime les filles ne me dérangeait pas. Je n’avais jamais pensé que sa puisse être si dur à vivre. Je suis quelqu’un qui prend les choses comme elles viennent et je pense que je n’ai pas à m’expliquer, ce serait comme demander à quelqu’un de m’expliquer pourquoi il est hétéro. C’est comme sa c’est tout. A vrai dire je ne savais pas trop où j’en étais, je faisais confiance à mes sentiments et quoi qu’il puisse se passer je savais que je ferais le bon choix. Je repensais sans cesse à la journée que je venais de passer, la ballade en voiture, la glace, la promenade, la fête foraine, la soirée sur le canapé … et je fini par m’endormir avec un grand sourire sur le visage.

 

A mon réveil une main effleurait mes cheveux et stoppa net sitôt que j’avais ouvert les yeux. Luce était déjà réveillée et me regardait dormir sans bouger.

 

- Bonjour, lui dis-je.

- Salut.

- Sa fait longtemps que t’es réveillée ?

- Non, juste quelques minutes.

 

Je me levais et une fois habillées nous descendions en bas pour prendre un petit déjeuné. Les odeurs de la cuisine de mon père commençaient à nous parvenir et m’ouvraient l’appétit. Je fis rapidement les présentations et nous nous installions tout les trois à table. Une assiette de crêpe était posée au centre et tout autour mon père avait posé la garniture, chocolat, confiture, sucre, … Le toaster posé à côté n’attendais plus que de fonctionner et je fus la première à lancer ma requête. Luce ne semblait pas habituée à déjeuner de la sorte mais c’était monnaie courante pour nous, mon père était souvent debout tôt et il aimait cuisiner.

- Vous vous êtes bien amusées ? Demanda mon père.

- C’était super ! Lançais-je, je sens que je vais me plaire ici.

- C’est rare de te voir si enthousiaste Patr ...

- Pat’, le coupais-je.

- Oui Pat’, repris t-il, sa fait plaisir.

- Excusez-moi mais je vais devoirs rentrez chez moi, dis Luce.

 

Elle salua mon père et je l’accompagna jusqu’à la porte, elle sauta dans sa voiture et me fit signe de la main. Je la regardais s’éloigner et retournais dans la cuisine pour faire la vaisselle avec mon père. Il finissait de débarrasser la table et je commençais en remplir le bac d’eau.

 

- Elle habite loin ?

- C’est à deux pâtés de maison, je suis vraiment contente de l’avoir rencontrée, je sens qu’on va bien s’entendre.

- Elle a l’air très gentille, ajouta mon père.

- Et toi alors ? Je ne t’ai pas entendu rentrer hier.

- Non je suis rentré ce matin on a un peu arroser nos retrouvailles hier j’ai préféré rester là-bas. Si t’avais regardé ton portable tu l’aurai su, ajouta-t-il en souriant.

 

Je fouillais dans mes poches et je ne le trouvais pas, j’avais encore du le laisser glisser entre les coussin du canapé. Je m’excusais et finissais rapidement de ranger. Mon père travaillait les après-midi et me donnait toujours les dernières directives. Il ne le montrait pas mais il s’inquiétait sans arrêt, je crois qu’une mère poule couve moins ses petits que mon père.

 

- Tu fais quoi cette après-midi ?

- Je pense que je vais me promener un peu en ville et j’irai sur la plage ensuite.

- Ok. Je rentre vers 20h, le dîner est au four si t’as faim.

- Oui papa…

 

Je lui faisais la bise et sortis me promener un peu. Les rues étaient grandes et il y avaient des arbres sur le chemin, c’était vraiment très beau. Je me souviens que je roulais à vélo jusqu’à l’autre bout de la rue et que ma grand-mère attendait toujours que je revienne postée sur le balcon de la maison. J’ai un frère plus âgé que moi qui a quitté la maison, il vit à trois heures d’ici et devrait venir pour le réveillon. Je ne devais pas être trop impatiente on était à peine en Juin, je comptais les jours sur mon calendrier tout les matins. J’étais très proche de lui et j’ai même été jalouse quand il s’est marié mais petit à petit tout sa c’est tassé car il me rassura en me montrant que j’avais toujours une place importante dans sa vie. Il m’appelait chaque semaine et était aussi protecteur que mon père. Certains jours je me demande ce que sa fait d’avoir une grande sœur plutôt qu’un frère.

Un garçon me fit signe de la main et me sorti de mes pensées, je répondais en levant le bras et il s’avança vers moi pour me faire la bise.

 

- Comment tu vas ?

- Euh.. Sa va bien et toi ?

- Super ! Tu viens à la fête de Romain ce soir ?

- Je ne sais pas encore.

 

Je n’arrivais toujours pas à remettre de nom sur son visage.

 

- Ok, si tu viens on s’y retrouvera sa sera chouette.

 

Tandis qu’il s’éloignait je me mis à crier :

 

- Éric! Éric!

 

Je venais de me rappeler de son prénom et il se retourna pour me demander ce qui ce passait, je lui répondis rouge de honte avant de partir en vitesse :

 

- Non rien, je dois y aller. A plus.

 

Je décidais de passer par la ville pour m’arrêter dans le bar tabac que Luce m’avait fait connaître et je m’achetais un paquet de cigarette. Personne ne le sais mais il m’arrive de fumer, j’ai toujours réussi à le cacher à ma famille et à mes copains de classe. J’avais décidé de ne pas le faire savoir aux autre depuis qu’un jour une fille m’avait aperçus et qu’elle m’avait dit que j’avais l’air bien trop sage pour faire quelque chose de pareil. Elle m’avait dit que j’étais trop intelligente pour me mettre à fumer et je lui avais juste répondu qu’il faut se méfier des apparences. Je n’avais pas encore décidé si j’allais laisser voir cette partie de moi ici. Je me promenais toute l’après-midi et en début de soirée je m’assis sur la plage. J’avais acheté une boissons et pour que mon père ne m’attende pas je lui envoyais un texto. Il ne faisait pas froid dehors et le sable était encore tiède. Des couples passaient main dans la main et disparaissaient en laissant juste les traces de leurs pas dans le sable. Je fixais l’horizon et pendant un bon moment je pensais à ma mère. Souvent lorsque j’étais triste je sortais pour regarder les étoiles et je me disait que l’une d’elle était ma mère, qu’elle veillait sur moi et je lui parlais à voix haute. Je lui parlais de moi, de ce que je ressentais, et à chaque fois je m’excusais car mes souvenirs d’elle semblaient disparaître peu à peu.

Ce soir le ciel est très dégagé et j’avais eu la chance de voir passer plusieurs étoiles filantes. Je rassemblais ensuite quelque gros cailloux pour faire un petit feu, j’avais besoin de me réchauffer. Une fois fait je m’allongea sur le dos et je me laissais aller. L’alcool commençait à faire effet et les étoiles se multipliaient dans mes yeux, elle dansaient doucement dans le ciel pendant que je chantais une chanson que ma mère m’avait apprise.

 

- On peut s’asseoir ?

 

Je me relevais et ma tête me cogna soudainement. Je jetais un regard noirs à ceux qui venaient de briser mon moment de tranquillité.

 

- Elle a l’air à côté de la plaque, ria l’un des garçons.

 

Ils s’assirent autour du feu et ouvraient chacun leurs cannette de bière.

 

- Tu t’appelles comment ?

- Pat’.

- T’es jolie Pat’.

 

La situation ne m’inspirait pas confiance et je discutais un peu avec eux avant de trouver une excuse pour rentrer. L’un des garçons s’approcha de moi et passa son bras par dessus mon épaule, geste que je lui interdit en le lui enlevant immédiatement.

 

- Je dois y aller les mecs.

- Reste un peu on a même pas commencer à s’amuser.

- On m’attends autre part, répliquais-je.

 

Sur ces mots je me levais en récupérant ma bouteille encore quasiment pleine et je commençais à m’éloigner. Je suivais les lampadaires qui éclairait le chemin et me dirigeait vers chez Luce qui habitait plus près de la plage que moi. Je marchais la tête baissée un peu déçue que ce moment finisse de la sorte. J’étais à une centaines de mètre de chez Luce lorsque j’entendis des pas courir derrière moi.

 

- Allez Pat’ reviens ! Cria l’un des garçons.

 

Je continuais de marcher tranquillement en les ignorants lorsqu’une main se posa brusquement sur mon épaule. Je me retournais et dis au garçon de me laisser tranquille mais ses amis venaient de nous rejoindre.

 

- Lâche moi, ok ?

- C’est bon on veut juste s’amuser un peu.

 

Les deux autres garçons se placèrent autour de moi et je commençais à prendre peur. Je me dégagea en les repoussant violement.

 

- Foutez moi la paix! C’est quoi votre problème!

- T’es trop belle Pat’ tu veux pas venir avec moi ?

- Non elle veut venir avec moi, rigolais un autre garçon en attrapant ma main libre.

- Lâchez moi!, leurs répondis-je en faisant un pas pour m’écarter.

 

Je n’arrivais pas à me dégagez car à chaque fois un autre de ces types m’attrapait, ils me passaient entre eux comme si j’étais une balle. Lorsque je réussi à m’échapper je me mis à courir mais ils me rattrapèrent encore. Je me mis à leurs crier dessus en les insultants de tout les noms quand une main venue de derrière attrapa la bouteille que j’avais encore en main pour la briser sur le sol.

 

- Elles vous a dit de dégagé c’est clair ?!

 

Luce était arrivée à mon secours et les menaçaient avec la bouteille cassée. Les garçons ne semblaient pas avoir pris de décision alors elle s’avança plus près de l’un des garçons en tendant près de lui la bouteille. Je me tenais derrière Luce, son bras gauche tendu vers moi comme une barrière, et je vis les trois types s’éloigner.

 

- Ravi de t’avoir rencontrée Pat’, lança l’un d’eux.

 

Luce brisa la bouteille sur le sol et le mec qui avait le dos tourné se retourna avant d’accélérer le pas avec ses amis pour disparaître dans la nuit. Elle se tourna vers moi et m’observa.

 

- Sa va ? T’as rien ?

- Non c’est bon, merci, lui dis-je en la serrant dans mes bras.

 

Elle parût surprise et ses bras se serrèrent sur mon dos que quelques secondes après. Je laissais échapper quelques sanglots et elle me saisi par les épaules pour me regarder.

 

- C’est bon t’inquiète pas, c’est que des idiots, me dit-elle.

- Heureusement que t’es arrivée …

- J’aime sauver les filles en détresse, me dit-elle pour me faire sourire.

 

Elle m’emmena à l’intérieur en me tenant par l’épaule et me servi à boire.

 

- Viens je vais te présenter des amis.

- Ok, dis-je en la suivant.

 

Elle se dirigeait vers le salon plein de monde et me présenta les jeunes posés sur le canapé.

 

- Lui c’est Franck, il est cool mais il est toujours à la masse, ria-t-elle. Et voilà Alice, Béa et Jack, me dit-elle en les montrant du doigt.

- Salut, fis-je en levant mon bras pour les saluer tous.

- Alors t’as encore joué au super héros ? Dit Béa.

- Ferme là, ria-t-elle.

 

Je m’asseyais avec eux et finissais de boire mon verre avant de m’excusez pour aller me rafraîchir dans la salle de bain. Je montais les escaliers et fermais la porte derrière moi. Je me plaçais devant le miroir et me regardais quelques seconde avant de me rincer le visage. La musique résonnait jusqu’en haut et il y avait le même chahut que lors de ma première visite. Je m’assis sur le bord de la baignoire et releva mon pantalon taché de sang car ma plaie c’était ouverte. Je pressais fort dessus et regardait les armoires lorsque j’entendis frapper à la porte. Toc! toc! toc !

 

- J’ai presque fini, criai-je pour couvrir le son de la musique

- Pat’? T’es encore la dedans ?

- Oui, dis-je lorsque je reconnu Luce.

- Ouvre moi s’il te plait.

- Attends.

 

Je me rhabillais aussi vite que je pu et jeta le bandage taché de sang dans la poubelle, j’ouvrais la porte et lui dit que je devais rentrer.

- Attends! Mais attends Pat’! criai t-elle alors que je dévalais les escaliers.

- Je suis désolée Luce!

 

Je passais la porte et trébucha par dessus un paquet de bière posée devant l’entrée. Je m’aplatissais comme une crêpe encore une fois devant les yeux de Luce. Elle en profita pour me rejoindre et me relever..

 

- Mais qu’est-ce qui ce passe Pat’? C’est à cause de ces garçons ? Parle moi ?

- Je préfère rentrer, dis-je doucement.

- Je te raccompagne alors.

- Non c’est bon je vais marcher.

- Tu crois que tu va aller loin avec ta jambe ?

 

Elle marquait un point, je capitulais et elle se baissa pour attacher un bandage à ma jambe.

 

- Tu le sors d’où ce bandage? Dis-je étonnée.

- Je suis très observatrice, dit-elle.

 

Je grimpais dans sa voiture et ne disais pas un mot jusqu’à ce qu’on arrive chez moi et que j’aperçus la voiture de mon père. Je ne pouvais pas rentrer comme ça alors je demandais à Luce de continuer jusqu’à la plage, chose qu’elle accepta bien volontiers.

Mon feu s’était éteint et je le rallumais pour nous tenir chaud. Quelque chose en moi me disait que je pouvais lui faire confiance mais une autre partie de moi m’empêchait de parler depuis toujours.

 

- C’est ici qu’ils t’on trouvé ?

- Oui, répondis-je, j’étais allongée sur le sol et je regardais les étoiles quand ils sont venus s’asseoir autour du feu.

- Ils t’on pas fait de mal ?

- A par des sous entendu non, mais si t’était pas arrivé …

- Chut, murmura-t-elle.

- Désolé sa m’a un peu secouée. J’étais pas en forme, je pensais à ma mère. Quand je regarde les étoiles je ne peux pas m’empêcher d’y penser.

- Je suis désolée Pat’, dit-elle avant de passer son bras par-dessus moi.

- Je me souviens plus de son visage, murmurais-je en me laissant pleurer.

 

Luce se mis derrière moi et m’enserra dans ses bras pour me calmer. Depuis que ma mère n’était plus là je n’avais jamais parlé à personne de ce que je ressentais. L’espace d’un instant je laissais tomber ma carapace et je m’affichais vulnérable par rapport à une inconnue. Je ne connaissais Luce que depuis 3 jours, on ne peut pas dire que je la connaissais mais quelque chose en moi me donnais l’impression de la connaître depuis toujours;

 

- Chuuuut…, continuait-elle de murmurer à mon oreille.

 

Je finissais par me calmer et nous nous allongions sur le sol, elle avait une couverture dans le coffre et elle la ramena pour nous réchauffer. Nous regardions le ciel en silence et je me rappelais soudain de l’air menaçant qu’elle avait montré en cassant ma bouteille pour menacer les garçons qui m’avaient suivis.

 

- Où t’as appris à te défendre comme ça ?

- A la télé, répondit-elle.

- Je te crois pas, riais-je.

- Sa m’est venu naturellement,

- Et pour la bouteille ?

- Un réflexe ? Me dit-elle

- … T’as de la chance alors, moi je ne sais pas me défendre, enfin …

- Enfin ? Quoi donc ?

- J’étais bouleversée tout à l’heure, je me suis sentis menacée quand ces mec s’en sont pris à moi, sa ma rappelé de mauvais souvenirs, c’est pour sa que je voulais rester seule chez moi. La seule fois que j’ai dû me défendre c’était à cause d’un garçon.

- Qu’est-ce qui c’est passé ?

- J’ai pas trop envie d’en parler.

- Je ne le dirais à personne Pat’ …

 

Je la regardais dans les yeux et me sentis assez en confiance pour lui raconter l’histoire en passant quelques détails.

 

- Un garçon en qui j’avais confiance a essayé d’abuser de moi, je me suis débattue comme j’ai pus, et je l’ai attaqué avec la seule chose que j’avais sous la main.

- C’était … ?

- Un stylo, avouais-je en rigolant.

- Qu’est-ce que t’en as fait?

- Je le lui ai planté droit dans la jambe, dis-je en perdant mon sourire.

- T’as bien fait, me dit Luce.

- C’est tout ce qui m’est passé par la tête.

- Ta eu raison, c’était de la légitime défense.

- J’en ai jamais parlé avant.

- Sa te ferais du bien pourtant.

- Je sais pas.

 

Luce rougis un peu et fini par me remercier d’avoir eu confiance en elle. Le silence s’installa à nouveau entre nous et une étoile filante passa par dessus nos tête.

 

- Fait un vœux, me dit-elle.

- Je veux … j’aimerai …

- Oui ? Rigolait-elle.

- Sa y est j’ai trouvé.

- Dis le à voix haute.

- Je ne peux pas.

- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? Dit-elle en me faisant rougir.

- J’aimerai que cette étoile nous porte chance.

- Nous ?

 

Je me retournais vers elle et posa ma tête contre son épaule.

 

- Tu veux pas me parler un peu de toi ? Demandais-je.

- Hum … J’ai toujours habité ici, j’allais au seul lycée du coin, j’habite avec mon frère Romain et mes parents sont archéologues, voilà pourquoi ils sont rarement là. Qu’est-ce que tu aimerai savoir ?

- Je sais pas… t’es sortie avec beaucoup de personnes ?

- J’ai eu une relation sérieuse qui a mal fini et depuis non, j’ai eu quelques conquête mais rien de sérieux, et toi ?

- Je suis sortie avec deux garçons, sans parler de…

- Ok, on le compte pas lui.

- Dit moi, sa te gène de me dire comment c’est de sortir avec une fille ? Si t’es déjà sortie avec une fille je veux dire, dis-je en rougissant.

- Et bien, je trouve que sa me complète mieux. Ce que j’aime chez une fille c’est son attention, sa douceur et puis quand t’aime quelqu’un que ce soit un garçon ou une fille je pense que c’est parce que tu te sens bien. Si je comprend bien t’es jamais sortie avec une fille?

- J’ai été amoureuse d’une fille mais je ne lui en ai jamais parlé, elle a déménagé avant que je puisse lui dire et je me suis dit que c’était un signe alors …

- Je vois, et qu’est-ce que tu ressens pour moi, me demanda-t-elle.

 

Surprise je me relevais et me mis à rougir. Luce se mit à rire, elle était directe et je ne savais plus si elle m’avait demandé ça sérieusement ou si c’était pour me tester. Je m’allongea à nouveau sur le dos et je regardais les étoiles avant de lui répondre.

 

- Je t’apprécie beaucoup, en fait j’ai l’impression de te connaître depuis longtemps, je ne peux pas te répondre, mais je …

 

Luce se retournais et se mis par-dessus moi, elle s’appuya sur ses coudes et s’approcha. Elle déposa un baiser sur mes lèvres et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de se recoucher.

 

- Maintenant tu devrais savoir, me souffla-t-elle en souriant.

 

J’étais un peu confuse, je sentis mes joues chauffer et mon estomac se décrispa. Je rougissais de plus en plus et lorsque sa main pris la mienne mon cœur s’affola étrangement.

 

- T’inquiète pas c’est qu’un bisou, je te taquine.

- Ouais, répondis-je d’un rire forcé.

 

Je venais de découvrir une facette d’elle que je ne connaissait pas, je ne sais pas si elle est impulsive où si c’était autre chose qui l’avait pousser à faire cela. Toutefois pour me venger je lui demandais si elle était chatouilleuse et décidais de la bloquer pour accéder à ses côtes. Je les lui chatouillais et elle riait à perdre haleine. J’étais assise sur elle et je me rendis compte qu’elle était très musclée lorsque qu’elle se débattait. A vrai dire, je pense qu’elle aurait largement pus m’immobiliser mais la situation l’amusait. Elle attrapait mes bras pour m’empêcher de l’atteindre mais je les tordais dans tout les sens pour me délivré jusqu’au moment où je tomba en avant.

Je me redressais doucement et la regarda dans les yeux avant de lui déposer un baisé sur les lèvres à mon tour. Un sourire que je ne pus qualifier emplissait son visage.

 

- Tu m’as bien eût, avoua-t-elle.

 

J’étais fière de mon petit tour et me recoucha à côté. Nous discutions en rigolant :

 

- C’était quoi ce sourire ? Demandais-je

- De quoi tu parles ?

- De ce sourire, on aurait dit un petit diable satisfait, dis-je pour l’embêter.

- J’ai pas fait attention, dit-elle en ne réussissant pas à mentir.

- Je suis sûre que tu me cache quelque chose.

- Comme quoi ? Dit-elle en changeant de voix.

- J’ai noté plusieurs fois que t’avais un air de mauvaise fille derrière cette apparence d’ange.

- Je suis loin d’être un ange, m’avoua-t-elle.

- Tu me dira pas hein ?

- Je sais pas encore, dit-elle en me narguant.

 

Il était pas loin de cinq heure du matin et Luce me raccompagna chez moi. J’arrivais à peine à dix mètres de la maison que mon père sortis de la maison. Je disais au revoir à Luce et récupérais mes affaires avant de descendre de voiture.

 

- T’as vu l’heure ?

- Oui je suis désolé papa, j’avais plus de batterie, lui mentais-je.

 

Il se calmait et dit bonsoir à Luce lorsque le lui fis un signe des yeux, il lui proposa de rentrer pour s’excuser et nous buvions un verre ensemble. Je lui racontais ma soirée et lui expliqua brièvement ce qui m’était arrivé. Il remercia Luce de m’avoir défendue et je sentais qu’il l’appréciait d’autant plus. Il fini par nous laisser seules pour aller dormir. Nous nous retrouvions seule dans la cuisine avant que je la raccompagne jusqu’à la voiture. La journée s’achevait sur un au revoir plein de sourire.

 

 

4

 

 

Un mois s’était écoulé depuis que j’étais arrivée, j’avais retrouvé Luce chez elle quasiment tous les soirs pendant les fêtes de son frère et j’étais devenue un peu plus proche d’autres personnes comme Franck et Alice. Éric aussi était souvent présent, c’est un mec sympa mais il est vraiment lourd, je devais refuser ses avances chaque soir et souvent sous les yeux de Luce qui en profitait pour se moquer et me charrier.

Je venais de trouver un petit boulot dans une pizzeria de la ville, j’y travaillais trois soirs par semaine et mon père c’était arrangé avec elle pour qu’elle me récupère monnayant un salaire bien sûr. « Chaque travail mérite salaire » répétais t-il lorsque Luce lui disait que ce n’était pas la peine. Mon travail consistait à réceptionner les appels téléphoniques, nettoyer les tables, servir les clients et vider les poubelles avant de partir. J’avais décidé de me trouver un job pour avoir plus d’argent de poche car j’avais vu une super guitare dans une boutique de la ville, elle me rendais folle et un jour j’avais décidé d’entrer pour demander au vendeur de la mettre de coté. Il avait gentiment accepté et il me restait encore une semaine avant de pouvoir enfin en profiter.

Je finissais de me préparer pour aller chez Luce, elle m’avait dit que ce soir c’était une fête spéciale alors je me dépêchais pour ne pas arriver trop tard. Lorsque j’arrivais Luce sortis de la maison et me dit:

 

- Je sais pas ce que tu va penser de tout ce que tu va voir mais je tiens à te prévenir que sa n’arrive qu’un fois chaque été.

 

Je comprenais pas de quoi elle parlait, ce soir la musique était moins élevé que les autres soirs, nous buvions un verre tranquillement avec ses amis quand Freddy cria « Allez on s’rassemble, que tout ceux qui sont prêt se mettent en ronde, et n’oubliez pas les nouveaux ! ».

 

- Je veux pas te forcer Pat’ mais si tu veux je reste clean pour faire gaffe à toi.

- Quoi ? Clean ?

 

Je venais de saisir ce qui se passait mais je ne m’attendais pas du tout à ce qui allait se passer. Je me laissais allée emporté par Éric qui m‘avait saisi par le bras et avant que je puisse répondre à Luce elle me fit un clin d’œil et s’asseyait avec d’autres filles.

 

- Pourquoi on à fait cette ronde, demandais-je à Éric.

- Freddy va ouvrir les festivité, regarde.

 

Il passa un joint à chaque personne et riais pendant qu’il disait  « on va voir qui aura gagné le bon numéro ce soir ».

 

- Sa veut dire quoi sa ? Demandais-je un peu inquiète.

- Y en a un qui à du sucre glace, riait t-il.

 

Je jetais un rapide coup d’œil à Luce, je n’avais pas envie de rester assise là plus longtemps et j’espérais qu’elle s’en rendrait compte. J’entrepris de me lever mais Freddy se pencha vers moi et me dit que je n’avais pas le droit de partir avant d’avoir fumé au moins l’un des joints. Je lui répondais que c’était hors de question.

 

- Hey les amis ! On dirait que sa sens la peur par ici, cria-t-il.

 

Ils commencèrent à se tourner vers moi et me huèrent. Je me levais et partis à l’extérieur sous le regard de Luce qui me rejoignis.

 

- Qu’est-ce qui se passe ? Me demanda-t-elle.

- T’appelle ça t’amuser ?

- Si t’avais pas envie t’étais pas obligé je t’aurai jamais forcer à le faire.

- Je le sais, finis-je.

 

Alors que je me calmais pour décider de rentrer dans la maison et voir ce qui se passerait Éric arriva à la porte.

 

- Alors tu te dégonfles ?

- Je me dégonfle pas, c’est pas comme sa que je m’amuse c’est tout.

- C’est-ce que tout ceux qui ont peur nous disent avant de partir en courant dans les jupes de leurs mère.

- Laisse la tu veux ? Le repris Luce.

- Mais quoi c’est vrai, allez va voir ta mère explique lui que je suis un mauvais garçon, me dit-il en se retournant pour rentrer.

- Attends, lançais-je.

 

Je l’attrapais par le haut de son t-shirt et me plaça face à lui.

 

- Je t’interdis de me reparler de ma mère.

 

Éric venait de me mettre au défis sans le savoir. Il y a un côté de moi que je n’aimais pas et c’était justement celui qui me poussais à relever les défis, il m’avait provoqué et le fait qu’il inclus ma mère dans la conversation ne faisait qu’empirer les choses.

 

- Pat’ arrête c’est stupide !

- Bien sur que c’est stupide! Criais-je en retournant m’asseoir dans la ronde.

- Fait pas ça, dit elle. C’est un con, tu vas pas faire quelque chose que t’as pas envie pour lui faire plaisir!

 

A cet instant je savais que Luce avait raison, et je me débattais pendant qu’elle m’emmenait dehors.

Je me mis à marcher dans la rue et m’arrêta devant un arbre pour donner un bon coup de pied.

 

- C’est quoi son problème ?! Dit Éric qui me collait toujours.

 

Sans réfléchir je lui fonçais droit dessus et le faisait tomber par terre. Il était ivre et même s’il n’était plus en état les dernières paroles qu’il prononça me firent exploser. Je lui tapais dessus pendant qu’il se protégeait le visage. Ma rage augmentait au fur et à mesure que les coups partaient sur lui. Je leva le poing encore une fois et Luce qui était derrière moi l’attrapa.

 

- Arrête ! Sa changera pas les choses !

 

Je ne lui répondais même pas et continuais de frapper de l’autre main à bout de force sur son torse.

Ses paroles ne me calmait pas et je dois avouer que j’étais même en colère quand je m’aperçus qu’elle avait raison.

 

- Tais-toi ! Lui criais-je

- Non Pat’! Arrête tes conneries! Maintenant !

 

Je desserrais ma prise et Éric en profita pour se faufiler loin de moi. Il me regardait avec peur , je voyais sa lèvre saigner et me relevais soudain. Je prenais à peine conscience de ce que j’avais fait que je me retrouvais nez à nez avec Luce. Je voulais m’en aller mais elle me retins et m’emmena plus loin.

 

- Arrête de fuir Pat’. T’as vu comme tu t’es laissé emporter ? Faut que tu évacue tous sa parce qu’il n’y aura pas toujours quelqu’un pour te remettre en place.

 

Je ne prononçais plus un mot et me contentais de baisser la tête.

 

- J’ai jamais été comme ça, murmurais-je.

- Bien sûr que non, tu gardais tout en toi, et voilà ce qui fini par arriver. Je te le dis pas pour t’embêter, j’ai été comme toi, et j’ai peur qu’il t’arrive quelque chose. Essaie de réfléchir un peu, si tu as besoin de moi je suis là. Fais moi confiance.

- Tu peux me ramener chez moi ?

 

Voilà tout ce que je pus répondre. Pour la première fois depuis des années quelqu’un avait réussi à me cibler, avec Luce je n’arrivais rien à cacher et ce n’était pas seulement à cause des boissons que j’avais bus.

 

- Sa m’a toujours calmé les ballades en voitures, lui dis-je en rompant le silence.

 

Elle ne répondis pas et pris la première sur la gauche. On roulait sur une route éclairée et je regardais les lampadaires. Je m’adossais contre la portière et laissa ma tête se poser contre l’appui prévu à cet effet. Le stress retombait et fini par se transformer en fatigue. Luce tourna la tête pour m’observer et je la vis sourire.

 

- C’est quoi ton vrai prénom? demanda-t-elle.

- Pat’, dis-je en ouvrant les yeux.

 

Un silence puis:

- Le mien c’est Lucille.

 

C’était la première fois qu’elle me disait quelque chose qu’elle avait sûrement dit à personne et son aveux me fit plaisir.

 

- Patricia, dis-je doucement.

- J’ai pas entendu, dit-elle pour me taquiner.

- Patricia, répétais-je avec un air un peu renfrogné.

- C’est joli.

 

 

Luce avalait la route avec sa voiture et je fini par m’endormir. Je me réveilla lorsque le moteur de la voiture s’arrêta.

 

- On est arrivé princesse, dit-elle.

 

J’ouvrais les yeux, une couverture me recouvrais. On était devant ma maison, je la remerciais pour la ballade et déposa un bisou sur sa joue. Je remarquais qu’elle était toute froide, alors je lui pris les mains pour la réchauffer et lui proposa un chocolat chaud avant qu’elle rentre. Elle accepta et on rentrait sans faire de bruit. Elle s’assit dans la cuisine pendant que je préparais deux tasses. Une fois fait je lui apportais la sienne et pris place à côté d’elle. Luce la bu d’une traite et me dit d’aller me reposer.

 

- On se voit demain ?

- Oui après le boulot.

- Ok. Bon … bonne nuit.

- Bonne nuit Luce, merci pour la ballade.

- On en reparlera, me dit-elle avant de franchir la porte.

 

J’étais exténuée et j’allais me coucher aussitôt après son départ. Le sommeil m’emportais quelques minutes après.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 5

 

 

 

  

 

 

- Tu passeras me voir demain, je te donnerai ta paye.

- Ok!

- Oublie pas de sortir les poubelles, à demain!

 

Plus qu’un soir avant de recevoir le fruit de mon travail, j’avais hâte de pouvoir me payer cette guitare. Ce qui as de bien c’est qu’en plus je pourrai me payer quelques cours, je m‘en réjouissais d‘avance. Je prenais la porte de derrière avec les bras plein de sachet. La porte de derrière donnait sur une ruelle mal éclairée, je jetais tous ça dans les bennes et je filais jusqu’à la route de derrière pour rejoindre Luce qui m’attendais au coin de la rue.

 

- Salut! Lui dis-je en prenant mon plus beau sourire.

- T’as l’air enthousiaste ce soir, me répondit-elle.

- Oui très! Je reçois ma paye demain !

- Super !

- On fête sa ?

- Je veux oui!

 

Luce démarra le moteur, nous passions prendre Franck et Alice avant d’aller dans un bar. J’étais fière de moi même si je n’avais pas encore empoché l’argent. Pour tout dire tout les prétextes étaient bons pour que nous fassions une virée. Le bar était pas très remplis, nous nous installions à une table libre et nous commandions un verre sur le compte de Franck. La courte paille l’avait désigné pour cette tournée. La barman revint après que nous ayons passé commande, on levait nos verres en chœur et discutions de notre prochaine virée avant de partir. Je ne voulais pas trop traîner ce soir, je me disais que plus vite je dormirais plus vite on sera demain. Sur nos sages paroles Luce nous raccompagna et me déposa chez moi avant de repartir avec ces joyeux lurons pour finir la nuit.

Je me dépêchais de rentrer après les avoir saluer, pris ma douche, enfila mon pyjama et me mis au lit. Le lendemain matin comme tout les autres matins je déjeunais avec mon père et lui racontais les bonnes nouvelles avant d’allumer la télé pour mieux me réveiller. Le matin j’étais souvent d’une humeur massacrante et je restais toujours une demi heure dans ma chambre avant de descendre. Ça me permettait d’avoir un petit moment de tranquillité car si je détestais quelque chose plus que tout c’est qu’on me rabâche des choses dès le réveil.

A la télé il passait toujours les mêmes séries alors je retournais dans ma chambre pour y mettre un peu d’ordre, j’aurais fait n’importe quoi pour que le temps passe. A ce moment là je crois que quelqu’un avait entendu ma prière et la sonnette de la porte retentis.

Je me dépêchais de descendre et je vis mon père accueillir Luce.

 

- Tu peux sortir ? J’aimerai t’emmener quelque part, me dit-elle.

 

Je tournais les yeux vers mon père qui se trouvait encore dans l’entrée. Il acquiesça de la tête et me voilà partie.

 

- Tu peux pas te passer de moi pas vrai ? Dis-je en plaisantant.

- C’est plutôt le contraire non ?

- …

- On va où ?

- Dans une salle de sport.

- Je savais pas que tu t ’entraînais.

- C’est pas pour moi aujourd’hui.

- …

- Je t’avais jamais dit que je m’entraînais comment tu le sais ? Reprit-elle

- T’as l’air musclée, dis-je en rougissant.

 

Je dois avouer que je n’avais pas toujours les yeux dans mes poches, j’espérais qu’elle ne l’avait pas remarqué mais son sourire me laissais penser le contraire. Elle s’arrêtait sur le parking et nous entrions dans la salle de sport. Elle m’amena jusque devant un punching ball et je la regardais d’un air interrogateur.

 

- Je t’ai dit qu’on en reparlera.

- Oui mais …

- C’est parfais, défoule toi la dessus, pas de mais, fais le.

 

Elle équipa mes mains avec des bandages et des gants et fis pareil pour elle. Ses yeux me faisait signe de frapper et je commençais à donner de petites tapes.

 

- Plus fort!

- Plus fort!

 

Elle commençait à parler de plus en plus fort et j’essayais d’accentuer les coups mais j’abandonnais quelques minutes plus tard.

 

- Qu’est-ce qui a t’abandonne ?

- …

- Sa y est c’est tout ce que tu peux faire alors!

 

Je savais qu’elle essayait de me pousser à craquer mais je ne voulais pas entrer dans ce jeu la. Je ne voulais pas lui montrer ce que j’avais garder en moi, et je ne voulais pas car je ne savais pas de quoi j’étais capable. Depuis que je m’en étais prise à Éric je m’en voulais terriblement et j’avais peur de recommencer.

 

- Décide toi Pat’ parce qu’on partira pas tant que tu l’aura pas fait.

- Qu’est-ce que t’attends de moi ?

- Que t’arrête de te sentir coupable!

- Je me sens pas coupable!

- Pourquoi tu interdit à tout le monde de te parler de ta mère ?

-…

- Tu supporte pas qu’on parle d’elle, pourquoi ?!

-…

- Pourquoi Pat’ ?!

- Tais toi Luce!

- T’as envie de me cogner parce que je parle de ta mère ?

- …

- Pauvre petite fille à sa maman !

 

Elle m’avait mis hors de moi, la colère se déversa dans mon corps et la seule chose que j’étais encore capable de voir c’était Luce derrière le punching ball.

 

- C’est sa que tu veux voir ?! Dis-je en cognant d’un premier coup le sac.

-…

- C’est sa que tu veux ?!

 

Je frappais de plus en plus fort et Luce ne dis plus rien, elle me regardais simplement faire et empêchait le sac de bouger dans tout les sens.

 

- Tu veux me voir en colère ?! T’as gagné!

 

Je frappais jusqu’à ce que je tombe à bout de souffle. Je me recroquevillais contre moi-même et fondais en larmes. Luce ôta ses gants et me serra dans ses bras.

 

- Ça y est c’est fini, murmura-t-elle.

 

Je sanglotais et la serra encore plus fort comme pour la remercier, je ne voulais pas qu’elle me lâche, je ne voulais qu’elle s’en aille, je ne voulais pas qu’elle me laisse seule comme je ne voulais pas laisser ma mère partir.

Au bout de quelques longues minutes je me relevais et séchait mes larmes du revers de mon bras. Luce me pris par les épaules.

 

- Sa va aller maintenant.

- …

 

Elle sécha les dernières larmes qui s’échappèrent avec sa main et déposa un baisé sur mon front.

 

- Je te laisserais jamais, ajouta-t-elle en levant la tête pour regardant dans mes yeux.

 

 

 

 

 

 

 

La thérapie de Luce m’avait libérée d’un lourd poids, je ne savais pas comment la remercier mais elle me fit comprendre que ce n’était pas la peine. Cette fille avait quelque chose, quand je la voyais avec ses amis elle était différente elle faisait la fête sans ce soucier vraiment des autres mais quand j’étais là je pouvais sentir ses yeux se poser sur moi quoi que je fasse. Elle faisait attention à moi et sa me touchais beaucoup. Elle avait vu en moi la fille sensible et fragile que je cachais à tout le monde. Je ne sais pas comment ni pourquoi mais elle le voyais.

Après notre séance de sport elle me déposa chez moi. Mon père était déjà parti travailler alors je me laissais couler un bon bain chaud pour me ressourcer. J’avais installé la radio dans la salle de bain et j’écoutais les tubes qui passaient pendant qu’une pizza chauffait dans le four. Une fois lavée et habillée je mangeais tranquillement devant la télé. Je me sentais sereine, chose que je n’avait pas ressentie depuis longtemps. Une fois fait je partie à pied jusque chez Benoît, le propriétaire de la pizzeria.

 

- T’es en avance aujourd’hui, me dit-il avec un sourire.

 

Je m’installais sur un tabouret et le regardais finir de garnir une pizza. Je me levais pour me servir une boisson et revint m’asseoir.

 

- Je te dois combien pour ça ? Lui demandais-je en lui montrant la cannette de jus d’orange.

- C’est pour moi aujourd’hui, dit-il avec un clin d’œil.

- Merci!

 

Mon service ne prenais que dans une heure et je discutais avec Benoît quand des clients entrèrent. Cinq garçons dont un plus âgé. Ils prirent place à une table et Benoît pris les commandes. J’enfilais mon tablier et décidais de l’aider. Pour ma dernière journée il me permis de préparer les pizzas sous son attention. Je n’étais pas douée en cuisine je n’arrivais même pas à étaler la pâte comme il faut, j’obtenais des choses difformes et Benoît amusé repris la préparation. Sabine nous avait rejoints, elle travaillait ici depuis quelques temps . Elle était un peu plus petite que moi, des cheveux teint en blond sur un visage rond et était toujours en jupe. Je me demandais comment elle faisait. Je ne savais ni marcher avec des talons ni me maquiller et je détestais les jupes. Même s’il faisait chaud ici je préférais porter des short en jean. Sabine était très féminine et beaucoup de clients lui laissaient des pourboires en voyant son joli sourire. Voilà qui confirmait encore ma petite théorie: les hommes ne pensent pas qu’avec leur tête. Lorsqu’on se retrouvait dans la réserve elle me racontais toujours ses histoires d’amours, elle avait eût beaucoup de conquête mais au fond je ne savais pas si c’est vraiment elle qui l’avait voulu ou si elle n’était jamais tombée sur quelque un de sérieux.

Les clients se pressaient se soir, les commandes se multipliaient et mon service allait bientôt être fini lorsque Luce passa la porte. A son visage je pus devinée qu’elle était surprise du monde qui était entassé ici. Elle réussi néanmoins à trouver une place et dans mon rôle de serveuse j’allais la voir:

 

- Je te sers quelque chose ?

- Un jus de fruit si il en reste, ria-t-elle.

- Ok je t’apporte ça.

 

Je partie en réserve et en profitais pour rapporter des boissons dans l’avant boutique. J’avais les bras chargé et me dépêcha de remplir le frigo pour ne pas gêner le passage à Sabine qui devait débarrasser les tables. J’apportais sa boisson à Luce et encaissa la monnaie.

 

- Tu finis à quel heure ? Demanda-t-elle.

- Ben … je devais finir dans cinq minutes mais j’aimerai rester un peu si sa te gêne pas le temps de servir quelques personne. Je voudrais pas les laisser tomber maintenant.

- Ok pas de soucis. Je vais siroter mon jus de fruit tranquillement en attendant.

- Merci Luce.

 

Elle me décocha un clin d’œil et partie reprendre sa place. J’aidais ma collègue à débarrasser la table quand Benoît me demanda d’aller chercher des cartons. Je m’exécutais et lui apporta ce qu’il avait demander, je les plaçaient comme d’habitude au dessus du four sur l’étagère et pris poste à la caisse.

 

- T’as fini ton service Pat’, tu peux y aller, me dit-il.

- Je sors les poubelles en partant, le devançais-je.

 

Je fis signe à Luce que je passais par derrière et récupéra l’enveloppe que Benoît avait laissée dans le tiroir caisse. Je le remerciais de m’avoir donnée ce job et partie dans la réserve avec les sacs. J’étais étonnée de voir qu’il y en avait moins que d’habitude mais je n’allais pas me plaindre, ils faisaient leur poids tout de même.

 

- Arrête ! Criai une voix

 

Je me dépêchais de sortir en laissant les sacs derrière moi, la porte de la boutique étaient bloquée. Je poussais fort dessus, les sac que Sabine voulaient sortir avaient été posés contre la porte. Deux hommes étaient postés à l’entrée de la ruelle, ils faisaient le guet pendant qu’un troisième s’en était pris à Sabine.

Il la tenait fermement par l’épaule avec une main et de l’autre il la menaçait d’une gifle. Lorsqu’il me vit passer la porte il baissa immédiatement sa main. Je m’avançais vers eux d’une allure méfiante en gardant les deux autres garçons à l’œil.

 

- Un problème Sab’ ?

- On discutait, pas vrai ma belle ? Dit - l’homme à côté d’elle.

 

Sabine tourna la tête vers moi et acquiesça. Son regard était empli par la peur alors j’essayais de trouver un prétexte pour qu’elle rentre immédiatement avec moi.

 

- Benoît à besoin de toi, il m’a demandé de venir te chercher c’est plein de monde là dedans tu viens ?

 

Elle fit un pas vers moi et ses yeux semblaient me remercier mais l’homme la rattrapa.

 

- Elle va te rejoindre, dit-il calmement.

- Il faut qu’elle y aille maintenant, j’ai fini mon service, le patron est seul à l’intérieur.

 

Je le regardais dans les yeux, j’avais très peur mais j’essayais de ne pas le laisser voir. Un duel était né entre cet homme et moi.

 

- Sabine dit à ta copine qu’elle se mêle de ce qui la regarde, dit-il en me fixant toujours.

 

Je m’avançais vers elle en le regardant toujours des yeux. Les deux hommes postés plus loin se retournèrent vers nous.

 

- Un autre fille, monsieur.

 

Luce! Pensais-je.

 

- Salope! Cria le mec en me giflant.

- Arrête! S’écria Sabine à son tour avec sa voix aigue.

- Viens avec moi toi! Dit-il à mon amie en la tirant avec lui.

- Lâche moi je t’appartiens pas !

 

Je me jetais sur le dos de l’homme et le serra aussi fort que je pus de mon bras pour qu’il libère la fille. Il me fis tomber sur le sol et me donna un violent coup de pied. Les deux autres hommes n’étaient plus là et j’entendis les pas de Luce s’accélérer dans ma direction.

 

- C’est quoi ton problème mec ?

- C’est elle! Dit-il en faisant un pas pour la laisser me voir sur le sol avec les mains sur mes côtes.

 

Je me relevais tant bien que mal, je crois que je n’avais rien de cassé.

 

- Emmène Sabine et aller chercher Benoît !

 

Sabine partie devant et je la suivais difficilement. Lorsque nous revenions l’homme était assis par terre le dos contre une poubelle, la tête entre les jambes, sans doute assommé.

 

- Mais qu’est-ce qui c’est passé! Demanda Benoît.

- Désolé Benoît, c’est à cause de moi, cet homme me suis partout il est possessif et Pat’ la surpris entrain de me menacer alors elle a essayé de m’aider.

- Bon est-ce que tout le monde va bien? Demanda-t-il.

 

Après nos réponses rapide Benoît tira l’homme jusqu’à l’intérieur et appela la police. Il me donna une poche de glace et nous dit de partir. Ils semblaient connaître Luce et elle n’attendit pas une seconde de plus avant de m’emmener jusque chez elle.

 

- Tu lui as foutu une sacrée raclé, lui dis-je.

- Comment sa va ton œil ?

- Sa cogne un peu comme mes côtes.

- Montre moi sa.

 

Je relevais mon t-shirt et lui demandais de quoi sa avait l’air.

 

- Tu vas avoir un beau bleu demain. Si j’avais su je lui aurais fais avaler sa langue, laissa-t-elle échapper.

- C’est bon t’inquiète, lui dis-je.

 

Quelque chose dans sa voix était différent, j’avais peur qu’elle soit sérieuse. Ce soir je dormais chez elle comme on l’avait prévu. Après quelques paroles nous descendions rejoindre nos amis et lorsqu’ils me questionnèrent je leurs expliquais brièvement ce qui nous était arrivé et lorsque Béa m’entendis dire avec qu’elle hargne Luce avait assommé notre agresseur elle me jeta un regard si froid que j’en perdis mes mots.

Luce me pris alors par le bras pour m’éloigner un peu du groupe.

 

- Qu’est-ce j’ai dit ? Elle me fait vraiment peur cette fille.

- Fais pas attention à elle, je t’expliquerais sa demain ok ?

- D’accords.

 

Nous allions nous coucher et je ne pus refuser l’aide de mon amie pour ôter mes vêtements. Elle éteignis la lumière avant de s’allonger à côté de moi.

 

- Je vais finir par croire que j’attire les problèmes, dis-je.

- Sa peut arriver à n’importe qui. C’était courageux de ta part d’avoir essayé de l’aider.

- J’aurai aimé faire plus que rester au sol …

- Écoute, si tu veux, je t’apprendrais quelques petites choses, t’aura qu’à me rejoindre à la salle de sport.

 

Le noir cachait mon sourire enjoué, en fait j’attendais depuis quelques temps que Luce m’apprenne à me défendre. J’étais sûre que c’était un bon professeur, j’avais hâte!

 

- Ok! Répondis-je.

 

Elle s’approcha de moi et me dit bonne nuit, comme tout les soirs où on dormais ensemble elle déposait un bisou sur ma joue. Je ne sais pas ce qui me pris ce soir là mais lorsqu’elle s’approcha de moi je tournais la tête et nos bouche se croisèrent. Luce était surprise et s’excusa mais je ne pris pas la peine de l’écouter et m’approcha d’elle pour l’embrasser. J’en avait très envie depuis quelques jours et Luce m’offrit le baisé que j’avais tant désiré avant de dormir.

 

Ce matin je ne suis plus sûre de moi, j’ai embrassée Luce mais est-ce que j’ai rêvé ou je suis vraiment allée vers elle lorsqu’elle c’est éloignée? Est-ce que je l’ai vraiment fait? Je sais qu’avec elle j’ai un contact particulier mais est-ce qui ce cache autre chose derrière ça? Je repense au bisou sur la plage, un bisou ne veut pas dire qu’elle m’aime, peut-être qu’elle aime bien rigoler et que sa s’arrête là. C’est pas dans ma nature de me poser quarante mille questions … qu’est-ce que j’ai ce matin ?! Je fini par ouvrir les yeux pour découvrir que Luce n’était plus là. Je m’habillais vite fait pour descendre dans la cuisine. La maison était presque « rangée », une fée avait dû intervenir la nuit ayant pitié du sinistre. Dans la cuisine Luce était dos à moi entrain de préparer quelque chose et ne m’avait pas entendu à cause de ses écouteurs. Ses cheveux toujours attachés en couette haute et son débardeur noir lui donnait une allure sportive. Je me tenais toujours sur le seuil de la porte et je rigolais en voyant Luce se dandiner sur sa musique. Lorsqu’elle se retourna enfin elle ne fut pas surprise de me voir mais fronça les sourcils parce que je me moquais de ses pas de danse. A sa place j’aurai sûrement crié, je m’effraye facilement et surtout quand je n’entends pas quelqu’un arriver derrière moi.

Elle ôtait ses écouteurs :

 

- On verra comment tu te débrouilles quand on sera sur une vraie piste, me lança-t-elle.

 

Je rougissais, manquais plus que ça, les seules fois où je dansais c’était sous ma douche où quand j’étais seule dans ma chambre. Sa m’apprendra à me moquer pensais-je.

 

Elle me demanda ensuite si j’avais faim, je lui répondis que oui et elle me dit de m’asseoir. Elle me servit une assiette, à ce moment là je ne savais pas ce que c’était censé être alors je le triturais du bout de ma fourchette et fini par goûter. En réalité c’était plus un repas qu’un petit déjeuné mais elle semblait y avoir mis tellement de cœur que je ne pus lui dire que c’était pas comestible. Je mangeais pendant qu’elle finissait la vaisselle. Quand elle eût terminé elle se tourna vers moi et regarda mon assiette.

 

- T’as pas faim ?

- …

- C’est si terrible ? Fais goûter, dit-elle.

 

Je lui passais ma fourchette et elle tritura ce qu’elle avait préparé, je ne sais pas si elle savais elle-même ce que c’était. Elle goûta et sa tête se figea immédiatement. Elle couru ouvrir la poubelle et jeta le tout.

 

- Comment ta fait pour avaler sa?! Fallais le dire.

- Ben t’avais l’air de t’être appliquée je voulais pas …

- Appliquée? C’était une boîte toute faite, rigola-t-elle en me montrant la boîte de conserve.

- Sa me rassure, lâchais-je.

 

Nous rigolions toute les deux pendant quelques instants avant de prendre la voiture pour aller acheter des croissants. Il faisait beau et chaud aujourd’hui, nous mangions chacune deux croissants avant de repartir.

 

- Sa te dit d’aller à la plage? Demanda-t-elle?

- Oui bien sur, avec le temps qu’on a aujourd’hui je peux pas refuser.

- Faut t’habituer c’est souvent comme sa ici.

- Super!

 

Je passais chez moi récupérer quelques affaires et repartis direction la plage. Le sable s’engouffrait dans mes sandales il était brûlant et me dépêcha de poser ma serviette sur le sol pour trouver un abri. Luce fit de même et se déshabilla avant de courir directement dans l’eau. Je la regardais de loin sans pouvoir détourner mes yeux d’elle, elle avait un maillot deux pièces noir et ses courbes se dessinaient sous le soleil qui la rendait encore plus radieuse. Lorsque je me rendu compte de ce que je pensais je mis rapidement mes lunette de soleil et m’allongea sur la serviette les bras croisés derrière la tête.

Quelques instants plus tard des gouttes d’eau tombaient sur mes jambes, Luce me disait de venir. Je me déshabillais même si j’avais un peu honte de mon corps, mes côtes étaient moins douloureuses mais j’avais un « beau » bleu comme elle l’avait prédit. Mon visage quant à lui ne laissait paraître aucune séquelle la gifle s’était rapidement estompée, je n’avais plus qu’une petite rougeur à peine visible, je la rejoignais en restant sur le sable mouillé par les vagues.

 

- Tu fais quoi ? Viens, dit-elle, l’eau est super bonne.

 

Je me levais et pris mon courage à deux main pour la rejoindre. L’eau ne dépassait pas ma taille mais j’étais pétrifiée. Luce nageait comme une sirène tandis que je restais là à regarder dans l’eau.

 

- Pat’ ? m’appelait-elle

- Oui ?

- Quelque chose ne vas pas ?

 

Elle s’approcha de moi en nageant et arrivée à ma hauteur elle me regarda.

 

- L’eau n’est pas assez chaude ? T’as froid ?

- Non euh non c’est pas ça, dis-je en reculant en voyant une vague arriver.

- Tu trembles Pat’?

- Je préfère rester sur le sable désolé.

 

Je sortais sans donner plus d’explication. Luce me rejoignis et me dit que c’était pas grave. J’avais l’impression d’être une rabats joie, pourquoi est-ce qu’à chaque fois les bons moments devaient finir comme ça à cause de moi?

 

- T’as peur de l’eau ?

- Pas vraiment, enfin … si, on peut dire sa maintenant.

- Pourtant je t’ai déjà vu dans l’eau, quand tétais sur le rocher.

- On peut pas dire que j’étais dans l’eau, rigolais-je, l’eau m’arrivait aux chevilles.

- …

- Ma mère s’est noyée ici … Depuis je ne peux pas m’empêcher d’y repenser.

 

Un silence puis :

 

- Je comprends mieux maintenant. Si tu veux on peut rester au bord sa ne me gène pas-tu sais ?

- T’es sûre ?

- Bien sur! Dit-elle en me donnant une tape sur le dos.

-…

- Bon et la crème solaire alors?

 

Je riais et on retourna sur nos serviette. Je sortais la crème et la passais à Luce lorsque mon téléphone sonna.

 

- Oui ?

- […]

- Sa va bien et toi alors ?

- […]

- Bonne nouvelle ça! J’ai hâte de te revoir!

- […]

- Je suis en ville avec une amie, je te rappellerais.

- […]

- Bisous.

 

Mon frère allait venir plus tôt pour nous voir, j’étais toute contente de l’apprendre, le temps ne passe jamais assez vite quand on attends quelque chose. Luce avait presque finis de mettre sa crème solaire et me repassa le pot.

 

- Excuse moi, c’était mon frère, je suis contente je vais le voir plus tôt que prévu! Dis-je avec un grand sourire.

- T’as un frère ?

- Oui, il est plus grand que moi, il est vraiment adorable.

- Ok, …, t’as dit que t’était en ville ?

- Euh oui, dis-je un peu confuse, depuis l’accident mon père et mon frère sont vraiment obsédés la dessus, ils ont peur eux aussi et ils préfèrent … enfin.

- Je vois. T’as de la chance qu’ils fassent aussi attention à toi. Mon frère ne se souci pas de ce que je fais, et mes parents n’en parlons pas.

 

Nous nous allongions pour prendre le soleil, ce que j’aimais chez elle c’est qu’elle n’était pas trop curieuse mais elle ne se désintéressait pas non plus de mes problèmes. Lorsqu’elle remarquait que j’était gênée ou que le sujet était trop sensible elle changeait de conversation pour ne pas m’envahir de questions. Malheureusement je n’étais pas comme elle et je la questionnais sur la journée d’hier.

 

- Dit moi, j’ai l’impression que Benoît et toi vous vous connaissez je me trompe?

- Non t’as raison, on se connaît. Je pensais que t’étais déjà au courant, dans une petite ville comme celle la les rumeurs circulent vite.

- Des rumeurs? On m’a parlé de rien.

- Il a voulu m’éviter des ennuis c’est tout, c’est un type bien.

- Désolé mais c’est un peu abstrait, je comprend pas.

 

Luce avait l’air très calme mais quelque chose dans sa voix me fis remarquer qu’elle était un peu chiffonnée. Je reprenais donc et m’excusais d’avoir été curieuse.

 

- T’excuses pas c’est moi qui t’ai dit que je t’expliquerai.

- …

- J’ai passé deux ans dans une maison de redressement, et Benoît nous a dit de partir pour pas que je sois mêlée à tous ça. Je risquais d’avoir des ennuis si on me trouvait ici avec ce mec amoché à côté.

 

Je restais muette comme une carpe devant son aveux. Elle se tourna sur le côté et je me sentis peinée pour elle. Sa n’a pas du être facile, et de me le dire certainement pas non plus. Je peux comprendre qu’elle ait des craintes alors je l’attrapa par l’épaule.

 

- Ce que je pense ne toi ne changera pas-tu sais.

 

Elle se tourna vers moi et me fis un sourire.

 

- Chacun à son passé et tu peux me faire confiance je n’en parlerai pas.

- T’es une fille bien Pat’.

- C’est toi que je dois remercier pour tout ce que t’as fait pour moi. T’es une fille bien aussi tu sais.

- …

- C’est comme ça que t’as appris à te défendre alors?

- C’était pas des vacances là bas, dit-elle simplement

 

Je ne voulais pas l’embêter plus longtemps, j’étais très contente qu’elle m’ai fait cet aveux même si une multitude de questions me passaient par la tête.

L’après midi passa très vite et avant que je ne m’en rende compte il était l’heure que je rentre. Mon père m’attendais pour le repas alors Luce me raccompagna. Un baisé sur la joue de chacune et Luce repartis.

 

 

 

 

 

 

 

 6

 

 

  

 

 

 

Mon père avait eût sa paye et avait prévu de faire des travaux pour restaurer la maison, ce qu’il avait omis de me dire c’est qu’il allait me jeter du lit un dimanche matin avec un rouleau de peinture à la main. Sa ne me dérangeait pas de travailler mais le réveil laissait à désirer. Pas la peine de dire que j’étais de très bonne humeur ce matin là. Je déjeunais rapidement et choisissais de vieux habilles dans les cartons que j’avais mis au grenier avant de déplacer les meubles des chambres et de recouvrir le sol. Mon père avait répartis les pots de peinture qu’on avaient choisis dans les pièces qui allaient être refaites. Salon, chambres, W.C, couloirs, autant dire quasiment toute la maison. Mon père était persuadé qu’on finirais aujourd’hui pour les travaux de peinture mais j’en était moins sûre que lui surtout que mes côtes me faisaient toujours mal. La seule chose positive c’est qu’il avait acheté de la peinture monocouche. On commença par le ré de chaussé, j’allais me faire les bras aujourd’hui entre les meubles à déplacer et mes bras qui n’allaient pas chaumer… « Motivé, motivé » me répétais-je. J’allumais la radio et commençais à étaler la peinture rouge pourpre sur le mur, comme ça sa n’avait pas l’air super mais avec nos meubles anciens les tons ressortiraient bien.

 

- Je t’ai laissé l’échelle dans le couloir, je vais allé réparer la gouttière, me dit-il.

- Ok, répondis-je.

 

L’odeur de la peinture commençais à envahir la pièce alors j’ouvrais les fenêtres et récupéra l’échelle sur mon passage. Une chance que je n’avais pas le vertige. Environ deux heures plus tard j’avais fini le salon et je m’accordais une pause. Mes côtes commençaient à me tirailler et je les tenaient de mes mains quelques instants. Un verre d’eau et j’étais repartie, j’attaquais une autre pièce quand mon portable sonna.

 

- Oui Luce ?

- Comment tu vas ?

- Sa va et toi ?

- Je m’ennuie chez moi, je me retrouve seule mon frère et partie avec sa nouvelle copine.

- T’as qu’à passer j’ai toute la maison à repeindre, rigolais-je, t’aura pas le temps de t’ennuyer.

- Ok. A tout de suite.

 

Je n’avais pas eût le temps de lui répondre qu’elle avait raccroché. Je pensais qu’elle avait saisi que je plaisantais mais quelques minutes plus tard j’aperçus sa voiture se garer devant l’entrée. Elle salua mon père qui était perché sur une échelle à l’extérieur entrain de vider la gouttière.

 

- Tu tombes bien on a besoin de main d’œuvre aujourd’hui, dis t-il en souriant.

- Papa arrête!

- Je suis venue pour sa, me répondit-elle.

 

Elle entrait dans la maison et me demanda tout de suite par où elle devait commencer. Je lui expliquais que je plaisantais et que je ne voulais pas la faire travailler un dimanche qui plus est.

 

- J’m’ennuyais et j’aime pas rester seule, laisse moi faire sa me dérange pas je t’assure en plus sa doit pas être facile pour toi avec le mauvais coup que tu t’es pris.

 

Dans le milieu de l’après midi on passa à l’étage. Luce était bosseuse et surtout infatigable. J’avais préparé des sandwich pour tout le monde pour le déjeuné et mon père s’occupait à présent du grenier, quelque chose à voir avec l’isolation m’avait-il dit.

J’avais choisi un mauve bleu pour ma chambre et on commença à peindre lorsque j’eus une idée. Je délimitais un rectangle avec du scotch et le laissai de l’ancienne couleur. Quand on eut fini Luce me demanda pourquoi j’avais fait sa et je lui souri en passant le rouleau de peinture sur sa main avant de l’aplatir dans le rectangle. Je faisais pareil pour moi et laissa paraître un énorme sourire de bonheur.

 

- Voilà! Lui dis-je avec ce grand sourire.

- Très joli, me dit-elle, mais est-ce que t’aurai quelque chose pour nettoyer nos mains maintenant?

 

Je rigolais en voyant sa main et son air inquiet. J’avais toujours aimé bricoler et surtout j’adorais le dessin et la peinture, pour moi tout les moyens étaient bon pour créer quelque chose même si je devais me salir les mains. Je l’accompagnais dans la salle de bain et apporta une bouteille de white spirit. Le moins qu’on puisse dire c’est que cette peinture collait vraiment bien à la peau, on avait dû frotter pendant un bon moment avant que tout disparaisse. Je ne pouvais m’empêcher de rire et bientôt Luce ria avec moi en me poussant doucement. Elle faisait attention à ne pas me faire mal. Plus j’apprenais à la connaître plus je me rendais compte que derrière son apparence de fille dure et sans pitié il y avait un cœur énorme, doux mais aussi dur quand il le fallait. A la différence d’elle je n’était pas dure, je ne savais que bluffer.

Le week-end s’achevait sur nos rires et notre travail. Mon père l’avait invité pour le dîner c’était sa manière de la remercier de son aide. Il nous avait préparé un festin et nous nous étions régalé. Après tout ces effort il ne restait plus qu’une chose à faire, nous reposer, je crois qu’on l’avait bien mérité.

 

 

 

Le lendemain matin j’accompagnais Luce à la salle de sport, mon père se réjouissait de voir que je m’intégrais bien ici et me laissait profiter de mes vacances. Aujourd’hui je n’allais rien pouvoirs faire car mes côtes me faisaient encore mal mais Luce m’avait promis que dès que j’irai mieux on commencera à travailler à deux. Assise sur un banc à l’intérieur de la salle je l‘observais, elle s’échauffait les bras et les jambes avant d’aller sur un banc de musculation. Je la regardais faire et j’étais presque étonnée de voir combien de force elle pouvait cacher derrière sa fine allure. Pendant environ deux heures elle passa d’un exercice à l’autre en travaillant avec la totalité du matériel qui était présent. On discutait un peu en même temps mais je ne voulais pas la déranger alors j’attendais patiemment en admirant le spectacle. D’autres personnes étaient présentes mais je dois dire que ce qui ce passait autour de moi n’avait pas beaucoup d’importance à ce moment là.

 

- Je vais prendre une douche et je t’amène en ville pour acheter ta guitare si tu la veux toujours, ajouta-t-elle avec un sourire.

- Bien sûr!

 

En réalité je n’attendais que sa depuis vendredi, je n’aurais pas tenu un jour de plus. Elle récupéra son sac et parti dans un vestiaire. Je sortais de la salle pour fumer une cigarette avant qu’elle ne revienne. Le soleil était toujours au rendez-vous et la ville était bien calme à une heure si matinale. Je sortais de ma poche le paquet de cigarette et en alluma une avant de prendre appui contre un réverbère.

 

- Pat’?

 

Je me retournais surprise de voir que Luce avait déjà fini. Elle n’avait pas l’air surprise et souriait même de voir la tête que je devais faire à ce moment là.

 

- On y va? Demanda-t-elle.

- … Oui …, dis-je toujours surprise.

 

Je jetais ma cigarette par terre à peine entamée et mon amie la saisi avant de tirer une taffe dessus.

 

- T’es pas obligée de la jeter.

 

Je ne su que répondre et me sentis stupide de la situation. Elle me la repassa et me dit :

 

- C’est pas bien de fumer Pat’.

 

Elle avait un air si sérieux quasiment menaçant que je rougis d’autant plus. Elle explosa de rire quelques secondes plus tard.

 

- Si tu voyais ta tête! me dit-elle, je plaisante, même si c’est pas bien t’as pas besoin de te cacher devant moi.

 

Je la poussais un peu pour lui faire comprendre que sa plaisanterie ne m’avait pas fait rire. Elle m’avait l’air si sérieuse que je fini par rire avec elle. Après cette révélations nous allions donc récupérer la guitare que j’avais réservé. Quand le vendeur me vis il ne posa pas de question et alla directement chercher ce que j’attendais tant.

 

- Tenez mademoiselle, me dit-il avec le sourire.

- Merci!

 

Il m’expliquait brièvement quelques détails et Luce saisi l’ampli pour le mettre dans la voiture pendant que je sortais avec l‘objet si convoité. Arrivée chez moi je courais en traînant Luce derrière moi impatiente d’en entendre le son. Je faisais sonner quelques notes avant de la remettre dans son étuis.

 

- Sa y est? T’as fini? Rigola t-elle.

- Pour le moment…, y faut que je trouve quelqu’un qui pourrait m’apprendre, t’aurais personne à me conseiller par hasard?

- Le seul que je connais tu la mis sur le banc de touche, dit-elle.

- Qui sa ?

- Éric …

- Si tu veux je peux lui parler, ajouta-t-elle.

- Je le ferais après tout c’est à moi de m’expliquer.

- Ok, il sera sûrement là mercredi soir.

 

Nous nous asseyons sur le lit quand Luce repris la conversation.

 

- Tu peux sortir samedi soir?

- Oui pourquoi?

- Super!

 

Quelque chose pétillait dans ses yeux et je repensa immédiatement à ce qu’elle m’avait dit.

 

- Ne me dit pas que …

- Si si ma vieille! Samedi on verra si tu osera encore te moquer de mes pas de danse, ria-t-elle.

 

Je lui fis un beau sourire forcé et on chahuta quelques minutes après quoi elle s’en alla.

Je déjeunais avec mon père et lui montrais ma guitare, il était fière de voir que je m’étais donné à fond pour l’avoir. Il ajouta que ma mère aurait été fière de moi et lorsqu’il vu que je ne lui fis pas la même scène que d’habitude en quittant la table pour m’isolé il souri légèrement.

 

- Je pari que c’est grâce à Luce tout sa.

 

Je rougissais un peu et lui confirma.

- C’est une fille bien, dit-il avant de se lever de table.

- Sa oui alors! Lui dis-je en ne pouvant pas retenir mes mots.

 

Cette après-midi je devais retrouver Alice en ville. Lorsque j’aperçu l’heure je me dépêcha de filer mais j’arriva quand même en retard. Elle m’attendais devant une boutique, je finissais de courir et reprit mon souffle avant de lui faire des excuses.

 

- C’est pas grave t’inquiète! Me dit-elle.

 

Alice était plus petite que moi, elle avait des cheveux blonds mit long et portais toujours un baggy. Elle avait un peu un look de skateuse lorsqu’elle portait son chapeau. En dehors des soirées on ne s’était jamais vu mais elle m’avait demandé si je voulais bien passer l’après midi avec elle histoire de se connaître un peu mieux, j’avais accepter volontiers. Elle était assez timide à ma grande surprise, lorsque Luce me l’avais présentée elle n’en avait pas du tout l’air. D’ailleurs les autres soirs où je l’avais vu non plus. C’était la première à être partante lorsque les beuveries commençaient et elle ne semblait pas avoir de mal à entamer la discussion avec n’importe qui. Elle me traînait avec elle dans toutes les boutiques qu’elle voyait et pour dire la vérité je n’étais fan de shopping.

 

- Comment tu le trouve ce haut ?

- Bien.

- Et celui là ?

- Bien aussi.

 

Elle me demandais mon avis sur chaque article qu’elle prenait pour aller les essayer, lorsque je lui répondais « pas mal » elle le reposait. Elle me faisait rire à se faufiler dans les rayons, lorsqu’on arriva enfin à la cabine d’essayage j’avais les bras aussi chargés que les siens. La vendeuse nous regardait d’un air bizarre.

 

- On peut essayer? Demanda-t-elle.

 

Voyant que la femme restait fixée sur les piles de vêtements sans répondre Alice repris sa question.

 

- On peut essayer? C’est bien fait pour sa non? Vous regardez quoi ?

 

 

 

Notre après-midi m’avait fatiguée, je ne pensais pas que faire du shopping pouvait être si fatiguant. Alice débordais d’énergie et au bout d’un moment c’était devenu vraiment difficile la suivre. Je ne me sentais pas à l’aise, il y avait trop de monde, trop de bruit et surtout je me sentais un peu à l’étroit dans les boutiques de la ville. J’avais besoin d’air, d’espace mais finalement c’était sympa d’être sortie et d’avoir vu sa personnalité de plus prêt. Je repensai à la tête de la vendeuse et je ne pouvais pas me retenir de rire à chaque fois. J’étais rentrée en début de soirée pour manger et me préparer car j’allais retrouver mes amis chez Luce ce soir. Sa maison était un peu éloignée des autres mais je me demandais sans cesse comment les voisins pouvais supporter toutes ces fêtes. Personne ne s’en souciait et je finissais par faire de même.

Lorsque j’arriva Luce n’étais pas encore là alors je m’assis sur le canapé, je me demandais pourquoi il n’y avait pas beaucoup de monde et pensais à regarder l’heure. Même pas encore huit heure, j’étais en avance comme d’habitude mais cette fois je me retrouvais seule et je ne connaissais aucune des personnes qui était là.

Un garçon s’assit à côté de moi commença à me parler :

 

- Salut sa va? Je m’appel Cédric.

- Ouais sa va merci. Appelle moi Pat’, lui dis-je sans trop de conviction.

- Et … t’attends quelqu’un?

- Oui

- T’as pas l’air bavarde comme fille.

- Non désolé, lui Répondis-je avant de me lever.

 

Éric venait de passer la porte, je laissais Cédric sur le canapé et m’en alla, c’est pas ce qu’on appel être amical mais j’avais d’autres choses à faire. On ne s’était pas vraiment reparlé depuis l’incident mais je le comprenais, à sa place j’aurais sûrement fait pareil. Je m’avançais vers lui sans trop savoir ce que j’allais pouvoir lui dire.

 

- Éric?

- Salut.

- Je voulais m’excuser pour la dernière fois …

 

Il me regardais et attendais visiblement des explications.

 

- … je savais pas que je pouvais être si agressive, mais quand on me parle de ma mère …

- T’inquiète pas j’ai bien compris, dit-il avant de se retourner pour partir.

- S’il te plaît Éric excuse moi.

- …

- Elle est morte…, c’est pour sa que je l’ai mal pris, très mal pris même, je suis désolée, dis-je en partant.

- Attends! Pat’!

- …

- Je savais pas, c’est moi qui te dois des excuses.

- …

- En tout cas-tu sais bien te défendre toi! Ajouta t-il en souriant.

 

Je lui souris et il en profita pour me serrer dans ses bras. J’étais contente que ce soit arrangé, Éric était collant mais il n’était pas méchant au fond. On alla ensuite se servir un verre en se racontant les nouvelles. Il avait trouvé un job comme serveur dans une boîte de nuit, il était bien payé. Je lui racontais ensuite le cadeau que je m’étais offert aujourd’hui et il me proposa tout de suite de devenir mon professeur. J’acceptais et on mis au point les jours où on pourrait travailler. Je tournais la tête et vu que Luce me regardais rire avec Éric je lui fis alors signe et m’excusa auprès de mon ami pour la retrouver. Alice était entrain de danser avec Cédric et Béa était assise alors on la rejoignais même si je me sentais toujours mal à l’aise.

 

- Je vais prendre à boire vous voulez quelque chose les filles? Demanda Luce.

- Quelque chose de fort, dit Béa.

- Et toi?

- Une bière s’il te plaît.

 

Luce s’éloignait et me laissais seule avec Béa, je sais que ce n’est que pour quelques minutes mais j’aurai préféré aller chercher à boire à sa place. Elle n’arrêtait pas de me fixer, je ne sais pas si c’était pour me tester ou si j’avais vraiment fait quelque chose de mal. J’essayais un peu maladroitement de faire la conversation :

 

- T’as passé une bonne journée?

 

Son regard laissait voir une pointe de surprise mais il gardait toujours la même note de défi.

 

- Bien et toi?

- Bien aussi.

 

Pas le temps de parler plus longtemps que Luce revint les verres à la main. On tourna toute les deux le regard vers elle et elle se jeta dans le canapé à côté de Béa. Celle-ci eût soudain un petit rire au coin des lèvres, je ressentis un drôle de pincement et cacha ma mauvaise mine dans le gobelet de bière. Je laissais faire, après tout Béa avait été étrange avec moi depuis que j’étais arrivée et je savais que sa n’allais pas changer. Ses yeux étaient bien trop noirs pour laisser croire qu’elle puisse être gentille.

 

- Je vais au W.C, dit Luce.

 

« Me voilà à nouveaux seule avec ce monstre » pensais-je, je ne voulais pas entrer dans son jeu mais elle me tapait sur le système avec ses regards et ses petites mimiques.

 

- Qu’est-ce que je t’ai fait ?! Dis-je brusquement.

 

Elle ne répondis pas, elle semblait réfléchir alors je laissais échapper un soupir et m’enfonça dans le canapé. Elle se leva et vint s’asseoir à côté de moi. Je ne pris pas la peine de tourner la tête mais sa main saisissait mon visage et le ramenait près du sien.

 

- T’es venue ici voilà ce que t’as fait. T’as pas idée de ce que tu risques, je te préviens que s’il arrive quoi que se soit à Luce par ta faute je m’occuperais de toi. Et ne t’avise pas de lui en parler où il va t’arriver des noises plus vite que ce que tu crois.

 

Elle finit de parler calmement puis retourna s’asseoir sur le canapé en face en voyant Luce revenir. Je n’avais pas pu rappliquer et la soirée fût tendue sous les regards de mon adversaire. « C’est quoi son problème! » pensais-je si fort que mon gobelet vide se plia. Je me levais et partie faire un tour à l’extérieur pendant que Luce saluait des amis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 7

 

 

 

 

 

 

Quelques heures après je revenais chez Luce parce que je devais y passer la nuit. C’était plus pratique pour aller s’entraîner le lendemain matin. Il y avait encore pas mal de jeunes à l’intérieur, en entrant je pus voir Luce affalé sur un tabouret. Je m’approcha d’elle juste à temps pour la rattraper. Elle tanguait lorsque je la remettais sur ses pieds. De la où je me trouvais j’apercevais Béa qui me regardait toujours assise dans son canapé avec son sourire dévastateur. Moi qui était partie pour me calmer me voilà bien avancée. S’en était trop! J’étais sûre qu’elle avait quelque chose à voir avec l’état de Luce. J’attrapais Éric qui passait par là et lui demandais de faire attention à Luce le temps que j’aille voir Béa. Je m’avançais vers elle comme une furie, je ne sais pas lequel de nos regards étaient le plus noir. Elle se leva avant que j’arrive et se mis face à moi. À côté d’elle j’avais l’air maigrichonne. Béa était très musclée, c’est épaules carrée étaient marquée sous son t-shirt. J’aurais dû avoir peur mais j’étais bien trop énervée pour être consciente de ce que j’avais l’intention de lui faire.

 

- Quoi? dit-elle

- Qu’est-ce que t’as fait !

- J’aime pas trop ce ton Pat’

- Je m’en fou que sa te plaise pas! Réponds moi!

 

Alice arriva derrière moi et me tira en arrière.

 

- Arrête Pat’. Sa suffit.

 

J’essayais de me débattre, je ne sais pas ce qui me retenais, peut-être le regard si froid de Béa, je ne sais pas. Elle récupéra ses affaire avant de passer devant moi.

 

- Joue pas à ça, tu vas te brûler les doigts, dit elle avant de partir.

 

Alice se retourna vers moi et me demandais comment j’allais. Quelle question! Comment est-ce que je pouvais aller. Je me calmais en sentant une main se poser sur moi, je reconnu tout de suite Luce et l’attrapa par sous l’épaule. La soirée était fini pour nous, Éric m’aida à l’amener jusque dans la chambre et je lui apporta de l’eau comme elle l’avait fait pour moi la première fois. Je l’aidais à se déshabiller, elle ne m’adressa aucune parole et s’allongea dans le lit. Je la couvrais et la laissais là le temps de redescendre pour m’assurer qu’il n’y aurait pas de problème. Son frère était dans sa chambre et comme j’avais pus le remarquer plusieurs fois c’est Luce qui s’occupait de faire attention que rien ne dégénère. Je prenais donc son rôle le temps que tout soi en ordre et retourna dans la chambre. Je crois que demain il n’y aura pas d’entraînement avec la cuite qu’elle venait de se prendre. Je la retrouvais dans la chambre, elle n’avait pas bougé mais elle dû m’entendre me coucher car à peine dans le lit elle me serra dans ses bras sans rien dire.

La nuit fût très courte pour moi, je n’arrivais pas à dormir, je me demandais ce que Béa avait pût lui dire pour qu’elle se retrouve dans cet état. Je ne pouvais rien prouver mais je comptais bien avoir des réponses le lendemain.

Je me levais tôt sans faire de bruit et descendis pour mettre un peu d’ordre. Luce avait été agitée cette nuit, elle s’était serrée à moi à plusieurs reprise et j’avait essayé de la rassurer comme je pouvais. Je commençais par ramasser tout les gobelets qui traînaient et sortis les poubelles. J’aérais la maison et trouva un balai alors je me mis à la tâche pour m’occuper le tant que Luce se réveille. J’entendis soudain des pas courir, elle devait être réveillée et je montais la rejoindre. Je frappa à la porte de la salle de bain.

 

- Luce? Sa va?

- C’est bon, me répondit-elle entre deux hoquets.

 

Je m’adossais au mur en attendant qu’elle ressorte.

 

- T’es là? Me dit-elle en franchissant la porte.

- Comme tu peux le voir.

- Je croyais que t’étais partie.

- Je suis sortie un moment mais je suis revenu et t’étais dans un sale état, tu te souviens pas?

- Ah …

- Tu veux te reposer encore un peu?

 

Elle refusa et descendis avec moi en bas. Elle fût surprise de voir que j’avais presque tout rangé.

 

- T’étais pas obligée de faire tout ça, me dit-elle.

- Sa fait un moment que je suis réveillée.

- Qu’est-ce qui ce passe?

- Qu’est-ce qu’elle a contre moi Béa?

- Pourquoi tu crois ça?

 

Je lui faisais les gros yeux, tout le monde s’en rendait compte et elle voulais me faire croire le contraire?

 

- T’as pas du te rendre compte hier, elle m’a foutu une de ces frousses!

- Qu’est-ce qui c’est passé?

- …,

 

Je restais muette, j’avais pris la menace de Béa au sérieux et Luce me reposa la question.

 

- Qu’est-ce qu’elle a fait?

- Quand t’es partie aux W.C elle en a profiter pour me dire quelque chose, et elle m’a conseiller de pas te le dire. Je sais pas quoi faire moi, dis-je un peu affolée.

- …

- Elle me jette des regards menaçant dès que tu fait pas attention et j’en ai eus marre alors je lui ai demandé ce que j’avais bien pus lui faire et elle ma répondu quelque chose dû genre : « T’es venue ici, je te préviens que s’il arrive quoi que se soit à Luce par ta faute je m’occuperais de toi. Et ne t’avise pas de lui en parler où il va t’arriver des noises plus vite que ce que tu crois. »

 

Je croyais que Béa avait un regard noir mais celui de Luce en valu dix, il me laissa perplexe si bien que je recula d’un pas.

 

- Est-ce que je peux savoir ce qui a eût d’autre, demanda-t-elle calmement.

- Ben …, commençais-je en hésitant.

- Dit moi s’il te plaît, n’ai pas peur.

- Hier quand t’étais saoul, je suis revenue et Béa me regardais avec un sourire pendant que je t’ai retenue de tomber sur le sol. J’ai demandé à Éric de faire attention à toi et je suis allée droit vers elle mais j’ai pas eût le temps de faire quoi que se soit parce qu’Alice était arrivée pour me retenir. Béa à ensuite pris ses affaires et elle m’a dit de ne pas jouer à ça parce que j’allais finir par me brûler les doigts.

- …

- Je crois qu’elle doit vraiment me détester, ou alors c’est qu’…

 

« Pat’! » me réprimandais-je moi-même « t’aurais pus te rendre compte plus tôt! ».

 

- Elle est jalouse, dis-je.

 

Luce ne dit plus un mot. Tout s’expliquais maintenant mais il y avait autre chose derrière tout ça, quelqu’un ne peut pas être aussi menaçant et froid que Béa juste par jalousie.

 

- Ne lui laisse pas voir que tu as peur, c’est une vraie prédatrice cette fille, ajouta-t-elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux jours plus tard je n’avais toujours pas eût plus de détails. On était mercredi soir et comme d’habitude tout le monde était là. Luce m’attendais à la porte un verre à la main et me pris tout de suite à part dans la cuisine. Elle fit signe à deux copain de sortir :

 

- Béa va pas tarder à arriver, j’aimerai que tu fasses comme d’habitude, pense pas à ce qu’elle t’as dit, soit naturelle.

- J’avais pas l’intention de changer de comportements pour lui faire plaisir, dis-je.

- Ok, …, je te laisserais pas seule avec elle ce soir et j’aimerais que tu te retrouve pas seule avec elle non plus, d’accords?

- C’est quoi tout ce cirque? J’aimerai bien que tu m’en dise plus, c’est qui cette fille et c’est quoi son problème?

- On a pas le temps maintenant, Me dit-elle, t’as bien compris ce que je t’ai dit Pat’?

- Oui, j’ai compris, dis-je d’un ton exaspérée.

 

Notre discussion s’arrêta là lorsque Alice arriva dans la cuisine.

 

- Elle est dans le salon, dit-elle.

- Allez venez on y vas, dit Luce.

 

Je ne m’enchantais pas de devoir y aller surtout après ce qui c’était passé mais je pris un air décontracté même si je bouillonnais à l’intérieur. Je m’assis en face d’elle, Alice se mis à côté de moi et Luce à côté de Béa. La discussion tournait autour des sorties de chacune et je devais supporter les regards bizarre de ma rivale. Éric était venu me saluer:

 

- C’est toujours bon pour demain?

- Ouais!

- Ok, à demain alors, bonne soirée les filles! dit-il avant de nous laisser seule.

 

Je me levais pour aller à la salle de bain, la bière que j’avais bu me pressais alors je les laissais seules et j’en profita pour souffler un peu avant de retourner dans l’arène. Je redescendais les escaliers pendant que Béa arrivait à ma hauteur.

 

- Suis moi, me dit-elle.

 

J’hésitais un peu en repensant à ce que Luce m’avait demandé et je refusais poliment en continuant de descendre. Elle posa sa main sur mon bras:

 

- Je vais pas te manger. Viens.

 

Mon regard se perdit plus bas, Luce était au coin de la porte, je la regardais un peu désespérée mais Béa me pris par le bras et me retourna pour que je la suive.

 

- Tu me fais mal! Lui dis-je.

 

Elle me serrais si fort que je cru n’avoir plus de sang dans l’avant bras lorsqu’elle me lâcha enfin.

 

- Si tu voulais me parler suffisait de le dire! Lui lançais-je.

- Pat’ écoute, je te le répéterais pas…

- Qu’est-ce que tu ne vas pas répéter Béa? Demanda Luce qui était arrivée à notre hauteur.

- Rien…, dit-elle en me regardant dans les yeux.

 

Elle alla dans la salle de bain et je retournais m’asseoir en bas avec Luce.

 

- Je vais te ramener chez toi, me dit-elle.

- J’ai pas envie de rentrer.

- Je te ramène je t’ai dis, répéta-t-elle pendant qu’Alice me faisais signe de la tête pour que j’accepte.

 

Je déteste ne pas comprendre ce qui ce passe, surtout lorsque je suis concernée. Je pris ma veste avec hâte et pris place dans sa voiture. Luce commença à conduire mais ne me ramena pas directement chez moi.

 

- Tu pourrais m’expliquer s’il te plaît!

- Quand tu sera calmée oui.

- Calmée? Comment veux-tu que je me calme! Je ne sais même pas ce qui ce passe ni ce que j’ai fait!

- C’est pas toi c’est moi Pat’.

 

Elle continua de conduire pendant que je me ressaisissais. Quelques minutes plus tard elle stoppa la voiture et se tourna vers moi.

 

- Qu’est-ce que t’as besoin de savoir?

- Déjà, j’aimerai savoir qui c’est passé entre toi et Béa. Elle est sortie avec toi?

- Non je ne suis jamais sortie avec elle mais elle crois qu’elle a toujours une chance, avant que t’arrives je passais toutes mes soirées avec elle et personne d’autre, elle se sent menacée par toi.

- C’est stupide! m’exclamais-je avant de m’excuser et de rougir.

- Tu trouves ?

- Mais s’il ne sais rien passé pourquoi elle croit que tu es avec elle.

- Elle est comme ça, elle s’imagine des choses et elle finis par y croire. Crois moi quand je te dis qu’elle peut être dangereuse.

- Pourquoi tu continu de la voir alors?

- Parce que je sais que j’ai de l’influence sur elle et que je lui doit quelque chose.

- Elle était avec toi dans la maison de redressement c’est ça?

- Oui, me dit-elle.

 

Un silence puis Luce repris

 

- J’ai vu de quoi elle était capable quand d’autres filles me faisaient de simples sous entendus et en sortant de là bas elle ne sait jamais intégré, elle ne supporte pas l’autorité et elle croit qu’elle peut continuer à faire sa loi. Elle n’est pas si mauvaise mais dès que sa me concerne elle devient folle.

- Pourquoi tu me la pas dit plus tôt?

- Je pensais contrôler la situation.

- Bon d’accords mais alors pourquoi moi ? Je fais rien de déplacé?

- C’est comme ça. Laisse moi lui parler j’arrangerais ça si je peux, me dit-elle.

- J’ai encore une question.

- Oui?

- Qu’est-ce qu’elle t’as dit l’autre soir pour te rendre aussi malade?

 

Luce se mit à rougir, et baissa un peu la tête pour me dire:

 

- Elle m’a dit qu’un garçon t’avais proposé de sortir et que t’étais partie avec lui.

- La gar… !!

- C’est pas vrai ?

- Bien sûr que non! Si je suis sortie c’est parce que je ne la supportais plus!

- Sa ne m’étonne pas d’elle, rigola-t-elle. J’aurai dû m’en douter! J’ai été stupide.

- Non c’est pas de ta faute.

- On va régler sa maintenant. Elle a dépasser les bornes.

 

Luce était énervée c’était pas beau à voir, quoi que… « Pat’! » me réprimandais-je « essaye de la calmer plutôt sinon sa va être un massacre! ».

 

- Luce arrête, laisse tomber.

- Non Pat’, si je la laisse faire elle continuera.

- Et elle verra que son petit jeu ne fonctionne pas.

- Mais elle va faire du mal, elle aime foutre la merde, je la laisserais pas faire!

 

Elle conduisait pour y retourner, elle semblait très calme à l’extérieur mais je suis sûre qu’intérieurement c’était une bombe à retardement.

 

- Luce?

- Hmm ?

- T’étais jalouse ?

- …

 

Elle ne répondis pas, qui ne dit mot consent n’est-ce pas?

Pas le temps d’étendre la réflexion plus longtemps, nous étions arrivées. Luce passa devant, je la suivais en restant derrière elle, à vrai dire j’aurais voulu me mettre à côté d’elle mais son bras me maintenait à l’arrière. Lorsque la porte claqua Béa se retourna et regarda Luce avant de me regarder. Elle laissa tomber son gobelet sur le sol et s’avança vers moi. Luce me poussa en arrière et sans que je ne puisse voir comment elle avait fait elle tenais Béa un bras sous son cou. Je cru qu’elle allait l’étranglée mais elle se mit à crier :

 

- T’as pas pus te retenir d’ouvrir ta gueule!

- Béa tu la fermes! Lui répondit Luce.

- Je l’aurais cette garce!

- T’aura rien du tout! Tu m’as comprise? Dit-elle en resserrant un peu plus sa prise. Faudra que tu me passes sur le corps avant, je crois que t’en as quelques souvenirs non?

- Tu me laisses pour cette fille?! Dit-elle en s’énervant.

 

La musique résonnais toujours et en plus de ça tout le monde s’était mis en ronde autour de nous et commençaient à chauffer les deux filles déjà très en colère.

 

- Je laisse rien du tout Béa, arrête de te faire des films.

- Ah oui?! Et nos baisés c’était du cinéma peut-être! Dit-elle en s’échappant.

 

Luce se tenait face à elle, baissa sa garde un instant et fini par lui dire en la regardant bien en face :

 

- Tu oublies tout, il ne sais rien passer et il ne se passera jamais rien.

- Elle a réussi alors … dit-elle en prenant une petite mine. Je vais la tuer! Repris t-elle en fonçant sur moi.

- Monte la haut Pat’, me dit-Luce.

 

Je montais quelques marches mais il n’était pas question que je parte en laissant Luce se débrouiller seule, après tout si tout sa arrivait j’y était pour quelque chose non ? Béa était en rage, Éric se plaça aux côté d’Alice et Luce mais il se pris une droite et tomba par terre comme une mouche. Alice plus agile esquiva un premier coup et Luce enchaîna, elle l’attrapa et l’immobilisa à nouveau.

 

- J’ai pas envie de te faire du mal Béa mais si tu pars pas-tu me laissera pas le choix.

- …,

 

Béa laissa échapper un grognement et accepta. Luce n’avait pas l’air convaincue et s‘apprêtait à riposter. Comme je le sentais ce n’était pas fini, Béa se jeta sur Luce, les deux filles se bagarrèrent. Elles étaient toutes les deux très musclées et savaient se battre. C’était comme de voir une bagarre de rue. Luce avait une technique différente de celle de Béa mais semblait beaucoup plus efficace. Elle esquivait les coups et ne ripostait que lorsque c’était nécessaire en se servant de la force de son adversaire. Béa quant à elle fonçait droit dans le tas si bien qu’elle bousculait d’autres jeunes qui n’avaient rien demandé. Elle venais de réussir à pousser Luce dans un coin et je descendis alors les escaliers pour tenter une intervention mais Luce m’aperçu. En une fraction de seconde je m’arrêta et regarda Béa prendre un sourire diabolique en suivant le regard de mon amie. Quand Luce vu ses yeux se tourner elle en profita immédiatement pour lui donner un coup de poing dans le ventre et termina son attaque par un cou de genoux dans sa tête qui venait de se baisser. Béa tomba sur le sol et nous regardais, sa lèvre saignait beaucoup et elle mis sa main dessus avant de se relever. Elle disparue quelques secondes plus tard s’en oublier de me jeter un regard qui m’aurait s’en doute tué si c’était possible.

 

 

 

 

- Sa va Luce? Je suis vraiment désolée de ce qui c’est passé.

- Ouais sa va, dit-elle en tamponnant sa lèvre qui saignait un peu. Te sens pas coupable tu n’y est pour rien, c’est Béa qui as un problème.

- Tu t’es pris pas mal de coup par ma faute.

- Ne dis pas par ta faute s’il te plaît. Je n’allais pas la laisser t’approcher peut importe la situation.

- Luce …

 

Nous étions dans la salle de bain, j’étais adossée à la porte et elle se regardait le visage dans le miroir.

 

- Quoi?

- Rien …

 

Je me sentais coupable malgré ce que me disait Luce. J’avais l’impression d’avoir provoqué tout ce qui venait de se passer et je me sentais mal.

 

- Tu restes dormir? Me demanda-t-elle.

- Si j’ai la permission, lui dis-je.

- La mienne ou celle de ton père?

- Les deux, répondis-je.

- Tu as la mienne alors, souriait-elle. Aïeee!

 

Je m’approcha d’elle et pris un nouveau coton pour lui tapoter la lèvre. Elle se laissait faire sans se plaindre. Je la regardais dans les yeux et l’une de ses mains se posa dans mon dos avant de se glisser jusqu’à mes reins. Je rougissais un peu mais ne m’éloigna pas, je me contenta de relever les yeux vers elle et je vis qu’elle me regardait toujours. Une question silencieuse se soulevait dans ses yeux et je ne pus m’empêcher de prendre les devants:

 

- Tu m’aimes Luce? Demandais-je doucement.

 

Son regard était intense et je me noyais dedans en attendant une réponse. Son souffle chaud se pausa dans le creux de mon cou lorsqu’elle s’approcha de moi et me murmura à l’oreille :

 

- Oui, je t’aime.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La révélation que Luce venait de me faire ne me surpris pas, je savais qu’il y avait quelque chose mais maintenant j’en était sûre. Sa manière de me le dire me faisait fondre lorsque j’y repensais. Une question pesait encore et c’était celle de savoir ce que moi je ressentais. Je n’avais rien dit à Luce la dessus et je savais qu’elle devait attendre une réponse même si elle ne me le demandait pas. Nous étions allée nous coucher, Luce était sur le dos et je m’approchais d’elle pour poser ma tête sur son épaule. Elle passa sa main par-dessus moi et me déposa un baisé sur le front.

 

- La dernière fois que j’ai dit sa à une fille elle est partie en courant, m’avoua-t-elle.

- J’ai pas l’intention de partir …

- Je comprendrais si tu préfères ne plus me voir ou…

- Dis pas de bêtise, la coupais-je.

- …

- Je suis très bien là où je suis, sa fait quelques temps que je pense …

- Tu veux m’en parler?

- Euh …, dis-je en étant gênée, c’est juste que … quand je suis près de toi je me sens bien et j’ai remarqué que tu me laissais pas indifférentes alors je me demande si finalement c’est pas de l’amour que je ressens pour toi, je … veux dire c’est, j’ai peur que …de …

 

Luce plaça son index sur mes lèvres pour que j’arrête de m’embrouiller plus. Elle se releva sur un coude et me dis:

 

- T’es pas obligée de me répondre maintenant, mais …, dit-elle en s’approchant de moi.

 

Elle caressa mon bras et s’aperçu que des frissons venaient de passer sur mon corps. J’avais terriblement envie de lui dire que je l’aimais mais j’avais peur de ne pas être sûre, je ne voulais pas la faire souffrir, elle avait compris que j’avais peur mais quand je sentis ses lèvres se poser sur les miennes tout devint plus clair et je me laissa emporter. Je la fis pivoter pour qu’elle se retrouve à nouveau sur le dos et m’assis à cheval par-dessus elle. Je ne la voyais pas mais ses yeux brillaient dans le noir grâce à la lumière qui passait par là fenêtre. Je m’approchais d’elle et l’embrassa fougueusement, je ne réfléchissais plus à rien je laissais mon corps faire ce que lui dictait mon cœur. Luce passait ses mains dans mon dos et fini par me saisir le visage entre ses mains pour me repousser un peu en arrière.

 

- Je peux attendre que tu sois sûre Pat’, je veux rien précipiter.

- Je suis sûre Luce, murmurais-je.

- …

- Je t’aime.

 

Je sentais mon cœur se précipiter lorsque je prononçais ses mots. Comment ai-je pu avoir l’ombre d’un doute? Je me sentais soudain comme sur un nuage et m’allongea contre Luce. Voilà la plus belle des révélations que j’aurai pu faire. Bien sur j’avais des peurs mais je savais qu’avec Luce tout ce passerai bien. Je suivais ce que je ressentais et ce soir là mon cœur m’avait dit de me jeter à l’eau. Peut importe que Luce soit une fille, je l’aimais d’amour et c’est là le plus important. Dans ma hâte de l’embrasser je n’avais plus pensé que Luce était blessée et m’excusa de lui avoir fait mal. Je me levais pour prendre quelque chose pour essuyer sa plaie et déposa un baisé le plus doucement possible dessus avant de me blottir contre elle et de m’endormir.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bzzz bzzz bzzz, mon portable sonnait, il était toujours en mode vibreur mais j’avais l’ouille fine et me réveilla facilement. Je regarde l’écran avec les yeux plissés par l’agression de la lumière: Éric.

 

- Mince! M’écriais-je. Je l’ai oublié.

 

Luce se réveilla et je m’excusais de devoir partir si vite. Je ne lui avais pas dit que je m’étais réconciliée avec lui et lorsque je lui expliquais qu’il m’attendais pour me donner ma première leçon de guitare elle me dit « super ! » puis se replongea sous la couverture. Je riais du spectacle, je ne savais pas qu’elle avait un côté marmotte, je l’avais toujours vu réveillée avant moi, en forme et pleine d’énergie. Je me rhabillais rapidement, déposa un bisou sur sa joue et passa la porte. J’appelais Éric pour le demander où il était et il me répondis devant chez Luce. Je passai le seuil de la porte d’entrée et il fut surpris de me voir apparaître aussi vite.

 

- Je suis prête, désolée de t’avoir fait attendre.

- Pas de soucis, me dit-il en me faisant la bise.

 

Nous marchâmes jusque chez moi mais j’étais encore plongée dans mes pensées. « Luce m’aime… » me répétais-je. Je n’avais jamais ressenti quelque chose de pareil auparavant. Je n’étais même pas de mauvaise humeur ce matin c’est pour dire! Je regardais Éric, lui aussi avait du passer une courte nuit et soudain je me rappelais que Béa lui avait mis une sacrée droite.

 

- Sa va ton visage? Elle t’as pas trop amoché?

- Non sa va…, dit-il en se frottant la tête.

 

Il portai un t-shirt noir sur un jean et portait sa guitare sur le dos. Il avait les cheveux entre ébouriffés et coiffé mais sa lui donnait un style particulier entre le mec négligé et celui qui prendrait trop soin de lui. Un collier de perle noire et verte était posé sur son cou. Lorsque nous arrivions chez moi je fis rapidement les présentations et montait dans ma chambre pour installer le matériel. Il me montra comment régler mon ampli pour avoir un son correct et vérifia ensuite si ma guitare était accordée comme il fallait. A ma grande surprise je découvrais un mec plutôt sérieux et il s’appliqua à m’apprendre. Il avait de la patience, chose dont moi je manquais terriblement à cet instant de la journée. Lorsque j’en pus plus je lui proposa de manger un morceau. Il n’avait pas déjeuné non plus et il dévora littéralement tout ce que mon père avait laissé.

 

- Tu vas être malade à manger comme ça, rigolais-je.

- T’inquiète pas, je suis le plus grand mangeur de la région! Dit-il en se resservant.

 

Éric avait un appétit d’ogre et après avoir vu sa je me disais qu’il allait falloir faire plus de provision pour les prochaines fois où il viendrait. Valait mieux l’avoir en photo qu’à table pensais-je avant qu’il soupir.

 

- Qu’est-ce qu’il y a?

- Je suis rassasié, dit-il en hoquetant.

- J’espère bien!

- On y retourne ?

 

On remontait et il me fit travailler quelques accords puis s’en alla en me disant de les travailler pour la prochaine fois. Je le remerciais pour le cours et pour avoir vider mon frigo. Il eut un large sourire et s’en alla d’un signe de main.

 

- Tu le connais depuis longtemps? Demandais mon père.

- Aussi longtemps que Luce.

- Y faut se méfier des musicien, me dit-il, ils savent que beaucoup de filles craquent sur eux et ils en profitent.

- Papa! J’ai pas six ans, dis-je en soupirant.

- Il faut qu’on ai une discussion d’ailleurs.

- Papa! Répétais-je avec mon air agacée.

 

J’étais proche de lui mais il y avait quand même des sujets que je ne voulais pas aborder avec lui. Je montais ranger ma chambre et prendre une douche avant de sortir me promener. Je repensais à Béa, elle disait qu’elle et Luce s’étaient embrassée mais pourquoi Luce ne me l’avait pas dit quand je lui avait demandé? L’imaginer entrain d’embrasser Béa me dégoûtait brusquement alors je préférais ne plus y penser. Peu importe ce qui avait pu se passer entre elles, la réaction de Luce avait été claire.

 

- Salut Pat’!

- Salut !

 

Cédric passait en roller dans la rue et me sortis de mes pensées, il s’arrêta un instant pour me demander comment j’allais et ce que je faisais.

 

- Je prends l’air et toi ?

- Je m’entraîne, il y a un concours la semaine prochaine, je vais au square travailler un peu mes figures.

- Cool!

- Je te verrais chez Luce, sa me ferai plaisir que tu viennes au tournois, dit-il avant de repartir.

 

J’acceptais, et il repartis à toute allure. Je le regardais en pensant à la dernière fois que j’avais essayer d’en faire. Je savais à peine rouler tout droit sur une route plate et je ne parle même pas des pentes ou des virages, je ne savais pas freiner et j’avais vite abandonné à force de tomber.

 

Je me laissais aller à travers les rues et fini par me retrouver chez Luce, la porte d’entrée était ouverte et elle était accroupie sur le tapis de l’entrée entrain de frotter.

 

- Salut!

- Pat’ t’es là, je t’avais pas vu venir, sa va? Dit-elle surprise.

- Sa va et toi? lui demandais-je alors qu’elle se relevais.

- J’arrive pas à enlever ses tâches.

 

Je me baissais pour regarder de plus près, c’était des tâches de sang, sûrement celui de Béa, puis me relevais et lui fit un bisou sur la bouche avant de sourire. Elle me regardais et finis par sourire elle aussi.

 

- T’as de la mousse à raser? Questionnais-je.

- Oui, mais pourquoi ?

- Pour les tâches de sang.

- T’es sûre?

- Oui.

 

Elle revint et je lui pris des mains pour l’aider. Je laissais agir quelques instant puis passa avec un chiffon. Je répétais l’opération quelques fois puis fini par rincer avec un peu d’eau claire.

 

- Voilà!

- C’est pas vrai sa a marché ?

- Bien sur, lui souriais-je.

- J’essayerais de m’en souvenir, dit-elle.

 

Nous passions le reste de l’après midi sur la plage au soleil l’une dans les bras de l’autre en mangeant une tonne de glaces. Je me sentais bien et même si ce n’était pas grand-chose je n’aurais pas pus être plus heureuse. Le bonheur et parfois à portée de main il faut juste trouver la force de le saisir et d’en profiter et j’étais bien décidée à le vivre pleinement. Ma tête posée sur son épaule, ses bras autour de moi, et l’odeur de ses cheveux que je respirais me faisaient complètement rêver.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Allez y mesdemoiselles.

 

Un grand bonhomme habillé tout en noir nous ouvrais la porte qui menait dans la boîte de nuit. Après dix minutes dans la file d’attente on avait réussi à entrer. Luce connaissait le videur et quand il l’aperçut dans la file il l’appela. Voilà comment grâce à elle on était passé devant tout le monde, les regards se tournaient vers nous, j’étais un peu gênée alors je suivais timidement ma partenaire qui franchissais la porte avec beaucoup d’allure. Elle avait un pantalon en cuir avec des lacets sur les côtés et un haut qui allait avec qui s’ouvrait au dessus de son nombril. Ses cheveux ondulés tombaient sur ses épaules, quand je l’avais vu devant ma porte j’avais eus le souffle coupé. Je ne l’avais jamais vu comme ça, elle était simplement à croquer. J’avais essayé de coiffer mes cheveux pour l’occasion et Alice était venue m’aider à trouver quelque chose à mettre. Elle m’avait apporté un débardeur un peu flash et me conseilla un short moulant en tissu noir. Si elle n’était pas venue je n’aurai jamais eus l’idée de m’habiller de cette manière. Je crois que Luce avait été aussi surprise que moi de la voir lorsqu’elle m’avait aperçus. Il y avait foule, les lumières des projecteurs tournaient et voyant que je ne suivais pas Luce attrapa ma main et me tira derrière elle pendant qu’elle se frayait un passage jusqu’au bar. Elle commanda deux boissons dont j’avais même pas entendu le nom, et le serveur les apporta aussi tôt.

 

- A la tienne! Dit-elle en levant son vers et en l’avalant cul sec.

 

Je lui souriais et fit de même, lorsque je rebaissa la tête pour poser mon verre et respirer, l’air sembla avoir soudain du mal à passer, j’essayais de ne rien laisser voir mais Luce me regardais en souriant et je lui fis signe que tout allait bien.

 

- La même chose! Criais-je.

 

Je savais que je n’étais pas de taille par rapport à elle et ça semblait l’amuser de voir que j’essayais d’être coriace. Elle me souriait toujours et bu son second verre aussi facilement que le premier. Je saisissais alors le mien et fit de même. Sa peut paraître stupide, d’ailleurs sa l’était sûrement mais je ne voulais pas perdre la face.

 

- Bon on est pas là pour se saouler mais plutôt pour voir de quoi t’es capable sur la piste. Si tu veux te mesurer à moi on fera sa un autre soir, ajouta-t-elle en me faisant un clin d’œil.

- Je sais mais si tu veux me voir danser je crois qu’il m’en faut encore un …

- Allez viens sa va déjà te faire assez d’effet, crois moi.

 

Elle me saisi par la main et m’entraîna sur la piste de danse qui soit dit en passant était déjà bien remplie. On se faisait un peu de place et Luce commença à bouger, ses bras se levaient au dessus de sa tête et faisaient des mouvements envoûteurs qui s’approchaient de plus en plus de moi. Je ne savais pas comment bouger et je commençais à rougir bêtement en restant plantée là. Luce passa derrière moi et posa ses mains sur mes hanches, elle me guidait et petit à petit je gagnais en confiance en moi et commençais à me laisser aller. Mes jambes bougeaient sur le rythme de la musique mais elles tremblaient en même temps car les mains de Luce se déplaçaient de haut en bas lorsqu’elle descendait presque jusqu’au sol dans une extrême souplesse. Les regards commençaient à se jeter sur nous et je me sentais un peu mal à l’aise alors je me retournais pour danser face à elle. Deux garçons s’approchaient de nous et nous saisissaient chacune par une main pour danser avec nous. Avant que mon partenaire clandestin ai eus le temps de s’approcher de moi Luce se plaça entre nous.

 

- Désolé les gars mais elle est avec moi, dit-elle.

 

Les deux garçons restèrent un moment à nous regarder et laissèrent échapper un sourire qui ne me plus pas trop, à voir le regard de Luce on était sur la même longueur d’onde. C’est quoi ces mecs qui croient que leurs fantasme va devenir réalité. Non mais je rêve!

 

- T’occupes pas d’eux, regarde moi, me dit Luce.

 

Je la regardais et un instant plus tard j’avais de nouveau oublié tout ce qui se passait autour de moi, ses yeux me transperçaient j’étais totalement sous son charme, elle se déhanchait et dansait contre moi, la chaleur s’installai dans mon corps et je laissais aller mes mains sur sa taille. Elle me décochais des sourires qui me faisaient littéralement fondre j’aurai voulu que sa dur une éternité entière …

Quelques danses plus tard Luce m’emmena à sur une banquette pour nous rafraîchir. Elle avait commandé deux boissons sans alcool et fixait mon ventre qui était à découvert.

 

- Je savais pas que tu dansais si bien.

- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas encore, me nargua-t-elle. Sa t’a plus? Dit elle en passant sa langue entre ses dents.

 

Je rougissais terriblement et fis un signe de tête comme une enfant effrayée sauf que j’étais tous sauf effrayée, je ne trouvais plus les mots. Elle était superbe sur la piste, sa m’as fait plus que me plaire c’était carrément … affolant. Elle souriais encore en voyant que j’étais bouche bée.

 

- Désolé, euh … t’es … Ouaw, tu me fais craquer, Zut!

 

Je m’approcha d’elle et l’embrassa langoureusement jusqu’à ce que je n’eus plus d’air. Je me leva ensuite et parti aux w.c étonnée de moi-même. Elle m’envoûtait, je ne savais pas quoi faire, je me rafraîchissais le visage en espérant pouvoir faire baisser la température mais il n’y avait rien à faire. Je retournais dans la salle et devais passer par la piste de danse pour arriver à la banquette où Luce était assise. Le même garçon que tout à l’heure revint vers moi et m’emmena un peu sur le côté en essayant de me faire danser, je le poussais gentiment pour essayer de passer à côté mais il arrêtait pas de me suivre. Bon en boîte fallais s’y attendre mais je pensais pas qui avait des boulets pareil. Il était dos à moi et me collait toujours pendant que j’avançais, je me retourna pour le remettre à sa place une fois pour toute mais il semblait ne pas entendre.

 

- Un problème Pat’?

- Non c’est bon, j’ai juste eus un peu de mal à arriver jusqu’ici avec ce mec.

- Hé toi ? dit-elle en s’adressant au garçon. Tu peux nous laisser maintenant?

- Sa va les filles on déraille c’est sympa non? Il y a pas de mal.

- Non c’est pas amusant quand tu colle MA copine!

 

Sa copine, Ouaw! Elle a bien dit ce que je viens d’entendre ou j’ai encore voulu entendre quelque chose tellement fort que je l’ai entendu?

 

- Éclatez-vous un peu allez une danse et je vous laisse, promis.

- Je vais t’expliquer un truc et après si tu pars je te promet que je me retiendrai de te coller une gifle, dit Luce. On est pas venu pour satisfaire monsieur ok?

 

Il me saisi par la main et me tira vers la piste, je crois vraiment qu’il y a des gens inconscients. Ni une ni deux Luce nous rejoignis, lui colla une belle droite et me pris par la main avant de m’entraîner vers une sortie qu’elle connaissait.

 

- Non Luce pas encore, lui lança un videur.

- Désolé Fred!, cria-t-elle avant de me faire grimper dans sa voiture.

 

Le jeune homme avait gagné sa soirée cette fois ci. Luce connaissait les lieux comme sa poche et on s’en alla en riant.

 

- Luce! T’es vraiment une mauvaise fille!, lui dis-je en explosant de rire.

 

Vu la réaction du videur je pouvais facilement supposer que ce n’était pas la première fois que sa lui arrivait. Elle arriva chez moi et nous entrions s’en faire de bruit jusque dans ma chambre.

 

- J’espère que j’ai pas gâcher ta soirée, dit-elle.

- Tu veux rire? J’ai adoré cette soirée, enfin, t’aurais pus t’abstenir de coller une droite au mec mais même sa c’était parfais. J’avais l’impression d’être la princesse prisonnière qui venait d’être libéré par son prince charmant, qui soit dit au passage est très séduisant ce soir …

 

Luce rougis légèrement avant de me retourner le compliment puis elle s’approcha de moi et me pris par la taille pour me serrer contre elle. Son regard se plongeait dans le miens à tel point que sa me fit des frissons dans le ventre.

 

- Alors comme sa tu oses dire que je suis une mauvaise fille ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin je faisais un peu de jardinage, j’avais acheté les fleurs préférés de ma mère et je commençais à les disposer sur notre allée. J’avais hérité ça d’elle. Ma mère avait la main verte et très tôt je l’observais, pour le reste j’ai appris dans des livres car le temps nous a terriblement manqué. Une voiture passait et j’entendis une musique qui me fit immédiatement penser à Luce. Qu’est-ce qu’elle pouvait me manquer, si je pouvais-je serais tout le temps avec elle. Je vivais des choses que je n’avais jamais vécu avant, mes sentiments devenaient de plus en plus grands chaque jours et tout en elle me faisait vibrer. Son côté attentif, sûre d’elle, son côté jaloux qu’elle cache et son air coquin quand on se retrouve seules mais surtout son côté « mauvaise fille », je craquais là-dessus. J’étais triste d’avance de devoir reprendre les cours le seul côté positif c’est qu’il me restait plus qu’une année à passer et que le lycée n’était pas loin de chez moi.

Mon père sortait pour m’apporter à boire et s’aperçut de ce que je faisais. J’ai cru qu’il allait s’effondrer. Il ne dit pas un mot et un petit sourire était né sur son visage, quelques petites larmes s’échappaient qu’il tenta de cacher aussitôt. Luce arriva au même moment et lorsqu’elle dit bonjour à mon père elle fût accueilli dans ses bras. Elle était surprise et ne su pas trop quoi faire, elle n’était pas démonstrative en général lorsqu’il s’agissait d’amis alors face à mon père … Elle vint ensuite me saluer et me regarda d’une manière qui voulais dire « qu’est-ce qui se passe? ». Je me levais et allait me laver les mains, avec le tuyau d’arrosage. Mon père était rentré alors je lui expliqua :

 

- Je pense qu’il a voulu te remercier.

- De quoi ?

- C’est les fleurs préféré de ma mère, quand il est sorti il était sur le point de pleurer, t’as chasser mes démons, dis-je.

- Tu l’as fait toute seule, me dit-elle.

- T’es trop modeste Luce.

 

Je prévenais mon père que je partais et on s’en alla. Luce m’accompagnait au concours de Cédric. On avait réussi à se placer sur les premier rang et il vint nous saluer avant d’aller sur une rampe. Nous retrouvions Alice et regardèrent les concurrents passer chacun leurs tour. Il semblaient voler dans les airs et faisaient des figures impressionnantes. Lorsque certains faisaient des chutes la foules s’écriait de peur mais ils se relevaient et continuaient dans la mesure du possible. Cédric passa le dernier, il me regardait de tout la haut et me fit un clin d’œil avant de se jeter à son tour dans sa représentation. Il était doué mais je pense qu’il savait qu’il devrait placer la barre haute pour faire mieux que d’autres concurrents. Dans un micro un commentateur donnait le nom des figures qu’il effectuait mais je ne comprenais rien. Il y avait une seconde partie composé de duo. C’était vraiment impressionnant à voir de si près. Quelques heures après les juges se retirèrent pour faire un classement et Cédric s’approcha de nous. Il nous fit la bise et nous demanda ce qu’on avait pensé du spectacle.

 

- C’était super! S’exclama Alice.

- Ouais c’est vrai, dit Luce un peu désinvolte.

- T’as assuré, finissais-je.

 

Il me regarda quelques instant puis s’en alla.

 

- J’espère qu’il ne se fait pas d’idées, me murmura Luce.

- Sur quoi ?

- Sur ses chances de pouvoirs avoir une fille géniale comme toi.

- Cédric ? Non, soufflais je en rougissant de son compliment.

- Tu serais surprise de voir tout les regards que tu fais tourner sur ton passage.

- Tu veux rire? C’est sûrement sur le tiens qu’on se retourne.

- Tout le monde me connaît ici, c’est pour toi tout sa.

- Elle a raison Pat’, ajouta Alice.

 

J’étais un peu gênée et surprise de voir que les radars d’Alice avaient encore frappés. Elle entendais toujours tout, sa me faisait presque peur.

 

- Il peut toujours se faire des idées mais il ne peut pas espérer parce que je me sens vraiment bien avec toi Luce.

 

Elle pris ma main et s’excusa auprès d’Alice avant que nous partions. Nous étions assise dans sa voiture et elle tourna finalement la tête vers moi, elle soupira puis me dit:

 

- Excuse moi d’être si jalouse.

- Je le suis aussi tu sais.

 

Elle souriait, puis repris.

 

- Pat’ quand je dis que je suis jalouse c’est que je le suis vraiment beaucoup, j’ai du mal à tenir en place parfois.

 

Elle avait un ton sérieux qu’elle prenait rarement alors je lui dis de ne pas s’inquiéter, que personne ne pourra m’enlever à elle et que je règlerais ça moi-même si il se passait quelque chose.

Elle fit alors tourner le moteur pour nous emmener chez elle.

 

- C’est vrai que ton frère vit ici? Demandais-je.

- Oui, il a sa chambre au premier pourquoi?

- Ben … Je passe beaucoup de temps chez toi et je l’ai encore jamais vu, même pas à ses propres fêtes.

- Il fait d’autres fêtes plus particulière dans sa chambre, rigola-t-elle. Je te présenterais.

- Euh … ton frère est au courant?

- Pour toi et moi ?

- …

- Non, il ne le sais pas. La dernière fois qu’il m’avait surpris à embrasser une fille il ne m’a plus parler pendant deux bons mois, dit-elle tristement.

- Désolée.

- Non t’inquiète.

- J’aurai aimé le dire à mon père, mais je sais pas trop comment. J’aurai aimé que …

- Tu veux que je sois là ?

 

Elle m’ôtait les mots de la bouche, je baissais timidement la tête j’avais peur qu’elle ne soit pas d’accords. Elle hésita un instant puis me dit:

 

- C’est vraiment important pour toi que je sois là pas vrai?

- Oui, lui répondais-je.

 

Un silence puis elle reprit:

 

- C’est à qu’elle heure le dîner?

 

Je lui sautais dans les bras, elle me rattrapait sans mal et m’embrassa avant de me dire :

 

- T’as vraiment cru que je te laisserais seule?

 

Je répondais un peu honteuse qui j’ai cru qu’elle pourrait refuser. Elle me dit alors qu’elle sera toujours là surtout pour les choses qui me tiendrait à cœur. J’étais soulagée et j’appela immédiatement mon père.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19h30, Luce et moi étions devant la porte d’entrée.

 

- Il le prendra bien, me dit-elle.

 

Je soufflais un coup, Luce frappa à la porte puis nous entrions. Mon père était en cuisine avec un vieux tablier. Les odeurs étaient excellentes, quelque chose semblait mijoter au four.

 

- On va se régaler ce soir, murmura-t-elle.

 

Je lui souriais comme réponse à ce qu’elle venait de me dire incapable de dire un mot. Soudain des questions auxquelles je ne m’attendaient pas survinrent dans mon esprit. Et si je n’était pas faite pour les filles? Pourquoi je lui dirais pour revenir sur ma parole? « Pat’ t’es trop naze! T’as une fille super à côté de toi avec qui t’es heureuse et tu vas tout foutre en l’air?! » C’est mot me vinrent en tête sans que je ne puisse l’expliquer. Mon père se retourna, je ne lui laissa pas le temps de saluer mon amie que je pris la parole :

 

- Papa y faut que je te dise que j’aime Luce.

- Ok.

- Je sais pas ce que tu vas en penser mais …

 

Luce me regardait avec de gros yeux, se demandant certainement ce qui m’a pris de le lui dire de cette manière. Bon sang il a dit « Ok » ? Je me taisais un instant et le regarda, je n’aime pas et je n’arrive jamais à dire quelque chose délicatement.

 

- Vous venez à table ou vous voulez dîner par terre ?

- On arrive monsieur, dit Luce qui venait au secours de ma détresse.

 

Elle me pris à part dans le salon.

 

- Pourquoi t’as été si directe?

- Je crois que j’ai eus peur, si je ne lui disais pas maintenant je crois que je n’aurai pas eus le courage de lui dire.

- C’est un moyen comme un autre, ria-t-elle.

- Les filles ? Appela mon père.

 

On allait dans la cuisine, Luce et mon père étaient décontractés mais moi je ne pouvais m’empêcher de rougir et de garder le regard dans mon assiette. J’attendais que mon père me parle, me pose des questions, je savais qu’il ne le prendrais pas mal mais à se point sa me déroutais complètement.

 

- J’ai ton dessert préféré au menu ce soir,

 

Je levais la tête et souriais, j’adorais la glace, les bananas Split plus exactement, j’étais une vraie championne, un jour …

 

- Un jour elle en a mangé cinq d’affilé, dit mon père.

- Excusez moi mais je ne sais pas de quoi vous parlez, répondit Luce.

- Banana Split, lui dis-je avec un petit sourire.

 

La tension redescendait et je commençais à me sentir à l’aise.

 

- Cinq ? Et bien, je ne crois ce que je vois, affirma Luce.

- On a tout ce qui faut Pat’, enfin … si t’en est encore capable, me taquinait mon père.

- Allez envoie le premier, dis-je avec un sourire aussi grand que possible.

 

Luce finissais de manger le sien quand je me resservi, j’ajoutais le chocolat liquide et la crème fouettée et me voilà partie pour un second. Mon père se leva et revint du salon avec un album de photo.

 

- Ah non! Pas ça, m’écriais-je.

- L’écoute pas Luce, elle était très jolie étant petite.

 

Je laissais entendre un soupir et nous voilà plongés dans les fatidiques photos de mon enfance. Luce regardait et écoutait attentivement les explications que mon père lui donnait. Elle souriait mais quand il reparti pour le ranger je remarquais qu’elle avait les larmes aux yeux. Elle partit dans la salle de bain un instant. Je la laissais aller et me retrouva seule avec mon père. Moment que j’espérais éviter.

 

- Alors, sa fait longtemps?

- Non, mais j’avais besoin de te le dire.

- Je m’en doutais, m’avoua-t-il.

- Pourquoi ?

- Tu allais pas tromper un vieux singe comme moi, j’ai vu tes yeux s’émerveiller à chaque fois qu’elle arrivait. Et puis entre nous, si elle n’avait pas ce petit quelque chose envers toi, tu ne l’aurai jamais laissée te parler de maman.

 

Je devais avouer qu’il avait raison, Luce revint et je me servi un dessert pour la troisième fois.

 

- Hé! Troisième, dis-je en espérant la faire sourire.

 

Son visage retrouva un petit sourire, la soirée se finissait et mon père me fit comprendre qu’il aimerait lui parler un instant. Je lui obéissais mais curieuse comme j’étais je ne pus m’empêcher d’écouter depuis le salon.

 

- …

- …

- Je suis vraiment content que ma fille t’ai trouvé Luce.

- Merci monsieur, mais je crois que c’est moi qui ai beaucoup de chance de l’avoir.

- Tout ce que je veux c’est qu’elle soit heureuse et si c’est avec toi, alors vous avez ma bénédiction. T’es une fille bien Luce, tu lui apporte beaucoup et je serais sincère avec toi, je t’apprécie vraiment.

- Je vous remercie. Je prendrais bien soin d’elle, vous pouvez compter sur moi.

- Pat’ ? tu peux sortir je sais que t’es là.

 

Grillée. Je prend l’air de rien comme si je n’avais pas entendu puis je revins à table. Le dîné était presque fini il me restait toujours encore deux glaces à manger. Je me servi les deux d’un coup, je crois que mon ventre commençais à saturer mais finalement je réussi à les avaler.

 

- Je savais pas que t’étais si gourmande, me lança Luce.

 

La soirée se finissais en rire, et mon père accepta que Luce dorme à la maison. Je n’aurai pas pus être plus heureuse.

 

 

 

 

- Je vais prendre une douche attends moi là, je me dépêche.

 

Je criais depuis le couloir à Luce qui m’attendais dans ma chambre. «Ok! » me répondit-elle. Je faisais couler l’eau pour qu’elle chauffe le temps que je finisse de me déshabiller. Rien de mieux qu’une bonne douche avant d’aller se coucher. J’adorais rester sous l’eau mais cette fois je faisais le plus vite possible pour ne pas faire attendre Luce. Je me shampouinai les cheveux avant de me laver mais de la mousse vint se loger dans mes yeux. Et voilà quand on veut bien faire … J’ouvrais la cabine de douche et tâtai avec mon bras pour trouver la serviette que j’avais laisser là.

 

- Mais où elle est!

- Tiens,

 

Ma main attrapa la serviette qu’on me tendait, par réflexe j’ouvris les yeux et j’entrevus Luce avant de les refermer à toute vitesse parce qu’ils me brûlaient encore plus.

 

- Luce!

Je ne savais pas ce que je devais faire en premier mettre la serviette sur mon corps, me rincer les yeux ou couper l’eau. Finalement je me rinça les yeux et les essuya dans la serviette puis je me couvris avec.

 

- Comment … ? Je t’ai même pas entendu.

 

Elle avait un sourire un peu fière sur le visage, moi je rougissais de plus en plus. Elle était là devant moi et je ne savais même pas depuis combien de temps. Elle me regardait dans les yeux et s’avança vers moi. J’avais toujours l’impression qu’elle regardait mon corps plutôt que mes yeux mais j’étais tellement surprise que je ne réagissais pas.

 

- Excuse moi Pat’ mais je pouvais pas me retenir de venir, me dit-elle d’une voix sensuelle.

 

Elle enleva son t-shirt et me serra contre elle, elle embrassait mon cou qui était encore chaud à cause de l’eau, passa ses mains délicatement sur mes hanches pendant que j’ouvrais son pantalon et dégrafais son soutiens gorge. Ses caresses me faisaient trembler et bientôt nous nous retrouvions toutes les deux sous la douche qui devenait de plus en plus brûlante. Ses lèvres parcouraient chaque parcelles de mon corps et bientôt elle glissa sa main entre mes jambes et me caressa tendrement. J’ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine à se moment là mais je n’étais pas prête alors je passais sa main par-dessus la sienne dans un geste timide. J’avais peur de la décevoir mais elle compris sans que j’eus à parler. Elle continua de caresser mon corps comme je caressais le sien puis nous allions nous coucher sans dire un mot.

J’étais gênée de l’avoir repoussé et j’avais peur qu’elle l’ai mal pris.

 

- Luce …, dis-je en prenant un air triste.

- Oui?

- Tu m’en veux?

- Je devrais t’en vouloir pour quoi?

- Ben … tu sais pour tout à l’heure…

- Bien sur que non, je peux pas t’en vouloir, c’était pas le bon moment c’est tout. Ne t’inquiète pas.

- …

- Met toi sur le ventre, me dit-elle.

- Qu’est-ce que tu fais?

 

Elle passa à cheval sur moi et ôta mon t-shirt.

 

- Non Luce!

 

Trop tard, maintenant elle allait voir le monstre que j’étais. Sous la douche elle n’avait pas dû faire attention et puis je n’était jamais de dos à elle mais là. J’aurai voulu revenir en arrière. Je voulais me relever mais elle me bloqua de telle manière que je ne puisse pas bouger et me murmura à l’oreille qu’elle avait déjà vu cette trace dans mon dos.

 

- Quand?

- Un soir où tu dormais chez moi, je l’ai senti quand je te caressais.

- …

 

Elle entreprit de me faire un massage et nous discutions en même temps.

 

- Comment sa t’es arrivé? Me demanda-t-elle.

- C’est quand j’étais encore petite, un accident, dis-je.

- Je savais pas que t’étais aussi douée pour les massage, reprenais-je en espérant changer de sujet.

- C’était un accident?

- Oui mais je préfère pas en parler.

- D’accords.

- Je peux savoir pourquoi t’avais l’air si triste quand on regardais mes photos? Demandais-je délicatement.

- T’as de la chance Pat’…, d’avoir un père comme le tiens, de la famille qui t’aime. Ma mère n’as jamais sorti d’album, d’ailleurs elle n’a jamais vu aucune des mes petites amies, mes parents sont bien trop occupés à voyager. En fait je ne sais même pas si elle a des photos. Et mon frère, il se désintéresse complètement de moi, à part quand il a besoin de quelque chose. Ils sont tous comme ça depuis que je suis revenue …

 

 

Elle disait cela avec tellement de peine que je n’osais pas l’arrêter, elle me délivrait ses secrets, ceux qui font mal et j’étais prête l’écouter parler.

 

 

 

 

 

 

 

 

Encore une nuit merveilleuse blottie dans ses bras, le réveil sonne, elle l’éteint. 8h30 … trop tôt pour moi qui aime dormir. Elle me réveil avec de petites caresses sur l’épaule et un bisou, je crois rêver, j’ai peur de me réveiller et que tout s’arrête.

On se lève, on déjeune et c’est parti, le jour tant attendu et arrivé. Je vais m’entraîner avec Luce aujourd’hui.

 

- Vous allez où si tôt? Demanda mon père.

- Je vais m’entraîner avec Luce.

- D’accords, mais je compte vous voir toutes les deux à midi, toi aussi Luce.

 

On filait après avoir dit qu’on serait à l’heure. Je me sentais d’attaque ce matin, elle me fit faire quelques étirement puis me demanda de donner un coup de poing dans le sac juste pour voir le mouvement que je faisais. Après son verdict elle me plaça devant et me dit que ma main se déplaçait bien mais qu’il fallait que j’utilise la force de mon corps aussi. Elle fit donc le mouvement. Je l’observais en silence comme une élève studieuse puis répéta la même chose. Je déplaçais ma jambe pour accompagner mon geste puis on passa aux jambes. Elle me demanda de tenir le sac, elle recula puis lança sa jambe à une hauteur que je ne supposais même pas possible d’atteindre. Le sac m’attaqua à cause de la force avec laquelle Luce avait porté son coup et elle rigola.

 

- A toi.

 

La première fois que j’essaya je fini le mouvement assise par terre. Je me relevais et réessayais.

 

- Essaye juste le mouvement, ne pousse pas.

 

Je m’appuyais sur ma jambe gauche, recula la droite puis fit un demi tour et lança ma jambe.

 

- Tu dois faire un avec toi-même, tu peux pas lancer ta jambe si tu es déjà face à ton adversaire, tu comprends?

- …

 

Elle vint se placer derrière moi mis ses mains sur mes hanches puis me mis en position de départ.

 

- Là, me dit-elle.

 

Elle me fis faire le geste avec elle mais j’avais soudain du mal à me concentrer, jamais un professeur ne m’avait fait cet effet la.

 

- Tu vois mieux à quel moment tu dois pivoter maintenant?

- Euh … tu pourrais le refaire encore une fois s’il te plaît? Lui demandais-je gentiment

- Parce que c’est toi, répondit-elle en souriant.

 

Une fois que j’avais compris elle me dit de taper une vingtaine de fois dans le sac avec chaque jambes, pendant ce temps elle travaillait ses abdos sur un banc en m’observant. On faisait une pause, quand le tel phone de Luce sonna.

 

- Oui?

- …

- Quoi?

- …

- Déjà?

- …

- Oui c’est bon.

- …

- Salut.

 

Elle rangea ses affaires subitement.

 

- Luce?

- Je dois rentrer, mes parents rentrent cet après-midi, je dois aider mon frère à ranger la maison, je suis désolée.

- D’accords, tu veux que je vienne t’aider?

 

Elle hésita un instant puis refusa finalement mon aide. Elle me déposa chez moi puis fila immédiatement. Je l’excusais auprès de mon père car elle ne serais pas avec nous ce midi, il fût un peu déçu.

 

- Je t’ai laissé quelque chose sur ton lit, t’ira voir quand je serais parti.

 

J’étais impatiente d’aller voir, une fois parti je me précipita sur mon lit pour y trouver un joli cadre face vers le lit. Je le retournais et m ‘aperçu que c’était une photo de moi et de ma mère lorsque j’étais petite. Mon père l’avait fait agrandir et je ne pus m’empêcher de pleurer. Je ne savais pas que j’avais une photo où j’étais seule avec elle. Je la regarda fixement un instant puis je la posais sur une armoire et m‘assis sur mon lit, je resta là un bon moment à l‘observer et je mémorisais son image pour qu‘elle ne me quitte plus jamais.

 

 

 

 

L’après-midi semblait s’éterniser sans Luce, j’allais me coucher après le dîner pour écouter un peu de musique. J’avais besoin de ces moment là, j’avais besoin de rester seule parfois pour faire le point. J’avais gardé mon téléphone à portée de main car j’espérais un appel de Luce. Je somnolais sur mon lit quand j’entendis soudain quelque chose frapper sur ma fenêtre. Prise de peur je vais voir en m’approchant doucement. J’ai toujours eu peur qu’on m’espionne, je ne voyais rien car il faisait nuit alors je tira le rideau et aperçu Luce accroché au rebord. Je crois bien que j’ai pousser un cri de frayeur parce que je ne l’avais pas reconnu, puis j’ai immédiatement ouvert la fenêtre pour la faire entrer.

 

- Pat’ t’as un problème? Questionna mon père à travers la porte.

- Non non c’est bon!

 

Luce entra et s’assit sur le lit.

 

- Comment t’as fait? Qu’est-ce que tu fais ici? Je veux dire … j’ai une porte d’entrée.

- Je sais mais t’as vu l’heure, je voulais pas être impolis, et j’avais trop besoin de te voir alors j’ai fait ce qui me passait par la tête, dit-elle en souriant.

- Si mon père te trouve là alors qu’il ne sais pas, je crois que ça se sera mal vu.

- Et si t’arrêtais de râler pour m’embrasser?

 

J’étais confuse, elle avait le charme de toujours faire ça, elle me coupait pour me dire quelque chose du genre « embrasse moi tu veux? » ou « calme toi et viens près de moi ». J’obéissais systématiquement à ce qu’elle me disait et je lui faisait des câlins.

 

- Qu’est-ce qui ne vas pas? Demandais-je.

- Tout va bien.

- Luce …

 

Elle me regarda puis m’avoua qu’avec ses parents elle ne se sentais pas à sa place et qu’elle était partie dès qu’ils s’étaient couchés.

 

- Ils t’ont fait des réflexion?

- Non.

- Alors dit-moi ce qui c’est passé s’il te plaît.

- …

- Luce?

- Ils m’ignorent! Ils font comme si j’existais pas! Ils parlent de moi alors que je suis à côté …, elle se mis à pleurer.

 

J’avais peur que mon père l’ai entendu lorsqu’elle s’est mise à parler plus fortement, je la rejoignais sur le sol, m’assis derrière elle et la serra dans mes bras aussi fort que je pus. La porte s’était ouverte sans que je ne l’entendis et j’aperçu l’ombre de mon père sur le sol. Je n’avais pas envie de me relever et il ne posa pas de questions. Il s’accroupi devant Luce et la regarda quelques secondes. Je passais ma main dans ses cheveux, je ne l’avais jamais vu comme ça, elle semblait abattue et j’avais beaucoup de peine pour elle. Elle ne s’était même pas rendu compte que mon père était là, quand elle eût ouvert les yeux elle fit un petit sursaut puis se ressaisissait immédiatement ne voulant pas montrer ce côté-ci plus longtemps et encore moins à mon père. Elle avait mis du temps pour se laisser aller devant moi et une part d’elle était toujours cachée, ce soir la elle avait besoin de se lâcher, elle avait trop accumulé.

 

- Excusez moi, j’allais partir, dit-elle en se levant.

- Luce attends, lui dis-je.

 

Je regardais mon père qui pris la parole au même moment que moi.

 

- Luce tu peux rester ici si tu veux. Je ne vais pas te laisser rentrer comme ça.

 

Mon père n’était pas doué pour les mots mais Luce semblait touchée et baissa la tête.

 

- Merci.

- C’est tout à fait normal.

 

Je faisais signe à mon père de ne pas en faire de trop et il s’en alla pour nous laisser seules. Luce marchait dans la pièce pour se détendre je suppose et elle s’approcha de l’armoire où j’avais posé le cadre.

 

- C’est nouveau?

- Oui …

 

Elle le souleva pour le remettre en place car je l’avais baissé et me demanda pourquoi je l’avais posé de cette manière.

 

- Il a du glisser, mentais-je tristement.

- Glisser ?

 

Elle le remit en place puis vint s’asseoir avec moi sur le lit.

 

- C’est une très belle photo, tu devrais pas la cacher.

 

Un flot d’émotions me traversa le corps et s’exprima en laissant couler une larme.

 

- Si on allait se coucher, dis-je pour mettre fin à la conversation.

 

Je la serrais contre moi pour la rassurer et lui caressais toujours les cheveux. Comme elle l’est pour moi, je suis là pour elle, j’aurai aimer faire plus pour l’aider mais ce moment dans mes bras semblait l’apaiser plus que tout le reste. Je la laissais s’endormir ainsi puis je lui murmura :

 

- Je serais ta famille Luce.

 

 

 

 

 

Quand je me réveilla Luce n’était plus là. La fenêtre de ma chambre était refermé mais le rideau était coincé entre, je me levais alors et regarda par la fenêtre mais il n’y avait personne. Je retournais dans mon lit et trouva un mot posé sur son coussin. « Excuse moi d’être partie sans te réveiller mais il fallait que je rentre tôt pour que personne ne se rende compte de ma sortie, je te remercie d’avoir été là hier. Gros bisous mon ange. P.s: t‘es incroyablement belle quand tu dors ». Ce petit mot me rendait heureuse et je la pardonnais d’être partie sans m’avoir rien dit.

Aujourd’hui je voyais Éric pour mes courts de guitare, il arriva à l’heure comme tout les jours où il me rejoignait. Je soupçonnais qu’il avait des sentiments pour moi mais il était toujours correct et agissait comme un super ami. Il m’écoutait parler et avait beaucoup de patience.

On s’installait dans le garage que mon père avait dégagé pour qu’on ai plus de place, je lui montrais ce que j’étais capable de faire et il me passa les accords d’une chanson simple. C’était du rock lent, une musique que je connaissais et on se mis à jouer tout les deux. J’avais toujours du mal à changer d’accord juste avant le refrain mais à force de la jouer j’y arrivais plus facilement. Lorsqu’on la repris pour la dernière fois il me fit un clin d’œil et se mit à chanter. Chaque parole qu’il prononçait semblait m’être destinée et je commençais à être un peu gênée.

 

- J’ai déjà quelqu’un Éric, lui lançais-je quand il eût fini.

 

Il me regarda en rougissant et se mis à bafouiller.

 

- Je, je … ce n’étais pas … je voulais juste te montrer que, que je savais chanter.

 

Je me sentais un peu confuse de lui avoir dit si directement qu’il n’aurait pas de chance avec moi et il semblait en avoir pris un coup mais à ma grande surprise il encaissa assez rapidement et me demanda plus de détails sur mon « copain ».

 

- Tu l’as rencontré ici où il est de là d’où tu viens?

- Ici.

- Ah ouais et je le connais ?

- Je pense que oui.

- Qu’est-ce qui a, sa va pas? Demanda-t-il.

- Si si, sa va c’est juste que sa me gêne de t’en parler.

- Pourquoi il t’as fait quelque chose de mal?

 

Il se levait et me regarda d’un air soucieux. J’avais peur de lui dire que c’était Luce car on avait jamais abordé ce sujet et je ne savais pas vraiment ce qu’il en pensait. Je pris une inspiration profonde et il s’approcha de moi.

 

- Qu’est-ce qui …

- C’est Luce.

- Et ? C’est quoi son problème avec ton copain.

- Luce est ma petite amie.

 

Il se releva et je regardais son visage car j’appréhendais sa réponse.

 

- Tu te sens pas bien avec elle?

- Si! Bien sur! Je suis très heureuse même.

- Fait pas cette tête alors! Me dit-il en souriant.

 

Je souriais à mon tour contente qu’il l’ai pris de cette manière puis il ajouta en se frottant la tête un peu gêné.

 

- T’aurais pus me le dire avant sa m’aurais éviter de t’embêter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Attends! Mais attends Romain!

 

Le porte de la chambre claqua avec violence et Luce sorti pour suivre son frère. J’étais passée la voir, elle m’avait présenté ses parents et elle me faisait écouter une musique quand son frère entra dans sa chambre sans frapper à la porte. Il nous avait surpris entrain de nous embrasser. En fait c’était moi qui avait envie de l’embrasser, je me sentais horriblement embarrassée. Je suivais Luce et m’arrêta sur le palier alors qu’ils descendaient les escaliers. Luce l’attrapa par le bras et lui demanda à voix basse de ne rien dire à ses parents mais ils étaient déjà là.

 

- Ne pas dire quoi Luce? Demanda sa mère.

 

Elle avait l’air très autoritaire, c’était une grande femme avec beaucoup d’élégance habillée d’un tailleur. Ses cheveux étaient teints dans un blond que je qualifiais « vieille platine » et quand j’avais vu ses yeux je su exactement d’où Luce tenait les siens. Ils étaient tout les trois debout droit comme des statues dans la pièce. Je ne voyais pas son père mais Luce semblait perdue alors je pris la parole de là haut.

 

- Excusez moi madame, commençais-je.

 

Les regards se tournèrent immédiatement vers moi et je sentis tout à coup une vague de chaud m’envahir.

 

- Si je peux me permettre … c’est de ma faute. Luce n’y est pour rien.

 

Son regard me glaça, elle avait compris et me donna l’ordre de sortir de sa maison sur le champs. Je descendis les escaliers la tête baissée et passa la porte en regardant brièvement Luce d’un air désolé. Soudain j’entendis un bruit sourd derrière moi, je me retourna et vu Luce stoïque le regard plongée dans celui de sa mère. Aucune larme ne s’échappa, son frère s’en alla et sa mère baissa son bras, elle secoua sa main car visiblement elle l’avait giflée de toute ses forces.

 

- Va t‘en!

 

Je ne savais pas si je devais partir ou rester, j’avais terriblement envie d’aller vers Luce mais l’intonation de sa mère ne m’autorisais pas à faire autre chose que partir. Je m’en alla donc après un dernier regard vers celle que j’aimais.

Le chemin du retour fut rapide, je marchais droit devant moi, outrée, déçue, révoltée et entra dans la maison en trombe en claquant la porte. Mon père ne tarda pas à arriver et je lui expliqua ce qui venais de se passer. Il était tout autant en colère que moi et voulu se rendre chez Luce. Je le retins en lui expliquant que ses parents étaient vraiment très strictes et que sa ne ferais qu’aggraver les choses pour elle. Le reste de la soirée je fus incapable de prononcer d’autres mots, je ne pus rien avaler et finis par décider de rester seule dans ma chambre pour réfléchir. J’avais peur de ne plus pouvoir voir Luce, peur de la perdre. Rien que d’y penser des larmes commencèrent à s’échapper. Je m’allongeais dans mon lit, éteignis toutes les lumières et essaya de me reposer. Quelques heures plus tard j’étais toujours réveillée alors je faisais la même chose que toutes les nuits où je n’arrivais pas à dormir. Je me levais j’ouvrais la fenêtre j’allumais une cigarette et je regardais les étoiles. Ce petit rituel était ma façon de retrouver une sorte de calme. Je restais là, simplement assise sur le rebord de la fenêtre et je fumais en me demandant ce que les étoiles voyaient que je ne voyais pas d’ici. Le silence c’était imposé et je n’entendais que le bruit des branches qui se bousculaient lorsque le vent se levait. J’étais en plein dans ma rêverie quand j’entendis des pas au loin. Ils se rapprochaient de chez moi mais je ne tourna pas la tête. Quand enfin ils s’étaient arrêtés je baissa les yeux et retrouva contre toute attente Alice essoufflée sur la route. Je fis un signe de main pour qu’elle m’attende et je descendis.

 

- Il faut que tu vienne Pat’.

- Reprends ton souffle d‘abords, lui dis-je.

- Non, viens.

 

Elle se mis à courir en sens contraire en me tenant par la main. Je la suivais et nos pas résonnèrent dans la nuit jusqu’à ce que nous arrivions sur la plage. Elle m’emmena dans une petite grotte un peu plus loin. Je ne l’avais jamais remarquée et entra à l’intérieur. Luce y était recroquevillée sur elle-même et se berçait doucement. Elle tremblait et sans poser de question je la serra contre moi assez fort pour qu’elle se calme et je demandais à Alice de venir pour la serrer elle aussi. C’est un pouvoir assez surprenant de voir ce qu’une étreinte peut faire. Au début on se débat parce qu’on veut de l’espace mais petit à petit la pression de l’étreinte et la présence ralentissent le cœur qui s’emballe. Luce retrouva bientôt le calme et se laissa aller dans un sommeil bien mérité. Alice s’en alla quelques instants après et je la remercia du mieux que je pus d’être venue me chercher. J’ôtais la veste que j’avais prise en sortant et la plaça sur elle. Je passais ma main dessous pour lui caresser le bras et remarqua soudain quelque chose que je n’avais jamais remarqué avant. Je passais ma main sur son poignet et il semblait y avoir une petite cicatrice. « Qu’est-ce qui a bien pu t’arriver Luce » pensais-je. Elle avait un sommeil agité si bien que je décida de ne pas dormir pour veiller sur elle. De toute manière je n’aurai pas trouvé le sommeil alors je resta ainsi à lui caresser les cheveux jusqu’au bout de la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin je me réveillais la tête posée sur un pull et le dos recouvert d’une veste. Je ne me souvenais plus que j’étais partie en pleine nuit, je croyais que ce n’étais qu’un rêve mais il me fallut peu de temps pour me rendre compte que j’étais bien sortie pour retrouver Luce sur la plage. Je regardais ma montre qui indiquait 07h00 et me releva en sursaut cherchant Luce qui avait disparue.

 

- Luce ?! M’écriais-je.

 

Je m’assis à l’intérieur pour faire rapidement le point sur ce qui s’était passé.

 

- T’es déjà réveillée? J’ai le petit déj,’ me dit Luce qui était revenue.

- J’ai cru que t’avais encore filé, lui dis-je.

- T’inquiète pas je t’aurais pas laissée là mon ange.

 

Elle vint me faire un petit bisou et s‘assit à côté de moi. Elle ouvrait un sac pour en sortir quelques fruits et des pâtisseries. J’avais l’impression qu’il ne c’était rien passé, elle était là en forme comme d’habitude, pleine d’énergie. Je remarquais encore sur sa joue une trace de la bague de sa mère qui datait de la veille mais je n’osais pas la bombarder de questions malgré le fait que je m’inquiétais beaucoup. Je patientais silencieusement en mangeant une pomme.

 

- Sa fait longtemps que t’es débout?

- Un quart d’heure, me dit-elle.

- T’es réglée comme une horloge, laissais-je échapper.

 

Luce se levait tout les jours à la même heure, réveil ou non. 06h45 marquait le début de sa journée jour après jour.

 

- Un vieux réflexe, avoua-t-elle.

 

« Bravo Pat’ » me dis je ironiquement, « ta bêtise a encore frappée ». Je me sentais un peu mal mais Luce continua de parler sans que je puisse avoir le temps de me poser des questions.

 

- On se levait toujours à la même heure là bas, me dit-elle.

 

« Là-bas » signifiait la maison de redressement, je l’avais compris rapidement au bout de quelques conversations du même genre. Elle ne paraissait pas ennuyée de m’en parler aujourd’hui alors je tentais de poursuivre la conversation.

 

- La trace sur ton poignet sa date de ton passage « là bas »?

 

Elle me regarda soudain d’un air interrogateur, comme si j’avais dit quelque chose de travers qui n’avait aucun sens.

 

- Me regarde pas comme ça, moi aussi je suis observatrice, me défendais-je.

 

Elle se mit à sourire et me répondis que cette trace n’avait pas de liens avec son passé. Elle releva le bas de son pantalon et pris un stylo dans l’une de ses poches. Elle commença à faire des cercles sur sa jambe, je ne comprenais pas ce qu’elle faisait. Au bout de 6 ou 7 ronds elle me tendis sa jambe et me dit de regarder.

 

- Ça c’est-ce qui reste, dit-elle en expirant la fumée de la cigarette qu’elle venait d’allumer.

 

Je regardais de plus près et remarqua quelques petites traces à l’intérieur des cercles qu’elle avait tracés. C’était minime mais maintenant qu’elle me l’avait montré mes yeux ne pouvaient s’empêcher de s’en éloigner.

 

- On dirait des traces de brûlures, bafouillais-je.

- S’en est, affirma-t-elle.

 

Elle abaissa son pantalon et fit à nouveau comme si de rien n’était en me proposant une autre pomme. Son regard se perdait sur le sol, je lisais en elle comme dans un livre ouvert, ou presque. Elle avait dépassée ses limites, elle venait de partager avec moi quelque chose d’important même si les mots furent minimes. Elle avait du beaucoup souffrir et je ne m’étonnais plus de voir la fille dure qu’elle était devenue.

 

On passa la matinée rien qu’elle et moi sur le bord de plage à discuter de ses parents et j’en apprenais plus que je n’aurais osé lui demander. Elle disait qu’elle me devait quelques explications et qu’elle tenait à me parler de certaines choses.

Lorsque Luce eût l’âge de huit ans son frère l’a pris en charge tandis que leurs parents reprenaient ensemble leur carrière. Sa mère, Véronique, les avaient éduqués pieusement comme elle l’avait été elle même par ses parents. La religion tenait une place importante pour sa mère dans l’éducation. Son père quant à lui était souvent absent et représentait à la fois le père autoritaire et le bon copain lorsqu’il passait du temps seul avec ses enfants. Lorsqu’elle eût douze ans, son frère tomba amoureux d’une fille qui devint son premier amour, elle m’expliqua qu’il passait beaucoup de temps avec elle laissant Luce souvent seule.

 

- C’est à ce moment que j’ai commencé à « mal tourné », j’étais triste, je me sentais très seule et j’ai laissé tombé l’école pour sortir avec des jeunes un peu plus âgés. J’ai passé deux années avec eux et pour moi ils étaient devenus une sorte de famille. Ce que je ne savais pas c’est à quel point on est influençable à cet âge. La plupart étaient dans une situation proche de la mienne, ou alors ils se sentaient mal, seulement deux ou trois nous suivaient pour échapper de l’école. Chuk, notre meneur nous initia rapidement aux petits délits pour récolter de l’argent. Chacun apportait sa part et pour nous récompenser il nous offrait des paquets de cigarettes et des petites bricoles comme ça. Au début la plupart le suivait mais un jour il a voulu tenter un coup plus important, là, il ne resta plus que Chuk, Amy, Léon et moi.

- Qu’est-ce qui c’est passé?

- Chuk voulait braquer une boutique de fringues. Amy et moi devions faire le guet en voiture pendant que Léon et lui videraient la caisse. Une fois fait on s’était réfugiés dans un endroit un peu plus calme sur les abords de la ville. J’aurai dû voir plus tôt que Chuk détournait une partie de l’argent qu’on lui apportait. C’est Léon qui souleva cette question, et c’est à cet instant que tout fût fini. Chuk pris de rage s’est débarrassé de lui. Je n’en croyais pas mes yeux, lorsqu’il se tourna ensuite vers Amy et moi il semblait complètement différent. Quoi qu’il en soit nous étions parvenu à nous échapper et prise de peur Amy et aller tout raconter à la police. J’ai été condamnée pour conduite sans permis, participation au vol, raquette et d’autres petites bricoles. Chuk, lui a été arrêter pour détournement de mineur et meurtre. Depuis ce jour je n’ai plus vu Amy. Je crois qu’il ont abandonné les poursuite contre elle car elle avait livré Chuk au flics.

 

Son histoire me semblait complètement aberrante, je ne pouvais pas croire que ma Luce avait un jour pût participer à tout cela.

- Je si suis contente qu’il ne te sois rien arrivé. Je veux dire que Chuk …

- T’inquiète pas j’avais saisi ma puce.

 

 

Luce n’en voulais pas à son frère. Elle remettait la faute sur ses parents et quelque part elle ne devait pas avoir tord. Ils n’étaient que deux enfants et son frère étaient trop jeune pour prendre en charge la responsabilité de sa sœur aussi longtemps. Je comprenais que Luce ait dû beaucoup souffrir de ne jamais voir ses parents, de ne jamais passer de temps avec eux en famille, de sentir la présence de sa mère… Lorsqu’on en parla nous étions toutes les deux tristes, chacune à notre manière mais on avait enfin trouvé quelqu’un qui partageait le « même » sentiment.

 

- Comment Alice a sût que t’étais là? Demandais-je.

- Je ne sais pas, elle a dû me voir partir de chez moi en courant je suppose.

- Une chance que j’étais à la fenêtre, sinon mon père …

 

Je ne finis pas ma frase et pensa à mon père à la maison qui devait certainement m’attendre. Je chercha mon téléphone dans ma veste qui traînait plus loin sur le sol. Pas de réseaux. Je m’éloigna pour envoyer un message et revint en m’excusant.

 

- Donc tu dormais pas? Reprit-elle.

- J’étais trop nerveuse.

- Faut pas, me dit-elle le regard perdu dans le mien.

- J’ai tellement peur de te perdre, avouais-je.

- Je trouverais toujours un moyen.

 

Je ne pouvais retenir mes larmes lorsqu’elle me sera contre elle. Plus j’y pensais et plus je me rendais compte que je tenais à Luce beaucoup plus que ce que j’imaginais. Si je la perdais …

 

- Je suis désolé de te demander ça comme sa Pat’ mais, est-ce que je pourrais passer la nuit chez toi ce soir?

- Bien sûr!

 

Elle semblait gênée de me demander ça mais la question ne se posait même pas, je l’aurais convaincu de rester de toute manière. Mon père n’y verrai pas d’inconvénient j’en était sûre. Après sa nous marchions jusque chez Luce pour récupérer sa voiture. Elle me demanda de l’attendre un peu plus loin et fini par me rejoindre quelques instant plus tard avec un sac militaire suspendu à son épaule musclée. Ses yeux brillaient, elle allait mal. J’espérais que son séjour lui ferais du bien et posa ma main sur sa jambe jusque chez moi.

Une voiture que je ne connaissais pas était garée devant la maison. Nous entrions l’une après l’autre en nous faufilant dans la cuisine à la recherche de mon père. Un rapide coup d’œil dans l’évier m’indiquais qu’il n’était pas seul et qu’au moins deux personnes étaient venues ici. Une voix familière m’appela soudain du pas de la porte d’entrée.

 

- Salut frangine!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je courus jusqu’à la porte et sauta dans les bras de mon frère qui me serra si fort que je décolla du sol.

A peine sur le plancher je l’assommais de questions.

 

- Je t’attendais pas de si tôt! Je suis trop contente!

 

En guise de réponse il souriait et me répondit:

 

- Je t’expliquerais tout sa si tu me laisse passer la porte, à moi, Jen et papa aussi.

- …

- Et si tu me présente cette ravissante jeune demoiselle, ajouta-t-il.

 

Confuse je me retournais vers Luce qui nous avait rejointe et la pris par la main pour la présenter à mon frère qui entrait dans la maison. Jen, sa femme le suivais accompagnée de mon père qui tenait ses bagages. Une fois installés dans leur chambre j’emmena Luce dans la mienne pour qu’elle puisse elle aussi déposer son sac. Mon frère fit discrètement intrusion dans la pièce et me regarda de se regard qui veut dire « je sais tout ». Je le regardais à mon tour et le questionnais silencieusement.

 

- Je vais vous laissez, dit courageusement Luce pendant nos échange de regards.

- Non je t’en pris reste, la reprit mon frère.

- …

- Papa m’a expliqué Pat’, je voulais juste que tu le sache. Je suis très content que tu sois heureuse.

 

J’étais soulagée et je pût voir que Luce aussi, mais je sentais qu’elle était triste. Quelques secondes après nos sourires elle s’échappa les larmes aux yeux de ma chambre. Je la suivais quand mon frère me saisi par le bras.

 

- J’ai dit quelque chose qui fallait pas ?

- Non, c’est vraiment très gentil, sa m’a fait très plaisir mais Luce est dans une situation difficile, dans sa famille, elle a pas la chance d’avoir un frère comme toi et ses parents …

- Je suis désolé, si j’avais sût…

- C’est pas de ta faute, m’enquis-je avant de vouloir rejoindre ma bien aimée.

- Laisse moi lui parler s’il te plaît.

 

Je me demandais pourquoi il voulait faire cela mais je le laissai faire et il ressortit avec Luce quelques instant plus tard. Je la pris dans mes bras et lui déposa un tendre baisé sur la bouche avant de descendre pour rejoindre les autres. Les prochains jours étaient prometteurs, j’étais entourée de tout ceux que j’aime le plus, j’avais bien l’intention de faire oublier ses malheurs à Luce pour profiter de nos derniers jours de vacances.

 

 

Avant le repas mon frère se leva en tenant son verre à la main. Il portait un costume qui le rendait très élégant pour un simple repas en famille.

 

- J’ai quelque chose à vous annoncer, commença-t-il.

 

Il se tourna vers Jen pour prendre sa main, cette dernière se leva et tout deux avaient un sourire plus que radieux. J’avais encore jamais vu une étincelle pareil briller dans ses yeux.

 

- Papa …

 

Mon père le regardait de la même manière que moi mais semblaient quand même sur ses gardes. Mon frère avait déjà fait ce genre de discours dans le passé et c’était souvent pour annoncer une grande nouvelle qui se révélait par la suite une grosse bêtise. Quoi qu’il en soit ce soir il avait l’air très sérieux.

 

- … Tu vas être grand-père.

 

Je sautais d’enthousiasme sur ma chaise, je tenais la main de Luce dans la mienne et quand je la regarda comme pour qu’elle me confirme ce que je venais d’entendre elle me laissa voir son magnifique sourire. Mon père n’en revenais pas, je crois bien qu’il avait les larmes aux yeux. Je me levais pour féliciter mon frère et enlaça Jen dans mes bras.

 

- Un neveux ou une nièce ?

- On ne sais pas encore, me dit Jen qui rougissait.

 

Je me souviendrais toujours de ce repas là, les images resteraient gravées dans ma tête j’en étais persuadée. La soirée s’acheva assez rapidement car nos invités étaient fatigués à cause du voyage, une fois seules dans ma chambre je pris les devant et sorti de mon placard quelques bouteilles que j’avais acheté plus tôt. Je sais que ce n’était pas très brillant comme idée mais j’avais envie de me mesurer à Luce, en plus de cela j’avais une excuse parfaite, il fallait bien fêter dignement la grande nouvelle.

 

 

 

- Je savais que t’étais têtu mais pas suicidaire, me dit Luce.

 

Je souriais bêtement et ferma la porte de ma chambre à clef.

 

- Je sais parfaitement ce que je fais.

- On dirait oui, mais j’en suis pas si sûre.

 

On se taquinait l’une l’autre et je surenchérissais à chaque fois bien que je savais d’avance que je n’avais certainement aucune chance de la voir ivre avant moi. Nos verres étaient prêts, nous y voilà enfin, elle et moi, notre petite fête particulière.

 

- Dis moi, tu m’as jamais dit d’où tu viens, questionna luce.

- J’habitais plus au nord près de la frontière dans un patelin perdu, lui répondis-je brièvement pendant que je mettais un peu de musique.

 

On buvait tranquillement notre premier verre, à ce rythme là je pensais pouvoir tenir plus longtemps que prévu mais Luce qui semblait s’ennuyer changea les règles de notre petit jeu. Elle attrapa la bouteille et rempli à nouveaux nos verres.

 

- Cul sec cette fois, mais attention si l’une de nous deux ni arrive pas alors l’autre aura le droit de lui poser n’importe quelle question, et bien sur tout mensonge sera puni, ajouta-t-elle.

 

J’avais les yeux braqués sur ses lèvres et j’avais presque honte de ne pas parvenir à m’en détacher.

 

- Ok.

 

Les verres que j’avais n’était pas très appropriés pour ce genre de chose et les doses servies par Luce non plus. Ma petite entourloupe tombait à l’eau, nous prenions nos verres ensemble et les portèrent à nos lèvres en même temps. Luce reposa le sien bien avant moi, je baissais les yeux en tenant mon verre pour voir le sien mais il était vide. Dans un dernier effort je vidais le contenu et le posa à côté. Luce nous resservi. Elle avait se sourire malicieux que j’aimais tant, ce soir là j’aurai été partante pour n’importe quel jeu avec elle. L’alcool commençait à faire effet, je terminais mon second verre sans trop de difficulté mais Luce le faisait encore plus aisément que moi. J’avais une question à lui poser, ce jeu était une occasion inespérée pour moi mais je crois bien que je n’aurai pas cette chance.

 

- Attention mon petit cœur, murmura-t-elle en me tenant le bras.

 

Ma tête commençait à se faire lourde, de toute évidence ce n’était pas seulement ma tête mais tout le reste de mon corps car je tanguais de droite à gauche « légèrement ».

Le quatrième verre fût de trop pour moi, je laissais reposer 2 cl au fond du verre ce qui donna à Luce la possibilité de me questionner. Elle me regardait avec un regard tendre et posa sa main sur mon visage.

 

- Tu veux pas aller te coucher maintenant? Tu vas être malade.

- Tu veux pas me poser de question? Je suis encore en forme, affirmais-je en levant mon verre.

- Très bien, mais après tu va aller dormir tant à assez bu je crois.

- Rabat-joie… marmonnais-je

 

Luce me regardait et se mis à rire, je ne savais pas pourquoi mais je me mis à rire aussi, elle se rapprocha de moi et continua encore, si je n’avais pas été ivre j’aurai certainement rétorqué car elle se moquait de moi mais les mots avaient du mal à sortir, ils restaient coincés dans ma gorge qui était de plus en plus sèche.

 

- Alors? Lui dis je en m’allongeant sur le sol.

- Est-ce que t’aime sortir avec moi?

- Luce! C’est une question à laquelle t’as déjà la réponse, bien sur que j’aime sortir avec toi mais pas seulement, je t’aime comme je n’ai jamais aimé avant et si ta peur que ce ne soit qu’une façade alors détrompe toi parce que je sais que je veux être avec toi et rien qu’avec toi aussi longtemps que possible. Je sais que je ne suis pas encore prête pour tout … mais si sa te fait peur …je peux …

 

Elle posa sa main sur mon épaule et posa un doigt sur ma bouche.

 

- T’as rien à me prouver.

 

Elle me souleva pour me poser sur le lit et s’assit à côté de moi, elle s’approcha mais avant qu’elle puisse parvenir jusqu’à mes lèvres je tomba littéralement de fatigue et m’endormi.

 

 

 

 

Les deux jours qui suivirent étaient des plus magnifique, tout se passait pour le mieux, j’étais heureuse comme je ne l’avais jamais été et je voyais Luce sous un nouveau jour, je ne l’avais vu autant sourire. Le simple fait de voir cela faisait battre mon cœur de plus en plus fort. Ma famille m’acceptais comme j’étais et c’était un grand pas pour moi, je ne laissais pas de place au doute, je voulais vivre maintenant et c’est-ce que j’expliquais à Luce. Je ne voulais pas me cacher sans arrêt, je ne voulait pas me sentir comme une fugitive. Depuis toujours j’ai caché des choses mais je ne me mentais jamais à moi-même et il était temps de m’affirmer. Lorsqu’on se promenait on se tenait à peine la main, à présent je voulais plus j’étais prête mais Luce voulait me protéger et bien que c’était noble de sa part, moi je voulais vivre, voilà c’est bien le mot qui convient je veux vivre.

Nous étions assise dans le salon avec Jen et mon frère. On regardait un film et à chaque passage triste Jen prenait un autre mouchoir. Elle mettait ça sur le compte de sa grossesse lorsque mon frère la taquinait, je ne sais pas comment elle fait pour le supporter, même si je l’adore. Tout le monde ici était au courant pour moi et Luce mais on ne se montrait pas vraiment, je comprenais que Luce puisse être un peu gênée par rapport à mon père mais moi, pourquoi je n’osais pas? Je ne suivais plus le film depuis un moment, je n’arrêtais pas de penser et quand je finis par m’énerver avec moi-même je me rapprocha de Luce et posa ma main sur sa jambe. Elle ne tourna pas tout de suite la tête mais un regard au coin me fis voir son sourire. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais si « petite » à côté d’elle, quoi que j’ose faire j’avais l’impression qu’elle était surprise comme si j’étais aussi timide. J’avais envie de la surprendre, j’ai toujours aimé sa, surprendre l’autre. Ça donne une sorte d’étincelle, un petit jeu entre nous. Je tournais mon regard vers la télé, mon frère et Jen étaient enlacés en amoureux, qu’est-ce que je les enviaient. Je ne savais pas ce que Luce pensait, est-ce qu’elle pensait comme moi? Est-ce qu’elle avait peur de se montrer? Je me rend compte que je ne sais pas grand-chose de ses façons de faire et j’avais un peu peur de faire quelque chose qu’elle pourrait mal prendre.

 

- Qu’est-ce qui t’arrives? Murmura-t-elle.

- Rien, répondis-je en tournant le regard vers mon frère.

- Viens.

 

Elle se glissa jusqu’à l’angle du canapé et me fit m’asseoir entre ses jambes, ses bras passèrent autour de ma taille et elle me fit un bisou. Un sourire plus que radieux du s’afficher sur mon visage, visage qui au passage devait avoir pris des couleurs flamboyantes. Je me sentais rougir, c’était nouveau pour moi mais quelques minutes plus tard je me sentis vraiment à l’aise et mon cœur cessa de battre sur un rythme saccadé. C’était une coïncidence que Luce agisse comme ça ou elle ma entendu réfléchir? Peut importe c’est mon passage préféré du film: la bagarre.

 

Bzzz Bzzz Bzzz

 

- Excuse-moi Pat’, dit Luce qui me fit avancer pour attraper son portable dans la poche de son jean.

 

Elle s’éloigna et répondit. Je regardais le film en l’attendant puis mon frère se tourna vers moi, j’étais tellement concentrée sur l’action que je n’avais pas remarqué qu’il me regardait.

 

- Pat’?

 

Il me sortis de ma rêverie. La conversation au téléphone se faisait entendre jusqu’ici.

 

- Je vais voir ce qui ce passe, je reviens.

 

Je me levais et m’approcha lentement d’où elle était. Elle était debout près de la fenêtre, stoïque le poing serré sans parler.

 

- C’est hors de question, je retournerais pas là bas,

- […]

 

Luce commençait à marcher dans la pièce et leva le regard sur moi, ses yeux ne reflétaient plus rien que de la colère, elle me fis presque peur mais il changea rapidement. Je commençais à repartir pour ne pas la déranger mais elle s’approcha de moi et me retint par le bras. Elle me fis un clin d’œil avant de me faire signe de partir gentiment.

 

- Oui je t’écoute, et non!

- […]

- Alors je rentrerais pas, qu’est-ce que sa change pour vous, vous n’avez jamais été là, je me débrouillerais toute seule comme toujours, t’inquiètes pas ma-man.

 

J’avais à peine passé la porte mais sa façon de prononcer ce dernier mot me glaça. Elle raccrocha peu de temps plus tard, je ne l’avais jamais entendu parler ainsi, sa voix était sèche et n’avait plus d’écho.

Lorsqu’elle nous rejoignis mon frère la regarda de son regard qui espérais que sa allait, elle s’excusa presque timidement et se rassit derrière moi. Elle était à nouveau calme et me repris dans ses bras comme si de rien n’était.

 

 

 

 

 

 

Ce soir c’est l’anniversaire d’Alice, on avait convaincu Éric d’organiser cette fête chez lui. C’était une surprise et croyez moi quand je vous dit que cacher quelque chose à Alice était quasiment impossible. Elle était toujours au courant de tout, elle avait les oreilles partout à la fois si bien que pour que la surprise soit réussi on s’est organisé de manière folle en laissant de fausse piste à Alice. Le soir venu tout le monde attendais patiemment sa venue, quelques uns de ses amis dont Éric avaient sorti leur matériel pour nous faire un concert privé. Sa promettait d’être bien.

 

- Elle arrive! Cria une fille que je ne connaissait pas.

 

Éric éteignit les lumières et ouvrit la porte. A peine un pas franchi les lumières se rallumèrent et tout le monde cria pour que la surprise soit complète. Notre petite skatteuse était majeur maintenant.

 

- Je savais que vous complotiez quelque chose!

 

Tout le monde riait de sa remarque puis le groupe commença à jouer.

 

- Joyeux anniversaire blondinette! Lui dit Luce qui lui apportait un verre.

- Merci…

 

Alice virait au rouge sur la remarque de ma petite amie mais ne le resta pas longtemps car elle fût vite emportée par Cédric et d’autres garçons jusqu’à son gâteau. Ils l’avaient fait eux même avaient t-ils dis fièrement.

 

- Merci les gars, j’aurai presque deviné, ria-t-elle.

 

On ne pouvais pas nier que sa se voyait mais le plus important c’est qu’ils avaient essayé et au final il n’était pas si mauvais, la plupart redoutaient d’y goûter et ils durent nous convaincre pour que nous acceptions. Je ne pouvais m’empêcher de rigoler, la scène était si marrante! Alice parvint à me faire goûter quelques instant après Luce et au final il n’en resta plus une miette. La pause était fini, tout le monde se mis à danser, je me joignais à eux pour la première fois. Je dansais timidement, finalement quand j’observais certains autre je me lâchais complètement en me disant que sa pouvais pas être pire. Je me retournais pour me mettre face à Luce mais elle n’était plus là. Je regardais rapidement autour de moi et la vis assise sur une chaise.

 

- Sa va? Demandais-je.

- …

- C’est à cause de cette après-midi?

 

Elle se leva, me prit par la main et me dit:

 

- Elle veut que je rentre et … elle veut me faire suivre une sorte de thérapie.

- Tu veux rire?

-…

- Désolé, …, qu’est-ce que tu va faire?

- Qu’est-ce qui se passe les filles? Questionna Alice qui arrivait.

- On discutait, dis-je en gardant le regard dans celui de Luce.

- Je te cherchais justement Luce, tu pourrais me rendre un service? S’il te plaît ajouta t- elle, avec un air de merlan fris.

- Oui?

- Tu pourrais aller nous acheter quelques boissons? Enfin tu vois de quoi je parle non?

- Bien sûr pas de souci, mais seulement pour cette fois, ajouta-t-elle avec le sourire.

 

Elle lui passa de l’argent et je l’accompagna jusqu’à la voiture.

 

- On en reparlera plus tard, me dit-elle. Va t’amuser je reviens tout de suite.

 

Elle regarda autour d’elle et m’embrassa avant de démarrer le moteur me laissant là, la tête dans les étoiles.

Je rentrais finalement à l’intérieur et accepta l’invitation à danser de Cédric. « La pièce n’est pas très grande mais ce n’est pas une excuse pour qu’il se colle comme ça à moi » , pensais-je. Je m’éloignais petit à petit à chaque fois que cela m’étais nécessaire. Quand la musique fût fini je retournais prendre un verre. Je commençais à avoir chaud et sortis prendre l’air un instant. Cédric me rejoignis.

 

- Qu’est-ce qu’il fait chaud soudain, me dit-il.

 

Je lui donna en réponse qu’un soupir et m’adossa au mur sur le côté.

 

- Dit Pat’? commença-t-il.

 

Il s’approchait de moi et fini posté en face avec un bras contre le mur à côté de ma tête. Je le regardais fixement dans les yeux. Ma tête me hurlait de fuir, j’avais peur, j’étais toujours traumatisé lorsqu’un garçon s’approchait de moi, surtout de cette manière.

 

- Sa te dis d’aller faire un tour?

-…

- Je pourrais te montrer quelques endroits tranquilles, murmura-t-il à mon oreille.

 

Je le poussais en lui criant d’aller se faire voir, il empestait l’alcool alors je décidais de partir, il n’était pas dans son état normal.

 

- Attends Pat’! me dit-il en me tenant par le bras.

- …

- Excuses moi, je suis bête, mais tu me fait craquer.

- Sa suffit laisse moi tranquille maintenant.

 

Je rentrais voir Éric qui avait arrêté de jouer depuis quelques minutes.

 

- T’es toute pâle, sa va pas?

- Je voulais juste te dire que j’ai bien aimé ce que vous avez jouer ce soir, tu m’apprendra?

- Bien sûr si tu veux.

- Je vais m’asseoir.

 

Je m’asseyais en évitant de me remémorer le passé pour profiter de cette fête.

 

- Ced’ arrête!

- Quoi?! C’est bon t’inquiète.

- Tu devrais pas faire ça, lui disait Éric en le suivant jusqu’à moi.

 

Il s’approchait de plus en plus jusqu’à être à ma hauteur.

 

- Un baisé et je t’embêterai plus jamais si tu veux pas sortir avec moi.

 

J’attire les mecs comme ça où ils sont tous un peu pareil? Non je préfère croire que j’attire ce genre là parce qu’Éric est vraiment gentil et je ne voudrais pas le mettre dans le même sac que les autres.

 

- Joue pas à sa mec, continuai Éric.

- Mais qu’est-ce que t’as à la fin! T’as jamais réagit comme ça.

- C’est différent cette fois, alors laisse tomber.

 

Cédric n’écoutant plus rien à part la surcharge d’alcool qui coulait dans ses veines s’approcha de moi et tenta de me voler un bisou mais j’esquivais et m’éloigna. Je ne voulais pas faire de scandale pour l’anniversaire de mon amie.

 

- Je suis avec Luce, lui dis-je à voix basse.

- Allez viens, reprit Éric.

 

Il le pris par le bras, ils parlaient tout les deux en se retournant.

 

- Fait chier! Sa m’a jamais empêché.

- Je sais.

- Ben alors! J’ai pas peur des filles!

 

Il se retourna vers moi. Tout ce passa si vite, je ne m’y attendais pas. Il m’attrapa par la taille et commença à s’approcher de moi.

 

- Enlève t’es pattes, c’est chasse gardée!

- Pas des filles, mais d’une fille tu devrais, ajouta discrètement Éric.

 

 

 

 

 

 

 

Je n’avais jamais prié aussi fort qu’à cet instant. Je me débattais pour que Cédric me lâche mais il restait contre moi la tête tourner vers Luce. J’avais l’impression que sa durait une éternité. Quand je fus enfin libre grâce à l’intervention répété d’Éric je regardais Luce pour lui faire comprendre que je gérais la situation. Je ne voulais pas faire un scandale ce soir et pour tout dire j’en avais marre de toujours me retrouver dans des situations comme celles là. Alice qui n’avait rien remarqué parce qu’elle était déjà ivre continuait de danser. Je poussais Cédric et il finis par s’asseoir tranquillement.

 

- Qu’est-ce qui c’est passé? Tu va bien?

- Oui, il a trop bu c’est tout, t’inquiète pas.

 

Elle accepta ma réponse mais je voyais dans ses yeux et sur tout son visage qu’elle devait se retenir pour ne pas réagir.

La soirée s’acheva tard dans la nuit et nous rentrions chez moi. Luce n’avait plus dit un mot au sujet des avances de Cédric, elle m’avait dit qu’elle était extrêmement jalouse mais elle devait être encore plus amoureuse de moi pour se contenir comme elle l’a fait. Nous nous allongions l’une contre l’autre et chaque soir je me répétais la même chose: qu’est-ce que je me sens bien. Sentant que Luce avait besoin de parler j’engagea la conversation.

 

- Tu penses à quoi?

- Je me demande ce qu’il va se passer.

- Par rapport à …

- Tout, me coupa-t-elle. Je suis majeur maintenant, je veux prendre ma vie en main, je crois que je n’ai pas beaucoup d’autres choix si je veux être indépendante, parce qu’un jour ou l’autre se sera le clach avec mes parents. Ils ne m’acceptent pas et n’essayent même pas. Je tiens à eux mais j’attends depuis longtemps de pouvoir partir, j’ai besoin de me détacher, de construire une nouvelle vie.

- Je comprends,

- Et puis je ne retournerais pas dans son Église pour lui faire plaisir, elle m’avais forcer à suivre une sorte de thérapie quand j’étais plus jeune, soit disant pour éloigner le diable de mon corps, elle voulait me remettre dans le droit chemin. Des foutaises! On change pas les gens parce qu’ils nous plaisent pas.

 

Je l’enserra dans mes bras pour qu’elle se calme un peu puis tenta de lui parler de ce à quoi je pensais depuis le début l’après-midi.

 

- Pourquoi tu …,

 

Ma voix se fit silencieuse, je prenais un ton sérieux consciente de ce que j’allais lui dire.

 

- Luce, tu pourrais vivre ici avec moi, la maison est bien assez grande. Tu pourrais rester aussi longtemps que tu veux et puis … sa me ferai vraiment plaisirs.

 

Elle garda le silence un moment qui parût des heures puis se plaça plus près de moi pour me dire :

 

- Je ne veux pas profiter de toi, je sais que tu le ferai avec plaisir et je te remercie vraiment d’être là, tu peux pas savoir l’impact que tu as sur moi.

- Réfléchis-y d’abord avant de refuser. J’en parlerais à mon père.

- Pat’

- Non, tu me laisses faire ça.

 

J’espérais qu’elle y réfléchirais sérieusement le lendemain car moi j’étais tout ce qu’il y avait de plus sérieuse. Je passais ma main sur son front et l’embrassa avant de me rallonger. Elle dormais sur le dos et moi au creux de son bras. Mon bras gauche passait au dessus de sa taille et je ne pouvais m’empêcher de lui caresser le ventre. Ses courbes musclée passaient sous mes doigts et me faisaient vibrer. Sa peau est si douce …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je faisais le compte de ceux qui étaient au courant de mon amour pour Luce, quand la sonnette retentit. Je descend alors rapidement les escalier et atteint la porte avant mon père. Un garçon se tenait là en me regardant d’un air qui me fit reculer d’un pas. Il scrutait la maison, mon père s’approcha et demanda si on pouvais l’aider.

 

- Je cherche quelqu’un, affirma-t-il.

-…

- C’est bien toi Pat’?

- Sa dépend qui le demande, lui répondis-je.

- Le frère de Luce, est-ce qu’elle est là?

 

Lorsqu’il m’avoua cela je me mis à fixer son visage, je n’avais jamais prêté attention à l’allure de son frère, la seule fois où je l’ai entrevu je dois dire que je n’avais pas vraiment fait attention à lui. Il ne lui ressemblait en rien, je ne trouvais aucun air de famille, aucune similitude, je restais bouche bée qu’il se tienne sur le pas de la porte. En plus de ça je ne savais pas si je devais lui avouer que j’hébergeais Luce, la situation ne m’inspirait pas confiance.

 

- Non elle n’est pas ici, dit finalement mon père.

- J’ai cru voir sa voiture stationner ici il y a quelques jours.

- Comme tu peux le voir elle n’est pas ici, sa voiture n’est pas là mais si je la vois je lui dirais que t’es passé, lui dis-je gentiment en repoussant tout au fond de moi ce que j’avais réellement envie de lui dire.

 

Luce était partie passer un entretient ce matin, elle allait bientôt rentrer et je voulais que son frère s’en aille avant qu’elle arrive, voilà la seule raison de ma « politesse ».

 

- Bien, au revoir, fini t-il avant de partir.

 

Je fermais la porte et soufflais un bon coup. Me père me regardais en me questionnant du regard.

 

- Oui, il faut que je te parle, lui dis-je.

- Personne n’est au courant qu’elle est ici n’est-ce pas?

- On peut dire sa.

- J’espère que tu va vite m’expliquer ce qui se passe. Et j’espère que t’as une bonne excuse à me donner.

- Le prend pas mal, j’ai pas voulu t’en parler avant parce que je suis moi aussi dépassée par la situation et je pensais que sa ferais du bien à Luce de pouvoir se mettre au calme quelques jours.

- Je te fais confiance Pat’ mais j’aimerai quand même savoir ce qui ce passe.

 

Je pris un ton bas et mon souffle pour lui expliquer :

 

- Son frère nous a surpris entrain de nous embrasser quand j’étais chez elle, tu te rappelles de ce que je t’avais raconter? Sa mère la giflée, et personne n’a réagit, ils sont très … strictes. Quand elle était plus jeune sa mère l’a fait suivre une thérapie et maintenant elle veut l’empêcher de me voir, elle veut recommencer et j’ai très peur d’être séparée d’elle. J’ai peur que sa mère l’emmène loin d’ici.

- Que veut Luce dans tout sa?

- Elle a envie d’être indépendante, elle veut construire sa vie, avoir un chez soi, … papa, elle ne retournera pas là bas, elle me l’a dit.

- Je la comprends avec des parents pareils, lâcha-t-il avant de prendre un air confus.

- …

- Sa va s’arranger t’inquiète pas, Luce est majeur, sa mère ne peut pas la forcer à quoi que ce soit.

- J’espère que t’as raison.

 

Il commença à s’en aller mais je le retins :

 

- Papa?

- Oui?

- …,

Je baissais la tête en prenant un air triste, se regard m’avait déjà beaucoup servis et bien que je mettais promis de ne pas recommencer je l’utilisais. C’était un cas d’urgence après tout.

 

- Qu’est-ce que tu vas me demander?

- Luce pourrais vivre ici avec nous, qu’est-ce que t’en pense?

- …

- Elle travail, elle contribuera au tâches ménagères, tu sais que c’est une bosseuse, et ce serait provisoire, plaidais-je avant qu’il ne réponde.

- Elle peut rester quelques jours tu sais que sa ne me gêne pas, pour le reste on verra comment sa se passera avec ses parents. J’aimerai les voir pour discuter avec eux, ensuite on avisera. Si sa se passe vraiment aussi mal que ce que j’entends, on s’arrangera.

- Merci ‘Pa.

 

 

La porte d’entrée se referme dans un semi vacarme, j’entends quelqu’un courir pour monter les escaliers.

 

- Pat’? criais Luce.

 

Une autre porte se referme cette fois sans faire autant de bruit, puis ses pas se refont entendre dans les escalier qu’elle descend en courant avant d’entrer dans le salon pleine de joie. J’avance vers elle en l’entendant arriver mais je n’ai pas le tant de lui dire ce qui ce passe qu’elle me saute dessus et me dit :

 

- Je l’ai, je l’ai!

 

Elle me sert fort et me faire tourner de joie dans ses bras. C’est à ce moment qu’elle s’aperçoit qu’on est pas seuls dans la pièce mais que mon père et ses parents sont assis sur le canapé entrain de nous regarder.

Elle s’arrête aussi net, son visage se crispe, elle m’arrête à côté d’elle me tenant par la taille de son bras gauche et laisse tomber le papier qu’elle tenait dans l’autre main avant de me regarder.

 

- Assieds toi Luce s’il te plaît, fit mon père d’une voix douce.

 

Je m’assis à côté d’elle, le regard froid de sa mère pèse lourd dans la pièce et me déstabilise. C’est fou ce que les yeux peuvent refléter de notre état d’esprit. Pendant quelques secondes qui me parurent une éternité les yeux de chacun se fixèrent. Entre tous c’est l’échange de celui de Luce et sa mère qui semblait le plus intense. Mon père ne m’avais pas mise au courant que c’était aujourd’hui même qu’il voulait rencontrer ses parents. Réflexion faite je ne suis pas sûre que lui-même avait prévu cela.

 

- Comment êtes-vous arrivés ici? Demanda Luce.

- Ton frère, dit sa mère d’une voix froide.

- Que voulez-vous?

- On veut que tu rentres à la maison et que tu reprennes un cours normal dans ta vie.

- Normal…, souffla Luce, on a jamais rien fait de « normal » maman, et oui dis moi, c’est quoi être normal pour toi.

- Ne parles pas comme ça à ta mère Luce! La réprimanda son père.

 

Je n’osais pas prendre la main de Luce par crainte de sa mère et demanda l’accord des yeux à mon père. Il fallait que la tension redescende sinon sa ne ferait qu’empirer les choses. Je pris la main de Luce sous le regard tranchant de sa mère, cette femme est vraiment impressionnante, elle à l’air si sûre d’elle, si froide, elle remplissait la pièce de sa seule présence.

 

- Luce, tu prends tes affaires et on rentre, on n’expose pas nos problèmes de famille à des étrangers comme tu le fait.

- Je comprends votre position, mais vos problèmes affectent tout le monde et j’aimerai vous aidez pour le bien être de chacun, dit patiemment mon père.

- Mais je n’ai pas de problème, c’est ma fille qui en a un, dans sa tête!

- Calme toi Véronique, la reprit son père.

- Vous avez une merveilleuse fille, c’est dommage que vous ne vous en rendez pas compte.

Luce se leva.

 

- Excusez moi, je ne voulais pas vous causer des problèmes.

- Mais non tu ne m’embêtes pas, assieds toi, tu peux rester ici autant de temps qu’ils faudra.

- Pour qui vous prenez vous?! Surenchéri sa mère, lève toi on y vas!

- Qu’est-ce que sa peux te faire où je vis, vous n’êtes jamais là! Maman, j’aime cette fille, dit-elle en me prenant la main, tu ferais mieux de t’y faire parce que je ne changerai pas.

- Lucille Jeanne! Si tu continue à t’entêter je te coupe les vivres et tu ne remettra pas les pieds chez moi tant que tu n’aura pas retrouvé la raison.

 

Elles se seraient entretuées si elles avaient eût des armes. Son père ne disait rien, il était là sans être là, personne ne connaît son opinion mais vu sa façon d’agir il devait soutenir sa femme dans sa démarche.

Mon père se leva et tenta une dernière fois de raisonner sa mère pour qu’elle revienne sur sa parole mais il compris rapidement que c’était peine perdue.

 

- Alors? Demanda sa mère qui était debout prête à partir.

- Je me passerais de vous, sa me changera pas, dit-elle sèchement.

- Tu regretteras ma fille, crois moi, reprit sa mère d’une voix à faire pâlir un mur.

 

Ils passaient le seuil de la porte ne saluant personne et repartis dans leur belle voiture. Luce était montée cherché quelque chose et redescendit aussi vite.

 

- Je suis vraiment désolée que vous ayez assisté à sa.

- J’aurais aimer t’aider plus, avoua mon père.

- Tu fais quoi? Demandais-je alors qu’elle attrapait sa veste.

- Récupérer quelque chose, tu veux venir?

 

 

 

Je ne saurais l’expliquer en détail mais Luce était étonnement calme, peut-être même contente. Elle avait déjà de nouveaux projets, chaque secondes qui passait lui donnait un air plus sûr d’elle. Je me demande ce que j’aurai fait à sa place mais j’aurai certainement commencé par paniqué, pleurer, et errer dans les rues jusqu’à ce que je me ressaisisse. C’est là que je m’aperçois que Luce est une fille vraiment autonome qui ne baisse pas les bras.

 

- On est arrivé, me dit-elle.

 

On était garées sur une place de parking en pleine ville, elle ouvrit la boîte à gant et récupéra ce qu’elle y avait mis.

 

- Tu viens ou tu veux m’attendre ici?

 

Je sortais de la voiture, l’accompagna sur plusieurs mètres puis elle s’arrêta devant un guichet automatique. Elle y plaça sa carte de crédit, tapa son code secret et récupéra tout les billets qui sortaient. Je ne posais pas de question et la laissait compter.

 

- C’est bon,

- C’est bien ton compte?

- Bien sûr, mais je préfère pas prendre de risque, ma mère ma déjà fait le coup et une partie de cet argent est à moi.

- Une partie?

 

Elle repartait sans répondre à ma question.

 

- Dépêche faut qu’on aille autre part encore, me cria-t-elle.

 

Je remontais en voiture et lui décocha un sourire, si elle m’entendais penser parfois… J’aime son assurance, sa présence, et sa me donne envie de,

 

- Tiens, mes le dans la doublure.

- Hein? Quoi?

- L’argent, passe ta main sous le siège, c’est bon?

 

J’acquiesçais. Je ne savais pas qu’elle était si prévoyante, ni qu’elle cachait son argent dans sa voiture. Chacun sa méthode après tout. On était reparties vers l’extérieur de la ville. On prenait les grandes routes depuis un bon moment et je commençais à me demander ce qu’elle pouvait bien aller chercher encore.

 

- On va où?

- Prendre des affaires chez une amie, c’est plus très loin.

- Je suis contente, lui dis-je en posant ma main sur sa jambe.

- Comme sa d’un coup?

- Je suis toujours contente quand je suis avec toi, et sa me fait plaisir de voir que tu me fais confiance.

- T’en doutais encore? Me demanda-t-elle gentiment.

- Je me sens toujours comme la petite qui est protégée je sais pas pourquoi, j’ai l’impression que parfois tu me caches des choses pour pas que je m’inquiète.

- Si parfois je ne te dis pas tout c’est que ce n’est pas nécessaire, le plus important tu le sais non?

- …

- Non?

- Je préfère que tu m’expliques tout, j’ai envie de te connaître d’avantage, dans les détails tu comprends?

- Très bien, dit-elle avec le sourire.

 

Elle s’arrêta devant une sorte d’immeuble, toutes les lumières étaient éteintes, le soir commençait à tomber, c’est étrange pensais-je avant que Luce se tourne vers moi.

 

- C’est pas très accueillant ici, j’ai juste un sac à prendre …,

 

Elle parlait lentement en me soutenant du regard, j’avais déjà compris qu’elle aurait préféré que je reste ici mais je voulais l’accompagner.

 

- Alors allons y va vite et repartons encore plus vite, dis-je.

- Bien, comme tu veux, mais tu restes près de moi.

 

L’immeuble était sale, dépourvu de toute couleur, chaleur ou lumière. Arrivée près de la porte arrière l’endroit avait l’air encore plus lugubre, je me rassurais en me disant que ce devait être un squat et qu’on allait pas s’y attarder. Je n’avais jamais rien vu de pareil.

 

- Sa va? Me demanda Luce, tu peux m’attendre à la voiture tu sais.

- Non sa va, merci.

 

En réalité je crois que j’aurai préféré ne pas devoir venir mais où Luce va je vais. On entrai à l’intérieur jusqu’à un escalier, le sol était sale, mélange de poussière et de feuilles mortes. Je scrutais chaque recoins et m’aperçu qu’on était pas seules. Des gens d’âges différents étaient assis dans des pièces sans porte. Affalés, endormis, ou nous observant.

 

- Reste avec moi, murmura Luce.

 

Un homme tenait un canif entre ses mains, il était assis dans les escaliers que l’on montait. Son visage me faisait peur, il avait une longue barbe noire grisonnante, une veste sur plusieurs pull et un bonnet brun foncé.

 

- Qu’est-ce que tu fais là ma belle? Dit-il.

- Je fais que passer, répondit Luce qui me pris par la main.

 

Arrivée dans le couloir supérieur elle frappa à une porte, la seule qui avait un cadenas mais personne n’ouvrit. Elle frappa un peu plus fort, quand je me retourna je lui pris la manche et lui fit remarquer que quelques personne étaient debout dans le couloir à nous regarder.

- ‘Gali n’est plus là?

 

Personne ne répondit à sa question, elle l’a posa une seconde fois sur un autre ton, quelques uns s’en allèrent mais un homme âgé s’approcha de nous.

 

- Lucille ?

- …

- C’est bien toi ?

- Marco ? Dit-elle étonnée.

- J’aurai reconnu cette voix entre toute!

 

Elle le serra dans ses bras et le regarda de plus près.

 

- Qu’est-ce que t’as changé ma gazelle.

 

Luce se racla la gorge et me présenta à son vieil ami.

 

- Enchanté.

- Ravi de vous rencontrer monsieur.

- Oh!

 

Il se mis les mains sur le cœur et simula une attaque. Luce souriait à côté et me fit un clin d’œil qui me rassura un peu.

 

- Je crois que ce qu’il voulait dire c’est qu’il préfèrerait que tu le tutoies, ajouta-t-elle.

- Dit moi Marco où est ’Gali? J’ai quelque chose à récupérer.

- ’Gali est partie il y a longtemps je pensais que tu le savais.

- Partie, partie? Comment?

- Overdose, dit-il en baissant la tête.

 

Je ne savais pas quoi dire ni que faire, je ne connaît rien de son passé, je ne sais pas qui est cette fille ni si Luce était triste.

 

- Merci…, ses affaires sont toujours là dedans?

- Oui personne ni est retourné depuis, la porte est coincée de l’intérieur.

 

Elle se dirigea vers elle et donna un coup de pied à la jointure pour ne pas tout abîmer. Elle entra et fouilla un instant les affaires de son amie avant de trouver ce qu’elle cherchait dans une cloison.

 

- Prends soin de toi Marco.

- Bonne chance, dit-il.

 

De retour à la voiture je lui avoua que j’avais l’estomac retourner par l’odeur qu’il y avait là bas. Elle jeta le sac sur le siège arrière et me pris dans ses bras subitement.

 

- J’ai vraiment de la chance d’avoir une petite amie comme toi.

- C’est moi qui ai de la chance.

 

On rentrait à présent à la maison, mais des tas de questions se battaient dans ma tête.

 

- Tu la connaissait bien? Demandais-je.

- Assez pour lui faire confiance.

- C’est pas la première fois que t’y viens alors?

- J’y ai habité, m’avoua-t-elle. Quand je suis rentrée à la maison après tout ce temps passé là bas je me suis sentie rejetée alors je suis partie et j’ai rencontré ‘Gali. Elle ma proposé de m’aider quelques temps, je ne sais toujours pas pourquoi.

- D’accords, et dans ce sac y a quoi?

- Je te trouves bien curieuse, me nargua-t-elle.

- …

- Il y a mes affaires d’avant, des souvenirs, des habits, un peu d’argent, je te montrerais tout sa.

- Pourquoi tu les lui as laissé?

- Ma mère se serai débarrassée de tout, et je ne voulais pas voir toutes ses choses à l’époque.

- Pourquoi maintenant? Questionnais-je encore.

- Parce qu’une page se tourne, et tout ça fait partie de ma vie, je m’étais promis de les récupérer le jour de ma majorité mais je n’ai pas eût le courage.

 

Je ne répondit rien à cette dernière remarque et m’enfonça un peu plus dans mon siège. J’allais en savoir plus sur son passé, cette idée me réjouissait mais je m’attendais tout de même au pire. Elle posa sa main sur ma tête et me demanda si sa allait. Je lui répondis que oui puis me redressa en lui adressant un sourire qu’elle n’avait sûrement pas vu. Je l’aimais quoi qu’il ai pût se passer. Cette fille me rendait heureuse tout les jours et c’est-ce que je voulais lui rendre moi aussi. Elle allait vivre sous le même toi que moi, je ne l‘aurais jamais cru si on me l‘avait dit, les choses étaient allée si vite. Je n’avais jamais été si heureuse! La musique m’emportait et elle me fit carrément rêver lorsque Luce déploya sa jolie voix pour accompagner la chanson. Quel bonheur d’être près d’elle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au court du repas Luce discuta avec mon père pour qu’il n’y ai aucun problème pendant la durée de son séjour ici. Ils se mirent d’accords puis Luce lui avoua en passant les détails qu’elle a été envoyée en maison de redressement. Je craignais un peu que nos relations changeraient mais mon père lui avoua à son tour qu’il avait été informé par ma grand-mère qui était une vraie commère. Il la rassura et moi par la même occasion. La roue est tournée, nos vies allaient changer à présent et je me lançais à toute allure sur ce nouveau chemin.

Luce prenait son travail au début du mois, c’est-à-dire quand je commencerai ma dernière année de cours. J’aurai aimé que ces vacances ne finissent jamais. Je me rapprochais chaque jour un peu plus de cette fille que j’avais entrevue sur un canapé et qui m’avait aidé à me remettre sur pieds parce que je voulais être « dans le coup ». Notre relation était encore timide mais je sentais les sentiments grandir en moi. J’adore sa façon de me draguer, de me taquiner, j’adore lui résister et j’aime être surprise chaque jour qui passe. Je crois que j’ai peur de tomber dans une routine qui ne m’intéresse plus, de l’autre côté je me dit qu’avec Luce on aura toujours quelque chose à découvrir et cela finis par peser bien plus lourd que mes peurs. Allongée sur le lit j’attendais qu’elle revienne de la salle de bain. J’écoutais de la musique sur mon Mp3 et je divaguai en pensant à elle. Sa silhouette si parfaite, ses yeux qui voyaient jusque dans mon cœur, sa peau douce, son parfum léger … Le lit bouge, j’ouvre les yeux et me retrouve nez à nez avec ses lèvres si bien dessinées, une sensation étrange envahi mon corps, une douce chaleur se dégage de mon ventre à ma tête. Elle me sourit et pose délicatement ses lèvres sur les miennes, je passe mes mains sur son dos et remarque qu’elle ne porte que sa serviette. Mes lèvres continuent leurs étreintes et le baisé s’accentue lorsque les papillons qui volent dans mon ventre m’emplissent à nouveau de cette douce chaleur. Je laisse mes mains parcourir son corps, ses cheveux tombent dans mon cou , cette fraîcheur est la bienvenue, je crois bouillir. Je me laisse aller sur ses caresses divines qui glisse jusqu’à mes cuisses. Prises par les émotions je laisse échapper un léger gémissement qui rend notre étreinte encore plus intense. Je la fait basculer sur l’autre côté de manière à être au dessus d’elle et j’embrasse son cou de petit baisés avant de laisser ma langue jouer sur sa peau . La nuit tombe rapidement, l’obscurité envahi la pièce, je tend le bras vers ma lampe de chevet et l’atteint avec difficulté avant de l’éteindre, la nuit est maintenant à nous.

 

 

Je me réveil au creux de ses bras, je me sens si légère se matin comme si rien n’avait exister avant sa. Luce se réveille à son tour, ses yeux sont encore plus beau de près. Après s’être préparées nous descendions dans la cuisine pour le petit déjeuné. Mon père était déjà à table mais ce matin en m’asseyant devant lui je ne pus m’empêcher de rougir bêtement. Je repensais à la nuit passée et des bouffée de chaleur m’envahissait à tel point que je baissa la tête sur mon bol de céréales.

 

- Bien dormi?

 

Quoi? Il me parlait à moi? Il le sait! Je suis sûre, je sens une nouvelle vague de chaleur courir le long de mon dos à cette idée. « Je suis parano, il est pas médium » me dis-je avant de répondre le plus simplement possible.

 

- Ouais comme d’hab’

 

Luce portait son bol à ses lèvres pour boire et je pus entrevoir son sourire malicieux remonter sur ses joues. J’avais envie de crier non pas de colère mais quelque chose qui serait un mélange de frustration et de joie? Quoi qu’il en soit je n’en fus rien et remonta me préparer. Je devais récupérer mes manuels ce matin, encore un signe que la rentré approchait …

 

 

- Alors c’est sa le fameux lycée?

- Bienvenue, me dit une femme qui s’approchait de nous.

- Bonjour, lui répondit-je en espérant qu’elle n’avait pas entendu ma remarque.

- Vous pourriez me dire où je dois récupérer mes livres s’il vous plaît?

- C’est tout droit puis vous descendrez les escaliers, suivez les flèches, me dit-elle gentiment.

 

J’avais demandé à Luce de m’accompagner comme elle y avait étudier mais quand je vis les gens braquer leurs yeux sur elle comme si elle était un phénomène de foire je m’en voulais un peu.

Ils m’énervent, j’ai envie de prendre le prochain qui osera la regarder bizarrement pour lui remettre les idées en place.

- Très accueillant ton lycée, je sens que je vais m’y plaire, dis-je ironiquement.

- C’est étrange, sa ne m’avait pas manqué, mais c’est sympa tu verras.

- Je trouve rien de sympa à des gens qui dévisage les autres comme ils le font.

- Sa passera.

 

On arrivait près d’un bâtiment, la porte était ouverte et laissait voir une vieille dame avec un sourire très chaleureux.

 

- Madame Numan? Dit Luce.

- Oh Lucille! S’écria la dame, tu reprends tes études?

- Non madame mais cette jeune fille oui, lui répondit-elle avec le sourire avant de me présenter.

 

J’eus immédiatement une meilleure image de ce lycée, je récupéra ensuite mes manuels puis Luce me fit visiter pour que j’ai quelques repères lorsque je viendrais à la rentrée. Elle proposa de porter mes livres pour que je ne sois pas embêter mais je refusa naturellement à tout lui donner. Nous faisions moitié-moitié et pendant la visite elle me raconta les quelques petites anecdotes toujours utiles sur les professeurs qui enseignaient ici.

 

- Tu t’habituera vite j’en suis sûre.

- C’est possible, dis-je un peu triste.

- Sa va pas?

- J’ai pas envie de reprendre les cours, j’ai pas envie que les vacances se terminent.

- Dis toi qu’il y en aura d’autre, et …

- Et ? Répétais-je car elle avait un sourire qui voulait dire qu’elle me cachait quelque chose.

- Si tout va bien, une surprise t’attendra.

 

Son sourire s’agrandit lorsque je laissa apparaître le miens. Si je me retenais pas j’aurai sauté de joie comme une enfant, à la place je ne pus m’empêcher de lui faire un bisou sur la bouche et de la serrer contre moi. Elle me tint par les épaules quelques secondes après avec un air inquiet dans les yeux.

 

- J’ai fait quelque chose de mal? Demandais-je.

- Non, bien sur que non mais je voudrais pas qu’on t’ennuie.

- T’inquiètes pas je suis une grande fille.

 

Je lui souriais avant de reprendre le chemin du retour pour rentrer à la maison. Je sais que les gens peuvent être méchants par rapport à ce que je suis, ce que je vis, mais je ne vais pas me cacher toute ma vie et puis il n’y a pas que des gens étroits d’esprits ici, j’en suis sûre.

 

 

 

 

 

Bling bling bling! Luce déballait son sac au dessus du sol. Elle était accroupie et fouillai pour séparer ses affaires. D’un côté elle posa rapidement quelques habits et de l’autre plusieurs objets dont une petite boîte qu’elle regarda un peu surprise.

Je m’approchais de ses habits et m’aperçut que c’était une tenue toute en cuir noir.

 

- T’as vraiment porté ça?

- Et comment!

 

Je rougissais bêtement en l’imaginant.

 

- T’aime pas? Demanda-t-elle.

- Si si! Sa devait bien t’aller, ajoutais-je.

- Peut-être que t’aura l’occasion de me voir avec, souffla-t-elle avec un ravissant sourire.

 

Je regardais avec elle de plus près ce qui s’y trouvait, un couteau de poche, un porte monnaie, des petits sachets vides, des lettres soigneusement nouées avec une ficelle, une petite boite en bois, des photos…

 

- C’est quoi? Demandais-je en prenant un objet métallique en main.

 

Une barre métallique d’environ 20 centimètre avec une gravure dessus : « Notre belle vengeresse, puisse tu y échapper ». Qu’est-ce que sa pouvais bien dire? Sur le bout de la face de la gravure il y avait une sorte de bouton ou quelque chose comme sa, je trouvais sa assez intéressant

 

- Attention n’appuie pas dessus!

 

A peine le temps de dire ces mots que j’avais déclenché l’objet mystérieux.

 

- Aïe! M’écriais-je.

 

Des gouttes de sang s’étalaient sur le sol pendant que Luce regardait ma main.

 

- Désolée, disait-elle d’une mine vraiment gênée et triste.

- Sa m’apprendra à jouer avec n’importe quoi, répliquais-je pour ne pas qu’elle s’en veuille.

- …

- Sa a l’air de quoi?

 

Je venais de me couper sur l’intérieur de la main mais la coupure devait être net et le couteau vraiment tranchant parce que je ne ressenti rien jusqu’à ce que j’aperçoive la blessure. C’était un cran d’arrêt qu’elle s’était procurée et qui avait une lame à double tranchant. Bien sûr, il a fallu que je le tienne à l’envers, « j’ai toujours de la chance » pensais je. Jamais auparavant je n’avais vu quelque chose de pareil. J’avais quelques couteaux papillon, un couteau de survie mais je n’avais jamais tenu ce genre là.

 

- C’est pas si grave, lui dis-je.

 

J’allais dans la salle de bain et pris un bandage. Je le fixa sur ma main, avec l’habitude j’y arrivais sans trop de peine et revint m’asseoir sur le sol à une bonne distance de l’objet en question. Luce avait contrôlé mon pansement et s’excusait encore.

 

- C’est de qui? Demandais-je.

 

Elle tenait entre ses mains quelques lettres.

 

- C’est des filles qui m’ont écrit avant que je m’en aille, dis t-elle un peu émue.

 

Elle m’expliquait rapidement quelques unes de leurs histoires puis regarda par terre en direction de la petite boîte.

 

- C’est bizarre, lança-t-elle. Je ne me souviens pas de cette boîte.

- Peut-être que tu te rappellera en l’ouvrant, lui suggérais-je.

- Je me souviens de tout en détails mais sa …

 

Elle se leva pour l’ouvrir, son visage se serra quelques instants sur le contenu que je n’avais pas vu puis elle me regarda pour me dire:

 

- C’est pas à moi.

- C’est quoi? A qui?

- C’est … à Béa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les derniers jours avant la reprise des cours se sont écoulés encore plus vite que ce que je pensais. Mon frère est repartis, Luce travaille, et moi je reprends les cours. Jusque là je crois que tout prend un cours assez normal. Mon réveil m’avait sortis d’un beau rêve ce matin mais maintenant que je me réveillais auprès de Luce sa m’étais bien égal. Je l’avais taquiné sur l’uniforme qu’elle portait avant qu’elle me dépose devant le lycée et j’attendais maintenant de savoir dans qu’elle classe j’allais être. Presque tout les élèves étaient dans de petits groupe, je les observais patiemment et voyais de plus en plus de monde partir et moi qui restait là avec des gens plus jeunes que moi. Je pris mon courage à deux main et interrompit le proviseur. Un homme de grande taille, très corpulent avec de petites lunettes. Il me regarda avec de grands yeux avec un air surpris.

 

- Excusez-moi, je suis nouvelle et je crois que ma classe est partie sans moi.

- Votre nom jeune fille.

- Patricia Loerc.

- Ah oui, dit-il au bout de quelques minutes.

-…

- Accompagnez cette demoiselle dans sa salle, ordonna-t-il à une surveillante.

 

Super! Premier jour et je vais déjà me faire remarquer, j’ai toujours eus horreur de rentrer dans une salle en retard alors pour la rentrée sa va être encore pire. Tout le monde vous regarde et vous devenez l’attraction de la classe jusqu’à la fin de l’heure. La surveillante m’accompagna jusque devant la salle et voyant que j’hésitais à entrer elle frappa à la porte avec un sourire qui m’était adressé.

 

- Bonjour, je vous amènes une élève, dit t-elle.

- Bonjour, installe toi où tu veux, me dit le professeur.

 

Je fit un sourire de remerciement à la surveillante avant qu’elle s’en aille et m’assis sur la première chaise que je j’aperçus. On me fit passer un carnet et quelques papier que je devais remplir puis sans perdre de temps on commença le cours. A l’unisson la classe poussa un soupir puis on pris note de ce qu’il disait. Pendant que j’écrivais un papier tomba sur ma feuille, je leva la tête mais ne vis que des étudiants baissés sur leur feuille. Je l’ouvris et lu :  « T’es nouvelle? Tu m’attends à la fin du cours? T’as l’air sympa! ». Je l’écrasa dans ma main en voyant que le prof’ s’approchait de moi pour récupérer les papiers que j’avais remplis. Lorsqu’il se tourna un autre papier atterris sur mon bureau. « Derrière toi, deuxième place », je me retourna et vis une fille me sourire, elle avait l’air gentille, peut-être extravertie, je lui fis « oui » de la tête et me retourna aussitôt.

Elle m’attendis dans le couloir à l’interclasse avec un grand sourire.

 

- Salut!

- Salut, lui dis-je avec un peu moins d’enthousiasme.

- Moi c’est Kira, tu viens? On va être en retard la salle est de l’autre côté du lycée.

- Pat’, lui dis-je avant de la suivre.

 

J’avais de la chance pour une fois, mes rentrées ne se passent pas comme ça en général. Je suis toujours la solitaire qui reste dans son coin et qui suis discrètement les autres jusqu’à ce que j’ai mes repères. Sa me plaisais mieux de l’avoir rencontrée. Elle me mis immédiatement en garde contre Madame Walch, c’était une femme âgée, sévère mais qui avait l’ouie super développée d’après elle.

La matinée finie, je rejoignais Luce qui m’attendais pour aller déjeuner.

 

- Alors sa c’est bien passé? Demanda-t-elle.

- Au début non on m’a oublié mais j’ai parlé avec une fille de ma classe, elle a l’air gentille.

- Tu vois sa c’est bien passé finalement.

 

Elle me souri encore une fois, je ne pus m’empêcher de lui faire un bisou, on était encore proche du lycée alors je le lui fis sur la joue mais comme on marchait je senti ses lèvres m’effleurer et un grand frisson me parcourir. On pique-niqua dans sa voiture au soleil près d’une clairière.

 

- Tu le porte bien cet uniforme finalement, lui avouais-je.

- Tu recommence avec sa? Tu va voir toi, dit-elle sur son air de vengeresse.

- Aaah arrête!

 

Elle me chatouilla les côtes et me tenait si bien que je ne pouvais rien faire d’autre que rire.

 

- Arrête c’était sérieux, soufflais difficilement pendant qu’elle me torturait.

 

Elle s’arrêta et on se mis à rire en même temps. Elle me ramena ensuite devant le lycée ou Kira m’attendais, elle m’observa étrangement mais je ne lui demanda rien. Je dis au revoir à Luce en lui glissant « c’est elle », puis elle s’en alla.

 

- Bien mangé?

- Ouais et toi? Répondit-elle.

- Pareil.

 

Elle pris les devants sans vraiment m’attendre.

 

- Kira sa va pas?

- Si mais on est en retard.

 

Je regardais ma montre, il nous restait plus de dix minutes pour rejoindre notre salle de classe; Je haussa les épaules et marcha avec elle jusqu’à notre salle de cours. L’après midi s’acheva rapidement et comme un automatisme les élèves se précipitèrent aussi rapidement vers la sortie qu’un troupeau de bête vers un étant en plein été. Je prenais mon temps pour rentrer, personne ne m’attendais et je ne prenais pas le bus contrairement à Kira. Je marchais tranquillement jusque chez moi et monta dans la chambre pour jeter mes affaires sur le lit. Comme toutes les fois où je passait la porte mes yeux se braquaient sur l’armoire de Luce. Elle y avait rangé ses affaires et je dois avouer que j’étais très curieuse de savoir ce qu’il y avait dans cette boîte. Je n’avais pas vu le contenu et me forçait à chasser mes envie d’aller fouiller. Mon portable sonna soudain, un appel d’Alice. Sauvée.

 

 

 

 

 

- Non, elle me fais confiance je peux pas.

- Je comprends.

 

Alice s’assit un instant sur le banc du parc où on se promenait. Je venais de me confier à elle mais le résultat était le même.

 

- Et si c’est moi qui allait regarder? Dit-elle subitement.

- … Je sais pas.

 

Je réfléchissais à l’idée, après tout si c’est Alice qui regarde c’est pas vraiment moi, mais c’est moi qui lui aurait parler de cette histoire. Luce était assez proche d’elle je ne voulais pas faire de problème juste par curiosité ou jalousie. Après de longue minutes de réflexion ma curiosité pris le dessus avec les encouragement d’Alice. Elle venait de me convaincre, on repartait chez moi. Arrivées devant la porte je lui montre du doigt que c’est ici que se trouve la boîte. Elle tend le bras mais je l’arrête soudain.

 

- Non, arrête tu devrais pas non plus.

- C’est pas si grave et puis je connais Luce si elle n’avait pas voulu que tu le vois elle l’aurai pas laisser là crois moi.

- T’as sans doute raison, répondis-je sans en être convaincu.

 

Alice ouvra l’armoire, tira le zip du sac et trouva la boîte. Je la regardais comme si j’allais découvrir quelque chose d’horrible. Elle l’ouvrit donc puis se tourna vers moi et me dit:

 

- C’est juste un collier, regarde.

 

Je ne lui avais pas dit que c’était à Béa, seulement que Luce ne m’avait pas montrer ce qu’il y avait dedans. Alice dû me prendre pour une folle pour elle c’était sans doute quelque chose de banal mais pour moi sa ne l’était pas. Pourquoi un collier de Béa se retrouverai dans ses affaires, est-ce qu’elle m’avait menti? Est-ce qu’elle savait qu’il était là? Où est-ce qu’elle me cache quelque chose? Je restais là à cogiter pendant qu’Alice le sortais de la boîte.

 

- Ah non y a autre chose.

- …

- Pat’ regarde.

- Quoi?

 

Je sortais de mes pensées et attrapa le collier qu’elle tendait devant moi.

 

- C’est quoi? Demandais-je.

- Une clef sans doute.

- Oui je vois mais de quoi à ton avis?

- Oh sa je ne veux même pas le savoir si c’est vraiment à Béa.

- Regarde, c’est quoi qui est écrit?

 

Alice regarda de plus près lorsque la porte d’entrée se referma. Je replaça alors tout dans le sac et referma l’armoire au moment où Luce entra dans la chambre. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle court dans les escaliers?!

 

- Hey! Salut!, dit-elle à Alice avant de m’embrasser.

 

Alice était au centre de la pièce tandis que je m’étais appuyée sur son armoire l’air de rien. Bon sang je m’en voulais terriblement, j’étais mal à l’aise mais elle ne semblait pas l’avoir remarqué.

 

- Qu’est-ce que vous faisiez? Demanda-t-elle.

- On discutait un peu de sa journée, dit Alice qui vint à mon secours.

- D’ailleurs j’ai quelques petites choses à acheter, dis-je.

- Je t’emmène? Demanda Luce.

- Non merci je vais marcher, lui dis-je.

 

Alice s’en alla en même temps que moi, je prenais le chemin de la papeterie et elle retourna au parc. J’avais besoin de prendre l’air pour réfléchir, je ne savais pas si je devais lui dire. J’entrai dans la boutique et marcha entre les rayons sans trop savoir ce que je voulais acheter. Cahier, classeur, pochette, papier millimétré… Aillant oublié ma liste à la maison j’ai pris ce qui me semblais le plus utile avant d’aller payer. Dans la file j’aperçu Kira, je n’avais pas envie de lui parler maintenant mais elle m’interpella avant que j’ai pu me cacher discrètement.

 

- Alors t’a tout trouvé?

- Juste le nécessaire.

- Sa n’a pas l’air d’aller, dit-elle.

- Si mais je suis pressée et il y a plein de monde, j’aime pas les magasins.

 

Elle se mit à rire et me céda sa place. Quand j’arriva chez moi on m’attendais pour dîner. Je posa le tout au salon et fila les rejoindre.

Mes affaires préparées pour le lendemain, je m’allongea sur mon lit, cette journée m’avais épuisée. Le réveil était trop matinal pour moi aujourd’hui. Rien que le fait de penser à celui de demain je m’affala un peu plus en m’enfonçant le coussin sur la tête.

 

- Je sais que tu la vu, me dit Luce qui venait d’entrer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Alors c’était quoi finalement! M’écriais-je.

 

Luce restait sans voix devant mes grands cris, j’étais énervée.

 

- Tu savais pas si tu pouvais me faire confiance c’est sa?!

-…

- Je suis désolée alors! Parce que non! Non tu ne peux pas me faire confiance la dessus! Je suis jalouse, je t’aime et je mourrais d’envie de savoir ce qui ce trouvait dans cette fichu boîte! Aaaaaa! C’était trop dur, j’ai jamais ressenti sa! Dis-je tout à la suite sans respirer.

 

Elle était assise sur le lit et me regardait marcher dans tout les sens. Je m’arrêta face à elle en attendant qu’elle réponde, j’attendais qu’elle s’énerve, qu’elle me fasse des réflexion que j’avais mérité ou peut être même qu’elle parte parce qu’elle m’en veuille mais contre toute attente elle explosa de rire. Elle riait si fort qu’elle s’en tenta les côtes.

 

- C’est si marrant ce que je dis? Demandais-je.

- Pardon, pardon, reprit-elle en reprenant peu à peu son souffle.

 

Je m’assis par terre frustrée. Je ne trouvais vraiment rien de drôle à ce que je venais de lui avouer. Elle se leva et s’accroupie devant moi, me leva la tête avec sa main si douce et fit disparaître toutes mes craintes en un seul regard. Elle fini par s’asseoir devant moi et s’excusa d’avoir ri autant.

 

- Tu sais que je te fais confiance, et je ne voulais pas te le cacher c’est juste que je voulais t’éviter…

- M’éviter quoi, j’aurai aimé que tu m’expliques au contraire.

- Excuse moi mon cœur, tu sais de te voir dans cet état au début j’ai eus peur mais tu parlais tellement vite que je n’ai pas pu te dire que ce n’était pas grave que tu l’ai vu, sa n’a pas d’importance, j’ai rien à te cacher. Tu crois pas que si j’avais voulu te mentir je l’aurai déjà fait?

- Je sais mais…

- Non pas de mais, si quelque chose t’ennuie je veux que tu m’en parles, d’accords?

 

J’acquiesçais d’un signe de tête enfantin.

 

- Tu m’expliques? Demandais-je timidement.

- Je sais pas trop quoi dire, je ne sais pas comment il est arrivé dans mon sac. Pour te dire ce que je pense vraiment sa m’inquiète un peu. C’est pas du genre à Béa de disparaître comme ça.

- T’as été très convaincante tu sais.

- Oui mais … non. Enfin je sais pas mais je crois pas aux coïncidence.

- Et … Comment tu sais qu’il est a elle?

 

Son visage se ferma un peu, elle sembla triste.

 

- C’est moi qui le lui ai offert, dit-elle doucement.

 

Je me retenais de lui poser mille questions pour la laisser finir de parler.

 

- C’était pour la remercier de m’avoir aider les premiers jours …

- D’accords, lui murmurais-je.

- Sa n’avait rien de … enfin c’était un cadeau sans plus.

- Je te crois Luce.

- Voilà, tu veux savoir quelque chose d’autre?

 

Une question me brûlait les lèvres, j’avais besoin de savoir même si elle m’avait brièvement répondu.

 

- S’il te plaît, dit moi s’il c’est passé quelque chose entre toi et Béa, depuis que je l’ai entendu dire que vous vous êtes embrassées, c’est ton passé je sais que t’aime pas trop en parler mais …

- On s’est embrassé, mais ce n’était pas de l’amour, on était soûl, surtout moi… Je n’ai jamais eus de sentiments pour elle, mais sa a alimenté son obsession pour moi je crois.

- Sa c’est sûr même, égarais-je.

-…

-…

 

Un silence s’installa entre nous.

 

- Et si on allait dormir maintenant, proposais-je.

- Tu m’en veux?

- Bien sûr que non, viens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deuxième journée, arrivée devant le portail je sors mon carnet, salle E302.

 

- Par où, me dis-je à demi voix.

 

Je regardais les élèves marcher puis fixa les bâtiments en tournant sur moi-même au moment où j’heurta quelque chose par étourderie. Je m’emmêla les pieds et bouscula la même surveillante qui m’avait accompagnée la veille dans ma classe.

 

- Oh! Pardon, m’excusais-je.

- T’as l’air perdue, tu cherches quoi?

- La salle E302, lui dis-je.

- Allez viens je vais te montrer.

 

Je la suivais volontiers, quelques secondes plus tard Kira nous rejoignis.

 

- Salut Julie, lança-t-elle.

- Bonjour Kira.

 

Elles se connaissait manifestement, j’écoutais leurs récits avant que la sonnerie mette fin à ses retrouvailles. La matinée passa vite, on avait des matières plutôt sympa mais cette après-midi … Je déteste les maths, rien que de voir ces quelques lettres assemblées sa me donne mal à la tête sa devrait être interdit.

J’avais mangé avec Luce et je retrouva Kira en revenant comme la veille devant le portail. Je n’aimais pas le regard qu’elle avait et décidait d’aller lui parler tout de suite.

 

- Qu’est-ce que t’as? Demandais-je sans prendre un ton accusateur.

- Rien pourquoi?

- Sa fait deux fois qu’en revenant de la pause déjeuné t’es bizarre.

- Bizarre?

- …, j’accompagnais mon silence d’un long regard à ma manière.

- Je vois pas de quoi tu parles, viens.

 

Le cours de maths est in-ter-mi-na-ble et pour couronner le tout on à changer notre emploi du temps si bien que j’aurai deux heures d’affilé. Le bon côté c’est que je finirais juste après. Je me forçais à écouter ce qu’il disait mais je n’arrivais pas à comprendre. J’étais assise à côté de Kira comme dans tout les autres cours maintenant. Elle semblait suivre, je regardais autour de moi, tout le monde avait l’air d’écouter ou faisait vraiment bien semblant.

 

- Mademoiselle ?

 

Kira me donna un cou de coude pas vraiment discret et je retourna la tête vers le tableau.

 

- Oui?

- Y a-t-il un problème?

- Non monsieur.

- Tant mieux alors suivez le cours et ne vous tournez plus.

 

Qu’est-ce que j’aimerai partir, je restais tournée vers l’avant mais n’écoutait pas plus, ce qu’il écrivais au tableau ressemblait presque à des hiéroglyphes, sa me donnait étrangement envie de dessiner. Je sortis une autre feuille et griffonna dessus. Je continua pendant le reste de l’heure jusqu’à ce que la sonnerie retentisse à nouveau.

 

- Ouaw! C’est toi qui vient de faire sa?

- Oui pourquoi? Demandais-je.

- Il est magnifique!

 

Je venais de dessiner un ange en pleine chute libre, je dessinais toujours quelque chose du genre en cours.

 

- Tiens, lui dis-je.

- Sérieux?

- Oui.

 

Il aurait fini à la poubelle sinon de toute manière, j’en avais griffonner tellement que je ne les comptais plus. Le prof’ revint après la courte pause qu’il nous avait accordée. Je plongea à nouveau dans mes rêverie quelques minutes plus tard. Je repensais soudain à Alice, je me rappelle ce qui c’est passé vaguement par ci par là.

 

- Asymptote, murmure Kira.

- Alice!

- Comment? S’énerva le professeur.

- Asymptote monsieur, excusez moi c’est un truc pour que je retienne vous savez eu … mnémotechnique.

 

Je sais pas comment j’ai pu enchaîner si vite et trouver quelque chose d’un tant soit peu rationnelle mais ma réponse le satisfaisait .

A la fin du cours je me mis à courir et rentra le plus vite possible à la maison. Il fallait que je demande quelque chose à Luce mais elle n’y était pas. Je tourna en rond jusqu’à ce qu’elle franchisse le pas de la porte.

 

- Luce!

- Oui? Qu’est-ce qui …

- Est-ce que t’a dit à Alice que c’était le collier de Béa? La coupais-je.

- Quoi ?

- Le collier, est-ce qu’Alice sait quelque chose la dessus?

- A part ce que t’a pu lui dire non. Je peux avoir un baisé de la femme que j’aime maintenant ou tu as d’autres questions? Rigola t-elle.

 

Je l’embrassais en réfléchissant à ce que j’avais dit à Alice, comment savais t-elle si je ne lui avait rien dit? Est-ce que je lui ai dit?

 

- T’es vraiment bizarre parfois, ajouta Luce qui semblait amusée de la situation.

 

 

Luce se dirige vers la boîte, je la vois s’approcher de quelqu’un, je m’approche encore un peu pour découvrir le visage de cette personne. Luce lui attache le collier autour du cou et lui prend la main, c’est insupportable. Je m’avance vers elles, en sortant de ma cachette, comme une furie et d’un seul coup je suis stoppée net, je ne vois plus que le visage de Béa avec un sourire tordu comme elle en a le secret. Je cru mourir sur place.

 

- Aïe!

 

Je me réveille sur le sol. Un rêve, c’était un rêve… Je me frotte les yeux. Je vois quelqu’un debout devant moi, je me lève rapidement et vois Luce me tendant la main. Je la serre fort dans mes bras avant qu’elle n’ait pu dire un mot.

 

- Tu t’es pas fait mal? Qu’est-ce qui t’arrives?

- Je t’aime, lui dis-je simplement avant d’aller l’aider pour le repas.

- Tu prépares quoi? Reprenais-je.

- Des lasagnes.

 

J’en raffole! Comment savait-elle? Peut importe, on va se régaler ce soir. Je suis vraiment tête en l’air parfois, je viens de me rappeler de la clef accrochée au collier. Elle ne m’en a pas parler. Je me lance, après tout elle a dit de lui parler.

 

- Elle ouvre quoi la clef?

- Une clef?

- Oui celle qui est sur le collier, la petite clef.

- …

 

Luce enfourna le plat puis monta vérifier ce que je lui disais. Elle fut encore plus surprise que moi lorsqu’elle l’aperçut, quelque chose me rassura soudainement, elle n’avait pas sorti le collier de sa boîte. Je me sentais stupide d’avoir des doutes mais j’ai toujours été méfiante, je crois qu’on ne m’enlèvera plus ce petit détail.

 

- C’est quoi qui est inscrit? Demandais-je.

- On a du mal à voir, c’est griffé.

- Luce euh …

 

Elle tournait l’objet à la lumière dans tout les sens. On aurait dit une magicienne qui essayait de faire sortir quelque chose du collier.

 

- Tu te rappelles ce que tu me disais l’autre jour?

- …

- Que tu crois pas aux coïncidence …

- Oui ?

- Je sais pas, je veux pas m’avancer trop vite ni rien, et j’accuse personne mais y c’est passé quelque chose de « bizarre » quand j’étais avec Alice.

- Raconte, dis t-elle d’une voix encourageante.

- Alice m’a convaincu de la laisser regarder ce qu’il y a dans la boîte mais je ne lui ai pas parler de Béa et pourtant elle ma répondu : « si c’est à Béa je veux pas savoir ce que sa ouvre » quelque chose comme sa. Je suis sûre de ne pas lui en avoir parlé.

 

Luce regardait toujours si elle arrivait à lire l’inscription tout en m’écoutant.

 

- Sa sent … commençais-je.

- … le brûlé,

 

On a passé plus de temps dans la chambre que ce qu’on pensait, Luce se dépêcha d’aller à la cuisine et arriva peu avant moi, j’ouvrais les fenêtres pendant qu’elle prenait les gants. Le plat lui échappa des mains au dessus du four il était glissant mais elle le rattrapa au dépit de ses bras. Je m’approcha d’elle pour qu’elle lâche se maudit plat mais elle le mis dans l’évier avant de regarder ses avant bras. Je les lui fis passer sous l’eau froide mais la brûlure me semblait trop importante.

 

- Faut que t’aille voir un médecin.

- Mais non c’est bon, dit-elle en serrant les dents à moitié.

- Luce! Viens on y vas.

- Et tu compte y aller à pieds?

- Non je vais rouler.

 

J’embarqua un peu de glace dans un sac plastique pour la soulager puis pris les clefs de sa voiture.

 

 

 

 

 

- Attention, mais attention!

 

Je prenais la voiture seule pour la première fois, c’était certainement irresponsable mais j’avais déjà roulé auparavant et l’hôpital était à cinq minutes. Luce tenait la glace sur ses bras et me répétais que sa allait que je pouvais rouler doucement tout en criant à chaque carrefour. Je n’avais jamais été si concentrée.

A notre arrivée aux urgences je me dirigea directement vers la secrétaire qui nous dit de nous asseoir sagement. Le temps commençait à se faire trop long à mon goût alors je retourna la voir.

 

- C’est bon Pat’ on va attendre, me dit Luce.

- Non c’est pas bon t’as vu t’es bras?

Le médecin arriva au milieu de la conversation il vint vers nous et Luce lui montra les brûlures. Il lui banda les bras et lui conseilla de bien nettoyer les plaies tout les jours. Elle s’assit au volant pour rentrer pendant que je resta sans mot.

 

- Tu m’as surprises, m’avoua-t-elle finalement.

- J’ai juste eus peur, désolée.

- T’excuse pas, j’aurai fait la même chose pour toi, mais tu vois c’était pas si grave, dit-elle en ajoutant un sourire dont elle a le secret.

- C’était sûrement encore plus dangereux pour toi de me laisser rouler.

 

On se regarda au même instant pour rire de ce que je venais de dire quand soudain elle s’arrêta pour plonger ses yeux dans les miens.

 

- Personne n’avait jamais autant pris soin de moi que toi. Sa m’as beaucoup touchée.

 

Ses mots me résonnaient fort dans la tête pendant que ses yeux me transperçaient, des frissons parcouraient mon corps, je ne pus plus prononcer de mots, elle eût comme seul réponse un rougissement. Parfois les mots sont inutiles pour exprimer ce qu’on veut dire. Luce me fit un bisou sur le front puis enclencha le moteur pour rentrer.

 

 

- Mais vous étiez où? Sa fait une heure que j’essaie de vous joindre, je me faisais un sang d’encre.

 

Mon père nous attendais dans l’entrée.

 

- On était à l’hôpital, dis-je froidement.

- Pourquoi tu ne m’a pas prévenu ? Rétorqua-t-il.

- Moi?! Moi, je t’ai pas prévenu?

 

Le ton commençait à se faire entendre dans le voisinage si bien que Luce nous fit rentrer à l’intérieur.

 

- Pat’ reste ici s’il te plaît, criai mon père dans les escalier.

 

Le stress de tout ces évènements commençaient à avoir raison de moi, j’avais eus terriblement peur pour Luce et comme l’adrénaline monte il faut qu’elle redescende. En plus de cela mon père n’était pas là, il ne m’avait pas prévenue et si je m’énervais c’est qu’il y avait une bonne raison. Sa faisait une semaine qu’il rentrait à des heures pas possible sans prévenir personne, peut-être qu’il croyait que je ne m’en était pas rendu compte peut importe. Entre nous on avait un contact très complice et chacun de nous savais où était l’autre, c’est une chose qui me rassurait. Je ne pourrai pas expliquer pourquoi mais sa me frustre. J’ai l’impression de le perdre, mais pourquoi? Je me sens bête de réagir comme sa, mais pourquoi soudain tout change? Je ne veux pas, je n’ai que lui et s’il partait… Non je ne veux pas y penser. J’ai tellement peur d’être abandonnée s’il savait comme je tiens à lui. Je me dirige instinctivement vers ma table de chevet. J’y retrouve tout comme je l’avais laissé il y a quelques mois. Des lames, des bandages, et mes couteaux sont entreposés dans une boîte. Je prend la première chose sur laquelle ma main se pose, de toute manière l’objet n’est pas le plus important, la lame est toujours froide et toujours coupante lorsqu’elle se pose sur mon bras. En un clin d’œil j’aperçois la photo de ma mère me tenant quand j’étais enfant.

 

- Maman …

 

J’en ai très envie, j’ai envie de me sentir apaisée, j’ai besoin, je …

 

- Aaaaaaaaa!

 

Je pousse un hurlement de rage avant de me jeter sur les meubles pour tout renverser, je me hais de ressentir tout sa. La lame est encore dans ma main mais je ne ressens rien. Les objet tombent sur le sol sans faire d’échos jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que Luce suivie de mon père entrent dans la pièce.

Elle me saisi par la taille en me maintenant le bras le long du corps, mes larmes coulaient encore sur mes joues quand la lame tomba en un bruit strident sur le sol. Des gouttelettes de sang tâchaient le sol, mon père restait figé comme moi pendant que Luce relevait ma main. Mon père referma la porte derrière lui me laissant seule avec Luce qui ne dit rien. Elle me serra encore un moment dans ses bras en faisant une pression forte sur ma main pour que le sang arrête de couler. Elle m’emmena ensuite dans la salle de bain et s’occupa de moi, je restais là sans bouger, sans tourner le regard, comme un robot. Je me sentais vide, j’étais fatiguée et je n’arrivais plus à réfléchir. Luce ne me posa aucune question comme si elle savait ce que je pouvais ressentir, elle me borda ensuite et redescendit voir mon père. Je les entendais parler mais c’est comme si je ne comprenais rien à ce qu’ils se disaient. Mes yeux étaient plantés sur le plafond jusqu’au moment où la lumière du couloir entra dans mon champs de vision. Le sommeil ne viendrais pas ce soir, je le savais.

 

 

 

 

 

Le réveil sonne, je me lève comme un zombie, m’habille comme si j’exécutais un rituel et fini par me brosser les cheveux dans la salle de bain. Je descendis ensuite à la cuisine et pris une pomme sans un mot puis attrapa mes affaires et me dirigea vers la porte. A peine l’encadrement de porte franchi Luce me serra dans ses bras, je ne l’avais pas entendu venir. Quelque chose de rassurant se dégagea en moi, je me retourna face à elle pour qu’elle m’enserre complètement et m’excusa silencieusement de lui avoir causé de la peine.

 

- Tu devrais te reposer, me murmura-t-elle.

- Je préfère reprendre le cours des choses.

- Ton père…

- Je lui parlerai ce soir, la coupais-je.

- Viens je t’amènes.

 

Le court trajet se fit sans discussion, je ne savais pas quoi dire, je n’avais pas envie de parler, je voulais juste qu’on me laisse un peu . A peine arrivée devant le portail je me fait assaillir par Kira qui attrape mon bras et me pose des questions sur mon bandage. Je tournais la tête vers Luce qui me regardait et remonta dans la voiture.

 

- On rentre.

- Tu vas où? S’écria Kira pendant que la voiture s’éloignait.

 

A peine de retour mon père pris un air surpris mais ne me posa pas de question. Je ne voulais pas qu’il aille mal mais je n’avais pas envie de lui parler. Je m’installa donc dans mon lit avec les écouteurs sur les oreilles. Luce me rejoignis quelques chansons plus tard. Elle m’ôta les écouteurs et me regarda.

 

- Parles moi s’il te plaît.

- Je suis fatiguée, lui dis-je.

- Reste pas comme sa, repose toi …

- Arrête de jouer les nounou avec moi!

- …

 

Elle me lança un regard que je n’avais jamais vu, je pouvais lire un mélange d’étonnement et de tristesse et jamais dans un état normal je n’aurai voulu voir cela dans ses yeux. Elle se leva et passa la porte me laissant seule, je m’effondra en larme sitôt et me recroquevilla dans mon lit. Je ne voulais pas qu’elle parte, pourquoi lui ai-je parlé ainsi? Je m’en veux encore plus maintenant. J’ai peur de moi-même, j’ai perdue toute confiance en moi, j’ai peur de recommencer à me mutiler. Si seulement tous sa n’était qu’un mauvais rêve et que je me réveillais. J’ai peur de faire du mal à Luce, en plus de cela c’est ce que je viens de lui faire. Sa y est je le sens à nouveau s’installer en moi, se sentiment de haine, de frustration, … Je donnerais tout pour que sa s’arrête enfin, pensais-je en pleurant.

La porte s’ouvra à temps pour me retenir. Luce m’apportait à manger et me vit effondrée, elle posa immédiatement le plateau sur le sol et vint se serrer contre moi.

 

- Chuuut, soufflait-elle, sa va aller.

- Excuses moi Luce, pardon, sanglotais-je .

- Calme toi, répétais t-elle de sa voix si rassurante,

Mon souffle commençait à ralentir quand je lui avoua :

 

- J’ai peur Luce.

- Tu as peur de quoi mon cœur?

 

Comme je ne répondis rien elle leva ma tête de sa main et me reposa la question.

 

- J’ai peur d’être abandonnée, j’ai peur … mon père je …

- C’est normal d’avoir peur, tu grandis c’est tout, et personne ne va t’abandonner, tu pourra toujours t’appuyer sur moi, maintenant je pense qu’il serait sage d’aller voir ton père.

- Il y a autre chose Luce …

- Je sais.

 

Luce me surpris mais ne m’étonnas pas, elle seule peut me comprendre comme ça. Je me sentais en sécurité à ses côté si bien que je décida de lui raconter ce qu’il m’arrive.

 

- Les cicatrices dans mon dos …

 

 

Je prononça quelques mon en bafouillant avant de prendre confiance en moi et de reprendre pour m’expliquer au plus simple.

 

- J’étais très petite quand sa m’est arrivé mais je me souviens de tout dans les moindres détails. Je jouais sur la plage pendant que mes parents finissaient de manger leur repas. Je m’amusais près de l’eau, j’avais un seau jaune.

 

Je me tu quelques instant, les yeux de Luce m’encouragèrent et je continua mon récit ma main dans la sienne.

 

- J’avais vu un crabe sortir de je ne sais plus où et je l’ai suivis jusqu’aux rochets. Il s’enfonça à l’intérieur si bien que je le perdit de vu mais j’étais déjà têtue et je l’ai chercher puis j’en ai vu un autre et d’une chose entraînant une autre je me retrouvais assez loin sur la jetée alors que le temps se gâtait. J’entendis mon père m’appeler, je me souviens avoir voulu me lever pour qu’il me vois mais je perdis l’équilibre et tomba dans la mer après avoir heurter les rochers. J’ai failli me noyer et je me rappel seulement les chocs contre les rochets dans l’eau. Mes cicatrices viennent de là …

- C’était pas ta faute, me dit-elle en me déposant un bisou sur le front.

- Si!

- T’étais petite Pat’, tout les enfants jouent comme tu l’as fait, on est tous curieux et insouciant quand on est enfant.

 

Je ne pris pas la peine de répondre à cela et poursuivi mon récit tant que je m’en sentais capable.

 

- Ma mère s’est noyée ce jour là …

- Calme toi, murmurait-elle doucement.

- Je m’en veux tellement, échappais-je entre deux sanglots.

- Tu ne dois pas t’en vouloir Pat’.

 

Elle me serra dans ses bras pendant un long moment et je lui avoua également que j’avais peur de recommencer à tracer ses horribles cicatrices sur mes bras. Je m’en voulait tellement …

Luce ne dit mot et renforça son étreinte.

 

- Je suis là maintenant, je te laisserais pas, à deux on y arrivera.

 

Je me rendormi dans ses bras, nous nous réveillèrent juste à temps pour le repas. Mon père m’expliqua la raison de ses retards mais je ne savais pas encore comment réagir. Je lui répondit simplement d’un hochement de tête lorsqu’il me dit « je vois quelqu’un de temps en temps ». Il me fit un mot d’excuse et je retourna l’après-midi même en cours. A l’intendance je me retrouva encore une fois face à Julie, cette surveillante se trouvait toujours sur mon chemin et quelque part c’était rassurant. Elle me fit un sourire lorsqu’elle m’aperçut et pris mon carnet pour le mettre à jour.

 

- Oh! Fit-elle, j’espère que sa va mieux.

- Bien sûr sinon je ne serais pas là, lui confirmais-je.

- Tiens.

 

Elle me le tandis, je le récupéra de ma main encore pansée et partie en direction de ma salle de cours.

 

- Pat’? Kira t’attends devant la cafétéria.

- Merci!

 

Je me dirigeais en évitant de penser aux regards qui se posaient sur moi. Arrivée près de Kira je l’observa, elle portait un pantalon large couleur bordeaux, un haut serré qui laissait voir son ventre et portait une petite veste aux couleurs multiples. Elle semblait un peu triste et contre mon attente elle se tenait là toute seule.

 

- Salut! M’écriais-je.

- Oh, t’es revenue!

 

Kira me serra dans ses bras avec un grand sourire.

 

- Guine! Lança un garçon que je n’avais pas pu voir.

- T’as gueule, rétorqua aussitôt Kira en aveugle.

 

On s’éloignait un peu de la cafétéria où les passages se faisaient nombreux pour s’installer sur un banc.

 

- Alors qu’est-ce qui c’est passé?

- Un accident de vaisselle, lui mentis-je.

 

Je ne la connaissait pas assez pour savoir si je pouvais lui faire confiance alors j’opta pour ce petit mensonge. Je pourrais lui dire la vérité plus tard.

 

- Arrête de te foutre de moi, ria-t-elle.

- Je te dirais plus tard.

 

La sonnerie retentit, on se leva comme des automates pour rejoindre notre salle de cours. J’en profitais pour l’interroger sur ce qu’il c’était passé pendant ma petite absence et elle commença à me raconter les ragots en oubliant peut-être involontairement les cours.

 

- Hé! Je tais pas dit y a une nouvelle dans notre classe!

- C’est qui?

- Viens je vais te la présenter elle a l’air trop sympa!

 

Elle pris ma main et se dépêcha de rejoindre un petit groupe de filles.

 

- C’est elle, murmura-t-elle.

 

Je ne la voyais que de dos, elle avait un look sympa. Il n’y avait pas vraiment de mot pour le définir mais c’était original. Kira s’approcha d’elle pour faire les présentations, lorsqu’elle se retourna elle portait un sourire et s’avança vers moi. Je la fixais soudain le visage clos. Je tendis la main vers sa tête pour l’observer sous d’autres angles.

 

- Elle a un problème ta pote? Demanda-t-elle.

- …

- Amy … ? Demandais-je.

 

 

 

 

 

- Je préfère que personne ne sache qu’on se connaît.

- Pourquoi?

- Parce que c’est comme sa c’est tout. S’il te plaît!

 

Elle m’avait prise à part pendant un interclasse pour me dire cela, je devais accepter cela sans poser de questions, sans explication.

 

- Comme tu veux, bye.

- Pat’ …

 

Je ne trouvais pas nécessaire de parler une minute de plus avec elle. On avait été de si bonne amies l’une pour l’autre et à présent elle me demande de tout oublier. Moi qui avait tant attendu le jour où je pourrai la revoir. Une seule chose me rassurai à présent, un doute qui pesait sur mon cœur depuis que j’étais avec Luce, je savais maintenant que mes sentiments pour Amy n’était qu’une passade et que je la considérait comme une amie. Je n’étais plus perdue, je faisais la différence entre l’amour et l’amitié. Sa peut paraître stupide mais quand je me suis sentie attiré par une fille pour la première fois je ne savais pas trop où était la limite. Maintenant que tout est plus clair je me sens mieux. Je rejoins Kira qui m’attend un peu plus loin dans le couloir. Elle me fait penser à Alice, toujours entrain de poser des questions.

 

- Alors elle t’as dit quoi?

- T’es vraiment pas possible toi, rigolais-je. Juste que c’était pas grave pour ce matin.

- Alors c’est bien celle que tu croyais ou pas.

- Non c’est pas elle…

 

Notre prochain cours était celui que je chérie tant : les maths. Je prenais mon crayon et du papier et me voilà plongée dans mes dessins cinq minutes plus tard. Le prof’ ne s’occupait pas de moi et c’était pour le mieux. Kira discutait avec quelques filles de la classe comme la plupart des élèves, autant dire que c’était comme une récréation. J’observais Amy de temps à autre, elle semblait s’être bien intégrée à un groupe de fille. Elle n’avait jamais eût de mal à vrai dire tout l’opposé de moi. On s’était connu bien plus tôt elle était nouvelle dans mon ancienne école et elle était tout de suite venue se présentée.

Kira se retourna brutalement sur sa chaise ce qui fit promener la mine de mon crayon sur le papier laissant derrière lui une trace qui n’avait pas sa place dans le décors.

 

- Hey mais qu’est-ce qui ce passe?

- Rien.

- Dit-moi, la poussais-je.

- Attention on va avoir droit à une scène de ménage, lança la fille assise derrière moi.

 

Je lançais un regard interrogateur à Kira qui préférait garder le silence puis me tournais pour avoir des explications car je n‘avais pas fait attention à leur conversation. Elles me regardaient toutes les deux un peu surprise.

 

- C’est pour quoi cette réflexion stupide?

- Oh rien, siffla l’une.

 

Je me retourna n’ayant pas envie de me faire remarquer pour une petite remarque de leur part. Toute ma scolarité les gens avaient parlé sur moi et j’étais devenue experte dans l’ignorance. Ce qui m’embêtait c’est que Kira semblait vexée. J’attendis la fin des cours pour parler avec elle.

 

- C’est qui ces filles?

- Des gourdes.

- Bon si tu veux pas me parler arrête de faire cette tête.

 

Sur cette remarque elle releva la tête et me souri, ce qui ne passa pas inaperçu pour ces « gourdes » qui franchissaient la porte.

 

- Alors Kira tu viens?

 

Cette dernière pris une petite mine de désolation et les rejoignis me laissant seule jusqu’à la fin de la journée. Je suis peut-être un peu fataliste mais après tout ce ne sont que des histoires d’écoliers, faut croire que sa s’arrange pas avec l’âge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques jours s’étaient écoulés sans que Kira n’ai changé d’attitude, parfois pendant un cours instant je la voyais me regarder, à d’autres moment elle me faisait un sourire discret dans le couloir mais elle ne pétillait plus de joie comme avant. La situation m’agaçait au fur et à mesure que le temps passait mais je ne savais pas ce qui c’était passé. Tout avait été si soudain. J’en avais parlé à Luce le soir même et elle me conseilla d’aller parler à Kira mais je n’avais pas osé, après tout elle était assez grande pour décider de ce qu’elle voulait faire. Je mis également Luce au courant de la venue d’Amy et de son comportement, chose sur laquelle elle ne me conseilla rien.

Ce soir on avait un invité à la maison, mon père tenait à ce que tout soit parfait et avait même rangé la maison, ce n’est pas tout les jours qu’il aurait été si motivé, peut-être était-ce quelqu’un du bureau, allait-il avoir une promotion? Luce arrivait en voiture plus tôt de son travail et me récupéra sur le chemin du retour.

 

- Tu montes?

 

Je sautai dans la voiture puis nous repartions. Comme d’habitude elle pris la prochaine rue à gauche et là juste à quelques mètres devant nous j’aperçois des filles de la classe accompagnée de Kira. Elle retournèrent sur nous et dévisagèrent Luce pendant que Kira se contenta de baisser la tête.

 

- Arrête toi Luce s’il te plaît.

- Non.

- Allez.

- Sa sert à rien de mettre de l’huile sur le feu.

 

J’abandonna pensant qu’elle avait raison.

 

- Et sinon t’as parlé à Alice? Demandais-je.

- Non, je n’ai pas eu de ses nouvelles et toi?

- Non plus.

 

Un silence se posa entre nous, pas la peine de dire que l’on trouvait sa étrange on s’était déjà comprises.

Arrivées chez nous Luce me pris par la main et m’emmena dans ma chambre, elle me plaqua contre la porte et saisi mes poignés. Plaquer est un mot qui fait certainement brute mais ses gestes étaient loin de l’être, ils étaient plein de douceur et ce petit côté mauvaise fille me faisait étrangement frissonner. Je me prenais au jeu et lui renvoya un sourire provocateur avant de la pousser à mon tour vers l’armoire, mais Luce en avait décidé autrement et retourna la situation à nouveau à son avantage. Elle passa sa langue doucement sur ses lèvres avant de s’approcher de moi, je pris un malin plaisir à faire tourner ma tête pour la faire patienter encore quelques instant. Son souffle chaud chatouillait mes lèvres, son parfum m’enflammait, ses mains toujours sur mes poignets se desserrèrent lentement et nous nous embrassions enfin pendant que ses main remontaient le long de mon corps pour se poser sur ma nuque. Quel délice!

 

- Pat’ t’es rentrée?

 

Je ne répondis pas, j’étais trop occupée par ce merveilleux baisé qui m’était offert. Mes mains caressaient son dos comme on effleure le sable blanc d’une plage immaculée. Je la serrai contre moi, nos lèvres ne semblaient plus vouloir se séparer. C’était le baisé le plus long, le plus doux et le plus passionné qu’on avait échangé. La poignée de la porte fit un léger bruit avant que mon père n’entre et nous découvre l’une et l’autre enlacée et appuyée contre l’armoire.

 

- Désolé, dit-il avant de refermer la porte.

 

Luce eut un sourire que je senti se dessiner contre moi et nos tête s’éloignèrent avant que l’on se mette à rire ensemble. Elle était toujours appuyée contre moi et me fis quelques bisous sur les lèvres avant de me dire :

- Si je ne me retenais pas c’est comme sa que je t’accueillerais à chaque fois que je te vois.

- Fais-le, la tentais-je en accompagnant mes paroles d’un dernier baisé.

 

La sonnette retenti coupant notre petit jeu, nous descendions et retrouvions mon père déjà à la porte. Devant lui se tenait une belle jeune femme blonde.

 

- Pat’, Luce, je vous présente Sandy, dit-il.

 

Mon père avait sorti le grand jeu, il avait même décoré la table je n’en croyais pas mes yeux. Il semblait heureux mais cependant stressé. Il avait dans les yeux quelque chose qui me fit tout de suite réaliser ce qui ce passait, il était amoureux de cette femme. Une partie de moi se réjouissait pour lui car depuis la mort de ma mère il n’avait rien fait d’autre que s’occuper de moi et c’est sûrement cela qui me frustrai.

 

- Vous vous êtes rencontré comment? Demandais-je.

 

J’entendis jusqu’ici mon père avaler avant de me regarder avec une tête qui ferai trois mètres de long si on était dans un dessin animé.

 

- Fait pas cette tête papa, lui dis-je sur un ton qui lui indiquait que j’avais compris.

- On s’est rencontré dans un magasin, me répondit Sandy.

- Vous travaillez là-bas? Continuais-je.

- Oui.

- Et …

 

Luce me donna un coup de coude, je ravalais mes mots et la vit sourire discrètement à Sandy.

 

- Vous en voulez encore? Demanda-t-elle en lui tendant un plat.

- Merci …

- Luce, l’aidait-elle.

 

Je regardais mon assiette pour me retenir de lui poser plein de question. J’étais très ou trop curieuse de tout ce qui concernait mon père. Au moins j’en était consciente bizarrement sa me rassurais. Je me demandais si mon père lui avait dit que Luce et moi…

 

- T’es filles sont vraiment charmante David.

 

Un petit silence s’en suivit d’un rougissement de mon père. Je ne le connaissait pas si timide, cela me fit presque rire mais je me retins de justesse et attrapa mon verre pour m’abstenir de tout commentaire inutile.

 

- Je suis une amie de Pat’, dit poliment Luce.

 

Je cru que mon père allait finir par vraiment s’étouffer, il pris son verre à son tour, ce doit être un truc de famille.

 

- Luce habite ici comme je t’ai dit, en réalité Luce est la petite amie de ma fille.

 

Mon père lui dit cela en surveillant sa réaction du regard. Son visage ne changea pas d’expression immédiatement mais la surprise se lu sans attendre plus longtemps. Je n’aurais pas voulu me trouver à sa place à cet instant surtout après la remarque qu’elle avait faite à mon père. Je regardais Luce qui me souriait, elle aussi semblait un peu amusée de la situation quand soudain Sandy pris la parole :

 

- Je comprend mieux maintenant, t’aurai pût me le dire avant, dit-elle en souriant. En fait quand j’étais jeune je suis sortie avec une amie, c’est certainement pas pareil, pour moi se n’était qu’une passade mais tout sa pour dire que je suis très contente pour vous.

 

Tout le monde la regardait, mon père encore plus surpris si cela était possible. Les rires finirent par détendre l’atmosphère quelques secondes après, finalement tout se passa pour le mieux. Lorsque le repas fût fini Luce et moi nous retirèrent pour les laisser seuls. Demain je n’avais pas cours, on avait la soirée pour nous et je comptais en profiter pour me retrouver un peu avec elle. Les vacances me manquaient, je pouvais être sans arrêt près d’elle et maintenant les journée me paraissaient interminablement longues.

 

- J’ai un appel à passer je reviens tout de suite.

 

J’acquiesçais d’un signe de tête pendant qu’elle prenait de quoi noter avant de sortir de la pièce. J’en profita pour mettre une musique d’ambiance et l’attendit postée derrière la porte prête à la prendre à mon tour dans un petit jeu. Lorsque j’entendis ses pas se rapprocher de la porte je m’apprêta à l’attraper. La porte s’ouvrit puis se referma et comme prévu je me retrouva face à elle avant de la plaquer avec douceur contre l’armoire en relevant ses bras par dessus sa tête. Bien sûr je me doutais qu’elle pouvait renverser la situation à n’importe qu’elle moment mais il me plaisait assez d’être ans cette position. Elle me regarda surprise avant d’avoir un sourire coquin qui me faisait fondre lorsqu’elle le soutenait étrangement de ses yeux. Je ne résista pas longtemps avant de l’attraper par son t-shirt pour la pousser à la renverse sur mon lit. Je passa par-dessus elle à cheval, ressaisissant ses poignets. Luce ne réagissait plus elle se laissait complètement faire et attendait avec impatience de découvrir la suite. Ses yeux ne mentaient pas ça j’en étais sûre. Je m’approcha d’elle et l’embrassa dans le cou faisant glisser ma langue doucement jusqu’à son oreille. Je sentais son bassin frotter contre moi et au moment où je mis attendais le moins elle inversa les rôles, sa peau me brûlait de sa chaleur, je sentais dans son souffle qu’elle n’avait qu’une envie. Elle m’embrassa passionnément avant d’éteindre la lampe de chevet. Je n’aurais pas pu rêver mieux pour cette belle soirée.

 

 

Mes yeux s’ouvrent sur un bout de papier, je me frotte les yeux pour faire disparaître le flou qui envahi ma vu et regarde de plus près ce qui est écrit. C’est un numéro de mobile. Je me tourne et vois le lit vide. Luce devait déjà être réveillée, je suis toujours la dernière à me lever le week-end alors je me dépêche et franchi la porte lorsque je tombe nez à nez avec Sandy qui porte une chemise à mon père. Elle s’excusa aussitôt mais nous restions plantés la pendant un moment avant que je fis un pas pour descendre les escaliers. Je retrouvais Luce sur le canapé et me laissa tomber juste à côté d’elle sans un mot. J’étais de très mauvaise humeur ce matin.

 

- T’as pas l’air de t’être levée du bon pieds ce matin, me dit-elle.

- …

- C’est encore pire que ce que je pensais.

- …

- Je risque quelque chose si je m’approche de toi?

- Non.

- Tu sais que t’es trop craquante.

 

Cette dernière remarque me fit sourire et je lui tendis les bras comme une enfant pour qu’elle me fasse un câlin. Elle me regarda de ses yeux si doux et répondit immédiatement à ma requête. J’aurai voulu que cela ne s’arrête jamais comme toute les fois où je me trouvais dans ses bras.

 

- J’ai quelque chose pour toi, me dit-elle.

 

Elle se retira et fouilla dans ses poches.

 

- Tu cherches ça?

 

Je lui tendis le bout de papier et son visage s’illumina.

 

- Oui, mais comment …

- Il était sur la table de chevet ce matin.

- Ah oui, elle se mit à rougir, je voulais te le donner hier soir.

 

On se mis à rire toute les deux puis elle m’expliqua comment lui était parvenu ce numéro. Luce avait appelé Madame Numan, elle avait le numéro de chaque élève puisqu’elle leur louait les manuels scolaire. Je tenais le bout de papier entre mes doigts et releva la tête pour lui demander si c’était bien celui que je pensais.

 

- Oui, c’est celui de Kira.

- Merci mais …

- Je suis sûre que t’as envie de savoir ce qui se passe et si tu l’appelles pas je le ferais, me défiait-elle.

- D’accords.

 

Après le petit déjeuné et le départ de Sandy je m’isola pour appeler Kira. Je ne savais pas vraiment ce que j’allais lui dire mais je composa tout de même le numéro et décrocha. Après trois sonneries j’entendis décrocher.

 

- Kira?

- Oui? C’est qui?

 

Les voix sont toujours un peu changés au téléphone, même moi je n’étais pas sûre que c’était bien Kira à l’autre bout du fil.

 

- C’est Pat’

- Ah Pat’! s’exclama-t-elle me faisant décoller le portable de l’oreille.

- …

- Comment ta eus mon num’ ?

- Comment sa va? Reprit-elle

- Oui sa va mais je voulais te parler.

- Ah …

 

Son ton changea d’un coup.

 

- Kira pourquoi tu réagis comme ça?

- Je peux pas te le dire Pat’

- C’est à cause de ces filles c’est ça?

- …

- Alors dit-moi une seule chose mais soit sincère.

- Hmm…

- Tu préfères passer tes journées avec elles?

- Non! Bien sûr que non mais …

- Kira, si tu me dit pas ce qui se passe j’irai leurs demander lundi.

- Non!

- Alors dit moi s’il te plaît

- Je …

- Fais moi confiance, insistais-je.

- L’année dernière j’ai dit à Noémie que j’avais des attirance pour elle, c’était pas réciproque et je ressent plus rien mais elle a dit qu’elle dirait tout si je restais amie avec toi, dit-elle tout à la fois.

- Pourquoi moi? Qu’est-ce que j’ai fais?

- Ne dis rien Pat’ s’il te plaît.

 

La conversation s’arrêta sur ces quelques mots. Je savais ce qu’il fallait que je sache maintenant il ne restais plus qu’à réfléchir à une solution.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi matin Luce me dépose comme d’habitude devant le lycée mais Amy et une bande de fille de la classe font les piquets sur le trottoir. Je regarde Luce une dernière fois, son regard me motive pour cette nouvelle journée. Je dois passer devant elles pour rejoindre Kira qui m’attendait dans les w.c de notre bâtiment de cour. Je ne leur prêtais aucune attention et marcha droit devant moi. Il était interdit de rester dans les couloir avant le début des cours mais j’avais de la chance ce matin c’est Julie qui surveillait les lieux. Je lui souris mais elle resta de marbre et me fit un signe de tête pour me dire d’aller sur ma gauche. Je saisi alors la poignée froide et entra dans la pièce pour trouver Kira assise contre le mur.

 

- Salut.

- Salut Pat’.

- Sa fait longtemps que tu m’attends?

- Non t’inquiète pas, répondit-elle.

- Alors t’es prête à m’expliquer cette histoire? T’as réfléchi?

- Tu sais déjà tout mais si t’as des questions …je veux bien y répondre.

- D’abord dit moi, t’as toujours des sentiments pour Noémie?

- Non, me surprit-elle.

- Je pensais que c’était pour ça que tu restais avec elle maintenant.

- Mais non Pat’ t’y est pas du tout!

 

Kira se leva et tourna en rond dans la petite pièce. Je la saisi par la bras à un e ses passage elle la stoppa net. Je la regardais dans les yeux.

 

- Fais moi confiance, lui dis-je.

- Écoute, je n’ai pas le choix, si je ne fais pas ce qu’elle me demande elle ira balancer des rumeurs et j’ose même pas imaginer sur quoi. C’est une peste cette fille! Si seulement j’avais su!

- Oui mais tu n’as pas su Kira, c’est pas à elle de dicter ta vie, et puis ce n’est que des rumeurs, quand elle verra que sa ne t’affecte pas elle cesserons crois moi.

- Mais non! Pat’!

- Qu’est-ce que tu me dis pas? C’est quoi qui t’angoisse tant? Demandais-je.

 

Elle releva la tête, ses yeux avaient quelque chose de différents. Je fis un pas un arrière.

 

- T’es pas amoureuse e moi quand même?

- Non! Non! Chut.

- Kira je comprend pas t’es réaction à moins que …

-…

- Bien sur!

- Quoi tu sais quoi? S’enquit-elle.

- Tu serais pas amoureuse de Julie toi?

 

Je la poussais légèrement son épaule de ma main et découvris un visage rouge écarlate.

 

- Tout s’explique finalement!

- Oui mais promet moi ne n’en parler à personne, s’il te plaît, me demanda-t-elle avec un ton implorant.

- Sa reste entre nous ne t’inquiète pas.

- Merci.

- Donc tu restes près de Noémie et sa bande de « gourde » pour éviter que Julie crois aux rumeurs qui pourraient être lancées?

 

Elle acquiesça d’un petit signe de tête.

 

- Tu devrais en parler à Julie et clouer le bec à ses bécasses par la même occasion.

 

Des pas commençaient à résonner dans le couloir et un petit « toc-toc » se fit entendre sur la porte. Kira et moi nous nous cachions rapidement dans une cabine. Elle m’avait tirée par le bras pour que je la suive. Je la regardais et souriait bêtement de la scène avant de lui demander pourquoi mais elle mis sa main sur ma bouche et on entendis la voix de Noémie juste après.

 

- Vous avez pas vu Kira les filles? Demandait-elle.

- Elle est sûrement avec la petite amie de …

- La tueuse, avaient t-elles dit ensemble en riant à pleine gorge.

 

 

Kira posa son bras sur mon épaule pour me réconforter mais me fit glisser involontairement, provoquant la chute de mon pieds dans la cuvette. La porte s’était refermé au même moment, quelqu’un d’autre venait d’entrer.

 

- Allez les miss c’est l’heure d‘aller en cours je ferme.

 

Julie venait de les faire partir et ouvrit les portes des cabines pour nous trouver en équilibre à deux sur un toilette. Elle rigola un cour instant avant de tendre la main à Kira pour qu’elle se relève, elle était encore plus coincée que moi, je sortis ensuite à mon tours avec ma chaussure trempée ce qui fit rire Julie. Kira était toute rouge.

 

- Bon je crois que je vais y aller, dis-je à Kira en lui adressant un clin d’œil.

- Attends… Merci Pat’.

- Pas de quoi c’est à sa que servent les amies.

 

Je quittais la pièce en laissant derrière moi des traces de pas mouillés et rejoignis ma classe avec une seule pensée en tête. Ma vengeance.

 

 

 

La dernière heure de cours pour la journée, enfin! Je regardais par la fenêtre et comme d’habitude je ne tardait pas à voir la voiture de Luce s’arrêter le long du trottoir. Elle était toujours ponctuelle, réglée comme une horloge. Qu’elle chance j’avais! Je pouvais la voir de là où j’étais. Depuis que je le lui avais dit elle se tournait vers moi une fois à l’arrêt. Qu’est-ce qu’elle est belle me répétais-je jusqu’à ce que Kira me donne un coup de coude.

 

- T’es toute rouge, me dit-elle.

 

Sur cette remarque je chassa de ma tête toutes mes pensées mais Kira bien décidée à avoir des réponses se pencha un peu pour voir ce que je regardais.

 

- Tu fais quoi Kira?

 

Noémie la surveillait de près. La fin des cours retentissait, je me dépêchais de ranger mes affaires, à vrai dire, jeter dans mon sac correspondrait mieux à ce que je faisais. Amy me regardait de loin, elle fût rapidement rejointe par Noémie et les autres. Je n’étais pas décidée à me faire marcher dessus par cette petite bande de fille un peu trop prétentieuse alors à mon tour je les rejoignis.

 

- Salut les filles.

 

Elle s’écartèrent immédiatement mais je n’y prêta pas la moindre attention, j’avais autre chose en tête.

 

- Amy c’est ça? La questionnais-je.

- Oui c’est ça, répondit-elle en jouant dans mon jeu.

- Je peux te parler une minute?

 

Les filles la dévisageait du regard, je savais qu’elle allait refuser alors je la saisi par le bras avant qu’elle en ai le temps et l’emmena un peu à l’écart.

 

- Qu’est-ce que tu veux?

- Je veux savoir ce qui ce dit sur moi.

 

Elle fit mine de ne pas comprendre alors je la repris.

 

- Ne me dit pas « rien » parce que j’ai surpris ces …, je me retins de justesse mais l’envie ne me manqua pas.

- Pati’…

- M’appelle pas comme ça.

 

Elle me pris par l’épaule, son visage pris un air sérieux et elle laissa enfin échapper le « terrible » secret.

 

- Elles disent que …

- Oui?

- Ben …

- Vite Amy! Accouche!

- Que tu serais en couple avec une fille qui s’appelle Luce et que c’est une meurtrière!

 

J’explosa de rire, elle avait l’air inquiète et sérieuse mais je ne pu m’en empêcher.

 

- Quoi c’est pas vrai?

 

Je reprenais mon souffle.

 

- Si tu crois que je vais te confier quelque chose pour que t’aille le raconter tu rêves.

- Mais, c’est pas vrai n’est-ce pas?

- Quoi? Tu t’inquiètes pour moi?

- J’en reviens pas, repris-je.

 

Je la remercia et me dépêcha de partir pour rejoindre Luce. Une meurtrière! Non mais qu’est-ce qu’il fallait pas entendre. Je mourais d’envie de leur faire avaler leur caquet. Je déteste les rumeurs, si elles veulent parler de moi faudrait au moins qu’elle aient une bonne raison. Je réfléchissais tout en rattrapant Kira qui était parti en avance.

 

- Hey Kira! J’avais peur que tu sois déjà partie.

- J’ai vu mon bus partir… alors je prend mon temps.

 

Je lui proposais de la raccompagner quand j’aperçus Luce adossée au portail. Elle se redressa lorsqu’elle m’aperçut, j’avançais vers elle laissant un peu Kira derrière moi mais l’occasion était trop belle. Les autres filles étaient pas loin derrière nous.

 

- Salut mon ange, murmura-t-elle.

 

J’avais terriblement envie de l’embrasser et pas seulement pour tout ce qui c’était passé aujourd’hui mais parce qu’elle m’avait terriblement manqué. Je ne pensais qu’à elle minute après minute chaque jour qui passait. J’étais debout devant elle, mes yeux étaient plongés dans les siens et la seconde d’après elle s’approcha de moi comme si elle avait lu mon accords dans mon être. Elle m’offrit un baisé plus que délicieux j’avais tout oublié, mes yeux s’étaient fermés sur son visage et plus rien n’avait d’importance. Lorsque je les ouvris à nouveau je découvris la plupart des élèves avec une mine … indescriptible.

 

- Kira je te présente Luce ma petite amie, dis-je bien fort.

 

Kira n’était pas gênée mais surveillait du regard les filles qui passaient devant nous.

 

- Te prend pas la tête Kira, je pense qu’elles auront de quoi parler pendant un bon moment.

- Est-ce que quelqu’un pourrais m’expliquer? Demandais Luce.

- Je t’expliquerais, riais-je. Dis moi ma chérie sa te gêne si on raccompagne Kira?

- Non bien sûr, allons y.

 

 

 

 

 

- J’ai une mauvaise influence sur toi.

- Tu crois ça?

 

Luce me regardait avec son air sérieux après m’avoir dit ça. J’aimais notre petit jeu de défis, chaque occasion qui se présentait était la bonne. On venait d’arriver chez nous, je lui avait tout expliqué pendant le trajet du retour. Une petite voiture bleue que je n’avais jamais vu était garée dans l’allée. Luce posa sa main sur la poignée lorsqu’elle s’ouvrit, un ami de mon père se tenait la avec un carton dans les main.

 

- Oh! Patricia, sa fait longtemps! S’exclama-t-il.

 

Je ne me souvenais pas de son prénom, il avait dû me connaître toute petite. Je cherchais les mots lorsque mon père apparu derrière lui.

 

- Ah les filles je vous attendais justement.

 

Son ami s’en alla et nous nous installions tous au salon. Je n’aimais pas les surprises surtout que mon père avait toujours des idées et des projets dont il m’informait au dernier moment.

 

- J’aimerai savoir si sa vous dérangeait, enfin surtout toi Pat’, si je passais quelques jours avec Sandy cette semaine. J’avais des congés à posé et …

- Non.

- Non? Répéta t-il avec un air déçu

- Je veux dire que sa ma gène pas. J’ai plus deux ans tu sais, ajoutais-je.

 

En réalité je pensais surtout à tout ce que je pourrais faire avec Luce qu’on ne peut pas faire lorsque mon père est là. Je suis certainement une horrible fille mais une petite voix intérieur me rassurais en me disant que c’était la jeunesse qui voulait sa. Mon père me serra fort dans ses bras et parti immédiatement. Je ne m’attendais pas à ça mais je m’en remis très rapidement. Je faisais mes devoirs sur la table du salon pendant que Luce s’occupait du dîner. Elle portait un short en jean et un débardeur noir, ses cheveux étaient attachés et je la voyait se dandiner sur la musique. Mon dieu, pensais-je, je ne pourrais jamais me concentrer. En plus j’en étais aux exercices de mathématiques, le choix était fait depuis longtemps. Mes yeux ne se posaient plus sur la copie depuis dix bonne minutes.

 

- Tu vas baver si tu ferme pas la bouche, me dit-elle lorsqu’elle se retourna.

 

Elle pris un sourire charmant et me fixa profondément ce qui me fit encore plus rêver;

 

- Hmm … A quoi tu peux bien penser, commença-t-elle.

- …

- Ou plutôt qu’est-ce qui te fais penser …

 

Elle c’était approchée de moi, je me leva pour me mettre face à elle et l’attira jusque sur le canapé. Je la fis s’asseoir par dessus moi.

 

- Toi, lui répondis je

- …

- Tu me rends folle!

 

Elle m’embrassa à plusieurs reprises avant que mes mains ne commencent à se balader sur son dos. Elle se soutira soudain à l’étreinte de mes baisés me laissant sur ma fin. Son expression me laissait penser qu’elle allait me punir et c’est exactement ce que je ressenti quelques secondes après lorsqu’elle me renvoya finir mes devoirs.

 

- Mais j’y comprends rien …

- C’est quoi?

- Quelque chose avec des nombres et des « x » et tout un charabia.

- Si je t’aide tu crois que t’y arrivera mieux? Demanda t-elle.

 

- Oui, peut-être, dis-je sans enthousiasme.

 

Après avoir fini nous passâmes à table. Luce avait des nerf d‘acier, elle avait vraiment du mérite d‘avoir réussi à me faire faire mes devoirs. Nous avions passé une belle soirée ensemble, et le meilleur restait à venir ont avait la semaine pour nous seules. Rien que dit penser je me sentais sur un petit nuage, c’était merveilleux …

 

 

 

- Mademoiselle Loerc?

 

Je levais le stylo de mon cahier pour voir un surveillant debout à la porte de la classe. D’habitude je n’y prête pas attention car il vienne juste prendre la liste des absents. Je lève la main, j’ai l’impression de rêver et me demande ce que j’ai bien pût faire, mon estomac se noue lorsqu’il s’approche de moi. Les autres élèves se retournent pour grappiller le peu d’information que je voudrais bien leur donner mais je prends simplement le mot qu’il me tend et le retourne sous mon cahier. Le professeur d’anglais me regarde comme si elle attendais que je lui raconte elle aussi, mais finalement le cours reprend et je regarde discrètement le papier à l’abri des regards.

 

- Dans le bureau du principal?! S’écria Kira.

- Chuuuut!

 

Le cours était à peine fini, la salle n’était pas tout à fait vide et la moitié des élèves avaient dû l’entendre parler. Bien sur Noémie ne pu s’empêcher de commenter cette nouvelle à son passage.

 

- Je ne sais même pas où c’est, avouais-je.

- C’est à qu’elle heure?

- Maintenant.

 

Kira m’accompagna jusqu’à ce que l’on croise Julie qui accepta de m’accompagner à son tour pour que mon amie ne soit pas en retard pour son prochain cours.

 

- Qu’est-ce que j’ai pu faire? Dis-je à haute voix en espérant une réponse.

- Je suis pas sûre mais je crois que c’est à cause de hier.

- Hier?

- Tout le monde ne parle que de sa, de toi et de … ta petite amie.

- T’en pense quoi?

 

Je dépassais peut-être les bornes mais je voulais aider Kira et elle ne semblait pas le prendre mal que je le lui demandes.

 

- Je trouve sa bien, que t’ai eût le courage de t’affirmer.

-…

- Voilà c’est ici.

 

Je n’avais pas eut le temps de la remercier qu’un homme ouvrit la porte devant laquelle nous étions.

 

- Vous êtes ponctuelle! Quelle bonne qualité pour une si jeune fille! Entrez donc mademoiselle!

 

J’entrai dans son bureau en jetant un dernier coup d’œil derrière moi, je ne vis même pas Julie, le principal me bouchait complètement la vue.

 

- Prenez place.

 

Il parlait d’une voie forte et n’avait pas de lunettes aujourd’hui. Je regardais son visage pour essayer d’anticiper son humeur mais il semblait assez reposé. Il ma regardait à présent droit dans les yeux, je ne sais pas s’il me testait mais je ne baissa pas le regard. Était ce une erreur?

 

- Vous ne savez pas pourquoi vous êtes là, je me trompe?

- Non Monsieur.

- Je vous ai convoquée mademoiselle pour votre prestation d’hier.

- …

- J’ai longuement parlé avec le conseil et je voudrais rencontrer l’un de vos parents.

- Est-ce que vous pouvez me dire ce que j’ai fait?

- L’ « acte » dont vous êtes responsable n’est pas admissible dans ce lycée.

- L’  « acte » comme vous dites Monsieur n’est pas interdit par le règlement, a ce que je sache vous ne convoquez pas chaque élève dans votre bureau pour un simple baisé? Rétorquais-je.

- Prenez un autre ton jeune fille!

- En plus je n’étais pas à l’intérieur du lycée!

- Ne jouez pas sur les mots, pour vous montrer ma bonne fois je vais oublier ce que vous venez de me dire si vous n’en faites pas un scandale.

- Quoi ?!

 

Je me levais de ma chaise et quitta la pièce en claquant la porte. Julie avait attendu en bas du bâtiment, je voulais rentrer chez moi mais les portes étaient fermés, nos badge ne permettais pas de sortir avant neuf heure alors je regarda en direction de Julie pour lui demander de m’ouvrir mais le principal nous interpella.

Me voilà à attendre dans le couloir que Luce arrive. Mon père n’étant pas à la maison j’avais inventé une histoire pour ne pas le déranger et peut-être aussi pour ne pas qu’il soit informé de cette manière.

Je restais assise, gardée par un surveillant, à regarder le sol. Je comptais les carreaux, le temps me paraissait incroyablement long …

 

 

 

 

- Alors?

- C’est arrangé.

 

Luce venait de sortir du bureau de mon principal. A son arrivée elle avait une démarche nerveuse et déterminée, elle avait l’air inquiète mais lorsqu’elle passa la porte du bâtiment et qu’elle me vis assise sur le banc dans le couloir elle souffla un bon coup avant de me regarder de haut en bas pour voir si tout allait bien. Je ne pourrais pas l’expliquer mais je ressenti une drôle d’émotion m’envahir, un mélange de soulagement parce qu’elle était là mais aussi de la joie et quelque chose que je n’avais jamais vraiment ressenti avant, quelque chose de maternel.

 

- Raconte moi Luce, me fait pas languir.

- La seule chose qui sera notée c’est que Mademoiselle Patricia Loerc à une heure de retenu pour démonstration d’amour inappropriée dans l’enceinte du lycée.

- Oh! M’insurgeais-je

 

Luce se mit à rire.

 

- C’est pas si grave sa arrive souvent tu sais.

- Oui mais … c’est ma première heure de colle.

- C’est vrai? S’étonna-t-elle.

- …

- Mais t’inquiètes pas, me rassura-t-elle.

 

Je lui souris et la raccompagna avant de retourner en cours. Je n’avais pas envie mais je n’avais pas le choix. L’heure de cours était presque fini, j’attendais assise à l’abris des regards que la sonnerie retentisse. Kira sortit de classe et en observant un peu mieux les choses je vis Julie postée pas très loin regardant dans sa direction. Je la rejoignis avec un grand sourire.

 

- Quoi?

- Rien rien.

- Alors comment sa s’est passé? Demanda t-elle

- Luce à arrangé tout sa, je m’en sors avec une heure de colle.

- Super!

-Super?

- L’année dernière une fille a été exclue trois jours pour avoir embrassé son petit ami de la même manière alors oui super, tu t’en sors très bien.

- Ah …

 

On arrivait à hauteur de Julie, je poussa légèrement Kira vers elle avant de les laisser seules sous prétexte que je devais aller au toilette. Je jetais un regard malicieux à mon amie et m’éloigna.

La journée me sembla plus longue aujourd’hui, en plus des cours qui étaient déjà pénible j’avais droit à tout les ragots possible et imaginable. Je garais cependant la tête droite et continua comme tout les jours.

 

 

- On va où? Demandais je Luce qui était venue me chercher.

- C’est une surprise, dit-elle fièrement.

 

J’étais curieuse de savoir ce qu’elle avait préparer mais je l’aurais suivis n’importe où les yeux fermées. On quittait la grande route pour s’engouffrer sur des petits chemin de terre, le soleil brillait encore fort pour l’heure qu’il était, le vent caressait mes cheveux, je me levais et brandissait mes bras à l’extérieur de la voiture, qu’elle sensation! Je n’avais pas besoin de tourner la tête pour savoir que Luce souriait. Je me mis à chanter sur la chanson qui passait sur la radio, c’était un petit moment qui aurait pu durer tout le long du chemin si Luce ne m’avait pas fait rasseoir pour que j’évite une branche d’arbre.

 

- On y est, c’est par là.

 

On quittait la voiture car le chemin ne permettait pas le passage. Luce ouvrit la route pendant que je la suivait de près. Les buissons et les arbres me laissèrent soudain découvrir un paysage particulier. Une couverture était posée sur le sol, un panier à pique-nique la tenait maintenue sur le sol et devant nous passait une rivière.

 

- Sa te plaît? Demanda-t-elle.

- C’est génial mon cœur!

 

Je lui sautai au cou et la serra fort dans mes bras. Mon cœur battait fort, je n’aurai pas pu rêver mieux après cette journée. Nous profitions du soleil encore présent pour nous offrir une petite baignade avant de manger ce que Luce avait apporté. C’était quelque chose de simple mais pourtant si cher à mon cœur. Après le repas je m’allongea tout contre elle, posa ma tête sur son cœur et écouta se chant mélodieux que faisait son cœur près du mien. Une larme s’échappa de mes yeux quand je réalisa que sans elle ma vie n’avait jamais été aussi vivante.

 

 

Notre dernière soirée seules nous marqua tous à différent degré. Comme chaque soir nous avions dîné en tête à tête et comme chaque soir Luce et moi avions reprit notre petit jeu de rôle avant d’aller dormir. Ce soir c’est elle qui m’avait surprise en m’attendant devant la porte de la salle de bain. Elle m’avait effrayée mais la peur s’échappa de mon corps lorsqu’elle me murmura à l’oreille quelques mots doux. On se cherchait mutuellement, qui prendrait le dessus? Qui cèderait la première aux avances de l’autre? Luce était très douce mais ce petit jeu semblait la mettre encore plus en appétit. Elle me poussa contre le mur du couloir et m’embrassa passionnément dans le cou avant que je fasse de même sur le mur opposé et ainsi de suite jusqu’à ma chambre. Ce soir aucune de nous deux n’était décidée à céder et cela rendait notre jeu que plus amusant. A ce moment là je ne savais pas encore que mon père rentrerait, nous chahutions dans la chambre avant que Luce décide de me faire céder. Je le voyais dans ses yeux, les bougies qui nous éclairaient étaient suffisantes pour me laisser voir la lueur qui brillait dans ses pupilles. C’est à ce moment là qu’elle le plaqua une fois de plus contre son armoire. C’était peut-être la fois de trop… Mon père était rentré au même instant, sa main avait dû se poser sur la poignet en même temps que la main de Luce sur la mienne, la porte d’entrée c’était refermé au même moment que mon dos toucha l’armoire pour cette fois de trop. Un bruit envahit soudain la pièce stoppant notre jeu, nous ramenant à la réalité et qu’elle dure réalité! La porte de l’armoire s’enfonça, l’étagère du bas céda et sans avoir le temps de comprendre ce qui ce passait je me retrouvais assise dedans.

Mon père affolé par le bruit était venu voir et nous avait trouvé immobiles. Luce tenait encore mes mains pendant que je la regardais.

- On peu vraiment pas vous laisser seules, la prochaine fois faites moi penser ‘appeler une nounou, avait-il dit.

 

Je ne savais pas si j’allais mourir de honte ou de rire mais lorsqu’il s’en alla je ne pu m’empêcher de rire en observant l’état de la pauvre armoire. Depuis à chaque fois que je passe devant je ne fait que d’y penser, mais il y a autre chose à laquelle je pense sans cesse, Luce avait dit qu’une surprise m’attendais pour les vacances et nous y voilà. Elle ne m’en a pas reparlé, elle n’a fait aucune allusion si bien que je crois qu’elle a oublié. J’ai essayé à plusieurs reprise de lui soutiré des informations mais soit elle est très douée pour contourner la conversation soit je suis vraiment pas douée pour ça.

 

- Tu veux regarder un film avec nous? Demanda mon père.

- J’arrive!

 

J’éteignais la musique avant de descendre au salon. La nuit commençait à tomber et je me sentais fatiguée. Je n’avais pas beaucoup dormi les nuits précédentes bien que Luce faisait attention à ce que je sois en forme. Mon père mis un DVD dans le lecteur pendant que je m’allongea la tête sur les genoux de ma bien aimée. Je me concentrais sur le début du film mais seul un film d’action aurait pût me tenir éveillée. Je commençais à m’assoupir, j’entendis Luce murmurer, mon père se lever puis plus rien. Je plongeais dans un doux rêve où je me sentais flotter, j’étais paisible jusqu’à ce que j’ouvre les yeux et que je me retrouve seule dans la voiture de Luce.

 

- Qu’est-ce …

- Rendors-toi mon ange on a un long chemin à faire, me dit-elle en prenant le volant.

 

 

 

Je n’avais pas pu me rendormir tellement j’étais excitée et curieuse de savoir ce qu’elle nous réservais. La fatigue avait disparue instantanément, j’étais en pleine forme.

 

- On va où?

- Tu verras bien, répondit simplement.

 

 

 

 

Je savais que je n’aurais pas réussi à lui soutirer la moindre information alors je me concentra sur les panneaux que je voyais défiler pour essayer de deviner notre destination. Malheureusement mes yeux devinrent rapidement lourds, puis la fatigue me regagna d’un seul coup, j’avais l’impression d’avoir couru un marathon et le silence pesant dans la voiture contribuait un peu plus encore à me pousser au sommeil. Je cessais de lutter et posa ma tête contre la porte.

 

- Bonne nuit, murmura Luce.

 

Quelques heures plus tard je me réveillais, la voiture était à l’arrêt sur une aire de repos. Le jour ne s’était pas encore levé, je sortais de la voiture après mettre regardée dans le miroir du pare soleil et m’alluma une cigarette. Luce avait dû aller dans la station, je l’attendis assise par terre sur l’herbe fraîche. Le ciel était nuageux mais de temps à autre on voyait les étoiles apparaître. Je me dégourdissais un peu les jambes et regarda soudain ma cigarette. J’étais droitière et pourtant j’avais pris l’habitude de fumer de la main gauche, je me suis toujours dit que sa pourrait me servir au cas ou par habitude je me mette à tenir quelque chose de la même manière sans m’en rendre compte. Le lampadaire clignota et me fit sortir de mes divagations. Le temps passe et Luce n’est toujours pas revenue. Je jette ma clope par terre et l’écrase de mon pied en me levant. Je la vois par-dessus le toit de la voiture les bras chargés de paquets. Je vais à sa rencontre pour l’aider.

 

- Qu’est-ce que c’est tout ça? Questionnais-je.

- Des courses.

- C’est une heure pour faire des courses?

 

Je ne pu m’empêcher de rire, nous rangions tout dans le coffre lorsqu’elle m’avoua:

 

- J’aime pas faire les course quand il y a plein de monde, tu vois là au moins j’ai pas eût besoin d’attendre à la caisse.

 

Je ne répondit rien et lui déposa un bisou sur la joue.

 

- On est encore loin?

- Non, me répondit-elle.

 

Je pris mon meilleur air de petite fille triste et lui demanda si elle voulait bien me dire où on allait.

 

- Comment est-ce que je pourrais te refuser quelque chose quand tu fais ça…

- …

- On va passer les vacances dans une maison d’un ami, il a accepter de me la laisser parce qu’il part en voyage.

 

Je lui faisais le plus grand des sourires cependant elle avait un petit je ne sais quoi qui la tracassait.

 

- Qu’est-ce qu’il y a?

- Je sais pas comment tu vas le prendre mais …

- Oui?

- J’ai aussi invité les amis et quelques personnes, mais ils n’arrivent pas avant demain soir.

- Super! On va bien s’amuser!

 

Je lui transmit mon sourire et lui fis un dernier bisou avant que l’on se remette en route. Cette fois le sommeil ne reviendrai plus, j’étais très impatiente, comme une enfant qui découvre la première fois la mer.

 

 

 

 

 

 

 

 

- Voilà on y est presque sa doit être par là.

 

Nous étions arrêtées devant un portail, Luce nous emmena jusqu’à l’intérieur. Je ne voyais pas exactement à quoi ressemblait la maison de l’extérieur mais une fois dedans je découvris une maison spacieuse et très chaleureuse. Elle me fit voir rapidement les différentes pièces puis nous déchargions les courses avant de nous reposer. Il y avait quatre chambres et nous venions de choisir la notre, Luce exténuée par la route s’endormie rapidement. Je regardais le plafond un instant puis me tourna contre le dos de ma bien aimée pour me reposer moi aussi même si je n’en avais pas envie.

On était proche de la mer mais ici elle semblait plus agréable que chez moi, le sable était très clair et la plage quasiment abandonnée. En me levant ce matin je pu voir que la maison ce situait à moins de cent mètres de le mer.

 

- C’est magnifique!

 

Je réveillais Luce pour qu’elle regarde avec moi mais le matin rien ne pouvais la sortir de son petit brouillard, elle repassa la couverture par-dessus sa tête mais au bout de quelques seconde elle la jeta joyeusement par-dessus elle.

 

- Je viens juste dé réaliser que c’est la première fois que t’es de si bonne humeur le matin, t’as même parlé! Miracle! Me taquinait-elle.

 

Je lui sauta dessus et lui chatouilla les côtes jusqu’à l’entendre rire, ce qui n’était pas évident chez Luce qui était beaucoup moins chatouilleuse que moi. Ses cheveux détachés lui recouvraient le visage, elle se débattait et se tortillait dans tout les sens si bien que j’avais de plus en plus de mal à rester sur elle. Je finis par l’embrasser avant de descendre pour découvrir la maison.

 

- C’est beau tu trouves pas? Me demanda Luce qui m’avait rejointe.

- C’est très joli.

- Attends t’as pas vu dehors viens.

 

Je la suivis dans le jardin, il y avait des petits arbres et lorsque nous passions enfin sur le côté Luce me donna un petit boîtier.

 

- Vas-y.

 

J’appuyais sur le bouton. Instantanément j’entendis un mécanisme s’enclencher et un endroit devant la terrasse laissa apparaître une piscine, les deux grilles qui la camouflait disparaissaient et l’eau nous refléta dans les yeux.

 

- Sa doit être un sacré ami pour te confier tout ça.

- Sa tu peux le dire.

- Et si on allait se promener? Reprit-elle.

 

L’après-midi avait déjà commencé mais nous n’avions pas perdu plus de temps et profitions de la plage et de l’eau qui était juste à la bonne température. Lorsque la soirée fit son apparitions lorsqu’ un homme s’approcha de Luce.

 

- Mademoiselle c’est bien vous qui …?

- Oui, on vous suis.

 

Elle lui coupa la parole et me demanda de la suivre. J’étais un peu anxieuse mais lorsque nous arrivâmes près de son cabanon il donna les rennes d’un magnifique cheval à Luce. Elle m’aida à grimper sur ma monture et marcha le long de la plage devant moi en guidant le cheval. Nous nous promenions ainsi jusqu’à ce que le soleil entreprenne sa descente à l’horizon.

 

- Luce?

- Oui mon ange?

- Tu veux pas monter avec moi?

- … j’aurai bien aimé mais il faut quelqu’un pour le guider.

- Mais t’inquiète pas il sait très bien quoi faire, allez viens.

 

Elle ne répondit pas, elle s’arrêta et tenta un petit sourire confus.

 

- Oh! Mademoiselle l’intrépide aurait-elle peur?

 

Je savais qu’il n’y avait que cette manière da parler qui pourrait la convaincre et comme je m’y attendais elle me donna les rennes et je lui tendis la main.

 

- Me lâche pas hein?!

- Mais non Luce.

 

Au bout de quelques minutes nous étions reparties. Même si c’était notre seule soirée en tête à tête j’étais très heureuse car elle n’aurait pas pu être plus belle.

 

 

En arrivant devant la maison un certains nombre de voitures étaient garées, lorsqu’ils nous virent arriver la plupart sortirent et vinrent nous voire tout de suite. Éric et Alice étaient les premiers à arrivés suivis de trois personnes que je n’avais jamais vu.

 

- Luce sa te gène si j’en ai parler à quelques potes?

- J’ai un ami avec moi mais il a emmené des potes ils ont rien voulu entendre.

-…

 

Un brouhaha insoutenable nous montait aux oreilles. Ils parlaient tous en même temps et tous d’une seule et même chose.

 

- Entrez tous ont va régler sa dedans, dit-elle.

 

Une vingtaine de personnes s’installèrent partout où il y avait la place, cette scène me rappela les cours d’EPS où nous devions nous asseoir sur le sol pour écouter le professeur. Elle commença à parler, j’étais étonnée de voir que le silence n’était pas brisé.

 

- Je sais pas ce qui vous à emmener ici, je parle de tout ceux que je ne connais pas mais vous êtes là et si vous voulez restez vous allez devoirs respectez quelques petites choses. La première : je veux voir personne défoncé, je veux pas voir ni sentir d’herbe.

- Qu’est-ce t’appelles « herbe »? Demanda l’un des garçons.

- J’ai pas été assez clair mais pour être sûre j’vais vous faire le topo dans tout les termes que j’connais pour être sûre, Luce fit un sourire puis repris, pas de pétard, pas de bédo, pas de stick ni de blunt, de snouf , de spliff …

 

Elle énuméra une longue liste dont je n’avais jamais entendu la moitié et quand elle eût fini elle enchaîna aussitôt. Elle menait cela comme une opération, ça m’aurait presque fait rire si elle n’avait pas été aussi sérieuse.

 

- Bien sûre je ne veux pas non plus voir d’autres cochonnerie, dit-elle en insistant sur sa voix et en posant le regard sur un autre garçon. Vous oubliez tout de suite, pas de espace junk ou de royal, et je demande tout de suite à ceux qui ont quelque chose sur eux de partir.

- T’es lourde comme meuf, souffla une fille qui était aux côtés d’Alice.

- Hey, si sa te plaît pas t’es libre de partir.

 

Elle se tourna vers tout le monde et demanda s’il y avait encore des questions.

 

- Allez venez les mecs ont se tire.

 

Le groupe qui avait accompagné Éric se retira immédiatement suivis de deux autres filles.

 

- Si vous voulez rester sa me gène pas mais vous m’foutez tout la dedans, dit-elle en leurs jetant un pot et la nourriture est à votre charge parce que c’était pas prévu.

Au final il ne restait plus qu’Alice et une amie, Éric et les trois garçons que je ne connaissait pas encore. J’étais … stupéfaite.

 

- Et bien, comme sa il n’y a plus de problème de chambre.

 

Ont s’assit un instant sur le canapé, elle me présenta Pierre, Thomas et Mathias alias Mat’.

 

- Dit est-ce qu’il y a un barbuc’ dehors? Questionna Éric.

- Ouais juste à droite de la maison.

- Je vais l’allumer, ce soir je m’improvise cuisto’

 

L’enthousiasme gagna la pièce, tout le monde s’attelait à la tâche, on voulait manger dehors il fallait préparer la terrasse. Luce guettait à la porte d’entrée, je m’approcha d’elle et lui demanda ce qu’elle attendait.

 

- Mystère, dit-elle en souriant.

 

Une voiture nous éblouis soudain de ses feux. Elle se gare et laisse apparaître deux silhouettes féminines. Je reconnais celle de Kira qui s’approche de la porte pendant que l’autre reste à l’écart.

 

- Mais comment?! M’étonnais-je.

 

Je me tournais vers Luce, je voulais lui dire merci un millions de fois pour tout ce qu’elle avait organisé mais Kira arriva à la porte avec une mine très contente mais aussi nerveuse.

 

- Pat’! lâcha-t-elle d’un ton strident.

-Luce! Repris t-elle.

- Calme toi Kira, riais-je.

- J’ai réussi à convaincre Julie de m’accompagner, me dit-elle à l’oreille.

- La fait pas attendre va la chercher, lui ordonnais-je.

 

Elle repartit sur le champs encore plus excité qu’à son arrivée. J’expliqua rapidement à Luce avant qu’elles ne reviennent et cria à Éric de rajouter de la viande sur le feu.

 

- Attends j’vais vous aidez.

 

Je proposais mon aide à Kira pour monter les valises en haut.

 

- Ici c’est notre chambre, les garçons ont pris celle-ci, vous pouvez choisir entre ces deux mais je vous conseille la chambre du fond, on a une super vu sur la mer.

 

Je déposais les valises devant la porte et redescendit, ces vacances étaient prometteuses…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre première soirée tous ensemble nous permis de nous découvrir un peu plus et surtout d’apprendre un tas de chose entre nous. Après avoir mangé nous n’avions pas attendus plus longtemps pour nous baigner. Kira et Julie partirent rapidement se reposer, peu de temps après la maisonnée était devenue silencieuse. Luce et moi étions encore réveillés, une lumière douce se dégageait de la lampe de chevet et illuminait le visage de ma bien aimé.

 

- Sa fait longtemps que tu connais les garçons? Demandais-je curieuse.

- J’ai rencontré Pierre et Thomas à la sortie d’une boîte de nuit, plus tard ils m’ont présentés Mat’, je crois bien qu’ils avaient voulu essayer de nous caser ensemble mais ils ont vite compris leur erreur, riait-elle.

- Ils ont l’air gentil.

- Ils le sont, sa faisait longtemps que je ne les avaient plus vu, j’ai pensé que c’était une bonne occasion.

- Chut!

- Quoi ?

 

Je mettais mon index sur ma bouche et prenait un air sérieuse pendant que je tendais l’oreille. J’avais entendu des bruits de pas dans le couloir.

 

- On dirait bien qu’il ce passe quelque chose ici, dis-je avec une arrière pensée.

- Bien sur ma puce, peut-être que quelqu’un a eût une irrésistible envie d’aller au W.C, répondit-elle en se moquant de moi.

 

Je la regardais en prenant un air affligée avant de la reprendre:

 

- Je suis douée pour deviner ce genre de chose, d’ailleurs j’ai une petite faim, tu veux quelque chose?

- T’es pas possible Pat’.

 

Elle s’étira et se rallongea sur le dos.

 

- Il y a bien quelque chose que j’aimerai mais je ne suis pas sûre que tu trouvera sa dans la cuisine.

- On verra ça quand j’y serais.

 

Je sortais le plus doucement possible de la chambre, j’étais à l’affût du moindre bruit. Ne voulant pas éveiller les esprits j’avais laissé les lumières éteintes, je n’avais comme seul repère les quelques reflets que donnaient les éclairages par les fenêtres. J’allais jusqu’à la cuisine et emporta quelques petites choses avant de faire demi-tour. En passant devant le salon je pu voir la couverture blanche d’Éric sur le sol, je m’approcha pour la lui remettre quand je m’aperçut qu’il n’était plus là. Je courrais pour remonter ou plutôt j’avançais le plus vite possible, je sais que c’est mal d’espionner mais c’était plus fort que moi. Lorsque j’entra dans la chambre la lumière était éteinte, je posais rapidement ce que j’avais apporté pour rejoindre Luce.

 

- Luce? Tu dors?

 

Aucune réponse ne se fit entendre, je m’allongea auprès d’elle et posa ma main sur son ventre ferme comme je le faisais chaque soir. Je caressais son corps en même temps que je pensais. J’avais tellement envie de lui dire, mais lui dire quoi? Éric n’était plus sur le canapé c’est tout ce que je savais mais il y avait quelque chose d’autre j’en étais persuadé.

 

- Alors Sherlock Holmes?

 

Je m’effrayais et m’éloigna d’elle dans un petit sursaut.

 

- Je croyais que tu dormais, soufflais-je, pardon.

- En quelque sorte.

 

Lorsqu’elle prenait ce ton nos nuits ne finissaient jamais, je me plaça encore un peu plus près d’elle.

Je lui expliqua que j’avais découvert qu’Éric n’était plus sur le canapé tout en posant ma tête sur son ventre. J’aimais être comme cela. Luce me caressa le dos, je sentais son envie dans chaque passage, la nuit sera longue …

 

A notre réveil presque tout le monde était debout, Kira, Alice, Mat’, Luce et moi prenions notre petit déjeuné sur la terrasse. Le soleil n’étais pas brûlant et une petite brise très agréable nous mettais d’aplombs.

 

- Alors vous avez passé une bonne nuit? Demanda Luce en beurrant sa tartine.

- Superbe! S’écria Kira avant de se rendre compte qu’elle l’avait dit à voix haute.

 

Luce souriais et se tourna ensuite vers Mat’.

 

- Et toi alors? Ta pu fermer l’œil?

- Fermer oui, dormir c’était autre chose, dégluti t-il.

- Pourquoi sa? Questionnais-je.

 

Il se mis à rire et pris un grand air pour répondre.

 

- Ils n’arrivaient pas à dormir non plus je crois bien, dit-il en ajoutant un clin d’œil.

 

Je me retins d’exprimer un grand « Aaaaah » à vois haute. Luce me regardais et je ne pus que sourire avant de me tourner à mon tour vers Alice.

 

- Et toi?

 

Alice manqua de s’étouffer, elle qui était restée silencieuse depuis le début de la conversation.

 

- Oui oui, normal quoi.

 

Éric fit son apparition sur la terrasse quasiment au même moment. Lorsqu’il s’assit en face d’elle je suis certaine d’avoir noté un rougissement avant qu’elle s’en aille en prétextant qu’elle avait assez manger.

J’avais l’impression d’être ans une série télé où les histoires d’amour volaient par ci par là mais c’était plutôt marrant pour l’instant. Kira me pris à part un peu plus tard pour me raconter les détails de sa soirée. Elle me répétait que c’était une des plus belle nuits de sa vie et cela seulement grâce à la présence de Julie.

 

- J’étais couchée sur le côté, je n’arrivais pas à dormir tellement j’étais contente, et Julie s’est retournée vers moi, elle a passé son bras par dessus ma taille, Kira devenait toute rouge.

- Respire, soufflais-je pour la taquiner.

- Oh! J’osais même plus bouger mais je me suis endormi quand même.

 

C’était une vraie pile électrique, elle s’en alla rapidement lorsque Julie descendit les escaliers, tout le monde allait s’éviter? Je ne pouvais m’empêcher de rire jusqu’à ce qu’elle arrive à ma hauteur.

 

- Salut,

- Salut, répondis-je en prenant mon souffle.

- Elle cours où comme sa?

- Elle va revenir t’inquiète pas.

 

Je cherchais Luce à présent, je la retrouvais peu après près de l’abris en bois avec les garçons entrain de chercher une planche de surf. Elle avait un sac sur le dos tandis que Pierre et Thomas portaient les serviettes et les planches qu’ils avaient déjà trouvés.

 

- Tu tombes bien, me dit-elle.

- Toi aussi.

- Qu’est-ce qui ce passe?

- Toi d’abords, lui répondis-je.

- J’voulais t’emmener à la plage, Pierre et Thomas y vont aussi , ils veulent surfer.

 

J’acceptais immédiatement sautant sur l’occasion de mieux connaître ses amis. J’attrapa la planche de Luce et nous partions aussitôt. Très à cheval sur la crème solaire, Luce pris grand soins de nous surveiller. On était à peine installés que les garçons nous abandonnèrent pour prendre les vagues.

Luce fouilla dans son sac et sorti de l’huile de massage.

 

- Je sais que t’aimes pas trop te baigner alors j’ai pensé qu’un massage te ferais plaisir.

 

Comment ne pas craquer?! J’étais totalement sous son charme. Je m’allongea sur le dos pendant que Luce et le soleil s’occupaient de moi. Elle avait des mains puissantes, ses doigts étaient très musclés bien que leurs apparence ne le laissait pas deviner. Mon corps s’était immédiatement habitué si bien que je ne craignais plus les endroits où j’étais chatouilleuse auparavant. C’était divin.

 

 

 

 

- Laisse moi essayer, s’il te plaît.

 

Luce me regardait sceptique. Je venais d’entrer dans l’eau jusqu’au genoux, elle était juste à la bonne température d’ailleurs et ça me motivait d’autant plus. La planche de surf était posée sur l’eau je la regardait depuis un bon moment et j’avais décidé que Luce allait m’apprendre. Je voulais lui faire plaisir et passer un bon moment avec elle après tout ce qu’elle avait déjà fait pour moi mais elle se résignait à ne pas être partante. En plus de cela je voulais aussi le faire pour moi-même, il n’y avait qu’avec qu’elle que j’aurais osé le faire c’était vraiment la bonne occasion.

 

- T’aura pas pieds Pat’.

 

A cette réflexion un frissons me parcouru le corps mais je n’en fis rien, c’était aujourd’hui que je voulais le faire et avec ou sans elle je le ferais. Mon père m’a toujours dit que j’étais têtue et bornée je crois qu’il avait raison. Je posa ma main sur la planche avant de l’enfourcher devant le regard de Luce.

 

- Tu viens avec moi ou je dois y aller seule? Demandais-je.

- T’es vraiment pas possible, souffla-t-elle.

 

Je lui souriais fièrement, peut-être un peu trop même. Je me cramponnais de plus en plus sur la planche, les vagues du bord de mer me secouait mais une fois passées la mer semblait plutôt calme. Je me forçais à croire que j’avais pieds pour ne pas paniquer. Je restaurais mon calme à chaque fois qu’il partait en courant.

 

- Si sa va pas t’hésite pas, on aura d’autres occasion d’en faire tu sais.

- Oui je sais.

 

Luce s’accrocha à la planche pour se reposer et me regarda une dernière fois.

 

- Laisse toi juste glisser, te redresse pas, essaie juste pour voir, tenta-t-elle de me convaincre.

- Et si tu me faisait un bisou pour m’encourager?

 

Une fois fait elle me laissa partir, l’inquiétude se lisait sur son visage plus que jamais. A vrai dire je n’étais vraiment pas rassurée non plus, au fur et à mesure que je m’éloignais je perdais confiance en moi. Je me laissa surprendre par la première vague un peu plus forte et m’allongea en m’agrippant de toute mes forces à la planche. J’étais paniquée mais je me vis arriver au bord et l’angoisse disparu rapidement. Une fois arrivée jusque sur le sable, je planta la planche juste à côté de moi et je resta là stoïque avec un bras par-dessus. L’eau coulait de mes cheveux et me brûlait les yeux mais sa m’étais égal sur l’instant. Luce arriva quelques secondes plus tard me releva la tête et me demanda si j’allais bien. Je venais de me faire la plus grande peur de ma vie. Je ne pus que prononcer quelques mot dans un demi grognement contre moi-même.

 

- Si seulement j’étais pas si têtue parfois.

 

On rejoignis nos serviette de plage pour y sécher un peu, Luce avait déjà bronzé et quant à moi, j’étais devenu d’un rouge écarlate.

 

- Et si j’allais prendre des glaces? Proposais-je

- C’est une bonne idée, répondit-elle avec le sourire.

- Je prends quoi pour les garçons?

- Je sais même pas où ils sont, on leurs proposera plus tard.

 

Je pris la monnaie que j’avais sur moi et marcha jusqu’à le boutique pas loin de là. Le sable me brûlait les pieds si bien que je décida de courir pour arriver à l’ombre. Un sifflement auquel je ne fit pas attention se fit entendre mais je continuais dans ma lancée sans me retourner. Je patientais derrière une dame plutôt âgée, il y avait encore trois personnes devant moi quand quelqu’un se rajouta dans la petite file d’attente. Peu à peu j’arrivais à mon tour devant la boutique, une fois servie je me retourna et me trouva nez à nez avec un garçons de mon âge peut-être. Il était si près de moi que je manqua de peu de renverser mes glaces sur lui.

 

- Excuse moi, dit-il avec un sourire courtois.

 

Je le regarda et lui souri par politesse avant de me mettre sur le côté et retourner sur la plage mais il se mis face à moi m’empêchant de passer avec le même sourire au lèvre.

 

- Pardon, lui dis-je.

- T’as l’air pressée.

- On m’attends oui.

- Un petit ami?

- …

 

Je m’écartais encore pour passer mais il continuait de rester face à moi. Ne pouvant pas le pousser parce que j’avais les mains pleines je tentais d’esquiver quelques fois avant de m’énerver. Je voyais Luce arriver au loin et sachant qu’il serait dur d’éviter une scène je conseilla au garçon de partir.

 

- T’en a mis du temps, je commençais un m’inquiéter, s’écria-t-elle.

- Oui je …, Luce me fit un clin d’œil.

- Retourne sur la plage j’arrive.

 

Elle déposa un baisé sur ma joue et me pressa, je me retournais pour voir ce qu’il ce passait mais Luce semblait seulement lui parler calmement alors je continua doucement de retourner sur nos serviette. La glace commençait à me couler sur les main lorsque Luce arriva.

 

- Qu’est-ce que tu lui as dit? Questionnais-je.

- Rien de bien important, mangeons cette glace avant qu’elle ne soit fondue.

 

Elle s’adossa sur son sac tendit que je me mettais contre elle, je ne savais pas comment elle pouvais être aussi détendu. Dans la situation inverse je n’aurai pas pût rester calme de la journée alors qu’elle continuai à sourire et s’amuser. C’était bien Luce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce matin on s’attelle au ménage parce qu’il faut quand même garder un peu d’ordre comme disait Luce. Je n’étais pas motivée mais tout le monde s’y mettais. Les garçons s’occupaient de l’extérieur, des feuilles et du sable, des chaises … pendant que nous nous nous répartissions sur les étages. J’avais pioché la salle de bain et après une lutte acharnée avec Alice elle s’était résignée à accepter son fardeau. Je dépoussiérai les étagères comme possible, il y avait pleins de bibelot partout. Je m’attaquais ensuite au lavabo et à la douche, pendant que les produits agissait j’attrapais toute les serviettes que je trouvais pour les laver mais certaines m’échappèrent des doigts tellement je voulais faire vite. Je me baissa pour les attraper et renversa la poubelle sur mon passage. Je resta plantée devant celle-ci, la bouche ouverte comme un poisson. Sur le sol se trouvait un test de grossesse positif.

 

- Pat’ c’est toi qui as le produit pour les vitres? Criai Kira qui arrivait.

 

Je me dépêcha de tout remettre en ordre et attrapa les serviettes avant que Kira n’arrive. Je passais tout juste la porte lorsqu’elle me vis.

- On dirait que t’as vu un fantôme, s’exclama-t-elle.

- Qu’est-ce que tu racontes…

- Tu l’as?

- Quoi?

- Ah non c’est pas moi désolé, repris-je.

- Non mais t’as rien compris, allez viens.

 

Elle m’attrapa par la main et me fit entrer dans une autre pièce.

 

- Je suis trop angoissée Pat’! Julie voulais m’inviter à sortir ce soir mais je sais pas comment le prendre j’ai peur de tellement y croire, t’imagines si je me plante complètement?

- Accepte et tu verra bien, reste toi-même, passe une bonne soirée et ensuite t’avisera.

- T’as sûrement raison mais si les choses tournent mal?

- Elle est venue avec toi ici alors qu’elle connaît personne Kira, je pense pas que sa puisse mal tourner.

- Merci!

 

Elle s’en alla rapidement pendant que je récupérais encore une fois toute mes serviettes. Cette fois je les emmenais à la machine au ré de chaussée. J’emportais un sac poubelle sur mon passage et remonta pour vider la poubelle. J’enlevais le couvercle et découvrais avec étonnement que le test n’y était plus. Je n’avais pas rêver sa c’était sûr. J’avais déjà ma petite idée sur la question mais qu’est-ce que je devais faire maintenant? Je jetai le tout dans la grande poubelle à l’extérieur et me fila sur le hamac à l’ombre.

Je réfléchissais encore une fois et procéda par élimination pour être sur de la personne que je soupçonnais. Tout d’abord sa ne pouvais pas être Luce et pour plusieurs raison, elle n’aurait jamais rien laissé derrière elle en plus. Il n’y a pas de raison que ce soit Kira, donc il ne restait qu’Alice et Julie.

 

- Alors c’est comme ça que tu travailles toi, fit Luce amusée en me jetant un chiffon sur le visage.

- Oh! Je te figure que j’ai fini, dis-je fièrement.

 

Elle tenta d’entrer avec moi sur le hamac mais une fois fait il s’en fût de peu pour que nous finissions par terre. Je vis Alice en arrière plan et je ne pus m’empêcher de penser à elle, il fallait que je lui parles mais je ne savais pas encore comment.

 

- Sa va pas?

- Si si sa va.

- C’est le ménage qui m’a épuisé, lui dis-je en riant

 

 

Le feu illuminait nos visage enjoués, le remous des vagues était devenu un bruit de fond laissant place à nos rires, c’est ainsi que se déroula cette soirée à la plage. Par chance il n’y avait pas de vent, seulement une brise légère qui nous rafraîchissait de temps en temps.

 

- Tu te rappelles quand on a rencontré Luce? Demanda Pierre à Thomas.

- Inoubliable!

- Ah non les mecs, pas encore cette histoire, lança Luce.

- Faut bien qu’on informe Pat’ je suis sûr que tu ne lui a pas raconté.

- C’est vrai, m’exclamais-je.

- Tu le sais peut-être déjà mais Luce est une super héroïne, c’est la première à se jeter dans le tas pour défendre ce qu’elle pense juste.

- Je le savais déjà, dis-je en la regardant.

- On sortait de boîte, une boîte gay. Des garçons nous avaient attendus sur le parking pas loin, commença-t-il.

- Sacré dérouillé, ajouta son ami.

- Ouais. J’étais bien arrangé quand j’ai vu quelqu’un venir vers nous, j’avais cru que c’était encore un mec de leur bande, désolé Luce, ria-t-il.

- Et la alors que je m’y attendais pas je vis un premier garçons à terre. Je ne sais toujours pas comment elle a fait mais en peu de temps ils étaient tous partis.

- Je vais finir par croire que partout où tu passes il y a de l’action, la charriais je.

- Oh! Je pourrais t’en raconter des histoires si je n’avais pas peur qu’elle m’étripe ensuite.

 

On se mit à rire, j’avais tellement envie d’en savoir plus sur Luce et je venais de trouver un petit nid d’information que je n’allais pas lâcher. Luce le convainc de changer de sujet en un instant, je ne pus m’empêcher de rire à nouveau. Mat’ ouvrit la glacière et proposa des boissons, autant de soda que de bière furent distribuée. Je tournais mon intention sur Alice, pendant quelques instant toute cette histoire de grossesse m’était sortie de la tête. Entre ses pieds était posé une cannette de bière. Je regardais discrètement Éric mais il discutait avec Mat’. Je prétexta ne rien vouloir boire et continuais d’observer discrètement Alice. Elle n’avait pas l’air préoccupée.

 

- Il faut que j’aille au p’tit coin.

 

Éric l’accompagna jusqu’à la maison, pendant ce temps là je m’empara de sa bouteille et la vida avant qu’elle ne reviennent.

 

- Qu’est-ce que tu fais? Demandais Luce.

 

Tous les regards étaient posés sur moi. Je fis mine de rien et retourna m’asseoir avant qu’Alice revienne.

 

- J’avais soif.

- La mienne était posée là tu sais.

 

Je ne savais plus quoi dire, je me contenta de changer maladroitement de sujet en m’adressant à Kira. Je crois qu’elle compris sans trop de mal que j’avais besoin de son aide. Pourquoi j’en avais tout simplement pas parlé à Luce je n’en savais rien. Je voulais me débrouiller seule et surtout je ne voulais pas mettre Alice dans une situation délicate. Lorsqu’elle revint je prétexta à mon tour un besoin urgent et demanda à Kira de m’accompagner.

 

- Mais qu’est-ce qui ce passe? Me demanda-t-elle à peine éloignée du feu.

- Je peux rien te dire mais j’ai besoin que tu me couvre un peu, je sais pas, tu pourrais peut-être retenir leur attention de temps en temps?

- Tu sais que t’es bizarre comme fille? Me taquina-t-elle.

 

Je lui souri simplement et regagna notre petit campement quelques minutes plus tard. Comme je m’y attendais Alice avait une autre boisson et me regardait étrangement. Je n’y prêta pas attention et me fondis dans les conversations du groupe. Peu de temps après Kira mis en scène une diversion qui me permis de m’emparer de sa nouvelle cannette. J’en bu le plus possible et la reposa au sol sur sa place dans le sable.

 

- Ah mince c’était pas une étoile filante.

 

Kira me regardait du coin de l’œil, je me rassis à côté de Luce. Je savais que cette comédie ne pourrais pas durer sans qu’elle s’en aperçoive, surtout qu’au bout de quelques heures et quelques gorgées plus tard je commençais à en sentir les effets.

 

- Faut que j’aille au p’tit coin.

Cette fois c’était sérieux, j’en avais vraiment besoin. Kira se leva mais Luce lui fis signe de s’asseoir, je n’avais même pas rétorqué. Arrivée à la maison sans trop de mal elle me regarda avec son petit air inquiet qui était tellement craquant que j’en perdais mon vocabulaire.

 

- A quoi tu joues Pat’? demanda-t-elle.

- J’étais pas discrète… dis-je peu fière de moi.

- C’était pas mal les diversions mais t’avais t’être pas prévu que tu sentirais la bière, dit-elle en souriant.

 

J’étais rassurée, elle ne semblait pas m’en vouloir pour l’instant.

 

- Tu veux pas m’expliquer?

- C’est que … je suis pas sûre.

- …

- J’ai trouvé un test de grossesse dans la salle de bain.

 

Le visage de Luce ne changea pas d’expression, comme si elle était de marbre. Elle me saisi le poignet mais je ne compris pas immédiatement.

 

- Je crois que c’est …

- Alice, dit Luce.

 

Elle se tenait sur le pas de la porte, je ne l’avais pas entendu arriver.

 

 

 

 

- Depuis quand ?

- Je sais pas.

- Réfléchis un peu.

- Je sais pas… Je sais pas-tu entends ?!

 

Alice perdait son sang froid à chaque question de Luce. D’ailleurs c’est la première fois que je la voyais aussi stressée. Je pensais qu’elle serais calme et posée mais il paraît clairement que non. Je décidais d’intervenir pour éviter toute catastrophe.

 

- Luce je peux te voir dans la cuisine?

- Quoi? Euh… Oui.

 

Je la traîna à l’écart et lui demanda ce qui lui prenais de réagir de cette manière. Elle souffla un bon coup et s’excusa avant de rejoindre Alice qui était assise sur le canapé, ma tête posée entre les genoux.

 

- Alice je suis désolée, je suis inquiètes pour toi.

 

Je m’assis à côté d’elle et passa mon bras par-dessus son épaule. Elle se laissa tomber sur moi alors je l’enserra pour la rassurer tandis que Luce s’était agenouillée devant elle.

 

- On est là Alice, t’inquiète pas, tout ira bien.

 

C’est une Alice vide et sans aucune envie que nous raccompagnions ce soir dans sa chambre. La soirée était terminée pour nous toutes. Éric rentra peu de temps après et se rendit dans la chambre de notre amie, finalement tous sa ne faisais pas parti de la love story que j’avais imaginé. J’étais allongée près de Luce qui était restée très silencieuse.

 

- Qu’est-ce qui ce passe Luce?

- Je m’inquiète pour Alice.

- Moi aussi mais t’as l’air… bizarre, sa me fait un peu peur.

- C’est juste que j’ai peur qu’elle craque, c’est comme ma petite sœur tu comprends? Je sais pas mais j’ai un mauvais pressentiment.

- Tant qu’on sera là pour elle tout ira bien, ne te tracasse pas trop, on est tous là pour elle t’as bien vu.

- Oui mais quand on rentrera.

 

Je me rapprochais d’elle pour la prendre dans mes bras. Le silence était posé entre nous, les battements de son cœur ralentissaient doucement mais avant qu’elle s’endorme je lui posa encore une question.

 

- Luce?

- Hmm?

- Si c’était moi t’aurai fait quoi?

 

Elle sursauta légèrement après avoir compris ce que je venais de lui demander.

 

- Pat’, je t’aimerai quoi qu’il arrive, même si je risque d’être excédé en imaginant quelqu’un …

 

Elle s’arrêta un moment, je compris alors que je venais de lui faire imaginer quelque chose qu’elle ne pourrais jamais supporter ne serait ce que par sont silence et la force qui resserra ses poing, néanmoins elle ajouta :

 

- Je serais là quoi qu’il arrive, quoi qu’il t’arrives, sois en sûre.

 

Elle accompagna ses paroles d’un tendre baisé avant de s’installer contre mon épaule, pour la première fois j’avais l’impression que c’est moi qui la protégeait, au moins pour cette nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin Alice semblait en pleine forme, comme si rien ne s’était passé. Je la trouvais même plus radieuse qu’avant. Avec Luce on avait décidé de lui parler mais elle était trop contente, du moins elle en avait l’air, pour lui casser le moral. Il était plus que midi quand Kira se leva enfin. Elle avait les cheveux ébouriffés et aparement les yeux dans un brouillard noir car elle manqua de tomber à plusieurs reprises avant d’atterrir sur le canapé. Je me jeta à côté d’elle et la secoua un peu pour l’embêter mais elle ne dit pas un mot jusqu’à ce qu’elle m’entendis parler.

 

- Moins fort Pat’, souffla-t-elle.

- Oh, Mademoiselle aurait-elle un peu trop bu?

 

Je la poussais du coude quelques fois sans me rendre compte qu’elle était malade. Elle se leva soudain et couru jusqu’à l’extérieur sur la pelouse avant de rendre tout ce qu’elle avait ingéré. Je me précipita vers elle et lui tint les cheveux. Mathias qui passait par là voulu venir mais je lui fis signe de partir. Kira serait assez gênée, ce n’était pas là peine que tout le monde soit au courant. Une fois plus en forme je l’envoya sous la douche et lorsqu’elle sorti enfin elle me raconta sa soirée.

 

- Alors vous avez fait quoi?

- Tout le monde semblait parti alors on est partie en ville puisque les garçons voulaient profiter du feu. J’avais vraiment le trac de lui dire quoi que ce soit mais je crois que maintenant je ne pourrais plus jamais la regarder…

- Ben alors Kira, qu’est-ce que t’as fait?

- J’ai bu un peu avant de me lancer, tu vois, j’pensais que sa m’aiderais …

- Sa dépend de ce que t’appelles un « peu ».

- Les bières sur la plages et puis quelques autres encore en ville.

- Va la voir, elle comprendra.

- T’es folle! Je pourrais plus jamais la regarder en face!

- Tu lui as dit alors ? Questionnais-je pour qu’elle me crache le morceau.

- Oui, oui oui!

 

Elle pris sa tête entre ses mains et devint toute rouge. Un sourire s’accrocha à mes lèvres mais je me retins de l’embêter plus longtemps, elle semblait si déstabilisée mais sa réaction ne me surpris pas.

 

- Tu peux me rendre un service?

- S’il te plaît, ajouta-t-elle d’un ton suppliant.

- Oui mais quoi?

- Va voir Julie, je sais qu’elle est réservée mais à toi elle dira ce qu’elle en pense.

- Elle est où?

- Je sais pas, elle dormait encore quand je me suis levée.

 

L’instant d’après elle coura à nouveau au W.C . « Pauvre Kira » pensais-je, quelle histoire. Je partais chercher Julie voyant que mon amie en avait pour un petit moment.

 

- Luce? T’aurais pas vu Julie?

- Non pourquoi?

 

Elle était debout dans le hall d’entrée, elle portait un short et un débardeur qui la rendait trop craquante, il faisait chaud subitement. Son ventre si bien dessiné, bon sang pourquoi était-elle si attirante, si je n’avais pas quelque chose à faire je crois que je lui sauterai dessus immédiatement.

 

- Pat’?

- Tu sais que t’es sexy le matin toi? Lui murmurais-je à l’oreille.

 

Je m’attardais un instant et câlinais Luce avant que Pierre n’entre.

 

- Oh! Pardon.

 

Il se retourna et je dû me résigner à laisser Luce s’échapper de mon étreinte, je la voyais s’éloigner de moi et pris une mine étrangement maligne, ce matin elle était la proie que je n’avais pas pût attraper mais en tant que bon prédateur je me devais de concocter un autre plan pour l’attirer dans mes filets.

 

- Je vais faire quelques courses, je reviens vite.

- Hmm hmm.

 

Elle me regardait avec un regard interrogateur mais pas celui qui ne comprenais pas, c’était plutôt celui qui demandais une confirmation. Elle passa la porte, mes yeux se fermèrent un instant, je sentais encore son parfum …

 

- Est-ce que je peux te parler Pat’?

- Quoi?

 

Julie était devant moi, je mis un temps à réagir mais regagna vite mes esprits.

 

- Bien sûr, viens on va aller à l’écart, proposais-je.

 

 

 

 

 

Aujourd’hui encore on avait un temps exceptionnel, Julie et moi étions parti nous promener sur le jetée pour être seule. Elle avait air inquiet mais n’avait pas encore parler, elle faisait que parler du beau paysage et me dire combien elle était contente d’être ici avec nous. Sa me faisait un peu bizarre mais je chassais l’image de surveillante qu’elle représentait pour moi pour voir la personne timide qu’elle était. J’avais appris à la connaître un peu ces derniers jours mais je ne savais pas encore comment m’y prendre pour qu’elle me fasse confiance.

 

- Tu voulais me parler de …

- T’es la personne que je connais le mieux ici après Kira et je pensais que tu pourrais peut-être m’aider.

- Tu peux me faire confiance même si on se connaît pas vraiment, qu’est-ce que je peux faire.

- Et bien … Je sais que toi et Kira êtes amies, je suis sûre qu’elle t’as déjà parlé de ce qui c’est passé hier.

- Un peu, mais elle était vraiment malade ce matin alors …

 

La conversation était engagée cette fois, je passa ma main dans mes cheveux, chose que je fais souvent lorsque je suis un peu embarrassée.

 

 

 

- Je vous avais entendu au lycée lorsque Kira et toi étiez dans les W.C, je ne vous ai pas espionnée j’aurai pas osé mais bon tu sais bien qu’on entends tout.

- Je te crois mais alors, tu savais pourquoi Kira voulais être près de toi? Demandais-je.

- J’en étais pas sûre, je sais pas. Je la connais depuis deux ans, on s’est toujours bien entendu mais bon je suis sa surveillante,

- Tu est son amie sa se voit immédiatement, la coupais-je.

- Oui mais,

- Oui?

- …

- …

- Kira est vraiment amoureuse de moi? Finit-elle par me demander.

 

Je lui confirma en faisant un signe de tête avant de continuer notre marche.

 

- Sa oui elle l’est, mais elle est très timide comparé à ce qu’elle laisse croire. Le soir où vous êtes arrivées j’ai bien cru qu’elle allait finir par s’évanouir tellement elle était excité et anxieuse.

 

Julie eût un petit sourire.

 

- Sa ma touché qu’elle me dise qu’elle m’aimait, mais elle avait bu et je ne savais pas si c’était vrai ou si c’était un « délire ».

- C’était loin d’en être un, tu sais, l’alcool délit les langues comme on dit.

- Mais toi alors, repris-je.

- Justement, j’ai ressenti quelque chose quand elle me l’a dit mais c’était pas vraiment quelque chose de désagréable, c’était … nouveau.

- Il faut que je te dise que Kira à peur.

- Peur? S’exclama-t-elle.

- Oui.

- Ah …, dit-elle tristement.

- Tu comptes faire quoi?

- Je sais pas, j’aimerai parler avec Kira mais j’en ai pas le courage, je crois que je ne saurais pas quoi dire.

- Je vois.

 

Une idée me traversa l’esprit aussitôt. Nous continuions de parler pendant un moment avant de rentrer, Kira et elle s’évitèrent une partie de l’après-midi. Luce et moi attendions qu’Alice sorte de sa chambre mais Éric qui avait passé la nuit avec elle vint nous dire qu’il ferai attention à elle si on voulais sortir car elle était très fatiguée.

 

- Tu veux faire quoi ? Demandais-je.

- Autant sortir un peu si elle se repose.

- D’accord mais j’ai encore quelque chose à faire, tu crois que tu pourrais m’aidé?

- Euh … Oui?

- Kira à dit à Julie qu’elle l’aimait hier soir mais elle était ivre, je sais pas ce qui s’est passé mais elle s’évitent l’une l’autre depuis alors je me suis dit que …

- Tu vas encore t’en mêler hein? Me taquinait-elle.

- Elle a besoin d’un coup de pousse, dis-je en souriant.

- Qu’est-ce je peux faire pour toi?

- Je voudrais envoyer un texto à chacune de la part de l’autre pour qu’elle se voient toutes les deux ce soir tu vois?

- Oh oui parfaitement.

 

Une fois fait nous nous retirions pour profiter un peu d’un tête à tête. Les dernières vingt-quatre heures avaient été mouvementés mais nous voilà enfin seules. Au bout d’un long moment de promenade nous arrivions sur un coin de plage très fréquenté. Des lumières brillaient au loin et de la fumée volait dans le ciel.

 

- Une fête foraine! M’exclamais-je.

 

Je savais que Luce adorait les sensations forte alors pour lui faire plaisir je l’y emmena et pris sur moi pour monter sur les attractions. Elle avait un magnifique sourire, je crois qu’on avait bien mérité cette soirée en plus de cela je crois que je commençais à y prendre goût qui aurait pu le croire? Moi qui étais si peureuse.

 

 

 

 

 

 

A peine le pas de la porte franchi je vis se tenir Julie et Kira devant moi. Elles avaient un regard noir, elles étaient l’une à un mètre de l’autre et restaient là stoïque devant moi. Un froid traversa la pièce à la vitesse d’une flèche avant de se planter en moi.

 

- Comment t’as pu faire sa?

 

Les mots de Kira me résonnaient dans la tête. Je croyais être dans un mauvais film. Julie ne disait pas un mot mais croisa ses bras et intensifia son regard.

 

- Je voulais juste vous aider, le prenez pas mal.

- Ben ta réussi.

- Quoi? M’exclamais-je.

 

Le visage de Kira eût brusquement un grand sourire, elle laissa tomber le masque et m’avoua qu’elle voulait me faire peur. Je ne savais pas si j’allais bouder ou lui sauter dessus et la traiter d’idiote tellement j’avais eût peur.

 

- Tu m’as fait peur! T’es folle!

 

Julie ne se retint plus longtemps avant de se mettre à rire.

 

- Alors? Questionnais-je comme une enfant impatiente.

- Et bien, …

 

Kira fit un pas sur le côté vers Julie et passa sa main dans la sienne en gardant un air gêné mais très joyeux. Sa me faisait vraiment plaisir de voir mon amie si heureuse.

 

- Bravo les filles, répondit Luce devant cette scène si attendrissante.

- C’est super! Ajoutais-je.

 

Nous montions tous les escalier, le nouveau couple devant nous et je murmura impatiente à l’oreille de Luce.

 

- T’as vu j’avais raison.

- C’est vrai. Si t’avais vu ta tête, ajouta-t-elle.

 

Je montais les escaliers en silence jusqu’à la porte de notre chambre, une fois celle-ci passé je mis en place mon jeu du chasseur. Ma proie se jeta sur le lit comme prévu mais elle ne s’attendit pas en se qu’en un bon je me jette sur elle. La surprise se lu dans son regard mais je ne m’y attarda pas plus longtemps et me mis à mordiller son cou, sa peau était si douce, si tendre … Mais Luce retourna le jeu contre moi rapidement, la seule chose à laquelle elle n’avait pas du songer c’est que j’allais réagir aussitôt. C’est ainsi que nous atterrissions sur le sol par ma faute. Un mauvais calcul mais j’avais repris ma position initiale.

 

- Chasseur ou chassée? Questionnais-je.

- Quoi?

 

Je répondit par un petit grognement qui la fit rire mais je ne me laissa pas déstabiliser. Notre jeu continua jusqu’à la nuit noire. Nous étions installées dans le lit lorsque j’entrepris une nouvelle fois d’amadouer ma charmante proie afin qu’elle se rende mais elle luttait toujours contre mon féroce appétit. Appétit qui naissait aussi en elle et elle ne voulais pas céder son tour. J’avais en face de moi une redoutable prédatrice mais je n’avais pas encore usé de tout mon génie. « Toc! Toc! »

Le bruit se fit à peine entendre que j’eus l’impression de me prendre une claque en pleine figure, je retombais de mon nuage et le sol était dur. Qui pouvais encore faire échouer tout mes effort?!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je m’étais promis que je ne laisserai pas passer cette interruption, peu importe ce qui se passe, mais comme il arrive souvent dans des situations similaires tout s’envola en quelques instant pour laisser place à une sorte d’inquiétude. Alice se tenait au pas de la porte, elle était en pleur et ne prononça aucun mot. Luce sauta du lit dans une incroyable souplesse pour rejoindre la porte et la faire entrer. J’observais la scène en silence, ne sachant que faire.

 

- Qu’est-ce qui t’arrives Alice?

 

La question de mon amante résonna dans la pièce et n’eût aucune réponse. Je me plaça à leurs côtés lorsqu’elles s’assirent sur le lit.

 

- Alice? Questionnais-je à mon tour.

- Je suis désolée Luce.

- De quoi?

- J’aurais du t’en en parler avant mais …

 

Luce se tourna vers moi et je feinta une excuse pour les laisser seule sachant qu’Alice était beaucoup plus proche d’elle que de moi. Je m’éloigna silencieusement refoulant ma curiosité le plus loin possible mais quelque chose me poussait à écouter quand même. Je faisais un pas en avant et trois pas en arrière jusqu’à ce que j’entende le cliquetis de la porte de Kira s’ouvrir. Je me retourna rapidement et espéra, en mettant mon doigt sur ma bouche, qu’elle comprenne qu’elle ne devais pas parler. Alors qu’elle me regardait et qu’elle ouvrit la bouche pour parler j’accentua le mouvement pour lui montrer une seconde fois qu’elle ne devait faire aucun bruit. Elle leva la main en guise d’affirmation et resta plantée là comme une statue.

 

- J’avais besoin de cet argent Luce … pardonne moi.

 

Le bruit du parquet qui craquait systématiquement lorsqu’on s’approchait de la porte résonna doucement mais les pas de Luce se firent entendre plus distinctement. Je tenta un demi saut vers Kira pour me cacher dans sa chambre en espérant ne pas avoir fait trop de bruit. Kira refermait la porte mais je la laissa entre ouverte et vis Luce traverser le couloir d’un pas franc et déterminé. Elle portait son blouson moto et ses clefs jouaient entre ses doigts Je me précipita jusqu’à la fenêtre de la chambre qui donnait sur l’entrée et vis Luce enfourcher une moto. Elle disparut dans l’obscurité, c’est la dernière image que j’eus d’elle ce soir là. Je me donna un coup toute seule pour me punir de ne pas l’avoir rattrapée. Mon cœur battait si fort, elle était partie comme une furie et je ne l’avais même pas retenue. Je regardais aussi loin que je pouvais mais la lumière de ces feux arrière s’éteignirent après le croisement et ne se firent plus voir.

 

- Vous vous êtes disputées? Demanda Kira timidement.

- Non …

 

Je rejoignis Alice dans notre chambre mais contre toute attente je la retrouva prête à franchir le pas, presque surprise de me voir. Elle se tenais là, sans larmes, sans sourire et ne m’adressa pas un regard.

 

- Qu’est-ce qui ce passe?

- Je préfère que ce soit elle qui t’explique, excuse moi Pat’.

 

Elle serra ma main fortement et disparu elle aussi, me laissant seule dans la chambre.

 

- Alice?

 

 

 

 

 

 

02h57. Où et pourquoi est partie Luce? Je voulais juste avoir la réponse à ses deux questions. Je lui en voulais de ne pas m’avoir expliqué, de ne pas m’avoir appelée et d’être partie en me laissant si inquiète. Et si elle avait fait un accident, oh non pas ça. Mon esprit imaginait les pires scénarios, je voyais Luce couchée sur le bord de la route ou pire dans un petit chemin où personne ne pourrait la retrouver. Je me rongeais les sangs au fond du lit. J’avais essayée de l’appeler à plusieurs reprises mais son téléphone était coupé. Je ne tenais plus en place, j’avais pensé à prendre la voiture mais de nuit ce serais compliqué et surtout je n’avais aucune idée d’où la chercher. Bien trop de temps s’était écoulé pour que j’eus une chance de la rattraper. Je me leva et quitta la chambre, j’étais toujours habillée et entra dans la chambre d’Alice. Celle-ci dormais paisiblement mais au diable les bonnes manières, tout m’étais égal, Luce comptais plus que tout pour moi et je voulais qu’elle me dise ce qu’il c’était passé.

Elle sursauta lorsque je claqua la porte sur mon entré.

 

- Je veux que tu me dises ce qui ce passe.

- Hein? Pat’?

- Oui et réveille toi vite s’il te plaît.

- Oh…

- Oui oh … répétais-je.

 

Elle s’assit sur le lit, le noir cachait partiellement nos gestes mais je pouvais la voir.

 

- Alice s’il te plaît.

- Sa me regarde plus maintenant.

- Qu’est-ce qui te regardes plus?!

- J’ai tout expliqué à Luce j’ai fais ce que j’avais à faire.

- Mais bon sang c’est quoi cette histoire! Criais-je.

- Appel sa le passé.

- Alice?

- T’inquiètes pas-tu vas bientôt comprendre.

- Je te reconnais plus là, pourquoi t’es comme ça?

- Je suis comment?

- On parle de Luce là, elle est partie en trombe après votre discussion et tu veux pas m’en dire plus, je croyais que t’étais mon amie.

- Amies?

- Bon ok, maintenant tu vas me dire ce qui ce passe!

 

Je m’énervais devant l’incohérence de la conversation. Je me jeta sur le lit et la secoua de toute mes forces jusqu’à ce qu’elle céde.

 

- Fallait pas jouer avec le feu Pat’. Béa t’avais prévenue.

- Quoi? Qu’est-ce que Béa a à faire dans cette histoire?

- Oh mais tout, répondit-elle.

- Depuis combien de temps tu te sers de nous Alice? Demandais-je avec une voix presque tremblante.

- J’ai pas eus le choix, crois moi si je te dis que je suis vraiment désolée …

- Te croire? Te croire? Non mais tu te fou de moi?!

- Qu’est-ce que t’as fait? Repris-je.

- J’avais besoin d’argent, Béa m’a trouvée, j’ai pas pu refuser.

- Où est Luce? Questionnais-je lentement.

- Elle va revenir, tu ferais mieux de l’attendre ici.

- C’est quoi ça encore un plan?

- Hé mais c’est quoi tout ce vacarme! S’écria Éric qui avait été réveillé.

- Rien, Pat’ allait s’en aller.

- Bonne nuit.

 

Je sorti et retourna dans ma chambre, je faisais les cent pas de colère. Alice nous aurait tous trompé? Pourquoi est-ce qu’elle aurait fait sa? Elle avait l’air si proche de Luce et nous … on s’entendais si bien. Je ne voulais pas croire qu’elle ai pu accepter de nous faire du mal pour de l’argent. Était-ce la vérité? Je venais même à m’en demandé si elle était vraiment enceinte. Où pouvais être Luce, où?!

Je saisi ma tête entre mes main pour me reprendre lorsque quelqu’un entra dans la chambre.

 

- Luce! Dieu sois loué tu est là!

- Chut, murmura-t-elle en refermant doucement la porte derrière elle.

 

Je ne retins pas une seconde de plus mon envie de la serrer fort contre moi, elle étais là, en chair et en os. Je passais mes mains sur sa tête pour m’assurer qu’elle aille bien mais quelque chose n’allait pas, il n’y avait pas assez de lumière pour que je puisse mettre un nom dessus. Je continua de passer mes mains sur ses bras, sa taille, ses jambes…

 

- Luce?

 

Ma main parti à tâtons sur le mur pour trouver l’interrupteur. La lumière laissa voir à mes yeux de multiples griffures sur son joli visage. Je quitta sa tête des yeux et fis un pas en arrière en la tenant par les épaules. Mon sang ne fis qu’un tour et mon cœur loupa plusieurs battements. Elle avait les mains en sang, son jean était déchiré, il en manquait carrément une parti sur sa jambe gauche laissant voir une vilaine plaie.

 

- Qu’est-ce qui t’es arrivée? Comment t’es rentrée?

 

Je venais tout juste de me rendre compte que je n’avais pas entendu la moto arriver.

 

- Assis toi sur le lit, je reviens.

 

Je quitta la chambre une minute mais quand j’arriva devant la chambre de Kira je n’osa pas lui demander de l’aide. J’avais peur de la mêler sans le vouloir à quelque chose que je ne connaissais pas encore. Je tenta quand même de frapper doucement à la porte. Elle ouvrit la porte par chance.

 

- Pat’? Sa va pas?

- Qu’est-ce qui se passe encore? Reprit-elle.

- Est-ce que t’aurai des sparadraps?

 

Bien que ce n’étais pas ce que je voulais j’abordais le sujet de cette manière pour ne pas l’inquiéter.

 

- Tu t’es blessée?

- …

- Tiens, sa ira?

- …

- Quoi?

- T’as que ça? T’a rien d’autre? Demandais-je.

 

Elle me regarda avec un air sceptique à moitié endormi et me questionna.

 

- Dit moi juste si t’as un bandage s’il te plaît c’est urgent.

- Urgent?

- Kiraaaa, la hâtais-je.

 

Une fois que j’eus rassemblé le peu de chose que je pus je retourna en hâte dans la chambre. Luce était allongée sur le lit, seul la plaie de sa jambe saignait encore. Je la déshabilla délicatement ne sachant pas ce qu’elle pouvait avoir. Je lui demanda de me parler et de répéter après moi une phrase simple. Je ne sais pas pourquoi j’eus se réflexe mais entendre sa voie me rassura, en plus de cela je me rendais compte que Luce était en état de parler. Je me rappelais notre première rencontre, elle avait pris soin de moi sans même me connaître et j’avais vraiment pas été sympa avec elle. Mon cerveau me transportait dans chaque bon souvenir passé ensemble.

 

- Non non, me répétais-je.

 

Il fallait que je garde la tête froide. J’inspectais son corps en même temps que je lui enlevais son blouson et son t-shirt. Rien d’alarmant à se niveau. Je m’occupa alors immédiatement de sa jambe, je voulais enlever son pantalon avant de la soigner mais elle perdait toujours du sang.

 

- Luce, est-ce que tu peux lever ta jambe?

 

Elle ne répondit pas immédiatement, je pris les devant et l’aida à s’allonger plus confortablement sur le lit avant d’y mettre les valises pour que sa plaie soit plus haute que son cœur et la comprima. Je la banda ensuite et découpa une partie de son pantalon pour l’enlever. Je lui nettoya les mains et ses égratignures avec une serviette humide et finis par la couvrir soigneusement. Je passa le reste de la nuit réveillé à ses côtés, l’inquiétude me quitta peu à peu pour laisser place aux larmes, qu’elle longue nuit…

 

 

 

 

 

 

Ses respirations lente résonnaient encore dans mon esprit, je les avait écouté toute la nuit ne pouvant fermer l’œil. L’aube fit bientôt son apparition et je décidais de sortir un peu pendant que Luce se reposait tranquillement. Une lumière encore timide me permis d’avancer jusqu’au pallier sans allumer la lumière, je posa ma main sur la rempart et me rappelais comme si je l’avais vu longtemps auparavant la porte d’entrée ouverte. Je fis demi tour et aperçu la chambre d’Alice vide, le lit fait, tout en ordre. Je descendis sans m’attarder, je n’étais pas étonnée qu’elle soit partie, j’en étais même satisfaite.

Je poussais quelques gravillons avec mes pieds avant de m’asseoir sur le sol et de sortir une cigarette de ma poche. J’essayais de faire le point sur la situation mais j’étais un peu trop fatiguée pour réfléchir à quelque chose de censé, tout ce qui importait c’est que Luce aille bien. Ma cigarette fini je décida de me promener un peu au alentours de la maison. Je me releva et commença à me promener en frottant mes pieds au sol, rompant le silence de cette nouvelle matinée. Le jour se levais doucement et je pu bientôt voir des traces de pneu sur la route près du carrefour. Je faisais demi tour et aperçu au loin un monceau de ferraille sur la route. Je m’approcha un peu plus pour me rendre compte que c’était la moto avec laquelle Luce était partie la veille. La carénage était salement amoché, le siège en lambeau mais Luce avait dû la ramener jusqu’ici avant de me rejoindre. Est-ce qu’elle se rendait compte qu’elle se mettait en danger en voulant bien faire? Mon regard ce perdait sur les bosses, les griffures, les pneus… Comment cela lui est-il arrivé? Je supposais déjà que je n’aurais jamais la réponse à cette question.

Je tenta de soulever la moto pour l’emmener jusqu’au garage mais soulever une moto qui était couchée s’avéra plus compliqué que prévu. Je me demandais comment Luce avait fait et fini par enfin y parvenir. La roue avant c’était coincée, je tenta un coup de pied mais je compris rapidement que je finirais par me faire mal alors je me débattis tant bien que mal et me rassis par terre. Les larmes vinrent inonder mon visage à l’idée que j’ai pu la perdre. Et si elle n’était jamais rentré? Mon cœur se serra si fort à cette pensée… Je mis plus d’une heure à me remettre en me répétant qu’elle était là et que c’était tout ce qui pouvais compter à présent.

 

- Je crois que je pourrais plus t’emmener en ballade avec, fis une voix triste derrière moi.

 

Je me frotta les yeux avant de me retourner pour voir Luce debout, appuyée contre le cadran de la porte d’entrée. Elle tenta de me rejoindre mais je la rejoignis avant qu’elle n’eût fait un pas. Elle m’ouvrit ses bras et je m’y engouffra immédiatement. Ils me seraient fortement, je profita de son étreinte pour laisser échapper mon angoisse et lui conseilla de rentrer pour se reposer encore un peu. Finalement nous décidions de nous asseoir dans l’herbe pour un moment. Le soleil apparaissait doucement, un petit vent frais me faisait frissonner mais pour rien au monde j’aurai changer ce petit moment rien qu’avec elle.

 

- Je suis si contente que tu sois là Luce.

- Excuse moi, j’aurai jamais dû partir comme sa.

- Tu est revenue, c’est tout ce qui compte. Comment tu te sens?

- Un peu secouée mais sa va. Merci d’avoir pris soin de moi.

- T’as pas a me remercier pour sa.

 

Je tenais sa main et lui déposa un bisou sur la joue. Elle retira sa veste pour me la donner mais je lui refusa. Je la rhabilla sagement et fus surprise qu’elle se laisse faire sens répliquer.

 

- Alice est partie? Questionna-t-elle.

- Ce matin je suppose, c’était mieux comme sa, ajoutais-je.

Elle me regarda.

 

- Elle nous a tous trompé.

- Quoi? Fit-elle.

 

Je lui expliqua ce qu’il c’était passé la veille, Luce resta sans mot tout comme je l’était mais elle fus certainement plus blessée que moi. Je la serra dans mes bras encore une fois avant de l’emmener à l’intérieur pour la faire manger quelque chose. C’était notre dernier jour ici, notre dernier petit déjeuné et Luce avait une faim de loup ce matin. C’était plutôt bon signe.

 

- Je peux te poser une question?

 

Même avec le temps je prenais toujours Luce avec des pincettes lorsqu’il s’agissait de choses importantes.

 

- Pourquoi je suis partie hier soir?

- Euh … oui, affirmais-je surprise.

- J’ai eu peur.

- Peur?

- J’ai jamais eus de relation sérieuse depuis que j’ai connu Béa là bas. J’avais peur de mettre les filles en danger …

 

« Les » avait-elle dit? C’était pas le moment de jouer à la fille jalouse mais au fond de moi sa bouillonnais et Luce le remarqua malgré moi.

 

- … J’ai peur pour toi, j’ai peur qu’il t’arrives quelque chose.

- Je comprends mais Béa, je veux dire, l’endroit où tu l’as connu sa doit pas changer ta vie tu sais, il existe des gens jaloux partout, …

 

Je crois bien que je m’enfonçais vu le regard qu’elle m’adressait. Si elle avait parlé au lieu de me regarder sa aurait pu vouloir dire « T’es vraiment sûre de ce que tu dis? » ou encore « Pat’…». Quoi qu’il en sois elle avait raison, Béa avait vraiment quelque chose de pas net.

 

 

 

 

 

- Tu pourrais pas rester tranquille une minute?!

 

Elle me regardait avec son air de chien battu, je l’imaginais toujours enfant lorsqu’elle prenait cette expression et je ne pouvais m’empêcher de rire. « Respire » me répétais-je. Luce était têtue et elle savait avoir ce qu’elle voulait mais je ne céda pas et la rassis sur le canapé. On devait repartir cette nuit et tout le monde s’activait pour ranger la maison. Ces derniers jours on avait mis une sacrée pagaille mais on était tous d’accord sur le fait que Luce devait se reposer. Bien sûre, elle n’était pas de cet avis.

 

- Bon d’accords, fit-elle finalement.

- C’est pas un autre piège sa?

- Non, dit-elle simplement.

- Bon je te laisse les livres sur la table t’aura de l’occupation, on aura vite fini. Repose toi s’il te plaît.

- Des livres …

 

Je me retournais pour aller aider les autres mais je fit rapidement demi-tour pour lui faire un bisou furtif avant de filer, cette fois pour de bon. Luce semblait en pleine forme mais je me méfiais quand même car, je ne sais pas comment, elle avait un seuil de tolérance plus haut que la plupart des personnes. Rien qu’à voir la façon dont elle s’appuyait sur sa jambe en marchant sa me faisait mal pour elle, cependant rien ne l’arrêtait. Je finissais de recouvrir les chaises avec un plastique et retourna à l’intérieur. Le canapé était vide, cela ne m’étonna pas …

 

- On va faire un dernier tour à la plage, me dit Mat’ accompagné des garçons.

Éric s’était fait de nouveaux amis pendant ce séjour, je l’arrêta un instant pour lui demander s’il savait où était partie Alice.

 

- Elle est rentrée se matin.

 

Il me dit cela assez sèchement avant de rattraper les garçons. Et comme toujours c’est nous, les filles, qui nous retrouvions à faire le sale boulot. Au moins on ne les aura plus dans les pattes. C’est vrai, quand ils nous aidait il fallait toujours leurs dire quoi faire. Ils posaient sans cesse des questions auxquelles même avec une réponse claire il ne sans sortaient pas. Je montais à l’étage pour chercher Luce et la retrouva dans la chambre à Alice.

 

- Sa va?

 

Elle fouillait les placards de fond en comble et ne réagit pas tout de suite à ma question. Elle referma les portes et se dirigea vers le lit. Elle souleva le matelas, remua les coussins, fouilla dans les tiroirs da la table de chevet et s’accroupi sur le sol pour regarder sous le lit.

 

- Mais qu’est-ce que tu fais?

- Attends, je crois que j’ai quelque chose.

 

Elle passa son bras sous le lit mais il semblait trop court alors je l’aida à pousser le lit sur le côté.

 

- Je l’ai.

- C’est quoi? Demandais-je.

 

Luce se redressa et s’assit sur le lit, elle tenait un bout de papier. Je le lui saisi des mains une fois qu’elle l’eut lu, impatiente de voir ce qui pouvait tant l’intriguer. Une série de chiffre était écrite.

 

- 28.833668444666.66 77788777 77766688.833 ? Sa veut dire quelque chose?

- Sûrement.

 

Je m’accroupis devant elle, Luce était tendue ces derniers jours. Je voulais la rassurer mais moi aussi je m’inquiétais beaucoup. Je lui pris les mains et lui demanda de retourner s’asseoir au salon.

 

- On a fini, nous dit Julie au pas de la porte.

- Ok.

- Tu sais même avec ce qui c’est passé, ses vacances étaient fabuleuses pour moi, lui dis-je.

- Pour moi aussi, chaque instant avec toi c’est du bonheur à l’état pur.

 

Une fois les voitures chargées nous nous apprêtions à prendre la route. Kira et Julie repartirent ensemble tout comme nous tandis que les garçons prirent la route ensemble. Luce laissa un mot avant de quitter les lieux et nous voilà tous sur la route. La nuit tomba rapidement, les voitures se séparèrent pour partir chacune sur leurs propre chemin et nous nous retrouvions bientôt sur les routes sinueuse de la montagne qui laissait présagé qu’on ne s’était pas trompé de chemin. On avait choisi d’éviter les grands axes pour être plus tranquille et pour que la route soi moins monotone à rouler. Je n’avais pas eus le choix que de laisser Luce rouler mais je lui avait fais promettre de s’arrêter si elle avait mal.

Voilà plus de deux heures que nous sommes sur la route, les voitures que nous croisons se font de plus en plus rare lorsqu’une voiture se fait voir derrière nous et éblouis Luce. Elle passe le rétroviseur en mode nuit et continue sa route.

 

- Luce?

- Oui?

 

Je la voyais regarder régulièrement dans son rétroviseur et cela m’inquiétais un peu.

 

- C’est normal qu’ils nous suivent?

- Je ne sais pas encore, mais t’inquiètes pas. C’est une longue route c’est peut-être rien.

 

Elle ôta sa main de main jambe et changea subitement de vitesse pour prendre l’intersection de droite. La première voiture ne nous suivit pas mais la deuxième se retrouva derrière nous peu de temps après.

 

- Tu vas pas me dire que c’est « normal » sa.

- Reste calme. Tu peux voir leurs visage? Demanda-t-elle.

 

Je me retourna en m’appuyant sur mon siège mais je ne pu rien apercevoir.

 

- Non.

- Reste calme.

- Calme?

- Oui, répondit-elle en me regardant.

 

Nous roulions un moment encore jusqu’à ce que la voiture nous colle de très près. Luce du accélérer encore. Et continuai de changer de route lorsque cela était possible. Malheureusement pour nous la voiture qui ne nous avait pas suivit fit son apparition subitement et nous percuta violement. Nous glissions sur une large partie de la route tandis qu’elle s’enfonça droit dans les barrières de sécurité. Je n’eût pas le temps d’apercevoir l’autre voiture, quand je me retourna je vis les rocher s’approcher dangereusement de nous à une vitesse folle. Le bras de Luce se plaqua contre moi, le choc était inévitable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les cris des jeunes qui sont avec moi me résonnent dans la tête, ils m’encouragent tous alors je continue de boire. Bientôt j’arrive à saturation et l’alcool me ressort de la bouche, une pauvre petite goutte ne passerai plus. Je lui fais signe de la main et me relève difficilement, tous les yeux sont braqués sur moi, et ceux de cette fille aussi. Elle ne m’a pas quitter d’une seconde, je n’ai plus le temps de la regarder, l’alcool me secoue l’estomac alors je cours jusque dehors et m’affale sur le sol. Quelque chose me fait mal mais je ne saurais pas dire quoi. Quelqu’un pose sa main sur mon épaule et me tiens les cheveux.

 

- Attention …, murmure t-elle.

- Attention sur …

 

Je l’écoute murmurer cela encore et encore avant de me retourner enfin vers elle pour la voir debout, planter derrière moi. Je lui pose des questions mais elle ne répond pas. Elle tend le bras et me montre quelque chose derrière moi. Je me retourne et vois brusquement une voiture arriver droit sur nous. Je me replis sur moi-même en croisant les bras autour de ma tête et soudain plus rien.

 

- Pat’, tu m’entends? Docteur! Elle se réveille!

 

J’ouvre péniblement les yeux, ils sont si lourds… Tout est blanc… Je suis couché dans un lit, je ne comprends pas encore très bien ce qui se passe. Je vois mon père entrer dans la chambre accompagné d’un médecin. Il vient m’ausculter et je finis enfin par me rappeler de l’accident. Je le laisse s’éloigner de moi puis je me débat pour sortir du lit.

 

- Restez allongée Mlle.

- Où est Luce? Papa!

- Repose toi, on ira la voire quand tu ira mieux.

- Mais je vais bien regarde.

 

Je tends les bras et je vois soudain une plaie sur mon bras droit, pas très sérieuse, certainement une brûlure. Je ne m’y attarde pas et bouge les jambes. Mon visage se crispe, je ressens une douleur au niveau du genou. Le médecin s’avance vers moi avec une piqûre.

 

- Ah non! Arrêtez je vais bien.

- Qu’est-ce que vous faites? Questionne mon père.

- C’est juste un petit relaxant, sa la calmera.

 

Et le voilà qu’il s’approche de moi pour me l’injecter. Je sors de lit le plus rapidement possible et commence à crier et à me débattre dans tout les sens.

 

- Je veux voir Luce!

- Luce! Luce! Repris-je en m’avançant jusqu’au couloir.

 

Des bras me saisissent, des infirmières arrivent et sans que je m’en rende compte on me ramène jusque dans mon lit.

 

 

 

 

 

- Elle se rétablis vite, elle pourra quitter l’hôpital dans quelques jours.

- Merci Docteur.

 

La porte se referme, je suis réveillée mais j’ai gardé les yeux fermés, j’attends d’être seule pour pouvoir aller voir Luce. Je sais que mon père s’inquiète mais il me comprendra j’en suis sûre. Il doit feuilleter un magasine , le temps passe lentement et je lutte pour ne pas me rendormir. Je ne tiens plus en place, pourvu qu’il sorte. Quelqu’un dû m’entendre, il sorti quasiment instantanément de la pièce. Je me leva à mon tour sans trop de mal et m’habilla pour passer inaperçue. Je fis bonne mine et marcha jusqu’à la réception.

 

- Bonjour, pouvez-vous m’indiquer la chambre de mon amie, elle est arrivée en même temps que moi.

- Son nom de famille s’il vous plaît jeune fille.

- Oh elle a toujours été discrète la dessus mais je peux vous donner le miens. Loerc.

- Bien, un instant.

 

Je me retournais sans arrêts pour être sûre de ne pas croiser mon père où un médecin mais je ne suis pas sûre que j’étais très discrète.

 

- Vous n’êtes pas censée être encore ici jusque demain?

- Si je devais y être j’y serais et je ne serais pas là, habillée de cette manière à vous parler, monsieur.

- Mais … votre amie n’à droit à aucune visite pour le moment, juste la famille proche, je suis désolée.

 

Mon cœur se serra encore un peu plus fort, je m’appuya sur le comptoir parce que ma jambe m’élançait lorsque, sorti de nulle part, mon père apparu.

 

- Je suis son tuteur légal, donnez moi le numéro de chambre s’il vous plaît.

 

Je jouais le jeu en silence jusqu’à ce que nous ayons l’information nécessaire mais un fois dans l’ascenseur je ne pus m’empêcher de lui poser des questions.

 

- Quand tu dis tuteur légal, tu veux dire quoi par là?

- J’aurai voulu vous l’annoncer autrement, mais pendant votre séjour, j’ai reçu les derniers papiers de…

- T’es génial!

- Tu m’en veux pas? Et Luce?

- T’en fais pas.

- Tu sais que je devrais t’emmener à ta chambre jeune fille?

- Oh non, s’il te plaît.

 

Nous arrivions à sa chambre, mon père me saisi par le bras pour m’aider. La pièce étais plutôt sombre du fait que les volets étaient baissés, c’était assez impressionnant, je commençais à vraiment prendre peur en voyant tout les appareils autour de son lit.

 

- Le médecin dit que ce n’est pas si grave et qu’elle à eût beaucoup de chance. Elle se rétablit vite, elle a juste besoin de beaucoup de repos.

 

Je m’assis près d’elle et lui saisi la main doucement. Les larmes s’échappèrent toutes seules, mon père nous laissèrent seules. Son bras droit, celui qu’elle avait placé contre moi pour me protéger, avait pris un sacré coup. Elle avait de nombreuses coupures mais je me doutais bien que si elle était autant surveillée c’est qu’elle avait eût quelque chose de plus grave.

 

- A … Att…

- Mon ange t’es réveillée? Qu’est-ce que tu veux dire?

- Atten… tion…

 

Je passais ma main dans ses cheveux et l’encourageais en lui parlant doucement. Je ne savais pas si elle rêvai, si elle m’entendais où si elle se réveillait. La voila qui bouge un peu à présent, elle sert ma main. Je resta là un bon moment jusqu’à ce que ses yeux s’ouvrent enfin. Elle semblait surprise autant que moi à mon réveil. Elle voulu se lever mais je la retins doucement en arrière de peur qu’elle se fasse mal.

 

- Je suis là Luce, tout va bien, reste calme.

 

Elle me dévisagea.

 

- Luce tu es à l’hôpital. Tout va bien.

 

Elle posa sa main sur mon bras, une douleur me fit serrer les dents mais j’étais si heureuse que je ne lui la retira pas. Je lui fis un bisou sur le front et lui porta à boire.

 

- Tu vas bien? Demanda-t-elle.

- T’inquiète pas tout va bien pour moi, juste quelques bleu …

- Je vais chercher un médecin.

- Je viens avec toi.

- Toi tu ne vas nulle part ma chérie, lui dis-je en souriant.

 

Mon père entra lorsque je sorti, quel soulagement de l’avoir vu.

 

- Tu pourra rentrer avec moi tout à l’heure, tout est arrangé.

- Et Luce?

- Elle devra rester ici encore quelques jours, mais elle pourra rentrer en fin de semaine.

- Oh …

 

Être loin d’elle dans un moment pareil me paraissait impossible. Après une demi heure auprès d’elle une infirmière nous informa qu’il fallait la laisser se reposer. Je la serra dans mes bras une dernière fois et reparti le cœur lourd.

 

- Quand j’ai vu l’état de la voiture, j’ai eus si peur, m’avoua mon père.

- On a été …

 

Je ne continua pas ma phrase tout de suite, je ne savais pas si je devais le mettre dans la confidence parce que moi-même je ne savais pas ce qu’il c’était réellement passé.

 

- Un accident sur la route, le chauffeur de l’autre voiture roulait trop vite, me dit mon père.

- Oui, beaucoup trop …

 

 

 

C’est la première fois depuis des mois que je me retrouve seule dans ma chambre. Je ne pourrais pas dormir ce soir, l’idée que Luce soit loin de moi, qu’elle ai mal et qu’elle soit seule ne me permet pas de fermer l’œil. Je m’allonge dans notre lit et prend son coussin, sa douce odeur est imprégnée sur le tissu que je sers contre moi. J’expire longuement pour essayer de me faire changer les idées mais je n’y arrive pas. Et si Luce ne voulait plus continuer avec moi? Si elle voulait me « protéger »? Ses mots ne me sortaient plus de la tête depuis que les avaient entendus. Je fini par m’endormir par parcelle de demi heures mais à quatre heures je ne pus plus me rendormir alors je me posta à la fenêtre et tira une cigarette de mon pantalon sur le sol. Le sac de Luce était là, il y avait ses affaires à l‘intérieur puisque je n’avais pas osé l’ouvrir. L’idée de découvrir ses habits en sang me paralysait… La lumière du couloir s’alluma, je jeta la cigarette à l’extérieure de justesse avant que la porte s’ouvre.

 

- Pat’? Sa va? Je venais voir si tu dormais.

- Sa va, dis-je en posant le sac au sol.

- Oh, j’ai déjà mis ses vêtements à laver ne t’inquiètes pas.

- Merci pa’ …

 

Il s’en alla ensuite et j’ouvris son sac, il y avait ses affaires de toilette que je rangeais immédiatement, je trouvais son parfum et m’en vaporisa un peu avant de ranger le reste. Son portable était également dedans, je le posa sur la table de chevet et regarda le miens. L’écran avait une fissure, je ne l’avais pas allumer depuis. Le temps passait doucement et je fini par me rallonger sur le lit, mon genou me faisait souffrir, je n’avais pas utilisé la béquille que l’on m’avait conseillé et même immobilisé j’avais l’impression qu’on me tapait dessus avec un marteau.

Enfin l’heure de me lever, je n’avais aucune envie d’aller en cours mais j’avais décidé d’y aller pour ne pas devenir folle à attendre la journée dans mon lit. Je me levais aussi discrètement que possible et sorti de la maison avec un petit sac sur le dos et ma béquille à la main. Sa ne m’enchantais pas mais si je voulais y arriver à pieds je n’avais pas le choix. Mon père ouvrit sa fenêtre et me rappela.

 

- S’il te plaît papa! Laisse moi y aller!

- Mais tu dois te reposer, c’était la condition pour que tu puisse rentrer.

- Je ferai doucement, je te le promet, répondis-je cette fois avec un air de martyre.

- Je t’emmènes.

 

Me voilà devant les barrières du lycée. Je n’aurais jamais cru que retourner en cours pourrais me faire si plaisir. Il était encore tôt, aucun bus scolaire n’était passé. Je m’assis un peu plus loin et alluma mon portable. Bientôt il se mis à vibrer, l’écran affichait 12 messages, la plupart de Kira. Elle disait qu’elle passerais me voir aujourd’hui après les cours puisque je ne répondait pas, cela me fit sourire, si elle savait qu’elle allait me voir se matin.

Les premiers bus arrivaient, je me tenais assez à l’écart pour ne pas être bousculée par la foule et je pensais à Luce. Est-ce qu’elle allait bien? Est-ce qu’elle avait pu dormir?

 

- Salut! Oh mais qu’est-ce qui t’es arrivé?

 

Je me retournais, je n’avais pas vu Julie arriver.

 

- Un accident de voiture, dis-je tristement.

- Tu ne devrais pas être là, tu ne peux presque pas marcher.

- Presque, répétais-je.

- Comment va Luce?

- Elle est encore à l’hôpital, elle … elle est plus mal en point que moi.

 

Les larmes commençaient à me monter aux yeux. Julie me serra dans ses bras devant tout le monde si bien que les curieux arrivèrent en pagaille. Elle les refoula immédiatement et fis un signe en levant le bras. Kira apparu subitement mais stoppa net devant moi. Julie pris la paroles, elle me facilitait les choses et ce n’était vraiment pas de refus. Si j’avais dû expliquer encore une fois ce qui c’était passé je n’aurais pas pu me retenir de pleurer. Je voulais tellement être auprès de Luce …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà quelques jours que mes journées se résument en une longue attente, je vais en cours pour me changer les idées, ici tout le monde sais déjà que Luce et moi avons eus un « accident ». Pour ma part je ne pense pas que cela était le hasard mais personne n’à besoin d’en savoir plus. Les clans dans la classe sont toujours les mêmes et Kira commence à répondre a ces pestes. Bien sûre je la soutiens mais toutes mes pensées sont tournées vers Luce. Elle va beaucoup mieux, mais elle ne peut pas encore rentrer, elle doit finir sa rééducation et dans quelques jours je pourrais enfin être avec elle. Les professeurs ne m’interrogent jamais, ils me laissent tranquillement assise dans un coin avec mes deux chaises et quand les cours sont finis je rentre, je me prépare et je passe le reste de la soirée avec Luce jusqu’à ce que les visites soient finis. J’ai un nouveaux portable aussi, j’envois des messages à Luce presque toute la journée, elle m’a demandé de rester sur mes gardes, elle était très anxieuse mais je la rassurais du mieux que je pouvais en sachant que je n’atténuerais nullement ses craintes tant qu’elle ne pourra pas être elle-même près de moi. Ce soir Kira et Julie venaient avec moi pour rendre visite à ma bien aimée. Je n’avais plus besoin de béquille, c’était un vrai soulagement.

 

Je rentrais en première dans la chambre laissant les filles sur le seuil de la porte, Luce dormais profondément, je l’entendais murmurer quelque chose qui n’avait aucun sens. Je m’approchais du lit, elle saisi ma main en dormant et murmura « Attention sur la route ». Je la réveillais doucement et lui dis qu’elle avait de la visite.

 

- Oh salut les filles! Alors comment sa va?

- Bien, mais c’est plutôt à toi qu’on devrait demander sa, répondit Kira.

- Eh bien, sa va beaucoup mieux je sors d’ici dans quelques jours, j’ai vraiment hâte, j’en peu plus!

- C’est pas étonnant …

- Alors et vous les filles? Comment sa se passe … ? Repris Luce avec un sourire que je n’avais pas vu depuis longtemps.

- Euh..

- Luce, riais-je, laisse les tranquilles.

- Oh allez s’il vous plaît, suppliait-elle, un peu de compassion, j’suis coincé ici moi.

- Et bien si tu veux tout savoir, tout ce passe très bien, répondit Julie en prenant la main de mon amie.

 

Nous passions ensemble un bon moment, les rires réchauffaient la pièce hostile et pendant un cours instant nous nous retrouvions ensemble comme s’il ne s’était rien passé. J’étais si bien près d’elle que je fini par m’assoupir dans ses bras. Le stress retombait petit à petit, les voix n’était plus que des échos jusqu’au moment où l’on du partir.

 

-Oh non, déjà? Pourquoi tu m’as laisser dormir? Demandais-j tristement.

- Tu en avais besoin, et puis quand je te vois dormir je ne peux pas te réveiller.

 

Elle me fis un bisou et nous quittions la chambre. Voilà, la journée était terminée pour moi. Le moment si attendu était passé, et si vite … Je m’en voulais de mettre endormie mais ce qui était fait est fait. Il ne me restait plus qu’à rentrer, manger et me coucher pour recommencer cela jusqu’à ce que Luce rentre.

 

 

Aujourd’hui le cours de maths est encore moins passionnant que d’habitude. Je n’ai même pas envie de dessiner mais Kira me changeait les idées, c’est vraiment une bonne amie. Elle me parle de Julie, à parement tout ce passe bien entre elles, cela ma fait plaisir. J’étais sûre qu’elles s’entendraient bien et encore une fois je ne mettais pas trompée. Le professeur nous libéra un peu avant la récréation, les filles de la classe voulaient emmener Kira avec elle mais celle-ci protesta pour rester avec moi. La situation étaient tendue aujourd’hui et comme je m’y attendais ça ne mis pas longtemps avant que les menaces fusent.

 

- Allez amène toi Kira.

- Non pas aujourd’hui.

- A ta place je viendrais, soufflait-elle.

- Tu me lâches maintenant!

- Oh.

 

Les filles derrières Noémie prirent un air choqué tout comme elle mais elles ne se laissèrent pas déstabilisées et rétorquèrent.

 

- Allez Kira laisse tomber, lui soufflais-je.

- Non! J’en ai marre!

 

Elle s’avança vers Noémie et la regarda droit dans les yeux.

 

- Tu vas me foutre la paix.

- Sinon quoi?

 

Je n’eus même pas le temps de cligner des yeux que Kira lança un crochet du droit sur le visage de sa rivale. J’intervenais aussitôt pour les séparer mais Kira était intenable je ne l’avais jamais vu comme ça mais après tout, trop c’est trop, je la comprenais bien. Sa position lui donnait un sacré avantage. Je la tirai par la ceinture pour qu’elle arrête. La récréation n’avait pas encore commencé et personne n’était dans la cour, si elle s’arrêtait maintenant sa ne fera pas un scandale mais Julie accompagné d’un nouveau surveillant arrivaient en courant.

 

- Arrêtez! Mais arrêtez! Criait-elle.

 

Je vis son visage changer lorsqu’elle se rendit compte que Kira était concernée mais ils parvinrent enfin à les séparer. Dix minutes plus tard tout le monde circulait comme s’il ne s’était rien passé. Noémie s’était pris une bonne trempe mais Kira avait quelques bleus elle aussi. On sortait tout juste de l’infirmerie pour retourner en cours.

 

- Alors …

- Alors? Murmurait-elle.

- Sa va mieux, la taquinais-je.

- Oh oui sa va beaucoup mieux! J’attendais sa depuis si longtemps si tu savais! Je sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps. Oh si j’avais su!

- Du calme, lui dis-je.

 

Elle se mit à sourire et rétorqua que sa lui avait bien plus quand même. Sacré Kira.

Nous retournions ensuite en cours et nous parlions de cela jusqu’à la fin de la journée. Elle s’empressa ensuite de rejoindre son bus à contre cœur parce qu’elle ne voulait pas me laisser seule de peur que je perde l’équilibre mais je la rassura en lui expliquant que ma « belle-mère » venait me chercher ce soir. Mon père et elle s’étaient beaucoup rapprochés, le courant passait bien et je dois dire qu’après avoir été jalouse j’ai enfin trouvé un équilibre qui me convenait parfaitement. Bien sur, hors mis le fait que Luce soit encore à l’hôpital. J’arrive dans la petite rue où l’on devait se rejoindre car le parking était toujours plein et on perdait beaucoup de temps dans les bouchons en passant par là. Je marchais donc à mon rythme lorsque j’aperçus une voiture qui ressemblait étrangement à celle que j’avais vu sur la route avant l’accident. Je cligna fort des yeux et resta stoïque un instant, elle venait d’entrer dans la rue, je me cacha et envoya un message à Luce en espérant qu’elle puisse me rassurer en me disant que ce n’était qu’une coïncidence ou quelque chose comme sa. Je regardais encore une fois autour de moi avant de sortir pour marcher jusque dans la rue. J’étais très angoissée mais je n’avais pas le choix que d’attendre ici puisque la voiture n’était pas encore arrivée. Au bout de cinq minutes je décida d’appeler, j’avais l’impression que ça faisait une éternité que j’attendais.

 

- Tu arrives quand?

- …

- Fait vite s’il te plaît, je me sens pas bien.

 

J’avança jusqu’à la route et regarda les voitures au loin. Je devais chercher une voiture rouge m’avait dit mon père la veille. Sa m’aidait beaucoup … Je ne tenais plus en place, j’essayais de me mettre sur la pointe des pieds pour voir plus loin mais rien à faire je n’y parvenais pas. Je fus brusquement tirée en arrière, impossible de me débattre. Un mouchoir sur mon nez et une drôle de sensation m’envahit aussitôt. Je fus jetée dans la voiture et commençais à ne plus comprendre ce qui se disait. La voiture démarra en trombe, tout ce que je ressenti encore c’est l’accélération de la voiture qui me plaqua contre le siège.

 

 

 

-Ah tu te réveil enfin!

 

Ma tête est lourde, mes yeux s’ouvrent péniblement, il fait noir. J’aperçois un filer de lumière, il me brûle les yeux mais je ne les refermes pas entièrement. Je vois des jambes près s’avancer vers moi, deux peut-être trois, non deux qu’est-ce je dis, ma vue est troublée. J’essai de me relever parce que mes jambes sont à terre mais je me rends a peine compte que mes main son attachés.

 

- Béa?

- Mais t’es vraiment folle!

- Quoi?! Folle, s’énerve t-elle.

- Je vais te donner une bonne raison de me traiter de folle attends un peu, reprend t-elle.

 

Elle s’éloigne et attrape quelque chose que j’ai du mal à voir. J’ai peur.

 

- Béa! Arrête! T’as dit que tu n’allais pas lui faire de mal!

- Alice? Murmurais-je.

- Fou moi la paix, casse toi.

- Non, t’avais dit …

 

« Claaaack ». Les pas s’avancent vers moi encore une fois, elle tiens quelque chose qui brille grâce à la lumière mais je n’arrive toujours pas à savoir ce que c’est. Mon corps est engourdi, je ressens peu à peu tout mes membres, j’ai très mal à la jambe et soudain j’ai très mal à la cuisse gauche. Ce n’est qu’un cauchemar me répétais-je. Elle s’éloigne de moi, une porte se ferme, est-elle partie? Je gigote pour essayer de me détacher mais les liens son solidement attachés. Il me semble qu’Alice est toujours là quelque part mais c’est toujours trop sombre pour que je puisse la voir.

 

- Alice?

- Alice?!

 

J’entends un frottement puis une main se pose sur ma bouche.

 

- Chut.

 

Qui est-ce? Je ne reconnais pas cette voix. Quelque chose de froid se pose contre mon poignet. Oh non… Je le mordis pour qu’il me lâche, il ne fit entendre aucun son et continua. J’étais persuadée à cette instant qu’il allait me faire quelque chose de mal mais mes liens se détachèrent.

 

- C’est Luce qui m’envoie, viens.

- Alice.

- Viens!


Malheureusement la porte s’ouvrit à nouveaux et l’homme se cacha je ne sais où. Je fouilla rapidement dans mes poches pour attraper mon portable.

 

- C’est ça que tu cherches? T’inquiètes pas j’en prends soin.

 

Elle s’approcha jusque moi et l’écrasa.

 

- Oh mais t’en fait pas pour si peu.

 

Mais pourquoi n’intervient-il pas? Il est quand même de taille à contrôler cette fille!

 

- Pourquoi tu fais tout ça?dis-je en remuant mes jambes encore attachées.

- Je te l’ai dit.

 

Sachant qu’en parlant de Luce je m’aventurais sur un terrain dangereux j’essayais de tourner la conversation pour gagner un peu de temps. Avec un peu de chance quelque un me trouverais avant qu’il ne se passe un drame.

 

- Et maintenant tu veux faire quoi de moi? Questionnais-je.

- Oh … de toi rien, c’est surtout à Luce que je veux faire quelque chose, t’es qu’un stupide appas, j’menfou de toi.

 

Les choses s’obscurcissent encore un peu plus pour moi mais Luce… Elle ne pourra jamais me retrouver, sa à l’air d’être un entrepôt ou peut-être une usine je ne sais pas vraiment. Tout ce que j’aperçois c’est les trou à travers la taule.

 

- Tu sais que si tu me fais du mal Luce ne te le pardonnera jamais. Tu n’aura plus aucune chance.

- Je sais de quoi Luce est capable. Crois moi.

- Elle ne se mettra jamais avec un monstre comme toi! Criais-je.

 

Une nouvelle douleur se fit ressentir mais celle la était loin de mettre inconnue. C’était une gifle, si puissante qu’elle me fit cracher un filer de sang. Et encore une autre, Béa se déchaînait sur moi mais je continuais de relever la tête toujours plus.

 

- Hé! Pose sa, dit-elle brusquement.

- Tu va trop loin! Cri Alice.

- S’il te plaît ne te fâche pas, ma puce, pose ça.

 

Ma puce? Mais c’est le monde à l’envers! Alice et … Béa? Non ce n’est pas possible.

 

 

 

La lumière entre d’un coup dans la pièce, nos têtes se tournent toutes dans la même direction.

 

- Ah! Ta reçue mon invitation finalement? Lança Béa

- Luce ?

- Tais toi! Cria Béa en accompagnement son cri d’une nouvelle gifle.

 

Luce s’avança jusqu’à elle, bien qu’elle n’étais pas totalement rétablie elle y parvint s’en trop de mal. Je me demandais comment elle étais arrivée jusqu’ici mais j’eus rapidement un réponse en entendant la vois de mon père derrière elle.

 

- Il s’avança jusqu’à moi et me détacha.

 

Béa ne dit pas un mot jusqu’à ce qu j’arrive à la porte.

 

- Non je veux rester papa, ne laisse pas Luce ici.

- T’en fait pas.

 

Mes yeux me faisait mal, la lumière de l’extérieur les agressaient mais je vis ma belle-mère sortir de la voiture. Je poussa mon père à l’extérieur et referma la porte sur sa sortie. Il était hors de question que je laisse Luce seule face à elle. Leur silence me faisait peur. J’avais vu Béa se battre et ce n’était pas une mince affaire.

 

- Sort de là, me murmura l’homme.

 

Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un cri de peur car je ne pensais plus à lui, qu’est-ce qu’il faisait là? Béa se retourna vers moi et j’entendis simultanément un cou. Luce venait de lui porter un coup de poing, je m’approcha d’elles et observai Luce par-dessus Béa entrain de la frapper encore et encore mais Béa repris l’avantage. Alice arriva en même temps que moi, nous nous regardions un instant puis elle attrapa un bout de métal qui traînait sur le sol et frappa Béa à la tête. Celle-ci perdit l’équilibre et Luce revint à la charge, la jalonnant de coup toujours aussi puissant. Je plaça ma main sur son épaule et essaya de lui parler mais rien ne l’arrêtait. A ce moment précis j’eus vraiment peur qu’elle ne tue Béa.

 

- Arrête! Arrête!

 

Le sang commençais à tacher le sol, si elle ne s’arrêtait pas elle aurais des ennuis. Voilà que j’entends les sirènes des voitures de police au loin. Alice s’échappa par une porte dont je ne connaissais pas l’existence. Je me plaça contre Luce et tenta de la retirer mais je n’y parvenait pas. Une main se posa sur mon épaule. Le mystérieux homme me fit reculer et tira Luce comme une mouche. Elle s’arrêta enfin mais ses mains étaient pleine de sang. Béa gisait sur le sol mais son poul bien que faible se faisait toujours sentir. Des hommes en uniforme entrèrent suivis de mon père, je trouva la situation complètement exagéré, autant d’homme pour arrêter une seule personne.

Nous sortions de la pièce et après nous être laver un peu les mains nous faisions une déposition « pour la forme » avait dit l’officier qui nous interrogeait. Je ne comprenais pas pourquoi il disait cela, j’avais eus si peur pour Luce, qu’on lui impute des charges mais elle me pris à part et nous marchions le long de la route quelques instants.

 

- Comment tu te sens? Questionnais-je.

- Un peu engourdi mais tout va bien pour moi. Laisse moi te voir un peu.

 

Elle regarda ma figure et posa sa main sur la trace encore rouge des gifles répétés de Béa puis s’attarda sur mon pantalon. Un homme m’avait déjà posé un bandage pendant que Luce finissait d’être interrogée.

 

- Comment …

- C’est rien.

- J’ai vraiment eus peur que tu ne t’arrêtes plus tout à l’heure, repris-je.

- Où est Tony?

- Qui?

- Tony, il était là y a deux minutes.

- C’est qui cet homme?

- Eh bien, tu voulais connaître l’ami qui nous a permis nos vacances… Si j’avais pu je te l’aurai présenté autrement mais …

- Comment a-t-il su?

- Je lui avais laisser un mot avant de partir, juste au cas où, bégaya-elle.

- Luce?

- Le message que j’ai trouvé sous le lit à Alice était la pour me prévenir qu’il fallait que je sois prudente sur la route.

- Pourquoi tu ne me l’a pas dit?

- Non, peut importe, t’a eu raison, je me serais tellement inquiété sinon, mais promet moi de toujours être prudente, repris je en l’embrassant.

 

- Qu’est-ce qui va arriver à Béa? Questionnais-je encore.

- Je crois qu’elle va retrouver d’ancienne connaissance.

- Tu veux dire… Oh.

- Béa n’aurais pas hésiter à nous tuer aujourd’hui, si je ne l’ai pas lâcher c’est pour être sure qu’il ne t’arrives rien. Lorsque j’ai connu Béa je ne savais pas qui elle était vraiment. Elle était là bas parce qu’elle à tuer un homme Pat’.

 

Lorsque j’entendis ses mots mon sang se glaça, dire que j’ai été assise à côté d’elle des soirée entière… Maintenant je comprenais pourquoi Luce avait certaines réaction envers moi, je comprenais pourquoi elle s’inquiétait tant et pourquoi elle avait sorti Béa de sa vie lorsque nous nous étions rapprochées.

 

- C’est fini, dit-elle en me prenant dans ses bras.

 

Le passé de Luce l’avait rattrapée et je n’avais pas été en mesure de l’aider, elle avait l’air de mener une vie paisible et souvent je ne peux m’empêcher de penser que c’est moi qui avait provoqué tout ce qui était arriver. À présent je sais que sous ses airs calme et paisible Luce avait été remplie d’inquiétude. Le sport, la moto, et toutes ses choses qui l’occupent c’était sa façon de garder le nord et de réfléchir a ce qu’elle allait faire. Avant d’arriver ici, je n’aurai jamais imaginer vivre quelque chose de pareil, mais j’ai appris qu’aimer, c’est partager le présent mais aussi le passé de la personne qu’on aime. C’est l’aimer pour ce qu’elle est et non pour les erreurs qu’elle à pu faire. J’aimais Luce plus que tout et toutes ses épreuves nous avaient encore plus rapprochées.

 

Une fois notre rétablissement fini mon père nous annonça qu’il allait emménager avec sa futur épouse et que la maison familiale deviendrai notre maison, à Luce et moi. En plus de cela, j’eus la plus belle surprise de ma vie lorsqu’un soir où en rentrant sans penser à rien, le sol était recouvert de pétales de rose et de bougie et où Luce m’attendais un genou à terre dans l’entrée pour sceller notre amour par une magnifique bague. Le futur nous appartenais et il commençais maintenant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FIN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



18/05/2011
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